Par quoi est alors venu que quelque
chose de tel devienne possible ?
C’est arrivé par l’émancipation du
marché de l’argent par rapport au
marché des marchandises. Cette
émancipation provient quelque peu des
années 1810 à 1815. Pour la première
fois en cette époque, l'ancienne pure
domination économique [reposant sur la
circulation des marchandises] de la
vie publique par le marché devint une
domination par le marché de l'argent.
C'est en premier à ce moment que le
système bancaire devint en fait
souverain dans la vie économique. Et
de telles situations économiques
provoquées par la circulation sur le
pur marché de l'argent - dans une
étendue, comme c'était devenu possible
d'une manière grandiose en 1907 -,
cela est d'abord apparu parce que
l'argent est devenu une véritable
abstraction.
C'est devenu une abstraction qui s'est
répandue depuis par-dessus toute notre
vie économique et aussi par-dessus le
reste de notre vie. Nous pensons en
retour aux temps dans lesquels
l’humain avait grandi avec ce qu'il
produisait. Là, l'argent était, pris à
la base, seulement une sorte
d'équivalent pour la production de la
marchandise fabriquée ; là on
était accroché à la production de
marchandises. Là ce n'était en fait
pas indifférent, ce qu’on produisait,
mais on grandissait ensemble avec sa
production de marchandises. Cela est
déjà aujourd'hui une chose légendaire,
et il pouvait arriver autrefois
quelque chose comme ce que je voudrais
citer maintenant à titre d'exemple.
Lorsqu’une fois j’arrivais à Budapest
et voulais me laisser couper les
cheveux, j'ai trouvé un coiffeur qui
coupait vraiment encore les cheveux
avec enthousiasme et il disait :
« Je n’aspire pas après le
mérite, j’aspire seulement après une
belle coupe ». Il présentait cela
ainsi qu'il faisait vraiment
l'impression d'une vérité et d'une
honnêteté intérieures. Cet
avoir-grandi avec son produit s’est
entièrement perdu aujourd'hui, et on a
seulement encore le souci d'en
encaisser tant et tant pour subvenir à
ses besoins. Aujourd'hui, il s’agit
seulement encore du gain en capital ou
du salaire. Et c'est ainsi que, tout
de suite, des principes généraux
abstraits s'étendent sur tout le
possible, ainsi l'argent, devenu
abstrait, s’étend aussi sur tout le
possible. C’est finalement dans le
sens de beaucoup d’humains aujourd'hui
entièrement indifférent, quand on veut
encaisser tant et tant de Mark par
jour, si on fabrique pour cela des
chaussures ou des livres pour
apprendre. Cet argent, émancipé de la
réalité actuelle de la vie, a rendu
possible cette atmosphère dans
laquelle de tels événements pourraient
avoir lieu comme ceux de 1907 - et
pourtant ces processus proviennent
entièrement de la volonté des
humains !
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Wodurch ist es
denn gekommen, daß so etwas möglich
wurde?
Es ist gekommen durch die
Emanzipation des Geldmarktes von dem
Warenmarkt. Diese Emanzipation rührt
her etwa aus den Jahren 1810 bis
1815. Erst in dieser Zeit wurde aus
dem früheren bloß [auf dem
Warenverkehr beruhenden]
wirtschaftlichen Beherrschen des
öffentlichen Lebens ein Beherrschen
durch den Geldmarkt. Erst zu dieser
Zeit wurde eigentlich das Bankwesen
Herrscher im wirtschaftlichen Leben.
Und solche wirtschaftlichen
Situationen hervorzurufen durch den
Verkehr auf dem bloßen Geldmarkt -
in einem Umfange, wie es 1907 auf
eine grandiose Weise möglich
geworden war -, das ist erst dadurch
entstanden, daß das Geld zu einem
wirklichen Abstraktum geworden ist.
Es ist zu einem Abstraktum geworden,
das sich seitdem einfach über unser
ganzes Wirtschaftsleben und auch
über unser übriges Leben ausbreitet.
Wir denken dabei zurück an Zeiten,
in welchen der Mensch
zusammengewachsen war mit dem, was
er hervorbrachte. Da war das Geld im
Grunde genommen nur eine Art
Äquivalent für das hervorgebrachte
Warenerzeugnis; da hing man an dem
Warenerzeugnis. Da war es eigentlich
durchaus nicht gleichgültig, was man
erzeugte, sondern man wuchs mit
seinem Warenerzeugnis zusammen. Das
ist heute schon etwas
Legendenhaftes, und es konnte früher
einem so etwas passieren, was ich
jetzt als Beispiel anführen möchte.
Als ich einmal nach Budapest kam und
mir die Haare schneiden lassen
wollte, fand ich einen Friseur, der
wirklich noch mit Enthusiasmus die
Haare schnitt und der sagte: «Ich
strebe nicht nach einem Verdienst,
ich strebe nur nach einem schonen
Schnitt.» Er brachte dies so
vor, daß es wirklich den Eindruck
innerer Wahrhaftigkeit und
Ehrlichkeit machte. Dieses
Zusammengewachsensein mit seinem
Erzeugnis ist heute ganz
verlorengegangen, und man hat nur
noch das Bestreben, soundso viel
einzunehmen, um seine Bedürfnisse zu
versorgen. Heute handelt es sich nur
noch um das Erträgnis an Kapital
oder um den Lohn. Und geradeso, wie
sich allgemeine abstrakte Prinzipien
ausbreiten über alles Mögliche, so
breitet sich auch das abstrakt
gewordene Geld über alles Mögliche
aus. Es ist schließlich im Sinne
vieler Menschen heute ganz
gleichgültig, wenn man soundso viel
Mark am Tage einnehmen will, ob man
dafür Schuhe oder Lehrbücher
fabriziert. Dieses von der
eigentlichen Realität des Lebens
emanzipierte Geld hat jene
Atmosphäre möglich gemacht, in der
dann solche Vorgänge sich abspielen
konnten wie derjenige vom Jahre 1907
- und trotzdem gehen diese Vorgänge
ganz und gar aus dem Willen der
Menschen hervor!
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