R. Steiner cite des passages d'une
lettre de Mitrofanoff à un
allemand :
[...] "Pour la Russie, la question des
Balkans n'est pas une guerre de luxe,
un rêve aventurier des
Slavophiles : leur solution est
une indubitable nécessité économique
et politique. Tout le budget russe est
basé sur l'exportation vers les pays
étrangers ; si le bilan
commercial devient passif, le trésor
russe est en faillite/banqueroute
parce qu'il n'est pas en mesure de
payer les intérêts de ses énormes
dettes extérieures. Et 2/3 de cette
exportation passe par les ports du sud
et plus loin par les deux détroits
turcs. Une fois cette sortie fermée,
le commerce russe s’interrompra, et
les conséquences économiques de cet
embargo seraient imprévisibles :
la dernière guerre turco-italienne l'a
suffisamment montré. Seule la
possession du Bosphore et des
Dardanelles peut préparer une fin à
cette situation insupportable, car
l'existence d'une puissance mondiale
comme la Russie ne doit pas dépendre
du hasard et de l'arbitraire étranger.
D'autre part, il est impossible pour
la Russie de rester complètement
indifférente au sort des Slaves du sud
de la péninsule balkanique. Les petits
États des Balkans sont d'abord une
couverture pour les détroits et
ensuite, au fil des siècles, trop de
sang russe et trop d'or russe ont été
utilisés par les héros des Balkans
pour laisser aller tout cela
maintenant : ce serait un suicide
moral et politique pour n'importe quel
gouvernement russe". Gardez cela avec
une partie de ce que j'ai dit au sujet
du Comité caritatif slave. Trop d'or
russe a été utilisé ! Mitrofanoff
continue : […]
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R. Steiner
zitiert Passagen aus einem Brief von
Mitrofanoff an einen Deutschen:
«Für Rußland ist die Balkanfrage keine
guerre de luxe, kein abenteuerlicher
Traum der Slavophilen: ihre Lösung ist
eine unzweifelhaft ökonomische und
politische Notwendigkeit. Das ganze
russische Budget ist auf der Ausfuhr
nach dem Auslande basiert; wird die
Kommerz-Bilanz passiv, so ist der
russische Schatz bankrott, indem er
nicht imstande sein wird, die Zinsen
seiner enormen auswärtigen Schulden zu
bezahlen. Und 2/3 dieser Ausfuhr gehen
durch die südlichen Häfen und weiter
durch die beiden türkischen Meerengen.
Ist dieser Ausgang einmal geschlossen,
sostockt der russische Handel, und die
ökonomischen Folgen dieser Sperre wären
unabsehbar: der letzte
türkisch-italienische Krieg hat es
hinreichend gezeigt. Nur der Besitz des
Bosporus und der Dardanellen kann diesem
unerträglichen Zustande ein Ende
bereiten, weil die Existenz einer
Weltmacht wie Rußland von Zufällen und
fremder Willkür nicht abhängen darf.
Andererseits kann Rußland unmöglich
gegenüber dem Schicksal der Südslaven
auf der Balkanhalbinsel sich ganz
gleichgültig verhalten. Die kleinen
Balkanstaaten sind erstens eine
Rückendeckung für die Meerengen und
zweitens wurde im Laufe der Jahrhunderte
zuviel russischen Blutes und zu-viel
russischen Goldes für die Balkanhelden
verwendet, um die ganze Sache jetzt
fahren zu lassen: es wäre ein
moralischer und politischer Selbstmord
für jede russische Regierung.» Halten
Sie das zusammen mit einigem, was ich
über das Slawische Wohltätigkeitskomitee
gesagt habe. Zuviel russischen Goldes
wurde verwendet! Mitrofanoff fährt fort:
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