Alors a été posée la question, comment est-ce pensé que de l'organisation du "jour qui vient" la tri-articulation peut continuer à se propager.

Là je vous prie quand même, tout de suite de saisir des yeux à une telle question particulière que l'idée de tri-articulation, d'après son aménagement entier, est quelque chose d'absolument pratique et qui ne nage pas dans un quelque nuage de brume bleue, mais qu'il s'agit de quelque chose de concret.

Le Jour qui vient a été fondé parce qu’a été considéré que l’actuel système bancaire ordinaire est devenu progressivement un élément dommageable dans notre vie économique au cours du 19e siècle. J’ai aussi rendu attentif à cela lors de ma dernière présence à une soirée d’étude. J’ai montré, qu’à peu près depuis le premier tiers du 19e siècle l’argent joue un rôle dans la vie économique de la civilisation moderne semblable aux concepts abstraits dans notre pensée, qu’il a progressivement éteint toute aspiration concrète, qu’il s’est déposé comme un voile couvrant sur ce qui doit se vivre dans les forces économiques.

Et de là se constitue aujourd’hui la nécessité de fonder quelque chose qui n’est pas purement une banque, mais qui concentre les forces économiques ainsi qu’elles sont en même temps banque et en même temps dans la gestion concrète. Donc, il existe la nécessité, de fonder quelque chose, qui rassemble vraiment gestion/faire économie concret et l’organisation de cette branche économique, ainsi que d’habitude dans une banque la vie de l'économie sera rassemblée, mais sans prendre en considération des conditions économiques, seulement de manière abstraite. Cela signifie, il sera ici dans Le jour qui vient tenter pratiquement de surmonter les dommages du système monétaire ( 1 ).

Nous l’expérimentons aujourd’hui, que toute sorte de gens, Gesell et d’autres – il y a donc de curieux « compagnons » de la vie (NDT RS joue sur le nom de Gesell car en allemand « Geselle » est « compagnon ») – qui dansent aujourd’hui autour et parlent d’argent libre. Ce sont des utopistes. Ce sont des abstraits. Ce dont il s’agit est que par une connaissance de la vie pratique on vienne sur où résident en fait les dommages. Et un dommage repose là dedans que le système bancaire s’est formé économiquement comme il est aujourd’hui. Dans la vie économique, le système bancaire se tient aujourd’hui comme les pensées se tiennent dans la vie de l’âme d’un humain, qui transpose tout de suite tout en abstractions et ne se soucis pas de la moindre chose concrète, avec laquelle on a à faire, mais transpose tout en hautes abstractions – et se sont la plupart des humains actuels -, un tel humain ne vient jamais à une véritable saisie de la réalité.

Voyez-vous, de telles abstractions, vous pouvez aujourd’hui entendre chaque dimanche sur chaque chaire. De telles abstractions, auxquelles les gens se sentent si prodigieusement bien parce qu’ils peuvent se rêver hors de la vie un dimanche après-midi, n’ont plus rien à voir avec la vie. Et la même chose, qui pour la vie de l’âme individuelle est l’abstraction sans essence, qui s’enfuit là haut sur un nid de coucou [formé] de nuages, c’est pour la vie économique le système bancaire se vivant purement dans l’argent.

C’est pourquoi on pourrait, en ce qu’on ferait un essai en petit – qui espérons croîtra en grand -, façonner les choses ainsi que dans une certaine mesure on reconduit l’argent à l’économie et conduise l’économie jusqu’en haut à l’argent, ainsi que l’argent soit à nouveau quelque chose qui serve à l’allègement et à l’amener-en-mouvement de la gestion/de faire économie. Comme nos pensées ne doivent pas servir à nous maintenir dans des hauteurs abstraites et à nous sentir bien en cela, mais à ce que nous amenions les faits concrets de la vie en mouvement, ainsi il s’agit de ce que nous placions l’argent dans la véritable vie de l'économie. Nous voulons pratiquer des branches économiques et non nous asseoir dans une banque et faire seulement des affaires d’argent, car les affaires d’argent en soi sont le grand dommage de notre vie de l'économie depuis le 19e siècle et le début du 20e siècle. Donc, avec Le jour qui vient est simplement saisie une idée pratique. Et avant qu’on ne considérera pas qu’il s’agit de cela, de penser des idées tout pratiquement jusque dans le plus particulier, on ne comprendra aussi pas l’Union pour la tri-articulation de l’organisme social.

( 1 ) NDT : « Le jour qui vient » est un regroupement d’entreprises tant de la vie de l'économie (marchandises > agriculture, agro-alimentaire, pharmacie, mécanique) que de la vie de l’esprit (école Waldorf, cliniques, laboratoires de recherche, etc..). Il n’y parviendra pas (contexte et incapacités internes) et la liquidation commencera déjà en 1922.