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Collection: 10 -Anarchistes, anarchisme,
et individualisme éthique.
Crétinerie du Je plutôt que clarté du monde. Dumpfheit des Ichs statt Klarheit der Welt.

 

 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes : 322 020-026 (1981) 28/09/1920
Traducteur: Vincent Choisnel Editeur: Novalis

Un personnage d'une grandeur philosophique extraordinaire nous regarde encore aujourd'hui avec une certaine vivacité depuis la première moitié du XIX' siède, c'est Hegel.

Ce n'est que ces dernières années qu'on a recommencé â prononcer le nom de Hegel dans des amphithéâtres, dans la littérature philosophique avec un peu plus de respect qu'immédiatement auparavant. On a effectivement combattu Hegel au dernier tiers du XIX' siècle ; l'ont notamment combattu des universitaires. Mais on pourra sans doute établir tout â fait scientifiquement que l'affirmation d'Eduard von Hartmann', disant dans les années quatre-vingt du siècle dernier qu'on pourrait prouver que seuls deux professeurs d'université en tout et pour tout ont lu Hegel en Allemagne, est juste. On a combattu Hegel, mais sans l'avoir jamais connu sur le terrain philosophique. On l'a connu et, d'une certaine manière, on le connaît encore aujourd'hui d'une autre façon. Hegel, tel qu'on l'a fixé, ou plutôt : tel que sa vision du monde est fixée dans la longue série de volumes que représentent les oeuvres de Hegel dans les bibliothèques, sous cette forme qui lui est si profondément personnelle, peu de gens le connaissent, il est vrai. Mais sous certaines formes métamorphosées, on pourrait dire qu'il est précisément le philosophe le plus populaire que le monde ait jamais connu. Quiconque a participé aujourd'hui, ou peut-être il y a quelques dizaines d'années, c'est encore mieux, â des réunions de prolétaires et a entendu de quoi on y discutait, quiconque a pu avoir une perception de ce dont [39] procédait dans de telles réunions tout le mode de formation des pensées a su, s'il avait une véritable connaissance de l'histoire des idées à l'époque moderne, que ce mode de formation des pensées était tout à fait sorti de Hegel pour se répandre par certains canaux dans la masse la plus étendue. Et quiconque investiguerait dans cette perspective la philosophie et la littérature ,de l'Est de l'Europe trouverait que, dans une très grande mesure, les formes de pensée de la vision du monde de Hegel sont pleinement intégrées à la vie spirituelle de la Russie. Et ainsi peut-on dire que, d'une façon anonyme en quelque sorte, Hegel est peut-être devenu dans les dernières décennies de l'époque moderne l'un des philosophes les plus influents de l'histoire humaine. — Mais, aimerait-on dire, quand on découvre à nouveau ce qui vit là en tant qu'hégélianisme dans les couches les plus vastes de l'humanité moderne, cela rappelle ce tableau qu'avait fait d'un homme un peu laid un peintre bienveillant, qui l'avait peint de telle sorte que sa famille le regarde volontiers. Lorsque plus tard un fils plus jeune qui avait peu regardé le tableau auparavant eut grandi et commença à le regarder, voilà qu'il s'exclama : « Mais, Père, comme tu as changé ! » — Quand on voit ce que Hegel est devenu, on a envie de dire : « Mais, mon philosophe, comme tu as changé! » — Et il se passe effectivement quelque chose d'extrêmement singulier autour de cette vision du monde de Hegel.
À peine Hegel lui-même s'en était-il allé que son école se scinda. Et on put voir que cette école hégélienne prenait tout à fait la forme d'un nouveau parlement. Il y eut une gauche, une droite, une extrême-droite, une extrême-gauche, une aile au plus haut point radicale, une aile au plus haut point conservatrice. Il y eut des hommes tout à fait radicaux animés d'une vision du monde scientifique radicale, d'une vision du monde sociale très radicale, qui se sentaient les véritables héritiers spirituels de Hegel. Il y eut [40] de l'autre côté des tenants parfaitement croyants de la théologie positive qui surent pour leur part faire remonter à Hegel leur conservatisme théologique originel. Il y eut le centre hégélien avec l'aimable philosophe Karl Rosenkranz, et toutes, toutes ces personnalités, prétendaient chacune posséder à elle seule la véritable doctrine hégélienne.
De quel étrange phénomène historique s'agit-il donc ici au juste dans le domaine de l'évolution de la connaissance ? Il s'agit de ce qu'un jour un philosophe a essayé d'élever l'humanité au plus haut sommet de la pensée. Aussi violemment que l'on veuille combattre Hegel pour avoir osé entreprendre de rendre le monde intérieurement présent dans l'âme dans les constructions de pensée les plus pures, c'est là une chose qu'on ne pourra pas nier. Hegel a élevé l'humanité jusqu'à un sommet éthéré du penser. Mais curieusement, l'humanité est aussitôt retombée de ce sommet éthéré du penser. Elle en tira d'un côté des conséquences matérialistes, de l'autre des conséquences pour la théologie positive. Et même si l'on considère le centre hégélien avec Karl Rosenkranz, on ne peut pas dire que la doctrine hégélienne soit restée chez l'aimable Rosenkranz telle que Hegel l'avait lui-même pensée. On assiste donc ici à la tentative de gravir les plus hauts sommets en s'appuyant sur le principe scientifique. Mais en retravaillant ensuite les pensées . de Hegel en soi-même, on put en quelque sorte en dégager les jugements les plus antagonistes, les orientations cognitives les plus antagonistes.
Or polémiquer au sujet de visions du monde différentes est possible dans un cabinet de travail, est possible • au sein des universités, est à la rigueur possible aussi dans des publications, pour autant qu'aux polémiques sur les écrits ne s'ajoutent pas les ravages de la médisance et les ravages des coteries. Mais avec ce qu'est devenue la[41] philosophie hégélienne ainsi traitée, il n'est pas possible de dissocier le jugement des cabinets de travail et des amphithéâtres et de le mettre au grand air de telle façon qu'il devienne impulsion pour la vie sociale. On peut au plan de la pensée polémiquer au sujet de visions du monde opposées, mais dans la vie extérieure on ne peut pas bien, avec des visions de la vie antagonistes, se combattre pacifiquement. C'est tout à fait cette dernière et paradoxale expression qu'il faudrait employer pour un tel phénomène. Et ainsi se présente à nous dans la première moitié du XIX siècle, je dirais, de manière inquiétante, un facteur d'évolution du connaître qui s'est avéré hautement inutilisable sur le plan social. Et devant cette situation aussi, nous devrions alors soulever cette question : comment parviendrons-nous donc à former notre jugement de telle sorte qu'il devienne utilisable dans la vie sociale ? Nous pouvons en particulier observer cette inaptitude sociale de l'hégélianisme pour la vie sociale à partir de deux phénomènes.
L'un de ceux qui ont étudié Hegel avec le plus d'énergie intérieurement, qui ont complètement fait vivre Hegel en eux, est Karl Marx. Et qu'est-ce qui nous frappe chez Karl Marx ? Un bien curieux hégélianisme ! Hegel, sur le plus haut sommet du paysage idéel, là-haut, à la pointe la plus extrême de l'idéalisme — son fidèle disciple, Karl Marx, renversant sur le champ l'image en son contraire avec, selon lui, la même méthode, en s'imaginant justement dégager ce qui est la vérité dans Hegel, et il en résulte le matérialisme historique, le matérialisme qui est censé être pour de vastes masses la vision du monde ou la conception de la vie que l'on pense vraiment pouvoir implanter dans la vie sociale. Nous trouvons ainsi, dans la première moitié du XIX' siècle, le grand idéaliste qui ne vivait que dans le spirituel, dans ses. idées, Hegel ; nous trouvons ainsi, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, son disciple Karl Marx qui ne cherchait que dans le domaine matériel,[42] qui ne voulait voir de réalité que dans le domaine matériel, qui, dans tout ce qui vivait dans les hauteurs des idées ne voyait qu'idéologie. Qu'on ressente seulement ce renversement des conceptions du monde et de la vie auXIXe siècle, et l'on sentira en soi toute la force de ce qui pousse aujourd'hui à acquérir une connaissance de la nature susceptible de libérer en nous, quand nous l'aurons, un jugement viable du point de vue social..
Mais si nous nous tournons maintenant dans une autre direction, vers quelque chose qui n'a certes pas insisté autant sur le fait qu'il était issu de Hegel, mais qui peut pourtant fort bien être rapporté historiquement à Hegel, nous trouvons ce philosophe du moi qui est encore de la prerhière moitié du XIXe siècle, mais déborde sur la deuxième moitié, nous trouvons Max Stirner4. Tandis que Karl Marx fait de l'un des pôles de la perception humaine sur lequel nous avons attiré l'attention hier, la matière, le fondement de ses considérations, Stirner, le philosophe du moi, Max Stirner part, lui, de l'autre pôle, du pôle de la conscience. Et c'est précisément parce que la vision moderne du monde, en visant le pôle matériel, ne peut pas en tirer la conscience, comme nous l'avons vu hier avec l'exemple de Du Bois-Reymond, que la conséquence en sera de l'autre côté qu'une personnalité qui se centre exclusivement sur la conscience ne peut pas trouver le monde matériel. Et tel est le cas de Max Stirner. Pour Max Stirner, il n'y a au fond aucun univers matériel régi par des lois naturelles. Pour Max Stirner, il n'existe qu'un monde exclusivement peuplé de moi humains, de consciences humaines exclusivement déterminées à déployer leur vie propre. « j'ai fondé ma cause sur rien », telle est une des .devises de Max Stirner. Et de ce point de vue, Max gtirner se révolte même contre toute direction spirituelle du monde par un dieu. Il dit par exemple : certains penseurs orientés vers l'éthique, certains moralistes exigent que [43] nous né commettions jamais un acte par égoïsme, mais que nous le commettions parce qu'il plaît à Dieu ; c'est en regardant vers Dieu que nous devrions commettre une action, en fonction de ce qui lui plaît, de ce qu'il prescrit, de ce qui lui est sympathique. Pourquoi devrais-je — estime Max Stirner — moi qui veux placer ma cause purement et simplement à la pointe de la conscience du moi, pourquoi devrais-je donc admettre que Dieu soit désormais le grand égoïste qui peut exiger du monde, de l'humanité, que tout soit fait comme il lui plaît ? Je ne veux pas renoncer à mon égoïsme personnel pour l'égoïsme divin. Je veux faire les choses qui me plaisent. Qu'ai-je à faire d'un Dieu, pourvu que je me possède moi ?
C'est le geste de s'embarrasser, de s'empêtrer dans sa conscience, qui dès lors ne peut plus sortir d'elle-même. J'ai attiré hier l'attention sur le fait que, dans une direction, nous pouvons parvenir à des idées claires en nous éveillant au contact de l'expérience extérieure sur le plan physique sensible, mais que, lorsque nous redescendons ensuite dans notre conscience, nous parvenons à des idées de la nature du rêve qui s'insèrent dans le monde comme à la façon de pulsions instinctives et dont nous ne ressortons plus. Karl Marx est certes parvenu à des idées claires, ultra-claires, aimerait-on dire. Et ce fut le secret de son succès. Les idées de Marx sont si claires que, malgré leur complexité, elles sont compréhensibles aux cercles les plus vastes, si elles sont correctement accommodées. C'est là que la clarté a contribué à la popularité. Et tant qu'on n'aura pas remarqué qu'on perd précisément l'humanitude au sein d'une telle clarté, on s'en tiendra précisément à cette clarté si l'on veut être cohérent.
Mais si l'on penche par toutes ses dispositions vers l'autre pôle, celui de la conscience, alors on ira plutôt dans la direction de Stirner. On méprisera alors cette clarté, on sentira qu'appliquée socialement, elle a fait de l'homme [44] un rouage certes précis de l'ordre social conçu de façon mathématico-mécanique, mais précisément un rouage. Si l'on n'est pas disposé dans ce sens, la volonté se rebelle, cette volonté qui est active dans les fondements les plus profonds de la conscience humaine se rebelle. Et alors, on s'insurge contre toute espèce de clarté. On se moque, comme Stirner s'en est moqué, de toute forme de clarté. On dit alors : qu'ai-je à faire de quoi que ce soit d'autre, qu'ai-je à faire même de la nature, je pose mon moi à partir de moi-même et je vois ce qu'il en résulte. — Nous verrons encore qu'il est, au plus haut degré, caractéristique de toute l'évolution moderne de l'humanité que de tels extrêmes, de tels extrêmes exprimés de façon si tranchante se soient précisément manifestés au XIX' siècle, car ce sont là les éclairs annonciateurs du chaos social, de l'orage que nous vivons maintenant. Cette relation, on doit absolument la comprendre, si l'on veut tout simplement parler de connaissance aujourd'hui.
Nous en sommes arrivés à attirer hier l'attention sur ce que l'être humain accomplit dans une direction quand il se met en relation mutuelle avec le monde extérieur de la nature sensible. Sa conscience s'éveille à des concepts clairs, mais elle se perd elle-même, elle se perd elle-même de telle façon que l'être humain ne peut placer que des concepts vides au plan du contenu, comme le concept de matière, des concepts devant lesquels il se retrouve ensuite de telle sorte que ceux-ci deviennent pour lui des énigmes. Et ce n'est effectivement pas autrement qu'en nous perdant nous-mêmes ainsi que nous parvenons à ces concepts clairs dont nous avons besoin pour le développement de notre pleine humanité. C'est qu'il nous faut commencer par nous perdre d'une certaine façon pour pouvoir nous retrouver par nous-mêmes. Mais le temps est venu aujourd'hui où l'on doit apprendre quelque chose au contact de ces phénomènes. Et qu'est-ce qu'on peut [45]apprendre au contact de ces phénomènes ? On peut apprendre que toute la clarté des concepts, toute la transparence de la vie des représentations peut assurément être acquise pour l'être humain dans les échanges avec le monde extérieur naturel accessible aux sens, mais qu'au même moment, cette clarté des concepts devient inutilisable si nous voulons obtenir dans les sciences davantage qu'un simple phénoménalisme, à savoir ce phénoménalisme que Goethe voulait cultiver en tant que chercheur, si nous voulons davantage que la science, c'est-à-dire le goethéanisme.

 

 

Eine Gestalt von außerordentlicher philosophischer Größe sieht uns ja heute noch mit einer gewissen Lebendigkeit aus der ersten Hälfte des19. Jahrhunderts heraus an, es ist Hegel.

In Lehrsälen, in der philosophischen Literatur wird ja erst wiederum in den letzten Jahren Hegel mit etwas mehr Achtung genannt als unmittelbar vorher. Im letzten Drittel des 19. Jahrhunderts bekämpfte man wohl Hegel, namentlich bekämpften ihn Akademiker. Allein man wird wohl ganz wissenschaftlich nachweisen können, daß die in den achtziger Jahren des vorigen Jahrhunderts von Eduard von Hartmann ausgesprochene Behauptung, man könne beweisen, daß überhaupt in Deutschland nur zwei Universitätsdozenten Hegel gelesen haben, richtig ist. Man hat Hegel bekämpft, aber man hat ihn auf philosophischem Boden nicht gekannt. Aber man hat ihn in einer andern Weise gekannt, und in einer gewissen Art kennt man ihn heute noch. Hegel, so wie er beschlossen ist, oder besser gesagt, wie seine Weltanschauung beschlossen ist in der großen Anzahl der Bände, die als Hegels Werke in den Bibliotheken stehen, in dieser ihm ureigenen Gestalt kennen ihn allerdings wenige. Allein in gewissen Verwandlungsformen ist er, man könnte sagen, gerade der populärste Philosoph, den es jemals in der Welt gegeben hat. Wer heute, vielleicht aber noch besser wer vor einigen Jahrzehnten eine Proletarierversammlung mitmachte und hörte, was da diskutiert wurde, wer eine Wahrnehmung dafür hatte, woher die ganze Art der Gedankenbildung in einer solchen Proletarierversammlung kam, der wußte, wenn er wirkliche Erkenntnis der neueren Geistesgeschichte hatte, daß diese Gedankenbildung durchaus von Hegel ausgegangen ist und durch gewisse Kanäle in die breiteste Masse hineingeflossen ist. Und wer Philosophie und Literatur des europäischen Ostens gerade auf diese Frage hin untersuchen würde, der würde finden, daß in das Geistesleben Rußlands in breitestem Umfange die Gedankenformen der Hegelschen Weltanschauung voll eingewoben sind. Und so kann man sagen: Anonym gewissermaßen ist Hegel vielleicht einer der allerwirksamsten Philosophen der Menschheitsgeschichte in den letzten Jahrzehnten der neueren Zeit geworden. - Allein man möchte sagen, wenn man wiederum kennenlernt dasjenige, was da in den breitesten Schichten der neueren Menschheit als Hegeltum lebt, man werde erinnert an jenes Bild, das von einem etwas häßlichen Manne ein wohlwollender Maler gemalt hat, und es so gemalt hat, daß es die Familie gerne sah.
Als dann ein jüngerer Sohn herangewachsen war, der vorher das Bild wenig betrachtet hatte, und es sah, da sagte er: Aber Vater, wie hast du dich verändert! - Man möchte sagen, wenn man sieht, was Hegel geworden ist: Aber mein Philosoph, wie hast du dich verändert! - Und es ist ja in der Tat etwas höchst Eigentümliches um diese Hegelsche Weltanschauung.

Kaum war Hegel selber hinweggegangen, so zerfiel seine Schule. Und man konnte sehen, wie diese Hegelsche Schule ganz die Gestalt eines neuen Parlamentes annahm. Es gab da eine Linke, eine Rechte, eine äußerste Rechte, eine äußerste Linke, einen radikalsten, einen konservativsten Flügel. Es gab ganz radikale Menschen mit einer radikalen wissenschaftlichen, mit einer radikalen sozialen Weltanschauung, die sich als die richtigen geistigen Abkömmlinge von Hegel fühlten. Es gab auf der andern Seite vollgläubige positive Theologen, die nun wiederum ihren theologischen Urkonservativismus auf Hegel zurückzuführen wußten. Es gab das Hegel-Zentrum mit dem liebenswürdigen Philosophen Karl Rosenkranz, und alle, alle diese Persönlichkeiten, sie behaupteten jeder für sich, sie hätten die richtige Hegelsche Lehre.

Was liegt denn da eigentlich für ein merkwürdiges weltgeschichtliches Phänomen aus dem Gebiete der Erkenntnisentwickelung vor? Das liegt vor, daß einmal ein Philosoph die Menschheit heraufzuheben versuchte auf die höchste Höhe des Gedankens. Wenn man auch noch so sehr Hegel wird bekämpfen wollen, daß er den Versuch einmal gewagt hat, in reinsten Gedankengebilden die Welt innerlich-seelisch gegenwärtig zu machen, das wird nicht geleugnet werden können. In eine Ätherhöhe des Denkens hob Hegel die Menschheit herauf. Aber kurioserweise, die Menschheit fiel gleich wieder herunter aus dieser Ätherhöhe des Denkens. Auf der einen Seite zog sie materialistische Konsequenzen, auf der andern Seite positive theologische Konsequenzen daraus. Und selbst wenn man das Hegelsche Zentrum mit Karl Rosenkranz nimmt, so kann man nicht sagen, daß die Hegelsche Lehre so geblieben ist in dem liebenswürdigen Rosenkranz, wie Hegel sie selber gedacht hat. Da also liegt der Versuch vor, einmal mit dem Wissenschaftsprinzip in höchste Höhen hinaufzusteigen.

Aber man konnte sozusagen, indem man nachher Hegels Gedanken in sich selber verarbeitete, die entgegengesetztesten Urteile, die entgegengesetztesten Erkenntnisrichtungen daraus hervorgehen lassen.

Nun, streiten über Weltanschauungen läßt sich in der Studierstube, läßt sich innerhalb der Akademien, läßt sich zur Not auch in der Literatur, wenn nicht gerade an die literarischen Streitigkeiten sich wüste Klatscherei und wüstes Cliquenwesen anschließt. Aber mit dem, was in einer solchen Art aus der Hegelschen Philosophie geworden ist, läßt sich das Urteil nicht loslösen von Studierstuben und Lehrsälen und hinaustragen, so daß es Impuls werde für das soziale Leben. Man kann denkerisch streiten über entgegengesetzte Weltanschauungen, man kann aber nicht gut im äußeren Leben mit entgegengesetzten Lebensanschauungen friedlich sich bekämpfen. Diesen letzten paradoxen Ausdruck müßte man geradezu gebrauchen für ein solches Phänomen. Und so steht, ich möchte sagen, in der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts beängstigend vor uns ein Entwickelungsfaktor des Erkennens, der sich in hohem Grade sozial unbrauchbar erwiesen hat. Und auch demgegenüber müßten wir dann die Frage aufwerfen: Wie kommen wir denn dazu, unser Urteil so zu bilden, daß es brauchbar werde im sozialen Leben? Insbesondere an zwei Erscheinungen können wir diese soziale Unbrauchbarkeit des Hegeltums für das soziale Leben bemerken.

Einer derjenigen, die innerlich am energischsten Hegel studiert haben, die Hegel ganz in sich lebendig gemacht haben, ist Karl Marx. Und was tritt uns in Karl Marx entgegen? Ein merkwürdiges Hegeltum! Hegel auf dem höchsten Gipfel des Ideenbildes droben, auf dem äußersten Gipfel des Idealismus - der treue Schüler Karl Marx das Bild sogleich ins Gegenteil wendend, mit derselben Methode, wie er glaubt, indem er gerade dasjenige, was in Hegel die Wahrheit ist, herauszubilden glaubte, und es wird daraus der historische Materialismus, jener Materialismus, der für breite Massen diejenige Weltanschauung oder Lebensauffassung sein soll, die sich nun wirklich hineintragen lassen soll in das soziale Leben. So begegnet uns in der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts der große Idealist, der nur im Geistigen, in seinen Ideen lebte, Hegel; so begegnet uns in der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts sein Schüler Karl Marx, der nur im Materiellen drinnen forschte, der nur im Materiellen drinnen eine Wirklichkeit sehen wollte, der in alledem, was in idealen Höhen lebte, nur Ideologie sah.

 

Man sollte nur einmal durchempfinden diesen Umschlag der Welt- und Lebensauffassungen im Laufe des 19. Jahrhunderts, und man wird die ganze Stärke desjenigen in sich fühlen, was heute dazu treibt, eine solche Naturerkenntnis zu gewinnen, die, wenn wir sie haben, in uns ein Urteil loslöst, das sozial lebensfähig ist.

Nun, sehen wir nach einer andern Seite hin, nach etwas, was zwar nicht so sehr betont hat, daß es aus Hegel stammt, was aber nichtsdestoweniger historisch ganz gut auf Hegel zurückgeführt werden kann, so finden wir den Ich-Philosophen noch aus der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts, aber herüberragend in die zweite Hälfte, wir finden Max Stirner. Während Karl Marx den einen Pol des menschlichen Anschauens, auf den wir gestern hingewiesen haben, die Materie zur Grundlage seiner Betrachtung macht, geht Stirner, der Ich-Philosoph Max Stirner, aus von dem andern Pole, von dem Bewußtseinspol. Und gerade deshalb, weil die neuere Weltanschauung, indem sie nach dem materiellen Pol hinzielt, das Bewußtsein nicht aus ihm heraus finden kann, wie wir gestern an dem Beispiel Du Bois-Reymonds gesehen haben, so wird auf der andern Seite die Folge sein, daß eine Persönlichkeit, die sich nun ganz nur auf das Bewußtsein stellt, die materielle Welt nicht finden kann. Und so ist es bei Max Stirner. Für Max Stirner gibt es im Grunde genommen kein materielles Weltall mit Naturgesetzen. Für Max Stirner gibt es nur eine Welt, die einzig und allein bevölkert ist von menschlichen Ichen, von menschlichen Bewußtseinen, die ganz und gar nur sich ausleben wollen. «Ich hab' mein Sach' auf nichts gestellt», das ist so eine der Losungen Max Stirners. Und von diesem Gesichtspunkte aus lehnt sich Max Stirner selbst gegen eine göttliche Weltenführung auf. Er sagt zum Beispiel: Da fordern gewisse Ethiker, gewisse Sittenlehrer, wir sollen nicht aus Selbstsucht irgendeine Tat begehen, sondern wir sollen sie begehen, weil sie Gott gefällt; wir sollen auf Gott hinschauen, indem wir eine Tat begehen, auf das, was ihm gefällt, was er anordnet, was ihm sympathisch ist. Warum sollte ich das - meint Max Stirner -, der ich meine Sache lediglich auf die Spitze des Ich-Bewußtseins stellen will, warum sollte ich zugeben, daß Gott nun der große Egoist sei, der verlangen kann von der Welt, der Menschheit, daß alles so gemacht werde, wie es ihm gefällt!

Ich will nicht um des großen Egoismus willen meinen persönlichen Egoismus aufgeben. Ich will die Dinge tun, die mir gefallen. Was geht mich ein Gott an, wenn ich nur mich habe.

Das ist das Sich-Verwickeln, Sich-Verwirren in das Bewußtsein, das dann nicht mehr aus sich herauskann. Ich habe gestern darauf aufmerksam gemacht, wie wir auf der einen Seite zu klaren Ideen kommen können, indem wir erwachen an dem äußeren physisch-sinnlichen Dasein, wie wir aber, wenn wir wiederum dann hinuntersteigen in unser Bewußtsein, zu traumhaften Ideen kommen, die sich wie triebartig in die Welt hineinstellen und aus denen wir nicht wieder herauskommen. Zu klaren Ideen, man möchte sagen, zu überklaren Ideen ist schon Karl Marx. gekommen. Und das war das Geheimnis seines Erfolges. Die Ideen von Marx sind so klar, daß, trotzdem sie kompliziert sind, sie eben für die weitesten Kreise, wenn sie recht zugerichtet werden, verständlich sind. Da hat die Klarheit zur Popularität verholfen. Und solange nicht bemerkt wird, daß eben innerhalb einer solchen Klarheit die Menschheit verloren ist, so lange wird man sich, wenn man konsequent sein will, eben an diese Klarheit halten.

Neigt man aber seiner ganzen Anlage nach zu dem andern Pol, zu dem Bewußtseinspol, ja dann, dann geht man mehr nach der Stirnerschen Seite hinüber. Dann verachtet man diese Klarheit, dann fühlt man, daß, sozial angewendet, diese Klarheit den Menschen zwar zu einem klaren Rade in der mathematisch-mechanisch gedachten sozialen Ordnung macht, aber eben zu einem Rad. Ist man dann nicht dazu veranlagt, dann revoltiert der Wille, dann revoltiert dieser Wille, der auf dem untersten Grunde des menschlichen Bewußtseins tätig ist. Und dann lehnt man sich auf gegen alle Klarheit. Dann spottet man, wie Stirner gespottet hat, aller Klarheit. Dann sagt man: Was geht mich irgend etwas anderes an, was geht mich selbst die Natur an, ich stelle mein Ich aus mir heraus und sehe, was daraus wird. - Wir werden noch sehen, wie es im höchsten Grade charakteristisch ist für die ganze neuere Menschheitsentwickelung, daß solche Extreme, solche scharf ausgesprochenen Extreme gerade im 19. Jahrhundert aufgetreten sind, denn sie sind das Wetterleuchten desjenigen, was wir jetzt als soziales Chaos erleben, als Gewitter. Diesen Zusammenhang, den muß man verstehen, wenn man heute überhaupt über Erkenntnis reden will.

Wir sind gestern dazu gekommen, hinzuweisen auf der einen Seite auf das, was der Mensch vollzieht, indem er sich in Wechselbeziehung versetzt mit der natürlich- sinnlichen Außenwelt. Sein Bewußtsein erwacht zu klaren Begriffen, aber es verliert sich selbst, es verliert sich so selbst, daß der Mensch nur inhaltlich leere Begriffe, wie den Begriff der Materie hinpfahlen kann, Begriffe, vor denen er dann so steht, daß sie ihm zum Rätsel werden. Aber wir kommen eben nicht anders, als indem wir uns so selbst verlieren, zu solchen klaren Begriffen, die wir brauchen zur Entwickelung unseres vollen Menschentums. Wir müssen uns eben in einer gewissen Weise zunächst verlieren, damit wir uns wieder finden können durch uns selbst. Aber heute ist die Zeit gekommen, wo man an diesen Phänomenen etwas lernen soll. Und was kann man an diesen Phänomenen lernen? Man kann dasjenige lernen, daß zwar die ganze Klarheit der Begriffe, die ganze Durchsichtigkeit des Vorstellungslebens an dem Verkehr mit der äußeren sinnlich-natürlichen Welt für den Menschen gewonnen werden kann, daß aber in dem Augenblicke diese Klarheit der Begriffe unbrauchbar wird, wenn wir mehr erhalten wollen in der Naturwissenschaft als einen bloßen Phänomenalismus, nämlich jenen Phänomenalismus, den Goethe als Naturforscher pflegen wollte, wenn wir mehr wollen als Naturwissenschaft, nämlich den Goetheanismus.