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Collection: 10 -Anarchistes, anarchisme,
et individualisme éthique.
Anarchisme individualiste et individualisme éthique Individualistischer Anarchismus und ethischer Individualismus

 

 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes : 031 281-288 (1966) 30/09/1898
Traducteur: FG Editeur: SITE

Cher Monsieur Steiner,

Ces derniers jours me parvient la demande de mes amis, la plus pressante de toutes ces dernières années, de prendre à nouveau position contre la « tactique de la violence » afin de ne pas voir mon nom confondu avec ces « anarchistes » qui ne sont pas des anarchistes, mais sont tous sans exception des communistes révolutionnaires. On attire mon attention sur le fait qu'en cas de mesures internationales d'internement des « anarchistes », je cours le danger d'être expulsé d'Allemagne en tant qu'étranger.

Je me refuse à suivre le conseil de mes amis. Aucun gouvernement n'est assez aveugle ni assez déraisonnable pour prendre des mesures contre un homme qui participe à la vie publique en tout et pour tout par ses écrits, à savoir dans le sens d'une transformation de la situation sans effusion de sang. De plus, j'ai depuis des années malheureusement perdu aussi presque tout contact extérieur avec le
mouvement social en Europe. Son développement extérieur — soit dit en passant — ne retient plus aujourd'hui mon intérêt au même degré
que le progrès spirituel de l'idée d'une liberté égale dans les têtes des individus, le seul sur lequel repose encore tout espoir en l'avenir.

En 1891 dans mon ouvrage « Les anarchistes » (maintenant deux éditions, Zurich et Leipzig ; Anarchistes, moeurs du jour, Tresse et Stock, Paris, 1892), au chapitre huit, intitulé « La propagande communiste », j'ai avec Auban pris position si vivement et sans équivoque contre la « propagande de l'action » qu'il ne peut y avoir le plus léger doute sur ce que j'en pense. J'ai justement lu pour la première fois depuis cinq ans ce chapitre et je n'ai rien
lui ajouter ; je ne pourrais encore aujourd'hui mieux ni plus clairement dire ce que je pense de la tactique des communistes et leur dangerosité à tout point de vue. Si une partie des communistes allemands s'est depuis lors convaincue de la nocivité et de l'inutilité de tout comportement violent, je revendique une part essentielle au service rendu pour cette mise au point.

Du reste, je n'ai pas l'habitude de me répéter et je suis en outre occupé depuis des années par un travail de grande ampleur75 dans lequel je cherche à aborder psychologiquement toutes les questions concernant l'individu et sa position par rapport à l'État.

Enfin, la situation a tout de même énormément changé dans les sept années suivant la parution de mon ouvrage et l'on sait aujourd'hui, là où on veut le savoir et pas uniquement dans les cercles des connaisseurs, que non seulement du point de vue de la tactique, mais aussi dans toutes les questions fondamentales de la vision du monde, il y a entre les anarchistes qui le sont et ceux qui s'appellent et sont appelés faussement ainsi, des oppositions inconciliables. Car il n'y a entre eux deux rien, mais absolument rien de commun, hormis le désir d'une amélioration et d'une transformation des conditions sociales.

Mais celui qui ne sait pas encore cela peut l'apprendre par la brochure de Benj. R. Tucker, « Socialisme d'État et anarchisme », qu'il peut faire venir de l'éditeur B. Zack (Berlin) pour 20 pfennigs, et dans laquelle il trouve en outre une liste de tous les écrits sur l'anarchisme individuel — occasion unique d'élargir de façon inestimable son savoir pour le prix d'un verre de bière.

 

Il y a bien une presse immonde (elle préfère se donner elle-même curieusement le nom de convenable) qui continue toujours à falsifier sans cesse des faits qui sont bien établis, qui sont devenus historiques. Mais contre elle tout combat est non seulement une inutilité, mais un avilissement. Elle ment parce qu'elle veut mentir.

Avec les amicales salutations de votre dévoué
John Henry Mackay
actuellement à Sarrebrück,
province rhénane, Pesterstrasse 4,
le 15 septembre 1898

RÉPONSE À JOHN HENRY MACKAY

Cher Monsieur Mackay,

Il y a quatre ans, après la parution de ma Philosophie de la liberté, vous m'avez exprimé votre assentiment à l'orientation de mes idées. J'avoue ouvertement que cela m'a fait une profonde joie.

Car j'ai la conviction que nous sommes dans notre manière de voir aussi largement en accord que peuvent l'être deux natures tout à fait indépendantes l'une de l'autre. Nous avons les mêmes buts, bien que nous nous soyons frayés des chemins très différents vers notre monde de pensées. Vous aussi, vous ressentez cela. La preuve en est le fait que c'est bien à moi que vous avez adressé la lettre qui précède. J'attache de l'importance à être considéré par vous comme partageant votre manière de voir.

 

J'ai jusqu'ici toujours évité moi-même d'appliquer à ma vision du monde le terme d' « anarchisme individualiste » ou d' « anarchisme théorique ». Car je fais fort peu cas de telles dénominations. Lorsque, dans ses écrits, on exprime clairement et positivement ses vues, en quoi est-il encore nécessaire de qualifier ces vues d'un terme usité ? À un tel terme tout le monde rattache en effet des représentations traditionnelles bien déterminées qui ne reproduisent que très inexactement ce que la personnalité individuelle a à dire. J'exprime mes pensées ; j'indique mes buts. Je n'ai moi-même pas besoin de dénommer mon mode de penser par un terme usuel.

 

Mais si, au sens où l'on peut décider sur de telles choses, j'avais à dire si le terme « anarchiste individualiste » peut m'être appliqué, il me faudrait répondre par un inconditionnel « oui ». Et parce que je revendique cette appellation, je voudrais aussi, justement en cet instant, dire en quelques mots exactement en quoi « nous », les « anarchistes individualistes », nous distinguons de ceux qui se déclarent en faveur de la prétendue « propagande de l'action ». Certes, je sais que je ne dirai rien de nouveau pour des personnes sensées.

 

Mais je ne suis pas aussi optimiste que vous, cher Monsieur Mackay, qui dites simplement : « Aucun gouvernement n'est assez aveugle ni assez déraisonnable pour prendre des mesures contre un homme qui participe à la vie publique en tout et pour tout par ses écrits, à savoir dans le sens d'une transformation de la situation sans effusion de sang. » Ne prenez pas en mauvaise part cette seule objection que je fais, mais vous n'avez pas pensé avec combien peu de bon sens le monde est gouverné.

Je voudrais donc parler cette fois nettement. L' « anarchiste individualiste » veut qu'aucun homme ne soit empêché par quoi que ce soit de pouvoir amener à s'épanouir les facultés et forces qui sont en lui. Les individus doivent se mettre en valeur dans le combat entièrement libre de la concurrence. L'État actuel n'a aucun sens de ce combat de la concurrence. Il empêche sans cesse l'individu de déployer ses facultés. Il hait l'individu. Il dit : je ne peux utiliser qu'un homme qui se comporte de telle et telle façon. Celui qui est autrement, je l'oblige à devenir comme je veux. Or l'État croit que les hommes ne peuvent s'accorder entre eux que lorsqu'on leur dit : c'est ainsi que vous devez être. Et si vous n'êtes pas ainsi, alors vous devez justement ... être tout de même ainsi. L'anarchiste individualiste pense au contraire que la meilleure situation interviendrait si on laissait aux hommes la voie libre. Il a confiance qu'ils trouveraient d'eux-mêmes leur chemin. Il ne croit naturellement pas qu'après-demain il n'y aurait plus de pickpockets, si demain l'on supprimait l'État. Mais il sait qu'on ne peut pas éduquer les hommes à la liberté au moyen de l'autorité et de la contrainte. Il sait cette seule chose : on ouvre aux hommes les plus indépendants la voie libre par le fait que l'on supprime tout ce qui est force et autorité.

Mais les États actuels sont fondés sur la force et l'autorité. L'anarchiste individualiste leur est hostile, parce qu'ils oppriment la liberté. Il- ne veut rien que le libre épanouissement sans entraves des forces. Il veut écarter la force qui opprime le libre épanouissement. Il sait qu'au dernier moment, lorsque la social-démocratie tirera ses conséquences, l'État fera donner ses canons. L'anarchiste individualiste sait que les représentants de l'autorité auront finalement toujours recours à l'usage de la force. Mais il a la conviction que tout ce qui est contrainte étouffe la liberté. C'est pourquoi il combat l'État qui repose sur la force — et c'est pourquoi il combat aussi énergiquement la « propagande de l'action » qui ne repose pas moins sur des mesures de contrainte. Lorsqu'un État fait décapiter ou mettre en prison un homme en raison de sa conviction — on peut appeler cela comme l'on veut —, cela paraît condamnable à l'anarchiste individualiste. Il ne lui paraît naturellement pas moins condamnable qu'un Luccheni poignarde une femme qui est par hasard l'impératrice d'Autriche77. Il fait partie des tout premiers principes de l'anarchisme individualiste de combattre de pareilles choses. S'il voulait approuver ce genre de choses, il devrait admettre qu'il ne sait pas pourquoi il combat l'État. Il combat la contrainte qui étouffe la liberté et il la combat tout autant lorsque l'État violente un idéaliste de l'idée de liberté, que lorsqu'un stupide et vaniteux gaillard assassine perfidement la sympathique rêveuse sur le trône impérial autrichien.

 

 

Il ne peut être dit assez nettement à nos adversaires que les « anarchistes individualistes » combattent énergiquement la prétendue « propagande de l'action ».

En dehors des mesures de contrainte des États, il n'y a peut-être rien qui pour les anarchistes soit aussi écoeurant que ces Caserio et Luccheni. Mais je ne suis cependant pas aussi optimiste que vous, cher Monsieur Mackay. Car je ne peux la plupart du temps pas la trouver où je voudrais la chercher, cette parcelle d'intelligence qu'il faut tout de même avoir pour faire d'aussi grossières distinctions que celle entre « anarchisme individualiste » et « propagande de l'action ».

Avec l'amicale sympathie de votre
Rudolf Steiner

 

MISE AU POINT79

Un des chefs des communistes, Monsieur Gustav Landauer80, répond dans le n°41 de der Sozialist à la lettre de John Henry Mackay, parue dans le n°39 du « Magazin fur Literatur », comme quelqu'un qui ne peut que rabâcher ses phrases de parti et qui considère comme un mauvais bougre quiconque pense autrement. Selon l'opinion de Landauer, Mackay est un adversaire de la force non pas par principe, mais parce qu'il manque de courage. Landauer révèle un intime manque d'intelligence et une pure et simple ignorance. Il affirme ainsi que, dans la nouvelle édition de son Sturm, à la place du vers : « Reviens par-dessus les montagnes, mère de la liberté, révolution ! », Mackay écrirait : « Reste seulement là-bas, derrière les montagnes, marâtre de la liberté, révolution ! ». Or les troisième et quatrième éditions du « Sturm » ont paru augmentées, mais par ailleurs tout à fait inchangées et en entier (à Zurich). J'aimerais bien demander à Monsieur Landauer s'il ose soutenir cette contrevérité, bien qu'il connaisse la vérité, ou bien s'il rabaisse des hommes à l'aveuglette dans l'opinion publique, sans se donner la peine de regarder d'abord si ses affirmations sont exactes. Et ce que le « courageux » Monsieur écrit plus loin, en omettant complètement tout ce qui est important dans la lettre de Mackay, montre seulement qu'il rédige aussi le Sozialist d'une manière que les lettres de Mackay caractérisent comme celle qui est aujourd'hui généralement d'usage dans la presse.

Lieber Herr Dr. Steiner!

Dringender als je in den letzten Jahren tritt in diesen Tagen die Bitte meiner Freunde an mich heran, gegen die «Taktik der Gewalt» von neuem Stellung zu nehmen, um meinen Namen nicht zusammengeworfen zu sehen mit jenen Anarchisten», die - keine Anarchisten, sondern samt und sonders revolutionäre Kommunisten sind. Man macht mich darauf aufmerksam, daß ich Gefahr laufe, im Falle der internationalen Maßregel einer Internierung der «Anarchisten» als Ausländer aus Deutschland verwiesen zu werden.

Ich lehne es ab, dem Rate meiner Freunde zu folgen. Keine Regierung ist so blind und so töricht, gegen einen Menschen vorzugehen, der sich einzig und allein durch seine Schriften, und zwar im Sinne einer unblutigen Umgestaltung der Verhältnisse, am öffentlichen Leben beteiligt. Zudem habe ich seit Jahren leider auch fast jede äußerliche Fühlung mit der sozialen Bewegung in Europa verloren, deren äußere Entwicklung mein Interesse - nebenbei gesagt - heute nicht mehr in dem Grade in Anspruch nimmt, wie der geistige Fortschritt der Idee gleicher Freiheit in den Köpfen der einzelnen, auf dem allein noch alle Hoffnung der Zukunft beruht.

Ich habe 1891 in meinem Werke «Die Anarchisten» (in beiden Ausgaben jetzt im Verlage von K. Henckell & Co. in Zürich und Leipzig) im achten Kapitel, das sich «Die Propaganda des Kommunismus» betitelt, so scharf und unzweideutig mit Auban gegen die «Propaganda der Tat» Stellung genommen, daß auch nicht der leiseste Zweifel darüber bestehen kann, wie ich über sie denke. Ich habe das Kapitel eben zum ersten Male seit fünf Jahren wieder gelesen und habe ihm nichts hinzuzufügen; besser und klarer könnte ich auch heute nicht sagen, was ich über die Taktik der Kommunisten und ihre Gefährlichkeit in jeder Beziehung denke. Wenn ein Teil der deutschen Kommunisten sich seitdem von der Schädlichkeit und der Zwecklosigkeit jeden gewaltsamen Vorgehens überzeugt hat, so beanspruche ich einen wesentlichen Anteil an diesem Verdienste der Aufklärung.

Im übrigen pflege ich mich nicht zu wiederholen und bin überdies seit Jahren mit einer umfangreichen Arbeit beschäftigt, in der ich allen das Individuum und seine Stellung zum Staate betreffenden Fragen psychologisch näherzutreten suche.

Endlich hat sich in den sieben Jahren seit dem Erscheinen meines Werkes die Situation denn doch gewaltig geändert, und man weiß heute, wo man es wissen will, und nicht nur in den Kreisen der Einsichtigen allein, daß nicht nur hinsichtlich der Taktik, sondern auch in allen Grundfragen der Weltanschauung zwischen den Anarchisten, die es sind, und denen, die sich fälschlich so nennen und genannt werden, unüberbrückbare Gegensätze bestehen, und daß beide außer dem Wunsch einer Verbesserung und Umgestaltung der sozialen Verhältnisse nichts, aber auch gar nichts miteinander gemein haben.

Wer das aber immer noch nicht weiß, kann es aus der Broschüre von Benj. R. Tucker «Staatssozialismus und Anarchismus» erfahren, die er für 20 Pfennig von dem Verleger B. Zack, Berlin SO, Oppelnerstraße 45, beziehen kann, und in der er obendrein noch ein Verzeichnis aller Schriften des individuellen Anarchismus findet - eine unvergleichliche Gelegenheit, sein Wissen um den Preis eines Glases Bier in unschätzbarer Weise zu vermehren.

Wohl gibt es eine Schmutzpresse (sie nennt sich merkwürdigerweise mit Vorliebe selbst die anständige), die fortfährt, selbst feststehende, historisch gewordene Tatsachen immer von neuem zu fälschen. Aber gegen sie ist jeder Kampf nicht nur eine Zwecklosigkeit, sondern eine Entwürdigung. Sie lügt, weil sie lügen will.

Mit freundschaftlichem Gruße Ihr ergebener
John Henry Mackay
z. Zt. Saarbrücken, Rheinprovinz, Pesterstr. 4 den 15. September 1898.

 

Antwort an John Henry Mackay

Lieber Herr Mackay!

Vor vier Jahren, nach dem Erscheinen meiner «Philosophie der Freiheit», haben Sie mir Ihre Zustimmung zu meiner Ideenrichtung ausgesprochen. Ich gestehe offen, daß mir dies innige Freude gemacht hat.

Denn ich habe die Überzeugung, daß wir in bezug auf unsere Anschauungen so weit übereinstimmen, wie zwei voneinander völlig unabhängige Naturen nur übereinstimmen können. Wir haben gleiche Ziele, obwohl wir uns auf ganz verschiedenen Wegen zu unserer Gedankenwelt durchgearbeitet haben. Auch Sie fühlen dies. Ein Beweis dafür ist die Tatsache, daß Sie den vorstehenden Brief gerade an mich gerichtet haben. Ich lege Wert darauf, von Ihnen als Gesinnungsgenosse angesprochen zu werden.

Ich habe es bisher immer vermieden, selbst das Wort «individualistischer» oder «theoretischer Anarchismus» auf meine Weltanschauung anzuwenden. Denn ich halte sehr wenig von solchen Bezeichnungen. Wenn man in seinen Schriften klar und positiv seine Ansichten ausspricht: wozu ist es dann noch nötig, diese Ansichten mit einem gangbaren Worte zu bezeichnen? Mit einem solchen Worte verbindet jedermann doch ganz bestimmte traditionelle Vorstellungen, die dasjenige nur ungenau wiedergeben, was die einzelne Persönlichkeit zu sagen hat. Ich spreche meine Gedanken aus; ich bezeichne meine Ziele. Ich selbst habe kein Bedürfnis, meine Denkungsart mit einem gebräuchlichen Worte zu benennen.

Wenn ich aber in dem Sinne, in dem solche Dinge entschieden werden können, sagen sollte, ob das Wort «individualistischer Anarchist» auf mich anwendbar ist, so müßte ich mit einem bedingungslosen «ja» antworten. Und weil ich diese Bezeichnung für mich in Anspruch nehme, möchte auch ich gerade in diesem Augenblicke mit wenigen Worten genau sagen, wodurch «wir», die «individualistischen Anarchisten», uns unterscheiden von denjenigen, welche der sogenannten «Propaganda der Tat» huldigen. Ich weiß zwar, daß ich für verständige Menschen nichts Neues sagen werde.

Aber ich bin nicht so optimistisch wie Sie, lieber Herr Mackay, der Sie einfach sagen: «Keine Regierung ist so blind und töricht,gegen einen Menschen vorzugehen, der sich einzig und allein durch seine Schriften, und zwar im Sinne einer unblutigen Umgestaltung der Verhältnisse, am öffentlichen Leben beteiligt.» Sie haben, nehmen Sie mir diese meine einzige Einwendung nicht übel, nicht bedacht, mit wie wenig Verstand die Welt regiert wird.

Ich möchte also doch einmal deutlich reden. Der «individualistische Anarchist» will, daß kein Mensch durch irgend etwas gehindert werde, die Fähigkeiten und Kräfte zur Entfaltung bringen zu können, die in ihm liegen. Die Individuen sollen in völlig freiem Konkurrenzkampfe sich zur Geltung bringen. Der gegenwärtige Staat hat keinen Sinn für diesen Konkurrenzkampf. Er hindert das Individuum auf Schritt und Tritt an der Entfaltung seiner Fähigkeiten. Er haßt das Individuum. Er sagt: Ich kann nur einen Menschen gebrauchen, der sich so und so verhält. Wer anders ist, den zwinge ich, daß er werde, wie ich will. Nun glaubt der Staat, die Menschen können sich nur vertragen, wenn man ihnen sagt: so müßt ihr sein. Und seid ihr nicht so, dann müßt ihr eben - doch so sein. Der individualistische Anarchist dagegen meint, der beste Zustand käme dann heraus, wenn man den Menschen freie Bahn ließe. Er hat das Vertrauen, daß sie sich selbst zurechtfänden. Er glaubt natürlich nicht, daß es übermorgen keine Taschendiebe mehr gäbe, wenn man morgen den Staat abschaffen würde. Aber er weiß, daß man nicht durch Autorität und Gewalt die Menschen zur Freiheit erziehen kann. Er weiß dies eine: man macht den unabhängigsten Menschen dadurch den Weg frei, daß man jegliche Gewalt und Autorität aufhebt.

 

Auf die Gewalt und die Autorität aber sind die gegenwärtigen Staaten gegründet. Der individualistische Anarchist steht ihnen feindlich gegenüber, weil sie die Freiheit unterdrücken. Er will nichts als die freie, ungehinderte Entfaltung der Kräfte. Er will die Gewalt, welche die freie Entfaltung niederdrückt, beseitigen. Er weiß, daß der Staat im letzten Augenblicke, wenn die Sozialdemokratie ihre Konsequenzen ziehen wird, seine Kanonen wirken lassen wird. Der individualistische Anarchist weiß, daß die Autoritätsvertreter immer zuletzt zu Gewaltmaßregeln greifen werden. Aber er ist der Überzeugung, daß alles Gewaltsame die Freiheit unterdrückt. Deshalb bekämpft er den Staat, der auf der Gewalt beruht - und deshalb bekämpft er ebenso energisch die «Propaganda der Tat», die nicht minder auf Gewaltmaßregeln beruht. Wenn ein Staat einen Menschen wegen seiner Überzeugung köpfen oder einsperren läßt - man kann das nennen, wie man will -, so erscheint das dem individualistischen Anarchisten als verwerflich. Es erscheint ihm natürlich nicht minder verwerflich, wenn ein Luccheni eine Frau ersticht, die zufällig die Kaiserin von Österreich ist. Es gehört zu den allerersten Grundsätzen des individualistischen Anarchismus, derlei Dinge zu bekämpfen. Wollte er dergleichen billigen, so müßte er zugeben, daß er nicht wisse, warum er den Staat bekämpft. Er bekämpft die Gewalt, welche die Freiheit unterdrückt, und er bekämpft sie ebenso, wenn der Staat einen Idealisten der Freiheitsidee vergewaltigt, wie wenn ein blödsinniger eitler Bursche die sympathische Schwärmerin auf dem österreichischen Kaiserthrone meuchlings hinmordet.

Unsern Gegnern kann es nicht deutlich genug gesagt werden, daß die «individualistischen Anarchisten» energisch die sogenannte «Propaganda der Tat» bekämpfen.

Es gibt außer den Gewaltmaßregeln der Staaten vielleicht nichts, was diesen Anarchisten so ekelhaft ist wie diese Caserios und Lucchenis. Aber ich bin doch nicht so optimistisch wie Sie, lieber Herr Mackay. Denn ich kann das Teilchen Verstand, das zu so groben Unterscheidungen wie zwischen «Individualistischem Anarchismus» und «Propaganda der Tat» nun doch einmal gehört, meist nicht finden, wo ich es suchen möchte.

In freundschaftlicher Neigung Ihr Rudolf Steiner

Richtigstellung

«Einer der Häuptlinge der Kommunisten, Herr Gustav Landauer, antwortet in der Nummer 41 der «Sozialisten» auf den in Nummer 39 des «Magazins für Literatur» enthaltenen Brief John Henry Mackays wie jemand, der nichts kann als seine Parteiphrasen nachplappern und der jeden Andersdenkenden als einen schlechten Kerl ansieht. Mackay ist, nach Landauers Meinung, nicht aus Prinzip Gegner der Gewalt, sondern weil es ihm an Mut gebricht. Landauer verrät eine intime Verständnislosigkeit und rückhaltlose Unwissenheit. So behauptet er, Mackay werde in der neuen Ausgabe seines «Sturm» an Stelle des Verses «Kehre wieder über die Berge, Mutter der Freiheit, Revolution!» setzen: «Bleib nur drüben hinter den Bergen, Stiefmutter der Freiheit, Revolution!» Nun ist kürzlich die dritte und vierte Auflage des «Sturm» vermehrt, aber sonst völlig unverändert und unverkürzt (bei K. Henckell & Co. in Zürich) erschienen. Ich möchte Herrn Landauer fragen, ob er dreist die Unwahrheit behauptet, trotzdem er die Wahrheit kennt, oder ob er ins Blaue hinein Menschen in der öffentlichen Meinung herabsetzt, ohne sich die Mühe zu nehmen, erst nachzusehen, ob seine Behauptungen auch richtig sind. Und was der «mutige» Herr weiter schreibt, mit völliger Verschweigung alles Wichtigen in Mackays Brief, zeigt nur, daß er auch den «Sozialisten» in der Weise redigiert, welche in Mackays Briefe als die in der Presse heute zumeist übliche gekennzeichnet wird.