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Collection: 10 -Anarchistes, anarchisme,
et individualisme éthique.
Négation d'un droit universel de la soif après la réalité. Negierung eines allgemeinen Rechts aus Durst nach Wirklichkeit.

 

 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes : 018 327-381 (1985) 00/00/1901
Traducteur : Geneviève Bideau Editeur: EAR

L'erreur qu'avait commise Czolbe avec son mouvement circulaire du cerveau apparaît sous forme amplifiée chez le génial Karl Christian Planck (1819-1880). Les écrits de cet homme sont totalement tombés dans l'oubli bien qu'ils comptent parmi les productions les plus intéressantes de la philosophie moderne. Planck aspirait tout aussi intensément que le matérialisme à une explication de l'univers qui ait pour point de départ la réalité perceptible. Il blâme dans l'idéalisme allemand de Fichte, Schelling et Hegel que celui-ci cherche l'essence des choses uniquement du côté de l'idée. « Expliquer les choses de façon véritablement indépendante, à partir d'elles-mêmes, signifie les connaître dans leur limitation et leur finitude originelles36. » « Il n'existe qu'une seule nature, une et véritablement pure, si bien que la simple nature au sens strict et l'esprit ne sont opposés qu'à l'intérieur de cette nature une au sens plus élevé et plus large37. » Or il apparaît cependant chez Planck ce phénomène étonnant : il pose le réel, l'étendu comme étant ce que l'explication de l'univers doit rechercher et il ne se tourne pourtant pas vers l'expérience des sens, vers l'observation des faits pour parvenir au réel, à l'étendu. Car il croit que la raison humaine peut pénétrer par elle-même jusqu'au réel.

D'après lui, Hegel a commis l'erreur de faire que la raison se contemple elle-même, si bien qu'en toutes choses elle s'est aussi vue elle-même; lui, au contraire, ne voulait pas faire stagner la raison en elle-même, mais la mener au-delà d'elle-même jusqu'à l'étendu, cet élément véritablement réel. Planck blâme Hegel de faire tisser à la raison sa propre toile ; il est lui-même assez téméraire pour faire tisser à la raison l'existence objective. . Hegel disait que l'esprit peut saisir l'essence des choses parce que la raison est l'essence des choses et qu'en l'esprit humain la raison parvient à l'existence ; Planck déclare : l'essence des choses n'est pas la raison ; néanmoins il fait usage de la seule raison pour présenter cette essence. Une construction hardie de l'univers, pensée avec esprit, mais pensée loin de l'observation de la réalité, loin des choses réelles, et cependant élaborée en croyant qu'elle est toute pénétrée de la réalité la plus authentique : tel est l'édifice d'idées de Planck. Il voit le processus universel comme une alternance vivante d'expansion et de contraction. Le pesanteur est pour lui la tendance des corps répandus dans l'espace à la contraction. La chaleur et la lumière sont la tendance d'un corps à faire agir à distance sa matière contractée, donc la tendance à l'expansion.

 

Le rapport de Planck à ses contemporains est extrêmement intéressant. Feuerbach dit de lui-même : « Hegel se place à un point de vue où il veut construire le monde, moi, à un point de vue où (...) je veux connaître le monde en tant qu'il existe; lui, il descend, moi, je monte. Hegel met l'être humain sur la tête, moi, je le mets sur ses pieds, qui reposent sur la géologie38. » C'est dans les mêmes termes aussi que les matérialistes auraient pu caractériser leur profession de foi.
Mais Planck procède dans la méthode exactement comme Hegel. Il croit cependant procéder comme Feuerbach et les matérialistes. Mais ceux-ci, s'ils avaient interprété dans leur sens sa façon de procéder, auraient dû lui dire : tu adoptes un point de vue qui construit le monde ; néanmoins tu crois le connaître en tant qu'il existe; tu descends et tu tiens la descente pour une montée ; tu mets le monde sur la tête et tu es d'avis que la tête est les pieds. Le besoin de réalité naturelle, effective ne pouvait dans le troisième quart du dix-neuvième siècle probablement pas s'exprimer de façon plus frappante que par la vision du monde d'un homme qui voulait faire sortir par magie de la raison non seulement des idées, mais la réalité. La personnalité de Planck n'apparaît pas moins intéressante lorsqu'on la compare à celle de son contemporain Max Stirner. Ce qui entre en ligne de compte à ce point de vue, c'est la façon dont Planck pensait les motifs de l'action humaine et de la vie en communauté. De même que les matérialistes partaient des substances et des forces qui sont réellement données aux sens pour expliquer la nature, de même Stirner faisait de l'individualité réelle le principe directeur du comportement humain. La raison ne se trouve que dans l'individu. Ce qu'elle détermine comme principe directeur de l'action ne peut donc être aussi valable que pour l'individu. La vie en commun découlera d'elle-même de l'interaction naturelle des personnalités individuelles. Si chacun agit conformément à sa raison, l'état le plus souhaitable possible naîtra de l'action en commun, libre, de tous. La vie en commun conforme à la nature naît d'elle-même lorsque chacun laisse la raison régner en soi, au sens de Stirner, de la même façon que, d'après la conception des matérialistes, une vue des phénomènes de l'univers conforme à la nature naît lorsqu'on laisse les choses exprimer leur essence même et qu'on limite l'activité de la raison au seul fait de relier et d'interpréter de façon adéquate ce que disent les sens. Or, de même que Planck n'explique pas l'univers en laissant parler les choses par elles-mêmes, mais qu'il décide par sa raison ce qu'elles sont censé dire, de même, en ce qui concerne la vie en communauté, il n'en vient pas à concevoir une réelle interaction véritable des personnalités, mais il rêve d'une fédération des peuples au service de l'intérêt général, régie par la raison, avec un pouvoir juridique suprême. Là encore, il estime donc possible que la raison maîtrise ce qui est au-delà de la personnalité. « La loi universelle originelle exige nécessairement d'exister extérieurement sous la forme d'un pouvoir de droit universel ; car elle ne serait elle-même pas du tout présente réellement de façon extérieure en tant que loi universelle si on se contentait de laisser à l'individu le soin de l'exécuter, car les individus ne sont de par leur position de droit les représentants que de leur seul droit et non du droit universel en tant que te139.»


Planck construit un pouvoir juridique universel parce que l'idée du droit ne peut devenir réelle que de cette façon. Cinq ans auparavant, Max Stirner avait écrit: « Possesseur et créateur de mon droit, je ne reconnais pas d'autre source que — moi : ni Dieu, ni l'État, ni la nature, ni non plus l'être humain lui-même avec ses 'droits éternels' de l'homme, ni un droit divin, ni un droit humain.» Il est d'avis que le droit réel de l'individu ne peut pas subsister à l'intérieur d'un droit universel. C'est la soif de réalité qui pousse Stirner à la négation d'un droit universel non réel ; mais c'est aussi la soif de réalité qui amène Planck à vouloir tenter de construire un état réel, l'état de droit, à partir d'une idée.

 

 

Dans les écrits de Planck on trouve, telle une force au plus haut point inquiétante pour lui, ce sentiment : la croyance à deux ordonnances du monde imbriquées l'une dans l'autre, l'une conforme à la nature et l'autre purement spirituelle, non conforme à la nature, est intolérable.

In vergrößertem Maße tritt der Fehler, den Czolbe mit seiner Gehirnkreisbewegung gemacht hat, bei dem genialen Karl Christian Planck (1819-1880) auf. Die Schriften dieses Mannes sind ganz vergessen worden, trotzdem sie zu dem Interessantesten gehören, was die neuere Philosophie hervorgebracht hat. Ebenso lebhaft wie der Materialismus strebte Planck nach einer Welterklärung aus der wahrnehmbaren Wirklichkeit heraus. Er tadelt an dem deutschen Idealismus Fichtes, Schellings und Hegels, daß dieser einseitig in der Idee das Wesen der Dinge suchte. «Die Dinge wahrhaft unabhängig aus sich selbst erklären, heißt sie in ihrer ursprünglichen Bedingtheit und Endlichkeit erkennen.» (Vgl. Planck, Die Weltalter, S.103.) «Es ist nur die eine und wahrhafte reine Natur, so daß die bloße Natur im engeren Sinne und der Geist nur Gegensätze innerhalb der einen Natur im höheren und umfassenden Sinne sind» (a.a.0. S.101). Nun tritt aber bei Planck das Merkwürdige ein, daß er das Reale, das Ausgedehnte für dasjenige erklärt, was die Welterklärung suchen muß, und daß er dennoch nicht an die sinnliche Erfahrung, an die Beobachtung der Tatsachen herantritt, um zu dem Realen, zu dem Ausgedehnten zu gelangen. Denn er glaubt, daß die menschliche Vernunft durch sich selbst bis zu dem Realen vordringen kann.

Hegel habe den Fehler gemacht, daß er die Vernunft sich selbst betrachten ließ, so daß sie in allen Dingen auch sich selbst sah; er aber wolle die Vernunft nicht in sich selbst verharren lassen, sondern sie über sich hinausführen zu dem Ausgedehnten, als dem Wahrhaft-Wirklichen. Planck tadelt Hegel, weil dieser die Vernunft ihr eigenes Gespinst aus sich spinnen läßt; er selbst ist verwegen genug, die Vernunft das objektive Dasein spinnen zu lassen. Hegel sagte, der Geist kann das Wesen der Dinge begreifen, weil die Vernunft das Wesen der Dinge ist und die Vernunft im Menschengeiste zum Dasein kommt; Planck erklärt: das Wesen der Dinge ist nicht die Vernunft; dennoch gebraucht er lediglich die Vernunft, um dieses Wesen darzustellen. Eine kühne Weltkonstruktion, geistvoll erdacht, aber erdacht fern von wirklicher Beobachtung, fern von den realen Dingen, und dennoch in dem Glauben entworfen, sie sei ganz durchtränkt mit echtester Wirklichkeit, das ist Plancks Ideengebäude. Als ein lebendiges Wechselspiel von Ausbreitung und Zusammenziehung sieht er das Weltgeschehen an. Die Schwerkraft ist für ihn das Streben der im Raum ausgebreiteten Körper, sich zusammenzuziehen. Die Wärme und das Licht sind das Streben eines Körpers, seinen zusammengezogenen Stoff in der Entfernung zur Wirksamkeit zu bringen, also das Streben nach Ausbreitung.

Plancks Verhältnis zu seinen Zeitgenossen ist ein höchst interessantes. Feuerbach sagt von sich: «Hegel steht auf einem die Welt konstruierenden, ich auf einem die Welt ... als seiend erkennen wollenden Standpunkt; er steigt herab, ich hinauf. Hegel stellt den Menschen auf den Kopf, ich auf seine auf der Geologie ruhenden Füße.» Damit hätten auch die Materialisten ihr Glaubensbekenntnis charakterisieren können.

Planck aber verfährt der Art und Weise nach genau so wie Hegel. Dennoch glaubt er so zu verfahren wie Feuerbach und die Materialisten. Sie aber hätten ihm, wenn sie seine Art in ihrem Sinne gedeutet hätten, sagen müssen: Du stehst auf einem die Welt konstruierenden Standpunkt; dennoch glaubst du, sie als seiend zu erkennen; du steigst herab, und hältst den Abstieg für einen Aufstieg; du stellst die Welt auf den Kopf und bist der Ansicht, der Kopf sei Fuß. Der Drang nach natürlicher, tatsächlicher Wirklichkeit im dritten Viertel des neunzehnten Jahrhunderts konnte wohl nicht schärfer zum Ausdruck gelangen als durch die Weltanschauung eines Mannes, der nicht nur Ideen, sondern Realität aus der Vernunft hervorzaubern wollte. Nicht minder interessant wirkt Plancks Persönlichkeit, wenn man sie mit derjenigen seines Zeitgenossen Max Stirner vergleicht. In dieser Beziehung kommt in Betracht, wie Planck über die Motive des menschlichen Handelns und des Gemeinschaftslebens dachte. Wie die Materialisten von den wirklich den Sinnen gegebenen Stoffen und Kräften für die Naturerklärung ausgingen, so Stirner von der wirklichen Einzelpersönlichkeit für die Richtschnur des menschlichen Verhaltens. Die Vernunft ist nur bei dem einzelnen. Was sie als Richtschnur des Handelns bestimmt, kann daher auch nur für den einzelnen gelten. Das Zusammenleben wird sich von selbst ergeben aus der naturgemäßen Wechselwirkung der Einzelpersönlichkeiten. Wenn jeder seiner Vernunft gemäß handelt, so wird durch freies Zusammenwirken aller der wünschenswerteste Zustand entstehen. Das naturgemäße Zusammenleben entsteht von selbst, wenn jeder in seiner Individualität die Vernunft walten läßt, im Sinne Stirners ebenso, wie nach der Ansicht der Materialisten die naturgemäße Ansicht von den Welterscheinungen entsteht, wenn man die Dinge ihr Wesen selbst aussprechen läßt und die Tätigkeit der Vernunft lediglich darauf beschränkt, die Aussagen der Sinne entsprechend zu verbinden und zu deuten. Wie nun Planck die Welt nicht dadurch erklärt, daß er die Dinge für sich sprechen läßt, sondern durch seine Vernunft entscheidet, was sie angeblich sagen; so läßt er es auch in bezug auf das Gemeinschaftsleben nicht auf eine reale Wechselwirkung der Persönlichkeiten ankommen, sondern er träumt von einem durch die Vernunft geregelten, dem allgemeinen Wohle dienenden Völkerverband mit einer obersten Rechtsgewalt. Er hält es also auch hier für möglich, daß die Vernunft das meistere, was jenseits der Persönlichkeit liegt. «Das ursprüngliche allgemeine Rechtsgesetz fordert notwendig sein äußeres Dasein in einer allgemeinen Rechtsmacht; denn es wäre selbst gar nicht wirklich als allgemeines auf äußere Weise vorhanden, wenn es nur den einzelnen selbst überlassen wäre, es durchzuführen, da die einzelnen für sich ihrer rechtlichen Stellung nach nur Vertreter ihres Rechtes, nicht des allgemeinen als solchen sind.» Planck konstruiert eine allgemeine Rechtsmacht, weil die Rechtsidee nur auf diese Weise sich wirklich machen kann. Fünf Jahre vorher hat Max Stirner geschrieben: «Eigener und Schöpfer meines Rechts, erkenne ich keine andere Rechtsquelle als - mich, weder Gott, noch den Staat, noch die Natur, noch auch den Menschen selbst mit seinen 'ewigen Menschenrechten', weder göttliches, noch menschliches Recht.» Er ist der Ansicht, daß das wirkliche Recht des einzelnen innerhalb eines allgemeinen Rechtes nicht bestehen kann. Durst nach Wirklichkeit ist es, was Stirner zur Verneinung eines unwirklichen allgemeinen Rechtes treibt; aber Durst nach Wirklichkeit ist es auch, was Planck zu dem Streben bringt, aus einer Idee einen realen, den Rechtszustand, herauskonstruieren zu wollen.

Wie eine Planck im stärksten Maße beunruhigende Macht liest man aus seinen Schriften das Gefühl heraus, daß der Glaube an zwei ineinanderspielende Weltordnungen, eine naturgemäße und eine rein geistige, nicht naturgemäße, unerträglich ist.