L'être humain vivant totalement dans le matérialisme de sa langue emporte chaque nuit un bagage qui le met étrangement en grandes difficultés devant le monde archangélique, où il évolue entre l'endormissement et le réveil. Au contraire, ayant conservé l'idéalisme de la langue, celui qui sait qu'en elle vit le génie de la langue entrera inévitablement en relation avec la hiérarchie des archanges, notamment avec celle à laquelle il appartient. Oui ! cela trouve son expression même dans les apparences extérieures du monde.
Pourquoi les gens cherchent-ils si convulsivement un lien extérieur avec les langues nationales ? Pourquoi fallut-il qu'un malheur aussi affreux, que Woodrow Wilson tenait pour un « bonheur »36, s'abatte sur l'Europe ? Il est vrai que Wilson était dans une étrange illusion. Pourquoi l'idée malheureuse que la liberté soit liée même à la plus minuscule langue nationale a dû s'abattre sur l'Europe ? Eh bien ! parce que les êtres humains cherchent dans leur langue, dans la convulsion et à l'extérieur, un lien qu'ils n'ont plus avec son esprit. Car ils n'ont plus, dans leur sommeil, le lien naturel avec leur langue ni, par conséquent, avec la hiérarchie des archanges. L'être humain se verra contraint, s'il ne veut pas perdre son chemin dans les mondes spirituels, de retrouver comment nourrir l'élément de la langue par l'idéalisme.