Mais il faut aussi ouvrir les yeux tout grands sur les préjugés tenaces qui nous empêchent de nous reconvertir dans notre manière de penser et dans les enseignements que nous recevons. Nous voudrions répéter sans cesse la même question: Pourquoi la science spirituelle se heurte-t-elle à une résistance aussi tenace? Nous l'avons sûrement répété, cela ne vient pas d'une difficulté à comprendre, cela vient uniquement de notre incapacité à prendre la résolution de changer une bonne fois nos habitudes de penser, ces habitudes que nous avons mis des dizaines d'années, même des siècles, à contracter progressivement. Nous trouvons beaucoup plus commode de continuer à patauger dans les mêmes ornières. Etonnez-vous, après cela, que des hommes pensent, comme nous l'avons entendu proclamer à Berne, à fonder une super-nation, la Société des Nations, avec un super-parlement. Ne comptez plus sur les nations sous leur forme traditionnelle, disent ces gens, voyez leurs prouesses, comme elles ont bien travaillé pendant ces quatre années et demie! Ainsi, des super-nations, des super-parlements, ceux qui pensent à les créer vous donnent la meilleure preuve qu'ils n'arrivent pas à sortir de leurs labyrinthes de pensées et qu'ils préfèrent s'y tenir. Nous proposons de décentraliser l'état unitaire en libérant ses trois organes, les gens proposent le contraire. Ils proposent de souder toute la Terre en un seul bloc d'Etats, à l'exception de ceux qu'on a éliminés d'entrée de jeu. Ils veulent le contraire de ce que les forces d'évolution exigent de notre époque.
Quel sera, dans ces conditions, le devoir des adeptes
de la science spirituelle? Il consistera à préparer dans toute sa réalité et à vouloir porter résolument l'assaut contre cette inertie rétrograde. Cet élan offensif est nécessaire. On ne se le répétera jamais assez. Nous avons pris l'habitude de traiter les problèmes de l'intérieur. Nous devons appliquer cette méthode, sans nous lasser, aux solutions qu'exige le problème social dont je viens de vous répéter les caractéristiques aujourd'hui. Il faut vivre ce problème intimement, le méditer et cela nous permettra de fortifier notre volonté d'y porter remède. Nous continuerons à nous en entretenir demain.