A certains égards, la nature de l'Archange, qui dirige le peuple, plane au-dessus de l'individu. L'Archange qui conduit le peuple reste à l'écart des choses personnelles qui composent la vie de tout homme du fait qu'il a des perceptions sensibles. Mais il existe des médiateurs, et il est important pour nous de comprendre qu'il y a de ces médiateurs. Ce sont les êtres que nous appelons Anges et qui se trouvent entre l'Archange et l'homme.
Prenez ces mots dans leur sens littéral : les Ames des peuples sont des Archanges, des esprits qui ont achevé la transformation de leur corps astral en [45] Soi spirituel ou Manas, et qui transforment maintenant leur corps éthérique en Boudhi. Entre ces êtres et les hommes se trouvent les Anges. Ceux-ci sont occupés à transformer leur corps astral en Manas ou Soi spirituel, mais ils n'ont pas encore achevé ce travail. Quant à l'homme, il est tout au début de cette tâche à l'époque actuelle, alors que les Anges sont près de l'avoir achevée, sans cependant y être encore parvenus. C'est pourquoi le domaine de ces entités est plus immédiatement en contact avec celui où vit l'être humain

On peut dire que toute la nature psychique des êtres angéliques est concentrée sur ce que nous appelons le corps astral. Aussi ont-ils une parfaite compréhension de tout ce que la personnalité humaine peut ressentir en fait de souffrance et de joie. Mais comme, d'autre part, leur Moi supérieur dépasse de beaucoup celui de l'homme et comme ils peuvent assimiler une partie du monde spirituel, le champ de leur conscience s'étend jusqu'au domaine où se situe le monde conscient des Archanges. Ils sont donc bien des intermédiaires entre l'Archange et les individualités humaines. Ils reçoivent eux-mêmes les ordres des Ames des peuples pour les transmettre aux âmes individuelles et de cette transmission résulte ce que tout homme peut faire, non seulement pour son propre progrès, son propre développement, mais aussi pour son peuple tout entier.
Car deux courants traversent côte à côte la vie de tout homme. L'un d'eux, c'est celui qui le fait avancer d'incarnation en incarnation, celui qui le concerne personnellement et dont il doit s'occuper avant tout pour remplir le devoir qui est au fond le plus impératif de tous, puisque c'est le devoir qui est vraiment le sien. Il ne doit pas rester sur place, car les germes déposés en lui resteraient stériles s'il ne s'en occupait pas. C'est là sa propre affaire, ce qui le fait progresser d'incarnation en incarnation.

D'autre part, ce par quoi il contribue à la vie de son peuple, ce qui fait partie des affaires de ce peuple relève de l'inspiration de l'Ange, qui transmet à chaque individu les commandements de l'Archange.