02007 - Mais comment s'effectue le travail de l'Archange, de l'Ame du peuple dans le corps éthérique qui s'élève ainsi au-dessus du sol ? En quoi consiste ce travail ? Comment l'Archange agit-il jusque dans l'élément humain qui circule sur ce sol, qui vit dans ce nuage de l'Ame du peuple ? Son action se manifeste chez l'être humain de trois façons.
02008 - C'est l'aura éthérique du peuple qui agit dans l'individu, s'y infiltre et l'imprègne si bien qu'il en est saisi dans trois de ses éléments. De la combinaison de ces trois éléments naît alors le caractère particulier de l'individu en question. Où cette aura éthérique agit-elle dans l'individu ? Elle agit sur le tempérament, et plus précisément sur trois formes de tempérament dont la racine plonge dans la vie émotionnelle de l'homme : mais elle n'agit pas sur le tempérament dit mélancolique. L'aura éthérique du peuple agit sur les tempéraments colérique, flegmatique et sanguin.
02009 - Or, ces trois tempéraments peuvent se combiner, coopérer de multiples façon dans l'individualité humaine. Vous pouvez imaginer quelle infinie diversité résulte du fait que ces trois formes agissent simultanément, s'influencent l'une l'autre, prévalent l'une sur l'autre, etc... D'où la complexité qui se révèle sous tant d'aspects en Russie, par exemple, en Norvège ou en Allemagne. Ce qui rattache l'être humain au caractère de son peuple, c'est le tempérament. Les différences entre individus proviennent des proportions du mélange, mais le tempérament populaire est l'action de l'aura du peuple. Les Ames des peuples agissent ainsi sur toute la terre.
02010 - Mais ces Ames suivent aussi leurs propres voies, car en ce qui les concerne elles-mêmes, l'essentiel ce n'est pas le fait qu'elles agissent sur les tempéraments. Cela elles ne le font que parce que tel est leur rôle dans l'ensemble de l'univers. Elles le font volontairement, pour accomplir leur mission. Mais en outre leur Moi a ses propres buts. Elles doivent elles-mêmes progresser dans leur évolution, se lier avec telle ou telle région de la terre. Cela leur importe personnellement. Ce qu'elles font par ailleurs dans les tempéraments humains, c'est un travail accessoire, c'est leur métier. Bien entendu, leur tâche personnelle sert aussi aux hommes qui en reçoivent un effet. Et, d'autre part, ce que fait l'être humain réagit aussi sur l'Ame du peuple. Ce qu'un individu peut apporter à l'Ame de son peuple peut être très important ; nous le verrons par la suite. Mais l'essentiel est de pouvoir suivre l'évolution d'une Ame de peuple qui s'incarne dans un peuple pour un temps, puis retourne à un état purement spirituel, s'incarne de nouveau ailleurs et ainsi de suite. Car dans cet enchaînement s'exprime le Moi de ces Entités.
02011 - Représentez-vous maintenant d'une façon très concrète le corps éthérique de chaque homme comme imbriqué dans le corps éthérique d'un peuple ; représentez-vous ensuite comment interfèrent le corps éthérique individuel et le corps éthérique du peuple, et dites-vous que ce dernier s'exprime dans le tempérament populaire, dans lequel se mélangent les tempéraments individuels. Vous avez là le secret de la manière dont l'Ame d'un peuple se manifeste au sein de ce peuple. Ceci dit, nous avons saisi l'essentiel du travail des Archanges ou Arnes des peuples.
02012 - Pourtant, nous serions loin d'avoir expliqué toutes les particularités d'un peuple si nous ne tenions compte que du caractère qu'un être humain tient de lui. L'Archange travaille sur ce peuple, mais il n'est pas seul à le faire. Si l'Archange, l'Ame du peuple, ne se rencontrait pas avec d'autres entités sur un même terrain et ne travaillait pas avec elles dans le corps éthérique de l'homme, certaines qualités n'apparaîtraient jamais chez un peuple. L'homme est le lieu où l'Archange se rencontre avec d'autres Entités qui collaborent avec lui. Et cette collaboration a de multiples effets. Outre les êtres archangéliques déjà caractérisés, la conscience clairvoyante découvre, lorsqu'elle observe les peuples, de mystérieuses et remarquables entités qui, bien qu'elles soient apparentées aux Archanges, sont totalement différentes d'eux à certains égards, surtout parce qu'elles sont douées de forces beaucoup plus grandes que celles dont ceux-ci disposent. L'Ame du peuple agit d'une façon extraordinairement profonde et subtile dans chaque âme humaine, par le canal des tempéraments. Mais d'autres entités y interviennent d'une façon encore plus puissante. Voyons d'après ce que nous savons des Hiérarchies, où se situent ces autres entités qu'observe la conscience clairvoyante, et quel nom il faut leur donner. Représentez-vous de la façon suivante la Hiérarchie des Esprits :
1° les êtres humains,
2° les Anges,
3° les Archanges,
4° les Esprits des origines, Archées ou Esprits de la personnalité, 5° les Puissances ou Esprits de la forme.
02013 - En continuant, nous en trouverions d'autres, mais il n'en sera pas question aujourd'hui. Si vous vous rappelez maintenant ce dont nous avons parlé dans la dernière conférence — et que vous trouverez aussi exposé dans « La Science de l'occulte n — vous vous direz que, parmi ces esprits, ce sont les Archanges qui ont accompli leur stade humain sur l'ancien Soleil. Les entités que nous appelons Esprits de la forme ou Puissances et qui se trouvent actuellement à deux degrés au-dessus des Archanges, étaient alors des Archanges, des entités du genre de ces Ames des peuples que nous avons caractérisées aujourd'hui. Tel était alors leur niveau de développement.
02014 - Or, il y a dans l'évolution un étrange mystère, une loi d'après laquelle certaines entités restent en arrière à chaque étape, de sorte qu'au stade suivant elles ne sont pas à leur niveau d'évolution, mais gardent en somme le caractère qu'elles avaient au stade précédent. Pendant toute l'évolution de l'humanité, il y a toujours eu de ces entités qui sont ainsi restées en arrière. Au nombre de ces entités retardataires se trouvent des Esprits de la forme ou Puissances et ceux-ci sont restés en arrière d'une façon particulière : si, par certaines de leurs qualités, ce sont des Esprits de la forme — c'est-à-dire les seuls êtres qui soient capables aujourd'hui de doter d'un Moi l'être humain sur la terre —, ces esprits n'y parviennent cependant pas tout à fait, cela parce qu'ils n'ont pas toutes les qualités requises. Ils sont restés sur place de sorte qu'ils n'ont pas passé par le stade des Archanges sur l'ancien Soleil et qu'ils y passent actuellement sur la terre : ces êtres sont donc au niveau des Ames des peuples tout en ayant des qualités toutes différentes.
02015 - Alors que les Ames des peuples pénètrent intimement dans la vie humaine parce que, n'étant qu'à deux degrés en avance sur les hommes, ils leur sont encore apparentés, ces Puissances, ces Esprits de la forme ont quatre degrés d'avance sur notre stade humain. Aussi ont-ils de nombreuses et puissantes forces qui ne sauraient pas agir d'une façon subtile sur les êtres humains. Leur action serait plus brutale. Aucun autre domaine ne s'offre à leur activité que celui où se trouvent les Ames normales des peuples, les Archanges.
02016 - Il faut, et c'est difficile, apprendre à faire des distinctions dans le monde supérieur. Ceux qui croient s'en tirer avec quelques notions sur le sujet se trompent grandement. L'homme qui aborde les mondes spirituels avec des notions superficielles y trouve bien les Archanges. Mais il faut discerner s'il s'agit des Etres qui sont parvenus normalement au stade des Archanges, ou bien de ceux qui auraient dû s'y trouver pendant l'ancien état solaire de la terre.
02017 - Ainsi s'exerce dans un même domaine l'action des Ames des peuples ou Archanges et celle d'autres Entités qui occupent le même rang que ceux-ci mais qui sont douées de qualités tout autres, plus puissantes, appartenant d'ordinaire aux Esprits de la forme, ce qui leur permet d'intervenir profondément dans la nature humaine. Et qu'est-ce que ces Esprits de la forme ont fait de l'homme pendant l'existence de la terre ? Songez que les hommes ne pourraient pas se dire « Moi » à eux-mêmes si les Esprits de la forme n'avaient pas donné au cerveau la conformation qu'il a aujourd'hui. C'est donc jusque dans la constitution physique que ces entités peuvent agir, bien qu'elles ne se trouvent qu'au stade de l'Archange. Elles entrent dans une sorte de compétition avec les Ames des peuples sur le terrain où agissent celles-ci.
02018 - Ce que produit en premier lieu la rencontre de ces entités venant les unes d'un côté, les autres d'un autre, c'est le langage, c'est ce qui ne pourrait pas exister sans tout ce qui est construction et forme dans le corps humain. La façon dont celui-ci est construit nous révèle l'activité dans l'homme de ces autres Ames des peuples qui sont liées avec les forces de la nature. Le langage ne doit donc pas être attribué aux seules entités qui opèrent dans les profondeurs du tempérament populaire et qui, étant à deux degrés au-dessus de l'homme, impriment leur configuration au peuple. Les êtres auxquels nous devons le langage ont une grande force, ce sont en réalité des Puissances ; ils agissent sur la terre parce qu'ils y sont restés, tandis que leurs compagnons agissent sur le Moi et exercent leur activité depuis le soleil dans l'espace cosmique. Avant l'apparition du Christ Jésus, les hommes vénéraient Jahveh ou Jéhovah — puis ils ont vénéré le Christ tel qu'il agit depuis l'espace cosmique. Au sujet des Esprits du langage, nous devons dire que dans le langage, l'homme aime ce qui est resté justement en liaison avec la terre.
02019 - Il faut que nous nous habituions à des notions tout à fait nouvelles ; l'homme a l'habitude d'appliquer à l'univers des idées qui ne conviennent qu'à lui. Il aurait naturellement bien tort s'il comparait les hautes entités qui restent en arrière dans l'évolution à une écolière qui redouble sa classe. Si ces entités restent sur place, ce n'est pas parce qu'elles n'ont pas bien travaillé, mais en vertu de la grande sagesse qui régit l'univers. Si certaines entités n'avaient pas renoncé à leur développement normal et ne poursuivaient pas leur évolution sur la terre au lieu d'accompagner le soleil, ce que nous appelons le langage ne pourrait pas exister ici-bas. L'homme doit en un sens aimer profondément sa langue, car c'est en quelque sorte par amour que sont restées auprès de lui ces hautes entités qui ont renoncé à certaines qualités afin qu'il puisse se développer conformément à la sagesse. Tout comme le fait d'avancer trop tôt, le fait d'être resté en arrière dans des époques antérieures de l'évolution doit être considéré comme une espèce de sacrifice, et nous devons bien voir que jamais les hommes n'auraient acquis certaines possibilités si de pareils sacrifices n'avaient pas été offerts.
02020 - Nous voyons donc que dans le corps éthérique de l'individu et dans le corps éthérique du peuple, deux genres d'entités croisent leurs activités : les Archanges normalement développés et certains Esprits de la forme restés au stade archangélique, ayant renoncé à leur propre développement afin d'inculquer aux hommes pendant leur existence terrestre la langue de leur peuple. Il leur a fallu posséder la force de transformer le larynx, tous les instruments du langage de telle façon que ces instruments pussent produire une manifestation physique, c'est-à-dire le langage. Il faut donc nous représenter la mentalité, le tempérament d'un peuple comme s'accordant avec sa langue. Ce que l'homme peut exprimer, ce par quoi il s'affirme comme faisant partie de son peuple, ce qu'il fait résonner dans l'air, tout cela les Esprits de la forme alliés aux Ames des peuples n'ont pu le rendre possible que
parce qu'avec leurs immenses forces, leurs grands pouvoirs, ils en sont restés au niveau des Ames des peuples. Une sorte de collaboration a donc eu lieu sur le terrain, dans le domaine où agissent les Ames des peuples.
02021 - Mais une collaboration analogue a lieu aussi dans un autre domaine. Je vous ai dit dans la dernière conférence que d'autres forces sont actives : les Esprits des origines ou de la personnalité qui correspondent pendant l'existence de la terre à ce qu'on appelle l'Esprit du temps. Ces êtres agissent de telle façon qu'à partir de leur Moi, de leur organisation psychique, ils travaillent à notre corps physique dont ils mettent les énergies en mouvement. Nous devons donc supposer que lorsqu'à une époque donnée quelque chose se passe sous l'action de l'Esprit du temps, quelque chose qui fait faire un progrès à l'humanité, cela correspond à un travail de forces physiques dans l'existence de notre terre. Vous pouvez très facilement l'admettre. Il vous suffit de réfléchir pour comprendre que certaines conditions physiques sont nécessaires pour que telle ou telle chose se réalise dans l'Esprit du temps. Pourriez-vous en effet vous représenter que d'après d'autres lois, Képler, Copernic ou Périclès eussent pu vivre à une autre époque que la leur ? Les grandes personnalités surgissent dans certaines circonstances temporelles tout à fait déterminées, circonstances qui sont fixées, établies à une époque précise par l'action physique d'entités supérieures. Il s'agit vraiment ici de circonstances physiques qu'il ne faut pas nous représenter comme grossièrement matérielles mais comme certains concours de circonstances qui se créent dans les conditions physiques du globe terrestre. Parfois cette configuration est fort puissante ; il faut alors, pour que l'Esprit du temps exerce son influence, qu'un concours de circonstances matérielles tout à fait spécial se présente. Rappelez-vous qu'à une époque où l'on savait déjà polir le verre, des enfants qui jouaient dans une taillerie de cristal ont un jour assemblé des morceaux de verre de telle façon qu'on a découvert ainsi le phénomène d'optique qui est à l'origine du télescope. L'inventeur de celui-ci n'a eu qu'à mettre en application le principe ainsi trouvé. Le fait est historique. Mais imaginez ce qu'il a fallu de conditions matérielles pour qu'il se produise. D'abord qu'on ait découvert la lentille, qu'on sache la tailler et en réunir plusieurs ensemble d'une façon convenable. Vous pouvez évidemment parler d'un « hasard », mais alors vous renoncez aussi à comprendre les lois qui gouvernent ce genre de faits. Ces circonstances physiques, ce sont les Archées, les Forces des origines qui les font naître. Le reflet de leur activité, c'est ce qui rassemble en un point de la terre l'action générale exercée par l'Esprit du temps.
02022 - Songez donc à toutes les découvertes modernes qui ne se seraient pas faites dans le monde physique si ce travail des Archées dans le corps physique ne s'était pas accompli. C'est donc le travail des Archées qui agit dans cette direction. Et puisque ces Archées agissent ainsi et dirigent l'Esprit du temps, nous pouvons maintenant nous demander comment ces Esprits du temps impriment à l'humanité l'intuition de la marche à suivre. Ils opèrent de telle façon qu'un être humain provoque comme par hasard l'apparition d'un fait matériel, physique. Ces cas ne sont pas toujours des légendes.