À présent, la
nouvelle révélation chrétienne nous entraîne à regarder ce cours de la
vie humaine comme, on peut bien le dire, le Christ
veut qu’il
soit regardé par les hommes au 20e siècle.
Aujourd’hui, où nous voulons nous plonger dans la
pensée de Noël, nous pensons à une parole prononcée
par Christ-Jésus, laquelle peut nous renvoyer à cette
pensée de Noël. La
remarque est :
« Et si vous ne devenez pas comme les petits
enfants, vous ne pourrez entrer dans les royaumes
du ciel. »
« Et si vous ne
devenez pas comme les petits enfants...
( 1 ) », ce n’est en vérité
pas un appel à rayer tout caractère de mystère de la
pensée de Noël, et à la rabaisser dans la banalité
du gentil
petit Jésus, comme l’ont fait au cours de
l’évolution matérialiste du christianisme beaucoup
de chants, d’ailleurs plus artistiques que
populaires. Tout de suite
cet appel : « Et
si vous ne devenez pas comme les petits enfants,
vous n’entrerez pas dans les royaumes du ciel » il
nous fait lever les yeux vers de puissantes
impulsions qui bouillonnent par/à travers
l’évolution de l’humanité. Et à notre époque où les
événements mondiaux ne donnent en vérité pas une
occasion de tomber dans des pensées de Noël banales,
où tant de douleur traverse le cœur humain, où ce
cœur qui doit contempler des millions d’hommes ayant
trouvé la mort ces dernières années,
doit contempler
d’innombrables personnes qui meurent de faim, dans
cette époque donc, il ne convient pas de faire autre
chose que de tourner nos regards vers des pensées
historiques puissantes qui mettent l’humain en
mouvement ; pensées vers lesquelles on peut
être conduit par cette parole : « Et si
vous ne devenez pas comme les petits
enfants... » et qu’on peut compléter par cette
autre : « Et si vous ne passez pas votre vie
dans la lumière de cette pensée, ainsi vous ne
pouvez pas entrer dans les royaumes du ciel ».
En ce que l’être humain comme enfant arrive sur
terre, il vient immédiatement à
partir du monde spirituel.
Car cela
qui s’accomplit dans le monde physique, la
procréation et la croissance de son corps physique,
c’est le vêtement de cet événement qui ne peut être
désigné qu’ainsi qu’on
dit : l’essence la
plus profonde de l’humain sort du monde spirituel. L’humain sera né de
l’esprit dedans le corps. Et quand le rosicrucien
dit : Ex deo nascimur, il veut dire l’humain aussi loin il
pose pied
dans le monde physique. Car ce qui enveloppe
l’humain en premier lieu, ce qui le fait tout
physique, ici, sur notre globe terrestre, c’est ce
qui sera atteint avec les paroles : Ex deo
nascimur. Si l’on regarde sur le centre de l’humain,
sur le noyau central intérieur véritable alors on doit dire : l’humain chemine
hors de l’esprit dedans ce monde physique . À
travers ce qui se joue dans le monde physique qu’il
a contemplé du haut des régions spirituelles avant
sa conception ou sa naissance, il sera changé avec son corps physique pour
vivre dans ce corps physique des choses qui ne
peuvent être vécues que justement dans un corps physique. Mais, pour ce
qui est du noyau de son être, l’humain vient du
monde spirituel. Et, pour celui qui veut regarder
les choses comme elles sont dans le monde, qui n’est
pas ébloui par l’illusion du matérialisme, l’être
humain révèle encore dans ses premières années comme
il est venu à partir de l’esprit. Cela qu’ont
vit/expérimente à l’enfant, s’avère
ainsi pour le vraiment sensé
qu’on peut vraiment ressentir en lui l’effet des
expériences vécues dans le monde spirituel.
Des récits
comme celui de Nicolas de Flue veulent attirer notre
attention sur ce secret. Une façon
de voir banale, qui est
fortement influencée par la manière de penser matérialiste, dit dans sa
naïveté que l’être humain développe peu à peu son
Moi dans la vie, de la naissance jusqu’à la
mort ; que ce Moi devient de plus en plus
puissant, de plus en plus fort, et qu’il s’affirme
de plus en plus distinctement. C’est une façon de
penser naïve ; en effet, si l’on regarde le
véritable Moi de l’humain, ce qui à la naissance
vient du monde spirituel dans un vêtement physique,
on parle alors autrement de toute l’évolution
terrestre de l’être humain. En effet, l’on sait que
le Moi véritable de l’humain, alors que ce dernier
grandit dans son corps physique, disparaît justement
peu à peu de ce corps, qu’il devient de moins en
moins distinct, et que ce qui se développe dans le
monde physique entre la naissance et la mort n’est
qu’un miroir d’événements spirituels, un reflet mort
d’une vie plus élevée. L’expression est juste quand
on dit : toute la plénitude de l’être humain
disparaît peu à peu dans le corps, elle devient de
plus en plus invisible. L’humain vit sa vie physique
ici sur terre en se qu’il se perd au corps pour,
dans la mort, se trouver de nouveau dans l’esprit.
Ainsi parle celui qui connaît les conditions.
En revanche, celui
qui ne connaît pas les conditions parle ainsi qu’il
dit : l’enfant est imparfait et peu à peu
développe son Moi à une perfection plus grande, il
croît en partant des profondeurs confuses de
l’être-là humain. La connaissance de ce que voit le
chercheur spirituel doit, précisément dans ce
domaine, s’exprimer autrement que la conscience
sensible empêtrée dans les illusions extérieures de
notre époque, dont la manière de ressentir est
aujourd’hui encore matérialiste.
Et ainsi donc alors,
l’humain pénètre dans le monde en tant qu’être
spirituel. En ce qu’il est enfant, son être de chair
est encore indéfini. Il s’est encore peu servi du
spirituel qui est comme endormi dans l’être-là
physique, mais il nous paraît si insignifiant
uniquement parce que nous le percevons aussi peu
dans la vie quotidienne que nous percevons le Moi dormant et le
corps astral dormant lorsqu’ils sont séparés du corps
physique et du corps éthérique. Mais ce n’est pas
parce que nous ne voyons pas un être qu’il devient
pour autant plus imparfait. Cela,
l’être humain doit payer avec son corps physique
qu’il s’enfouit toujours plus et plus dans le corps
physique pour recevoir par cet enfouissement des
facultés qui ne peuvent être acquises que de cette
manière, que l’être psycho-spirituel de l’être
humain se perde durant un temps à l’être-là physique
dans le le corps physique. Que
nous nous souvenions à jamais notre origine
spirituelle, que nous nous renforçons dans la pensée : nous nous avons
cheminé hors de l’esprit dans le monde physique -,
c’est pour cela que se dresse la pensée de Noël,
comme une puissante colonne de lumière au sein du
sentiment chrétien du
monde. Cette pensée comme
pensée de Noël
doit devenir de plus en plus vigoureuse au cours de
l’évolution spirituelle future de l’humanité. Alors,
cette pensée de Noël deviendra de nouveau forte pour
cette humanité, alors les humains pourront à nouveau
vivre au-devant de la fête de Noël qu’ils
créent force pour l’être-là physique
de cette pensée de Noël qui peut les rappeler en un
sens correct à leur origine spirituelle.Aussi
fortement que sera alors éprouvée cette pensée de
Noël, aussi peu est-elle ressentie aujourd’hui par
les humains ; car c’est un fait étrange, mais en soi
fondé dans les lois de l’être-la spirituel, que ce qui entre dans le
monde pour faire avancer les humains, les faire
progresser, n’y entre pas dans sa forme achevée,
mais entre devant les humains d’abord de manière tumultueuse,
comme trahie par des esprits illégaux de
l’évolution du monde. Nous
comprenons l’histoire de l’humanité dans le sens
juste, quand nous savons que les vérités ne doivent
pas forcément être prises telles qu’elles entrent
parfois dans l’histoire, mais que doit être regardé
aux vérités au bon moment dans lequel elles peuvent
rentrer sous leur vraie lumière dans l’évolution de
l’humanité.
Parmi
les maintes
pensées qui sont entrées dans l’évolution récente de l’humanité – très
certainement animées par l’impulsion-Christ, mais
tout d’abord dans une silhouette prématurée -.y a la
pensée profondément chrétienne, susceptible d’être
toujours approfondie, de l’égalité des humains
devant le monde et devant Dieu, l’égalité de tous
les humains. Mais on n’a pas le droit de placer
cette pensée dans une telle universalité devant
l’âme humaine (NDT
ici Menschengemüt)
, comme l’a placée d’abord tumultueusement la
Révolution française dans l’histoire de l’humanité.
On doit être conscient du fait que cette vie humaine
est en évolution depuis la naissance jusqu’à la
mort, et que les impulsions principales sont
réparties sur toute la vie. Saisissons l’humain d’un
œil spirituel, comment il pénètre dans l’être-là
sensible : il pénètre pleinement habité par
l’impulsion de l’égalité de
l’être humain de tous les humains.
Et on ressent l’être-là enfantin le plus intensément
lorsqu’on regarde sur enfant qui est pénétré dans
son être/entité de la pensée de l’égalité de tous
les humains. Encore rien
dans la vie de l’enfant de ce qui mène les humains à
l’inégalité, encore rien de ce qui organise les
humains ainsi qu’ils se sentent comme différents des
autres humains encore rien de tout cela se montre
tout d’abord dans l’être-là enfantin.
Tout cela sera donné à l’humain d’abord au cours de
sa vie humaine physique. C’est l’être-là physique
qui fabrique l’inégalité ; de
l’esprit l’être humain chemine en égal devant le
monde et devant Dieu et devant d’autres humains. C’est ce qu’annonce le mystère de
l’enfant. Et à ce mystère de l’enfant se rattache la
pensée de Noël qui trouvera son approfondissement
dans la nouvelle révélation chrétienne. Car celle-ci
comptera avec la nouvelle trinité : l’humain, comme il représente
immédiatement l’humanité, le luciférien et
l’ahrimanien. Et en ce qu’on reconnaîtra comment
l’humain est placé dans l’être-là du monde comme
dans la situation d’équilibre
entre l’ahrimanien et le luciférien, on comprendra
ce que cet humain est, en réalité, dans l’être-là
physique.
Avant toutes choses
doit tomber la compréhension, tomber la
compréhension chrétienne d’un certain côté de cette
vie humaine. À l’avenir, la pensée chrétienne sera annoncée haut
et fort, ce qui s’est annoncé chez des esprits
isolés déjà depuis le milieu du 19e siècle,
j’aimerais dire avec une connaissance bredouillante,
quand néanmoins clairement. Lorsqu’on saisit ce qui
est un fait, que l’enfant rentre dans le monde avec
des pensées d’égalité, mais que plus tard se
développent en l’être humain des forces d’inégalité,
comme si elles venaient du devenir-né, qui ne sont apparemment pas de cette
terre,ainsi s’approche de l’humain avec cela, tout
de suite vis-à-vis de la pensée d’égalité, un
nouveau mystère puissant. Pénétrer ce mystère et, au
travers de cela, obtenir une façon de voir juste de l’humain,
cela fera partie dès maintenant des besoins importants et nécessaires
de l’évolution future de l’âme humaine. La question
est là, angoissante, devant l’être humain : oui, les
êtres humains deviennent différents, quand aussi ils
ne le sont pas encore dans l’enfance, à travers
quelque chose qui est apparemment né avec eux, qui repose dans
le sang, à travers leurs dons et leurs facultés
différents.
La question des dons
et des facultés qui entraînent tant d’inégalités
parmi les humains, elle se présente à l’humain en
rapport avec la pensée de Noël. Et la fête de Noël
de l’avenir rappellera toujours à l’humain de
manière sérieuse l’origine de ses dons, ses
facultés, ses talents, peut-être même de ses
facultés géniales qui le différencient des autres
sur la terre. Il devra s’interroger sur cette
origine.
Et il atteindra seulement le
juste équilibre à
l’intérieur de l’être-là physique
quand il peut rendre attentif de manière juste sur
l’origine des facultés qui le distinguent des
autres. La lumière ou les lumières de Noël doivent
donner à l’humanité se
développant des
éclaircissements au sujet de ces facultés, doivent
résoudre la grande question : existe-t-il une
inégalité au sein de l’ordre du monde pour l’humain
individuel entre la naissance et la mort ?
Qu’en est-il avec les facultés, avec les dons ?
Maintenant, mainte chose deviendra autre dans la
façon de voir humaine quand les humains seront
traversés du nouveau sentir chrétien. Avant toutes
choses, on comprendra pourquoi la conception
ésotérique de l’Ancien Testament avait une vue
particulière sur les prophètes. Qui étaient-ils, les
prophètes apparaissant dans l’Ancien
Testament ? C’étaient des personnalités
sanctifiées par Yahvé ; c’étaient ces
personnalités-là qui avaient la permission
d’utiliser en toute légitimité des dons spirituels
particuliers qui les élevaient au-dessus de la
foule. Yahvé devait d’abord sanctifier ces facultés
qui sont innées dans l’humain, comme portées par le
sang. Et nous savons que Yahvé agit sur l’humain de
l’endormissement jusqu’au réveil. Nous savons que
Yahvé n’agit pas dans la vie consciente. Chaque
connaisseur véritable de l’Ancien Testament se
disait dans son âme (NDT Gemüte) : ce qui
différencie les humains quant à leurs dons et
facultés, ce qui dans la nature des prophètes
s’élève même à une hauteur géniale, cela est certes
né avec l’humain, mais l’humain ne l’emploie pas
pour le bien s’il ne peut pas, en s’endormant,
couler dans ce monde dans lequel Yahvé guide les
impulsions et transforme, à partir du monde
spirituel, ce qui est don physique, don lié au
corps. Nous attirons
l’attention ici sur un
mystère très profond de la façon
de voir de l’Ancien
Testament. Celle-ci, de même que la façon de voir
que nous avons des prophètes, doit disparaître. De
nouvelles façons de voir doivent rentrer dans l’évolution historique du monde
pour la guérison de l’humanité. Ce que les anciens
Hébreux croyaient, à savoir que les dons étaient
sanctifiés par Yahvé dans l’inconscience du sommeil,
l’humain des Temps modernes doit devenir capable de le sanctifier pendant qu’il
est éveillé, en pleine conscience.
Mais cela, il le peut seulement quand il sait
que d’un côté tout cela que sont peut-être dons,
facultés, talents, voire génies naturels, sont des
dons lucifériens, qui agissent dans le monde de
manière luciférienne tant
qu’ils ne sont pas sanctifiés et traverses par tout
cela qui comme impulsion-Christ peut entrer dans le monde. On touche un mystère de
l’histoire moderne d’une importance considérable
quand on saisit le germe de la nouvelle pensée de
Noël, et indique sur cela que le Christ devra être compris
et ressenti par les humains ainsi que les humains se
tiennent dorénavant devant le Christ en tant
qu’humains du Nouveau Testament et disent :
J’ai reçu, outre la prétention à l’égalité,
l’aspiration à l’égalité de l’enfant, divers dons,
facultés et talents. Mais ils conduisent à la longue
seulement au bien, à la guérison de l’humanité ces
dons, facultés et talents seront mis au service du
Christ Jésus, quand l’humain aspire à christifier
tout son être afin que soient arrachés à Lucifer les
dons, les talents, les génies humains.
L’âme (NDT Gemüt)
christifiée arrache à Lucifer ce qui sinon agit de
manière luciférienne dans l’être-là physique de
l’humain. Cela doit être une pensée forte qui
traverse l’évolution future de l’âme humaine. C’est
la nouvelle pensée de Noël, la nouvelle annonciation
de l’efficacité du Christ dans notre âme à la
transformation du luciférien, qui ne rentre pas en nous aussi loin que nous
cheminons hors de l’esprit ; mais que nous
trouvons en nous par cela que nous serons habillés autrement
d’un corps physique, irrigué par le sang qui nous
donne les facultés à
partir de l’hérédité.
C’est à l’intérieur du courant luciférien, au sein
de ce qui agit dans le courant héréditaire physique,
qu’apparaissent ces particularités ; mais celles-ci veulent être
gagnées, conquises durant la vie physique par ce que
l’humain peut ressentir, non au travers des
inspirations-Yahvé pendant le sommeil, mais en
pleine conscience, par utilisation de ses
expériences au contact de l’impulsion-Christ.
Tourne-toi, ô
chrétien, vers la pensée de Noël, ainsi parle le
nouveau christianisme, et apporte sur l’autel qui
sera dressé à Noël toutes les différences humaines
que tu reçois à partir du sang et sanctifie tes
facultés, sanctifie tes dons, sanctifie même ton
génie en ce que tu le vois éclairé par la lumière
qui provient de l’arbre de Noël.
C’est avec des mots
nouveaux que doit parler la nouvelle annonciation de l’esprit
et il ne faut pas que nous soyons blasés et sourds
aux nouvelles révélations de l’esprit qui nous
parlent en notre temps pénétré de gravité. Alors, si
nous ressentons ainsi, nous vivons aussi cette force
avec laquelle l’humain doit vivre aujourd’hui pour
résoudre les grandes tâches qui, justement à notre
époque, sont assignées à l’humanité. Toute la
gravité de la pensée de Noël doit être
ressentie : à notre époque doit pénétrer dans
la conscience pleinement éveillée ce que le Christ
voulait dire aux humains par ces paroles :
« Et si vous ne devenez pas comme les petits
enfants, vous n’entrerez pas dans les royaumes du
ciel. » La pensée de l’égalité que
manifeste l’enfant quand nous l’observons dans un
sens juste, celle-là ne sera pas punie comme
mensonge par ces paroles que l’Enfant dont nous
célébrons le souvenir de la naissance dans la nuit
de Noël annonce, révélant aux humains dans leur
évolution à travers l’histoire du
monde des pensées toujours
nouvelles, annonçant clairement et distinctement que
dans la lumière du Christ qui a traversé d’âme cet
enfant devra être touché ce que nous portons en nous
de dons différenciant ; que sur l’autel de doit être apporté
à cet enfant ce que de ces dons différents font de
nous des humains.
020[...]042 in conférence du 25/12/1919
Nous
distinguons deux points de vue. L’un : ce qui est à faire avec les
différences qui apparaissent entre les humains au
travers les rapports du sang, de la naissance. Et
l’autre : que le noyau véritable de l’humain,
au début de sa vie terrestre, porte en lui
essentiellement l’impulsion d’égalité. Avec cela est
indiqué que l’humain n’est correctement considéré
que lorsqu’il l’est dans sa vie entière, lorsque son
évolution dans le temps, entre la naissance et la
mort, est vraiment regardée en face. Dans un autre
contexte, nous avons justement montré ici, comment
les motifs d’évolution se transforment au cours de
la vie entre la naissance et la mort. Et d’une autre
manière, vous trouvez des remarques sur ces motifs
d'évolution dans l’article que j’ai écrit dans le
dernier numéro de Das Reich ( 2 ) au sujet des tendances
ahrimaniennes et lucifériennes pendant la vie
humaine. On y montre comment l’élément luciférien
joue un certain rôle dans la première moitié de la
vie, l’élément ahrimanien dans la deuxième moitié,
comment ces impulsions d’Ahriman et de Lucifer
agissent à travers toute la vie, mais d’une manière
différente.
À côté de l’idée
d’égalité, d’autres idées, comme je le disais
dimanche, se sont frayé avec tumulte un chemin dans
les temps récents, anticipant en quelque sorte
l’évolution calme de l’avenir, anticipant d’abord
l’idée de ce qui doit lentement cesser de vivre dans
l’évolution de l’humanité, si cela doit conduire à
son salut et non à sa perte. À côté de l’idée
d’égalité, d’autres idées se sont mises en
place ; mais ces autres idées aussi, on ne
peut, quant à leur signification pour la vie, les
comprendre et les estimer à leur juste valeur que
lorsqu’on les place de la manière juste dans le
cours de la vie humaine.
À côté de l’idée
d’égalité résonne en quelque sorte à travers le
monde moderne l’idée de liberté. Je vous ai parlé de
la liberté il y a quelque temps en m’appuyant sur la
nouvelle édition de ma Philosophie de la
liberté ( 3 ).
Nous sommes donc en mesure d’apprécier toute
l’importance et la portée de cette idée de la
liberté en rapport avec le noyau le plus intérieur
de l’être humain. Mais peut-être quelques-uns
d’entre vous savent-ils qu’il est souvent devenu
nécessaire ici et là d’attirer l’attention, par des
questions, sur ce qui est tout à fait particulier
dans la conception de la liberté, telle qu’elle
domine dans ma Philosophie de la liberté. J’ai
toujours ressenti la nécessité de souligner
principalement un aspect quant à l’idée de liberté,
à savoir celui que les Temps modernes, les diverses
conceptions philosophiques de la liberté, ont à vrai
dire fait l’erreur, si on veut appeler cela une
erreur, de formuler ainsi : l’être humain
est-il libre ou non ? Peut-on attribuer à
l’humain une volonté libre ou peut-on seulement lui
attribuer le fait qu’il se trouve au sein d’une
nécessité naturelle considérée comme absolue et
accomplit alors ses actions, ses décisions
volontaires à partir de cette nécessité ? La
manière de poser la question n’est pas juste. Il n’y
a pas une telle alternative. On ne peut pas dire que
l’humain est libre ou dépendant, mais qu’il est
intégré dans une évolution allant de la dépendance
vers la liberté. Et la manière dont vous trouvez
interprétée l’impulsion de liberté dans ma
Philosophie de la liberté vous montre que l’être
humain devient de plus en plus libre, qu’il se
dégage de la nécessité, et que croissent toujours
davantage en lui les impulsions lui donnant la
possibilité d’être une personne libre au sein de
l’ordre du monde.
Ainsi donc,
l’impulsion d’égalité est à son point culminant à
l’être-né, même si ce n’est pas dans la conscience,
celle-ci ne pouvant pas encore être développée,
ensuite cette impulsion décline. L’impulsion
d’égalité a par conséquent une évolution
descendante. Nous pouvons faire le schéma
suivant :
À la naissance l’idée
d’égalité est à son apogée, et l’égalité amorce
alors une courbe descendante. Avec l’idée de
liberté, nous avons le phénomène inverse. La liberté
suit une courbe montante et arrive à son sommet à la
mort. Je ne veux pas dire par là que l’être humain,
en franchissant les portes de la mort, atteint le
plus haut degré d’un être actif libre. Mais c’est
d’une manière toute relative, en rapport avec la vie
humaine, que l’humain développe, à l’approche de la
mort, de plus en plus l’impulsion de la liberté, et
c’est d’une manière toute relative qu’il est le plus
en mesure d’être un individu libre au moment où il
entre dans le monde spirituel, en franchissant les
portes de la mort. Donc, alors qu’à son entrée dans
l’existence physique à la naissance, il apporte du
monde spirituel l’égalité qui ensuite décroît au
cours de la vie terrestre, il développe, justement
au cours de cette vie terrestre, l’impulsion de
liberté et, après avoir franchi les portes de la
mort, il entre dans le monde spirituel avec cette
impulsion de liberté qui a atteint son plus haut
degré dans la vie physique.
Vous voyez une fois
de plus combien l’être humain est souvent considéré
sous un seul aspect. On n’inclut pas le temps dans
cet être humain. On parle de l’humain en général,
dans l’abstrait, parce qu’on n’est pas enclin
aujourd’hui à entrer dans des réalités. Mais
l’humain n’est pas un être immobile, c’est un être
en devenir. Et plus il devient, plus il est lui-même
en mesure de devenir, plus il remplit déjà, dans une
certaine mesure, sa tâche véritable, ici dans la vie
physique. Les humains qui restent figés, qui
répugnent à traverser une évolution, développent peu
ce qui est à vrai dire leur mission terrestre. Ce
que vous étiez hier, vous ne l’êtes plus
aujourd’hui, et ce que vous êtes aujourd’hui, vous
ne le serez plus demain. Il s’agit bien entendu de
petites nuances. Heureux celui chez qui ce sont en
somme des nuances, car l’immobilité est
ahrimanienne. Des nuances devraient être là. En
quelque sorte il ne devrait pas se passer un jour
dans la vie de l’humain sans qu’il reçoive en lui au
moins une pensée qui change un peu son être ;
qui lui donne la possibilité d’être en devenir, pas
simplement d’être statique.
Et c’est ainsi qu’on
peut véritablement considérer l’humain d’après sa
nature propre, que si l’on ne dit pas dans un sens
absolu : l’humain a dans le monde la prétention
à la liberté, à l’égalité ; mais si l’on sait
comment l’impulsion d’égalité parvient à son point
culminant au début de la vie, comment l’impulsion de
liberté parvient à son point culminant à la fin de
la vie. On commence à pénétrer dans la vie sur terre
ces chemins compliqués du devenir humain seulement
lorsqu’on prend en considération de telles choses,
lorsqu’on ne regarde pas simplement l’humain d’une
manière abstraite en disant : il a le droit de
voir réalisées dans la structure sociale la liberté,
l’égalité, etc. Ce sont les choses négligées par
l’évolution moderne tendant vers l’abstraction et,
par là, vers le matérialisme qui doivent au travers
de la science spirituelle côtoyer à nouveau l’âme
humaine.
Venons-en à la
troisième des impulsions : la fraternité. Il
lui est propre d’avoir son point culminant en un
certain sens au milieu de la vie. Sa courbe monte
(voir dessin page 57) et retombe. On ne peut en
effet exprimer ce fait qu’en disant : au milieu
de la vie, quand l’humain est dans sa condition la
plus fragile, c’est-à-dire chancelant dans sa
relation entre l’âme et le corps, c’est là qu’il a
la tendance la plus forte à développer la
fraternité. Il ne la développe pas toujours, mais il
en a les capacités. Pour l’évolution de la
fraternité, les conditions les plus favorables sont
pour ainsi dire données au milieu de la vie.
( 4 ) Ainsi,
ces trois impulsions se répartissent sur toute la
vie humaine. À l’époque vers laquelle nous allons,
il sera nécessaire, pour la compréhension de l’être
humain, et bien entendu aussi pour ce qu’il est
convenu d’appeler la connaissance de soi-même, de
prendre cela en considération. On ne pourra pas
arriver à des idées justes sur la cohabitation des
humains si on ne sait pas comment les impulsions se
répartissent dans la vie humaine. D’une certaine
manière, on ne pourra pas vivre concrètement si on
ne veut pas acquérir cette connaissance ; en
effet, l’on ne saura pas de quelle manière concrète
un jeune humain se tient aux côtés d’un vieillard,
une personne plus âgée aux côtés d’un humain dans la
force de l’âge, si on ne considère pas la
configuration particulière de ces impulsions
intérieures de l’être humain.
Mais mettez en
rapport ce que nous venons d’expliquer avec des
considérations que nous avons faites ici il y a
quelque temps au sujet du rajeunissement progressif
de tout le genre humain. ( 5 ) Souvenez-vous comment j’ai
expliqué que la dépendance du corps par rapport à
l’évolution de l’âme, qui est propre à l’humain, et
que celui-ci n’a plus aujourd’hui que dans ses
toutes premières années de vie, que cette dépendance
donc était ressentie, vécue dans les temps anciens,
nous parlons là seulement des périodes
postatlantéennes, jusqu’à un âge avancé. Jusqu’à la
cinquantaine l’être humain, dans la civilisation de
l’ancienne Inde était, disais-je, aussi dépendant de
son évolution physique, dite physique, qu’il l’est
actuellement seulement dans ses premières années.
L’être humain, dans ses premières années de vie, est
dépendant de son évolution physique. Nous savons
quel moment décisif représente le changement de
dentition dans le développement physique, ensuite la
puberté et ainsi de suite. Dans les premières années
du développement, nous voyons un parallélisme net
entre le développement de l’âme et celui du corps.
Il cesse ensuite, il disparaît. Et j’ai attiré votre
attention sur le fait que ce n’était pas le cas dans
les anciennes civilisations de la période
postatlantéenne. Cette possibilité d’arriver à une
sagesse donnée par la nature simplement par le fait
qu’on était humain, de parvenir à cette sagesse
élevée qu’on honorait chez les anciens Hindous,
qu’on pouvait encore honorer chez les anciens
Perses, etc., cette possibilité était donnée par le
fait que les choses n’étaient pas comme maintenant,
où l’humain est un être fini vers la vingtaine, où
il ne reste plus dépendant de son organisme
physique. Celui-ci ne lui donne alors plus rien.
Cela n’était pas le cas dans les temps anciens,
disais-je. L’organisme physique lui-même répandait
la sagesse dans l’âme de l’humain jusque vers la
cinquantaine. On était alors en mesure, dans la
deuxième moitié de la vie, même sans évolution
occulte particulière, d’aspirer de manière
élémentaire les forces hors de l’évolution physique
pour arriver à une certaine sagesse et à un certain
développement de la volonté. J’ai attiré votre
attention sur ce que cela signifiait dans l’ancienne
Inde ou à l’époque perse, même encore à l’époque
égypto-chaldéenne où, lorsqu’on était jeune, garçon
ou fillette, on pouvait recevoir les indications
suivantes : quand tu seras vieux, tu dois
t’attendre à ce que pénètre dans ta vie, simplement
parce que tu vieillis, ce qui t’est donné par le
fait même que tu suis une évolution jusqu’à la mort.
Il était naturel aussi de lever les yeux vers la
vieillesse avec respect parce qu’on se disait :
avec l’âge agit, dans la vie, quelque chose qu’on ne
peut pas encore savoir, pas vouloir quand on est
jeune. Cela donnait à toute la vie sociale une
certaine structure qui, à vrai dire, ne cessa que
lorsque cette faculté recula pendant la période
gréco-latine jusque dans les années du milieu de la
vie humaine. Jusqu’à la cinquantaine, l’humain était
capable d’évolution dans la civilisation de
l’ancienne Inde. Ensuite, l’être humain rajeunit,
par conséquent l’âge du genre humain, c’est-à-dire
cette capacité d’évolution, recula jusqu’à la fin de
la quarantaine dans l’ancienne Perse, et elle
agissait seulement entre la trente-cinquième et la
quarante-deuxième année pendant la période
égypto-chaldéenne. Pendant la période gréco-latine,
l’humain n’était capable d’évoluer que jusqu’à la
vingt-huitième et la trente-cinquième année. À
l’époque où eut lieu le mystère du Golgotha,
l’humain était capable d’évoluer précisément jusqu’à
la trente-troisième année. Ce sont les choses
merveilleuses qu’on découvre dans l’histoire de
l’évolution de l’humanité : l’âge du Christ
Jésus franchissant la mort au Golgotha coïncide avec
cet âge jusqu’auquel l’humanité avait reculé.
Et ensuite nous avons encore montré comment
l’humanité devient de plus en plus jeune,
c’est-à-dire reste capable d’évoluer durant un
nombre d’années de plus en plus restreint. Nous
avons montré que cela signifie quelque chose de
particulier lorsque l’humain, aujourd’hui, entre
dans la vie publique justement pendant l’année
caractéristique dans laquelle se trouve l’humanité
actuellement, dans la vingt-septième année vous
ai-je dit, et n’a rien appris d’autre que ce qu’il a
reçu de l’extérieur jusqu’à sa vingt-septième année.
J’ai mentionné comment Lloyd George ( 6 ) est précisément, sous cet
aspect, l’humain représentatif de notre temps parce
qu’il est entré à vingt-sept ans dans la vie
publique. Il en résulte des conséquences
considérables. Vous pouvez lire cela dans la
biographie de Lloyd George. Ces choses rendent
possible de pénétrer de l’intérieur les rapports du
monde.
Mais alors quelle est
pour vous la chose principale quand vous reliez ce
point de vue, que nous avons considéré à propos du
rajeunissement continuel du genre humain, avec les
points de vue que nous avons fait résonner ces
derniers jours dans notre âme en rapport avec la
pensée de Noël ? Ce qui est caractéristique
pour notre évolution présente, après le mystère du
Golgotha, c’est le fait que, dès la trentaine, nous
ne pouvons à vrai dire plus rien acquérir par ce qui
est attribué à l’humain naturellement, par notre
organisme. Si le mystère du Golgotha n’avait pas eu
lieu, nous serions en quelque sorte en train d’errer
ici sur la terre dès notre trentaine et nous nous
dirions alors : en vérité nous ne vivons
vraiment que jusqu’à la trente-deuxième année, au
plus la trente-troisième. Jusque-là notre organisme
nous donne la possibilité de vivre. Ensuite nous
pourrions tout aussi bien mourir. En effet, le cours
naturel, les événements naturels élémentaires, les
impulsions de notre organisme ne peuvent plus rien
nous donner pour notre évolution psychique. C’est
cela que nous devrions dire si le mystère du
Golgotha n’avait pas eu lieu. Si le mystère du
Golgotha ne s’était pas produit, la terre devrait
être remplie des plaintes des humains mourants et
disant : à vrai dire qu’ai-je de la vie à
partir de la trente-troisième année ?
Jusque-là, il est
possible que mon organisme me donne
quelque chose.
Après je pourrais tout aussi bien être mort, car en
réalité j’erre ici sur la terre tel un cadavre vivant.
Beaucoup d’humains se ressentiraient en train
d’errer sur terre comme un cadavre vivant si ce
mystère du Golgotha n’avait pas eu lieu.
Cependant, ce mystère
du Golgotha devrait justement
aussi encore être rendu fécond.
Nous ne devrions pas simplement de manière
inconsciente recevoir en nous l’impulsion du
Golgotha, comme c’est le cas pour les humains, mais
nous devons la recevoir consciemment. Nous devons la
recevoir consciemment de sorte que par l’impulsion
du Golgotha, nous gardions en quelque sorte la
fraîcheur de la jeunesse jusque dans la vieillesse.
Et cette impulsion peut conserver notre santé et
notre fraîcheur si nous la recevons consciemment de
la manière juste. Nous serons alors conscients de la
vertu rafraîchissante du mystère du Golgotha sur
notre vie. Et cela est important, mes chers
amis !
Vous voyez donc, ce
mystère du Golgotha peut être compris comme quelque
chose de très, très vivant à l’intérieur de notre
cours de vie terrestre. Je disais tout à l’heure que
les humains, autour de la trente-troisième année,
dans le milieu de la vie, sont le plus disposés à la
fraternité. Mais ils ne développent pas toujours
cette fraternité. Vous avez ici la raison de ce que
je viens de dire. Ceux qui ne développent pas la
fraternité, chez qui il manque quelque chose dans le
domaine de la fraternité, sont précisément trop peu
christifiés.
C’est parce que l’humain meurt en quelque sorte au
milieu de sa vie par les forces de l’évolution
naturelle qu’il ne peut pas développer comme il
faudrait, tant l’impulsion, l’instinct de fraternité
que l’impulsion de liberté, s’il ne vivifie pas en
lui des pensées venant directement de
l’impulsion-Christ, que les êtres humains
accueillent si peu aujourd’hui. C’est pourquoi
l’impulsion-Christ, dès lors que nous nous tournons
vers elle, est une exhortation directe à la
fraternité. Dans la mesure où on ressent la
nécessité de la fraternité, on se
christifie/christianise. Cependant, l’humain
n’arriverait pas seul durant le reste de la vie
terrestre à développer toute la force de l’impulsion
de liberté, cela sera différent dans les évolutions
futures. C’est là que pénètre dans notre évolution
terrestre humaine ce qui s’est répandu à la mort du
Christ Jésus et s’est uni à cette évolution de la terre. C’est pourquoi le Christ
est en substance aussi le
guide de l’humanité actuelle vers la liberté.
Nous devenons libres
dans le Christ si nous comprenons l’impulsion-Christ
de telle sorte que nous puissions aborder le fait
qu’en vérité le Christ ne pouvait pas vieillir
davantage dans son corps physique, ne pouvait pas
vivre, dans son corps physique, au-delà de la
trente-troisième année. Supposons qu’il ait vécu
plus longtemps, il aurait vécu dans un corps humain
au moment où ce corps physique selon l’évolution
terrestre de l’époque était en réalité destiné à
s’éteindre. Là il aurait tout de suite accueilli les
forces de la mort (NDT
Ersterbekräfte)
comme Christ. S’il avait atteint l’âge de quarante
ans, il aurait alors éprouvé dans le corps les forces de la mort. Or il ne
pouvait vouloir les vivre/expérimenter. Il ne pouvait vouloir vivre que ce
que sont encore les forces rafraîchissantes de
l’humain. C’est jusque-là qu’il agit, c’est jusqu’à
sa trente-troisième année, jusqu’au milieu de la vie
qu’il stimule en tant que Christ la fraternité,
qu’il transmit alors ce qui devrait reposer de force
dans l’humain, en ce que laisse s’écouler dans
l’évolution de l’humain l’Esprit, l’Esprit-Saint.
Par cet Esprit-Saint, cet Esprit guérissant,
l’humain évolue dans la fin de sa vie vers la
liberté. Ainsi s’articule l’impulsion-Christ dans cette vie
humaine concrète.
Une telle pénétration
intérieure de l’être humain par le principe-Christ,
c’est cela que doit être accueillir comme une
nouvelle pensée de Noël de la connaissance humaine.
On doit savoir comment l’humain vient du monde
spirituel avec l’égalité. C’est quelque chose qui
lui sera donné, qui est dans une certaine mesure de Dieu le
Père. Alors, le point
culminant de sa fraternité peut entrer dans
l’évolution de l’humanité de la manière juste
seulement avec l’aide du Fils, et l’évolution vers
l’impulsion de la liberté aux alentours de la mort
ne par le Christ uni à l’Esprit.
C’est cette participation de l’impulsion-Christ dans l’organisation concrète de l’humanité c’est cela qui
doit être accueilli à
partir de maintenant dans
la conscience des âmes. Cela seul sera vraiment salutaire lorsque les
exigences des humains deviendront de plus en plus
pressantes et brûlantes quand on devrait former la
structure sociale.
Mais dans cette structure sociale
vivent des enfants, des personnes jeunes,
moyennement jeunes et âgées et on ne pourra trouver
une structure sociale les englobant toutes que si
l’on sait qu’un être humain n’est pas tout bonnement
égal à un autre être humain. L’enfant de cinq ans
est humain, le jeune de vingt ans, la jeune fille de
vingt ans sont humains, l’humain de quarante ans est
humain, tous sont des humains. Mais ce pêle-mêle
chaotique ne mène pas à une connaissance de l’humain
telle qu’elle est nécessaire si l’on veut répondre
aux exigences du futur, et aussi du présent. Ce
pêle-mêle chaotique mène au plus à l’opinion
suivante : l’humain est un humain, donc à vingt
ans environ doit-il être élu au Parlement. Ces
choses sont destructrices pour la structure sociale
réelle. Elles reposent sur le fait que l’humain, à
l’heure actuelle, ne veut pas s’engager dans
l’observation humaine et la conscience de l’humanité
qui en résulte : considérer l’humain
concrètement, tel qu’il est. Mais, prise dans un sens concret,
l’abstraction humain, humain, humain n’est pas du
tout présente, c’est toujours un humain concret avec
certaines impulsions dans une certaine tranche
d’âge. La connaissance de l’humain doit être
acquise ; mais elle doit être acquise en
considérant l’évolution du noyau intime qui vit en
lui de la naissance à la mort. Ceci doit
arriver ! Et l’humanité sera vraisemblablement
disposée à recevoir de telles pensées dans sa
conscience lorsqu’elle sera de nouveau en mesure de
jeter un regard rétrospectif sur l’évolution de
l’humanité.
( 1 )
« Et si vous ne devenez pas comme les petits
enfants... » : Matthieu, 18, 3
( 2 )
Dans l’article que j’ai écrit : publié dans
le volume Philosophie et Anthroposophie,
GA 35 (EAR).
( 3 )
Il y a quelque temps :
le 27 octobre 1918 ; voir Symptômes dans
l’histoire, GA 185 (T).
( 4 )
Arrière-plans spirituels de
l’histoire contemporaine :
conférence du 2-10-1916. GA 171 (EAR).
( 5 )
Les Mythes antiques et
leur signification, les forces rajeunissantes à
l’œuvre dans la nature humaine, conférence
du 11 janvier 1918, GA 180 (T).
( 6 )
David Lloyd George
(1863-1945), ministre britannique depuis 1905,
Premier Ministre de 1916 à 1922.
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