De l'Appel pour le salut de la Haute Silésie

C'est seulement grâce à une telle articulation de l'organisme social que la circulation de la vie économique en Europe se ferait indépendamment des frontières politiques, qui ne l'arrêteraient pas, et selon ses lois propres. De même, l'échange spirituel entre les parties d'un peuple que séparent des frontières politiques est possible par-delà ces frontières d'une façon libre, sans frein mis par la politique en quête de pouvoir.
Tant qu'une saine triarticulation de cette nature n'aura pas été réalisée dans tous les Etats de l'Europe entière, on ne pourra trouver pour la question de la Haute-Silésie de solution définitive, correspondant vraiment à la réalité.
C'est en Haute-Silésie précisément que le besoin d'une telle triarticulation est particulièrement criant.
C'est ici que deux cultures, que les individualités de deux peuples qui s'interpénètrent luttent pour déployer chacune leur vie propre. Le système éducatif et la justice sont les deux points qui provoquent des frictions. Ces questions brûlantes ne peuvent être résolues, en Haute-Silésic précisément, que par l'émancipation de la vie spirituelle. C'est alors que les deux cultures — allemande et polonaise — pourront se développer côte à côte conformément à leurs forces de vie, sans que l'une ait à redouter les violences de l'autre et saris que l'État prenne parti pour l'une ou pour l'autre. Chaque nationalité édifiera non seulement ses propres établissements d'enseignement, mais ses propres corps administratifs pour la vie culturelle : les frictions seront ainsi exclues.