[03/06] L'une des questions fondamentales
présentée par la critique contemporaine est la suivante:
De quelle manière peut cesser l'oppression que
l'humanité prolétarienne a subi du fait du capitalisme
privé? Le propriétaire ou le gérant du capital est en
mesure de mettre le travail manuel d'autres hommes au
service de la production qu'il entreprend. On doit
distinguer trois parties dans la relation sociale qui se
crée par la coopération du capital et du travail humain:
l'activité de l'entrepreneur qui doit se fonder sur la
base des capacités individuelles d'une personne ou d'un
groupe de personnes; la relation de l'entrepreneur avec
l'ouvrier qui doit être une relation juridique; la
production d'un article qui reçoit une valeur marchande
dans le circuit de l'économie. L'activité d'entrepreneur
ne peut intervenir d'une manière saine dans l'organisme
social que si, dans la vie de celui-ci, agissent des
forces qui permettent aux facultés individuelles des
hommes de se manifester de la manière la meilleure
possible. Cela ne peut avoir lieu que s'il existe un
domaine de l'organisme social qui permet aux hommes
capables la libre initiative de l'usage de leurs
facultés et rend possible à autrui, par une libre
compréhension, le jugement de la valeur de ces facultés.
On le voit, l'activité sociale d'un homme au moyen du
capital appartient à ce domaine de l'organisme social
dans lequel la vie spirituelle a le soin de la
législation et de l'administration. Si l'Etat politique
interfère dans cette activité, l'incompréhension envers
les facultés individuelles aura nécessairement son
influence sur leur efficacité. Ce qui dans tous les
hommes est présent comme une même exigence de vie, c'est
ce que doit mettre en action l'Etat politique, et ce sur
quoi il doit se fonder. Dans son domaine, il doit donner
à tous les hommes la possibilité de faire valoir leurs
jugements. Pour ce qu'il doit accomplir, la
compréhension ou l'incompréhension pour des facultés
individuelles n'entre pas en ligne de compte. De ce
fait, ce qui en lui parvient à se réaliser ne doit avoir
aucune influence sur l'activité des facultés humaines
individuelles. La perspective de l'avantage économique
devrait être tout aussi peu déterminante pour les effets
des facultés individuelles rendues possibles par le
capital. Beaucoup d'observateurs du capitalisme
attachent une grande importance à ces avantages
économiques. Ils croient que seul l'attrait de ce profit
peut mettre en action les capacités individuelles. En
tant qu'«hommes pratiques», ils en appellent à
l'«imparfaite» nature humaine qu'ils prétendent
connaître. Il est vrai qu'au sein de cet ordre social
qui a conduit aux conditions présentes, le point de vue
des avantages économiques a acquis une signification
profonde. Mais ce fait est justement pour une part non
négligeable la cause de la situation que l'on peut
observer et vivre actuellement. Et cette situation
réclame le développement d'une autre impulsion pour
l'exercice des facultés individuelles. Cette impulsion
devrait résider dans la compréhension sociale provenant
d'une vie spirituelle saine. L'éducation et l'école, de
par la force de la libre vie spirituelle, doteront
l'homme d'impulsions qui l'amèneront, grâce à cette
compréhension sociale qui lui est inhérente, à réaliser
ce vers quoi ses capacités individuelles le poussent.
[03/07] Une telle opinion n'est pas nécessairement
exaltation rêveuse. Certes, l'exaltation a apporté des
malheurs incommensurables dans le domaine des
aspirations sociales, comme dans bien d'autres. Mais,
comme on peut le constater par ce qui précède, la
manière de voir exposée ici ne repose pas sur la
croyance insensée que l'esprit opérera des miracles,
lorsque ceux qui pensent le posséder n'auront que ce mot
à la bouche; mais elle est le résultat de l'observation
de la libre coopération des hommes, dans le domaine de
l'esprit. Pour que, par sa nature même, cette
coopération reçoive une empreinte sociale, il suffit
qu'elle puisse se développer de manière vraiment libre.
[03/08] Seul l'état d'assujettissement dont souffrait
la vie spirituelle n'a pas permis à cette empreinte
sociale de faire son apparition. Dans les classes
dirigeantes, les forces spirituelles se sont
développées de telle manière qu'elles ont confiné les
productions de ces forces d'une façon antisociale, à
l'intérieur de certains cercles de l'humanité. Ce qui
a été produit à l'intérieur de ces cercles ne pouvait
être apporté à l'humanité prolétarienne que d'une
manière artificielle. Et cette humanité ne pouvait
puiser à cette vie spirituelle aucune force de soutien
de l'âme car elle ne participait pas vraiment à la vie
de ce bien spirituel. Les institutions pour un
«enseignement populaire», pour «mettre à la portée du
peuple» des jouissances artistiques et autres choses
semblables, ne sont pas les moyens qu'il faut pour
répandre les biens spirituels dans la population,
surtout tant que ceux-ci garderont leur aspect actuel.
Car, du plus intime de son être, le peuple7 n'y prend
pas part; il ne lui est permis en somme de les
considérer que d'un point de vue extérieur. Et ce qui
est valable, de la vie spirituelle considérée dans un
sens plus étroit, a également son importance dans
celles des ramifications de l'action spirituelle qui
affluent dans la vie économique, par le moyen du
capital. Dans l'organisme social sain, l'ouvrier
prolétaire ne doit pas uniquement se tenir à sa
machine, et n'être touché que de sa mécanique, alors
que le capitaliste est le seul a savoir quel est, dans
le circuit de la vie économique, le destin du produit
fabriqué. Par sa pleine participation en la matière,
l'ouvrier doit pouvoir développer des représentations
sur la façon dont il coopère à la vie sociale tout en
travaillant à la production de la marchandise. Il faut
que des entretiens, qui doivent être compris dans le
temps de travail au même titre que le travail
lui-même, soient organises régulièrement par
l'entrepreneur, dans le but de développer un champ de
représentation commun, unissant l'employeur et
l'employé. Bien conduite, une telle manière d'agir
engendrera chez l'ouvrier la compréhension qu'un
maniement juste de la gestion du capital favorise
l'organisme social ainsi que l'ouvrier lui-même, du
fait qu'il en est un membre. L'entrepreneur sera
amené, par cette publication en vue d'une telle libre
compréhension de la gestion de son entreprise, à un
comportement sans reproches.
[03/09] Seul celui qui n'a pas le sens de l'effet
social de l'expérience intérieure d'union vécue en
commun lors de la réalisation d'une chose, tiendra ce
qui vient d'être dit pour dénué d'importance. Mais
celui qui a un sens pour ces choses saisira que la
productivité économique se trouve stimulée lorsque la
direction de l'entreprise - qui s'appuie sur le
capital - a ses racines dans la vie libre de l'esprit.
L'intérêt porté au capital uniquement en vue du
profit, et de son accroissement, ne peut faire place à
l'intérêt objectif pour l'élaboration de produits et
la réalisation de services que si cette condition est
remplie.
[03/10] Les penseurs socialistes contemporains
aspirent à faire gérer les moyens de production par la
collectivité. Ce qui est justifié dans cette
aspiration ne pourra être atteint que si la vie
spirituelle libre pourvoit à cette gestion. Par-là,
sera rendue impossible la contrainte économique qui
émane du capitalisme, et qui est ressentie comme
indigne de l'homme, lorsque le capitaliste déploie son
activité à partir des forces issues de la vie
économique. La paralysie des facultés humaines
individuelles, conséquence obligatoire de la gestion
de ces facultés par l'Etat politique, pourra ainsi
être évitée.
[03/11] Comme toute production spirituelle, le
produit d'une activité conjointe du capital et des
facultés individuelles humaines doit, dans un
organisme social sain, être le résultat, d'une part,
de l'initiative libre de celui qui agit et, d'autre
part, de la libre compréhension des autres hommes qui
exigent de son auteur l'existence de la prestation.
Avec la libre compréhension de celui qui est actif,
doit s'harmoniser, dans ce domaine, l'appréciation de
ce qu'il veut voir comme produit de sa prestation, en
fonction de la préparation qui lui est nécessaire pour
l'accomplir, en fonction des efforts qu'il doit
fournir pour la réaliser, et ainsi de suite. Et il ne
sera satisfait à ses exigences que si ses efforts
trouvent une compréhension.
[03/12] Des réalisations sociales dans le sens de cet
exposé constitueront le terrain propice à un rapport
contractuel réellement libre, entre dirigeant et
exécutant. Ce rapport aura trait non pas à un échange
de marchandise (en l'occurrence de l'argent) contre
force de travail, mais à la fixation de la quote-part
des deux personnes, coproductrices de la marchandise.
[03/13] Ce qui est produit pour l'organisme social,
sur la base du capital, repose en son essence sur la
façon dont les facultés humaines individuelles
interviennent dans cet organisme. C'est de la vie
spirituelle libre, à l'exclusion de toute autre, que
le développement de ces facultés peut recevoir
l'impulsion appropriée. Dans un organisme social qui
lie cette évolution à l'administration de l'Etat
politique ou aux forces de la vie économique, la
véritable productivité de tout ce que la mobilisation
du capital rend nécessaire reposera également sur ce
qui, des forces individuelles libres, se fraie un
chemin à travers les institutions paralysantes.
Cependant, une évolution dans de telles conditions
sera une évolution malsaine. Ce n'est pas le
déploiement des facultés individuelles agissant sur la
base du capital, mais l'enchaînement de ces forces par
la vie politique de l'Etat ou par le circuit de la vie
économique qui a entraîné des conditions telles que la
force humaine de travail peut seulement y être
marchandise. Reconnaître cela sans préventions est
actuellement une condition pour toute tentative dans
le domaine de l'organisation sociale. Car les temps
nouveaux ont fait surgir cette superstition que les
mesures susceptibles de guérir l'organisme social
doivent émaner de l'Etat politique ou de la vie
économique. Si l'on poursuit sur la voie qui a reçu sa
direction de cette superstition, on créera des
institutions qui ne conduiront pas l'humanité vers ce
à quoi elle aspire, mais vers un accroissement sans
limite de l'oppression qu'elle voudrait voir écarter.
[03/14] On a appris à penser sur le capitalisme à une
époque où ce capitalisme a été la cause d'un processus
de maladie pour l'organisme social. On vit le
processus de maladie; on voit qu'il faut travailler à
s'y opposer. On doit voir plus. On doit s'apercevoir
que la maladie a son origine dans le fait que les
forces qui agissent dans le capital sont absorbées par
le circuit de la vie économique. Dans la direction de
ce que les forces évolutives de l'humanité actuelle
commencent à exiger énergiquement, seul peut agir
celui qui ne se laisse pas entraîner dans l'illusion
par des représentations qui voient le résultat d'un
«idéalisme non pratique», dans la gérance du maniement
du capital par la vie spirituelle libérée.
[03/15] Dans le présent, on est cependant peu préparé
pour amener l'idée sociale, qui doit diriger le
capitalisme sur des voies saines, dans une relation
immédiate avec la vie spirituelle. On part de ce qui
appartient au domaine de la vie économique. On voit
comment, dans les temps présents, la production de
marchandise a conduit à la grande entreprise, et
celle-ci à la forme actuelle du capitalisme. Et on
pense qu'à cette forme d'économie devrait se
substituer la forme coopérative qui travaille pour les
besoins propres des producteurs. Du fait que l'on veut
bien entendu maintenir l'économie avec les moyens de
production modernes, on exige la réunion des
entreprises dans une grande et unique coopérative.
Dans cette dernière, pense-t-on, chacun produirait sur
ordre de la communauté, qui ne pourrait exploiter
personne du fait qu'elle s'exploiterait elle-même. Et
par le fait que l'on veut ou que l'on doit partir des
bases existantes, on se tourne vers l'Etat moderne que
l'on veut transformer en une vaste coopérative.
[03/16] Ce faisant, on ne remarque pas que l'on se
promet d'une telle coopérative des effets qui peuvent
d'autant moins se réaliser que la coopérative est plus
grande. Si, dans l'organisme de la coopérative, la
mise en place des capacités humaines individuelles
n'est pas effectuée de la manière présentée dans cet
exposé, l'administration en commun du travail ne
pourra pas conduire à la guérison de l'organisme
social.
[03/17] Que l'on soit actuellement peu disposé à un
jugement non prévenu sur l'intervention de la vie
spirituelle dans l'organisme social provient du fait
que l'on s'est habitué à se représenter la vie
spirituelle aussi éloignée que possible de tout ce qui
est matériel et pratique. Il existe probablement bien
des personnes qui trouveront quelque chose de
grotesque dans l'avis exposé ici: à savoir que dans la
vie économique l'effet d'une part de la vie
spirituelle devrait se manifester dans l'activité du
capital. On peut s'imaginer que les représentants des
classes jusqu'alors dirigeantes et certains des
penseurs socialistes s'accorderont à qualifier de
grotesque ce qui est présenté ici. Pour pouvoir
reconnaître, en vue d'une guérison de l'organisme
social, l'importance de ce qui est ainsi considéré
comme grotesque, on devra diriger son regard sur
certains courants de pensée qui, à leur manière, sont
le résultat d'impulsions sincères, mais qui cependant
entravent la naissance d'une pensée vraiment sociale,
là où ils peuvent trouver accès.
[03/18] D'une façon plus ou moins inconsciente, ces
courants de pensée ont tendance à s'éloigner de ce qui
donne son impulsion à la vie intérieure. Ils aspirent
à une conception de vie, à une vie intérieure de
pensée, de recherche de connaissances scientifiques et
d'âme, pour ainsi dire comme à une île dans l'ensemble
de la vie humaine. Ils ne sont alors pas à même de
jeter un pont entre cette vie de l'esprit et celle qui
attelle l'homme, dans l'existence quotidienne. On peut
voir combien de contemporains trouvent pour ainsi dire
«intérieurement distingué» de réfléchir, en une
certaine abstraction même scolaire, et à des hauteurs
sublimes, sur certains problèmes éthiques-religieux;
que l'on voie comment les hommes réfléchissent sur la
manière par laquelle on pourrait acquérir des vertus;
comment on doit se comporter avec altruisme à l'égard
du prochain, comment on sera gratifié d'un «contenu de
vie» intérieure. Mais on peut alors voir aussi
l'incapacité à rendre possible le passage de ce que
les gens appellent «bon et bonté», «bienveillance,
légalité et décence» jusqu'à ce qui, dans la réalité
extérieure, entoure l'homme dans le quotidien en tant
que capital, salaire d'un travail, consommation,
production, circulation des marchandises, système de
crédit de banque et de bourse. On peut voir comment
deux courants universels se juxtaposent également dans
les habitudes de pensée des hommes. L'un de ces
courants est celui qui veut se maintenir, pour ainsi
dire, dans les hauteurs divines et spirituelles; qui
ne veut construire aucun pont entre ce qui est une
impulsion spirituelle et ce qui est un fait de
l'action ordinaire de la vie. L'autre courant vit sans
réflexion, dans le quotidien. La vie, cependant, est
une unité. Elle ne peut prospérer que lorsque les
forces qui l'animent agissent, à partir de toute vie
éthique et religieuse, sur la vie la plus quotidienne,
la plus profane; dans cette vie qui parait moins noble
à certains. Car, si l'on néglige de jeter un pont
entre les deux domaines de la vie, on tombe, en ce qui
concerne la vie religieuse et morale ainsi qu'en ce
qui concerne la pensée sociale, on tombe dans des
exaltations rêveuses, fort éloignées de la réalité
quotidienne. Alors, pour ainsi dire, cette dernière se
venge. Et alors, de par une impulsion en quelque sorte
«spirituelle», l'Homme aspire à tout ce qui est idéal;
à toute sorte de chose qu'il appelle «bon»; mais,
laissant de côté toute spiritualité, l'homme s'adonne
à ceux des instincts qui se dressent face à ce qui est
«idéal», en tant que fondement des nécessités
ordinaires et journalières de la vie, dont la
satisfaction doit provenir de l'économie politique. Il
ne connaît aucun chemin qui relie pratiquement la
notion de spiritualité à ce qui se passe dans la vie
de tous les jours. De ce fait, cette vie journalière
prend une forme qui ne devrait rien avoir à faire avec
ce qui, en tant qu'impulsion éthique, veut être
maintenu dans de plus nobles hauteurs d'âme et
d'esprit. Mais ce qui est quotidien se venge de telle
sorte que la vie éthique-religieuse devient un
mensonge intérieur du fait que, sans que l'on s'en
rende compte, elle se tient éloignée de la vie
pratique immédiate et journalière.
[03/19] Combien sont nombreux aujourd'hui les hommes
qui, par une certaine noblesse éthique-religieuse,
montrent la meilleure volonté pour avoir avec leur
semblable une vie commune juste; combien sont nombreux
les hommes qui ne voudraient faire que le meilleur
pour leur prochain. Ils négligent cependant d'arriver
à un mode de sentiment qui rende cela vraiment
possible, parce qu'ils ne peuvent acquérir une
représentation sociale qui pourrait se manifester dans
les habitudes pratiques de la vie.
[03/20] C'est du cercle de tels hommes que
proviennent ceux qui, bien qu'exaltés, se tiennent
pour des réalisateurs pratiques et ne font qu'entraver
la véritable vie pratique, en ce moment de l'histoire
du monde où les questions sociales sont devenues si
brûlantes. On peut entendre de leur part des discours
comme celui-ci: «Nous avons besoin que les hommes
s'arrachent au matérialisme et se détachent de la vie
extérieure matérielle qui nous a conduits à la
catastrophe de la guerre mondiale et au malheur; il
est nécessaire qu'ils se tournent vers une conception
spirituelle de la vie». Et de citer, celles des
personnalités que l'on a vénérées dans le passé pour
leur mode de pensée orienté vers l'esprit... Quand on
veut ainsi montrer les chemins de l'homme vers la
spiritualité, on ne se lasse point de ces citations. A
celui qui essaie justement d'attirer l'attention sur
ce que l'esprit doit aujourd'hui fournir d'une façon
si nécessaire pour la véritable vie pratique - pour la
production du pain quotidien, par exemple, on
conseille de prendre garde qu'il est essentiel en
premier lieu d'amener à nouveau les hommes vers la
spiritualité. Pourtant, actuellement, ce qui importe,
c'est de trouver, à l'aide de la force de la vie
spirituelle, les lignes directrices de la guérison de
l'organisme social. Pour cela, il ne suffit pas que
les hommes s'occupent de spiritualité, à côté du
courant de la vie. Il faut que la vie de tous les
jours devienne conforme à la vie de l'esprit. La
tendance à chercher de tels courants latéraux pour la
«vie spirituelle» a conduit les milieux jusqu'alors
dirigeants à considérer avec sympathie des conditions
sociales qui ont abouti aux faits actuels.
[03/21] Dans la vie sociale actuelle, la gestion du
capital employé dans la production, et la possession
des moyens de production, donc aussi du capital, sont
très étroitement liées. Cependant ces deux relations
de l'homme au capital ont des effets entièrement
différents à l'intérieur de l'organisme social. Une
gestion adéquate par les facultés individuelles doit
apporter à l'organisme social des biens dont
l'existence intéresse tous les membres de cet
organisme. Quelle que soit la situation où il se
trouve, un homme a intérêt à ce que rien ne se perde
de ce qui se déverse des sources de la nature humaine
dans de telles facultés individuelles, par lesquelles
se concrétisent des biens qui servent la vie humaine
conformément à ses buts. Le développement de ces
facultés ne peut cependant s'ensuivre que si l'homme
qui en est le porteur peut les exercer à partir de
leur propre initiative libre. Sinon la prospérité
humaine sera privée, du moins jusqu'à un certain
degré, de ce qui peut couler de ces sources, en toute
liberté. Le capital est cependant le moyen de pourvoir
à l'efficacité de telles facultés pour de vastes
domaines de la vie sociale. Au sein d'un organisme
social, il doit être de l'intérêt véritable de chacun
que la totalité de possession du capital puisse être
gérée de telle manière que chaque homme doué dans une
direction spécifique ou que des groupements humains
doués pour des choses particulières puissent arriver à
une telle disposition du capital, qui ne ressortisse
que de leur initiative propre. De l'intellectuel au
travailleur artisanal, chaque homme, s'il veut servir
sans préjugé son propre intérêt, doit dire: « Je
voudrais qu'un nombre suffisant de personnes ou de
groupements de personnes capables puissent non
seulement disposer tout à fait librement du capital,
mais qu'ils puissent également accéder à ce capital
par leur propre initiative; car eux seuls sont
capables de juger comment, au moyen du capital, leurs
facultés individuelles peuvent produire, de façon
appropriée, des biens pour l'organisme social ».
[03/22] Dans le cadre de cet ouvrage, il n'est pas
nécessaire d'exposer comment la propriété privée s'est
formée à partir d'autres formes de possession, au
cours de l'évolution humaine, en relation avec
l'activité des facultés humaines individuelles dans
l'organisme social. Jusqu'à présent, au sein de cet
organisme social, une telle propriété s'est développée
sous l'influence de la division du travail. C'est des
conditions actuelles et de leur évolution future,
nécessaire, qu'il doit être discuté ici.
[03/23] Que la propriété privée se soit formée par le
déploiement de la puissance, par la conquête, et ainsi
de suite, peu importe; elle est un résultat
d'activités sociales liées à des facultés humaines
individuelles. Cependant, chez les penseurs
socialistes, l'opinion existe actuellement que son
caractère opprimant ne peut être supprimé qu'avec sa
transformation en propriété collective. On pose ainsi
la question: Comment peut être évitée à l'origine la
formation de la possession privée des moyens de
production, afin que cesse l'oppression de la
population non possédante, qui lui est liée? Qui pose
ainsi la question ne dirige pas son attention sur le
fait que l'organisme social est en devenir, en
constante croissance. Face à cette croissance, on ne
peut demander comment réaliser une structure
instituant de manière durable un état que l'on a
reconnu comme juste. On peut penser ainsi à propos
d'une chose qui, d'un certain point de départ, peut,
pour l'essentiel, continuer d'agir sans changement.
Cela n'est pas valable pour l'organisme social. De par
sa vie, celui-ci modifie constamment ce qui se crée en
lui. On mine ses conditions de vie, si l'on veut lui
donner une forme, présumée la meilleure, dans laquelle
il devrait alors rester.
[03/24] Une des conditions de vie de l'organisme
social, c'est qu'on n'enlève pas, à celui qui par ses
facultés individuelles peut servir l'ensemble, la
possibilité de rendre de tels services résultant de la
libre initiative individuelle. Là où, pour de tels
services, la libre initiative implique la libre
disposition des moyens de production, toute entrave à
cette libre initiative nuirait aux intérêts sociaux
communs. Il n'y a pas lieu de faire état ici de ce qui
est avancé d'ordinaire: que l'entrepreneur a besoin de
la perspective du gain qui est lié à la possession des
moyens de production, pour trouver un attrait à son
activité. Car le mode de pensée dont découle l'opinion
exprimée dans ce livre, qui traite d'une progression
du développement des conditions sociales, doit voir
dans la vie spirituelle, libérée, de la communauté
politique et économique, la possibilité qu'un tel
stimulant peut disparaître. La vie spirituelle libérée
développera nécessairement par elle-même la
compréhension sociale; et cette compréhension aura
pour résultat des stimulants d'une toute autre nature
que celui qui réside dans l'attente d'un avantage
économique. Mais il ne s'agit pas uniquement de savoir
ce qui pousse des hommes à s'attacher à la propriété,
privée, des moyens de production; mais de savoir si la
disposition libre de ces moyens, ou celle contrôlée
par la communauté, correspond aux conditions de vie de
l'organisme social. Or, il ne faut toutefois pas
perdre de vue qu'on ne peut, pour le présent organisme
social, prendre en considération les conditions de vie
que l'on croit observer dans des sociétés humaines
primitives, mais uniquement celles qui correspondent
au stade actuel d'évolution de l'humanité.
[03/25] A ce stade actuel, l'activité fructueuse des
facultés individuelles, au moyen du capital, ne peut
justement pas s'introduire dans le circuit de la vie
économique, sans la libre disposition de ce capital.
Là où l'on veut produire d'une manière fructueuse,
cette disposition doit être possible; non pas du fait
qu'elle peut apporter un avantage à un individu ou à
un groupe d'êtres humains; mais parce qu'elle peut le
mieux servir à tous, quand elle est soutenue, d'une
façon appropriée, par une compréhension sociale.
[03/26] L'homme est lié à ce qu'il produit - seul ou
en communauté - comme il est en quelque sorte lié à
l'habileté des membres de son propre corps. La
suppression de la libre disposition des moyens de
production équivaut à une paralysie de la libre
utilisation de l'habileté des membres corporels.
[03/27] Or la propriété privée n'est rien d'autre que
le moyen de cette libre disposition. Pour l'organisme
social, rien d'autre n'entre en ligne de compte que ce
fait: le propriétaire a le droit de disposer de la
propriété selon sa libre initiative. On voit que dans
la vie sociale sont liées deux choses qui, pour
l'organisme social, sont de signification tout à fait
différente: d'une part, la libre disposition de la
base que représente le capital dans la production
sociale; et d'autre part, le rapport juridique dans
lequel entre vis-à-vis d'autres hommes, celui qui
dispose du capital, du fait que, par suite de son
droit de disposer, les autres hommes sont exclus de la
libre activité déployée grâce à cette base du capital.
[03/28] Ce n'est pas la libre disposition première
qui mène à des dommages sociaux, mais uniquement la
persistance des droits à cette disposition, quand ont
cessé d'exister les conditions qui ont lié d'une
manière judicieuse les facultés humaines individuelles
et cette disposition. Celui qui considère l'organisme
social, en devenir et en croissance, ne pourra mal
comprendre ce qui est esquissé ici. Il recherchera la
possibilité de gérer ce qui d'un côté sert la vie, de
telle manière que cela ne puisse entraîner un dommage
de l'autre côté. Ce qui vit ne peut absolument pas
être organisé de façon fructueuse autrement qu'en
acceptant le fait que, dans son devenir, ce qui s'est
établi conduit également à des inconvénients. Et si
l'on doit soi-même participer à une chose en devenir,
comme l'homme doit le faire dans l'organisme social,
le devoir ne pourra alors consister en l'opposition à
une institution nécessaire, afin d'éviter des
dommages. Car par-là on sape les possibilités de vie
de l'organisme social. Il ne pourra s'agir que
d'intervenir au bon moment, quand ce qui a été
judicieux devient nuisible.
[03/29] La possibilité doit exister, à partir des
facultés individuelles, de disposer librement du
capital; le droit à la propriété, qui lui est lié,
doit pouvoir être modifié à l'instant où la propriété
devient un moyen favorisant l'exercice d'un pouvoir
préjudiciable. A notre époque, nous avons réalisé
partiellement, seulement, pour la propriété
intellectuelle, une institution qui tient compte des
exigences sociales esquissées ici. Peu de temps après
la mort de l'auteur, cette propriété intellectuelle va
à la libre disposition de la collectivité. Ceci est
basé sur une conception conforme à la nature de la vie
humaine communautaire. Si intimement liée que soit la
production spirituelle aux dons individuels de son
auteur, ce bien est en même temps un fruit de la vie
sociale communautaire et doit au bon moment être
transféré à cette dernière. Or il n'en va pas
autrement pour d'autres formes de propriété privée. Ce
n'est qu'avec le concours de la communauté qu'un
individu au service de la collectivité peut produire
grâce à la propriété privée. Ainsi, il n'est pas
possible de conférer le droit à la disposition d'une
propriété, en dehors des intérêts de la collectivité.
Il ne s'agit pas de chercher par quel moyen on peut
supprimer la propriété du capital, mais de trouver
comment cette propriété peut être administrée pour
qu'elle serve au mieux les intérêts de la
collectivité.
[03/30] Ce moyen peut être trouvé dans l'organisme
social triarticulé. Les hommes réunis dans l'organisme
social agissent en tant que collectivité à travers
l'Etat politique. L'exercice des facultés
individuelles appartient à l'organisation spirituelle.
[03/31] A celui qui a de la compréhension pour le
sens des réalités et qui ne se laisse pas dominer par
des opinions subjectives, des théories, des désirs,
etc..., tout ce qui a trait à l'organisme social
démontre la nécessité de la triarticulation de cet
organisme; ainsi en est-il tout particulièrement de la
question du rapport entre les facultés humaines
individuelles et le capital employé dans la vie
économique d'une part, et la propriété de ce capital
d'autre part. Aussi longtemps que les facultés
individuelles restent liées avec le capital de telle
manière que son administration représente un service
pour l'ensemble de l'organisme social, l'Etat
politique n'aura pas à empêcher la formation et
l'administration de la propriété, privée, des
capitaux. L'Etat restera organe juridique vis-à-vis de
la propriété privée; il ne la prendra jamais en sa
possession, mais interviendra pour qu'elle parvienne
au bon moment à la disposition d'une personne, ou d'un
groupe de personnes, qui peut à nouveau développer
avec la propriété un rapport dépendant des conditions
individuelles. Ainsi, on pourra servir l'organisme
social à partir de deux points tout à fait différents.
A partir de la base démocratique de l'Etat juridique,
concernant ce qui touche tous les hommes de la même
manière, on veillera que le droit à la propriété
privée ne se transforme pas, avec le temps, en une
situation injuste. Par le fait que cet Etat
n'administre pas lui-même la propriété privée, mais
assure sa transmission aux facultés humaines
individuelles, ces dernières déploieront leurs forces
fécondes en faveur de l'ensemble de l'organisme
social. Les droits à la propriété, ou la disposition
de ces droits, pourront, à travers une telle
organisation, rester dans le domaine personnel aussi
longtemps que cela paraîtra justifié. On peut imaginer
qu'à des époques différentes, les représentants au
sein de l'Etat politique établiront des lois tout à
fait différentes sur le transfert de la propriété,
d'une personne ou d'un groupe de personnes, à
d'autres. A notre époque où, dans de larges cercles,
s'est développée une grande méfiance à l'égard de
toute propriété privée, on pense à un transfert
radical de la propriété du domaine privé au domaine
collectif. Si l'on allait assez loin dans cette voie,
on verrait comment on interrompt par-là les
possibilités de vie de l'organisme social. Instruit
par l'expérience, on choisirait plus tard un autre
chemin. Cependant, il serait sans aucun doute
préférable de recourir, dès à présent, à des
institutions qui - telles que nous les avons
esquissées ici - amèneraient la guérison de
l'organisme social. Aussi longtemps qu'une personne,
par elle seule ou en liaison avec un groupe de
personnes, poursuit l'activité productrice pour
laquelle elle disposait du capital, on devra lui
maintenir le droit de disposer de l'accroissement du
capital, résultant du bénéfice réalisé par
l'entreprise sur le capital de départ, si ce bénéfice
est employé pour l'expansion de l'entreprise de
production. Dès le moment où cette personne cesse
d'administrer la production, ce capital doit être
transmis à une autre personne ou à un groupe de
personnes, pour la mise en oeuvre d'une production
semblable ou différente, pouvant servir l'organisme
social. Le capital résultant de l'activité de
l'entreprise de production, et qui n'est pas utilisé à
son expansion, doit également, dès son apparition,
prendre le même chemin. La propriété privée de la
personnalité qui dirige l'entreprise ne doit
comprendre que ce qu'elle reçoit sur la base des
prétentions qu'elle a cru pouvoir faire valoir, lors
de la prise en charge de l'entreprise de production,
du fait de ses facultés individuelles; lesquelles
prétentions paraissent justifiées par le fait qu'elle
a reçu ce capital en raison de la confiance qu'on lui
avait témoignée, en considération de ses facultés. Si
le capital a été augmenté par l'activité de cette
personnalité, une part de cette augmentation passera
dans sa propriété privée; cette part sera calculée sur
la base des gains antérieurs et proportionnellement à
l'augmentation du capital; cela dans l'esprit d'un
intérêt. Le capital de départ d'une entreprise de
production sera transféré, ainsi que toutes les
obligations contractées, à un nouvel administrateur,
ou retournera aux propriétaires primitifs, selon la
volonté de ces derniers, si le premier administrateur
ne peut ou ne veut plus s'occuper de l'entreprise.
[03/32] Dans une telle disposition, on a affaire à un
transfert de droits. Il revient à l'Etat politique de
trouver les dispositions juridiques selon lesquelles
de tels transferts doivent avoir lieu. L'Etat
politique aura également à veiller à l'exécution de
ces transferts et à en diriger le déroulement. On peut
s'imaginer que, dans le détail, les décisions qui
règlent un tel transfert juridique seront reconnues
pour justes de manière très différente, selon la
conscience qu'on aura du droit. Une conception
semblable à celle qui est exposée ici, et qui veut
être conforme à la réalité, ne cherchera seulement
qu'à indiquer la direction dans laquelle la
réglementation doit aller. Si l'on suit avec
compréhension cette direction, on saura trouver, dans
chaque cas concret, la solution appropriée. Ce sera à
partir des conditions particulières que devra être
trouvé, pour la pratique de la vie, ce qui, en
conformité avec l'esprit de la chose, est juste. Plus
une façon de penser est conforme à la réalité, moins
elle voudra fixer, à partir d'exigences préétablies,
des lois et des règles pour des cas isolés. D'un autre
côté, en raison d'une façon de penser conforme à la
réalité, ceci ou cela s'imposera nécessairement. Le
résultat en est que l'Etat politique ne devra jamais,
par son administration des transferts de droits,
s'octroyer la disposition d'un capital. Il veillera
seulement que le transfert se fasse à une personne ou
à un groupe pour lesquels le transfert paraît
justifié, en raison de leurs facultés individuelles. A
partir de cette hypothèse, et de prime abord,
prévaudra d'une manière tout à fait générale la
disposition suivante: celui qui devra procéder pour
les raisons décrites à une telle transmission de
capital, pourra décider librement du choix de son
successeur dans la mise en valeur du capital. Il
pourra choisir une personne ou un groupe de personnes;
ou il pourra également transférer le droit de
disposition à une institution de l'organisme
spirituel. Car celui qui, grâce à ses facultés
individuelles, aura rendu par son administration de
judicieux services à l'organisme social aura également
qualité pour juger avec tout le sens social
indispensable d'une utilisation ultérieure de ce
capital. Prendre en considération ce jugement sera
plus utile à l'organisme social que d'y renoncer et de
laisser s'en occuper des personnes qui ne sont pas
directement liées à l'affaire.
[03/33] Un règlement de ce genre interviendra pour
des capitaux d'une certaine importance, acquis par une
personne ou un groupe de personnes, grâce à des moyens
de production (auxquels appartiennent également les
biens-fonds) et qui ne deviennent pas propriété privée
sur la base de prétentions préalables, relatives à
l'application des facultés individuelles.
[03/34] Les acquisitions de cette dernière sorte,
ainsi que l'épargne, qui résultent des prestations du
travail personnel, resteront propriété personnelle de
l'acquéreur jusqu'à sa mort, ou pour ses héritiers
jusqu'à une certaine date. Jusqu'à cette date, un
intérêt résultant de la conscience juridique, et dont
le taux sera fixé par l'Etat politique, devra être
accordé par celui qui bénéficiera de ces économies
pour la création de moyens de production. Dans un
ordre social qui repose sur les bases décrites ici,
une séparation complète peut être opérée entre des
revenus réalisés sur la base d'un travail accompli
grâce à des moyens de production, et des éléments de
fortune, acquis sur la base du travail personnel
(physique ou intellectuel). Cette séparation répond à
la conscience juridique et aux intérêts de la
collectivité sociale. Ce que quelqu'un économise et
met à la disposition d'une entreprise de production
sert les intérêts collectifs. Cela seulement rend
possible la direction de la production par les
facultés individuelles humaines. L'accroissement du
capital grâce aux moyens de production, après
déduction des intérêts légaux, est dû à l'intervention
de tout l'organisme social. Aussi cet accroissement
doit-il lui revenir de la manière indiquée. L'Etat
politique n'aura à fixer que les prescriptions pour
que le transfert des capitaux dont il est question se
fasse de la façon indiquée; mais il ne lui appartient
pas de décider vers quelle production matérielle ou
spirituelle un capital, transféré ou économisé, devra
être mis à disposition. Cela conduirait à une tyrannie
de l'Etat sur la production spirituelle et matérielle.
C'est par les facultés individuelles que celle-ci
cependant est dirigée de la façon la meilleure pour
l'organisme social. Toutefois celui qui ne veut pas
choisir à qui il doit transférer ce capital qu'il a
constitué est libre de confier à une institution de
l'organisme spirituel le droit de disposition sur ce
capital.
[03/35] De même, une fortune acquise par épargne ira,
ainsi que les intérêts produits, après la mort de
l'acquéreur ou un certain temps après - et cela selon
les dernières volontés et le choix de l'acquéreur, à
une personne ou à un groupe de personnes productives
spirituellement ou matériellement; fortune et intérêts
iront uniquement a de telles personnes et non pas à
des gens non productifs pour lesquels la fortune
équivaudrait à une rente. Dans ce cas également, si
une personne (ou un groupe de personnes) ne peut être
choisie immédiatement, le transfert du droit de
disposition à une institution de l'organisme spirituel
pourra être envisagé. Ce n'est que dans le cas où
quelqu'un ne prend aucune disposition que l'Etat
juridique se substituera à l'acquéreur et prendra des
dispositions par l'intermédiaire de l'organisation
spirituelle.
[03/36] Au sein d'une organisation sociale réglée de
cette manière, il est tenu compte en même temps de
l'initiative libre de chaque homme ainsi que des
intérêts de la collectivité; de ces intérêts, il est
en effet pleinement tenu compte justement par le fait
que l'initiative individuelle est mise au service de
la collectivité. Par une telle disposition, celui qui
doit confier son travail à la direction d'un autre
homme pourra savoir que le produit du travail en
commun, avec le dirigeant, sera, de la manière la plus
avantageuse, fécond pour l'organisme social; par
conséquent aussi pour le travailleur lui-même.
L'organisme social auquel il est pensé ici saura créer
des relations correspondant aux sentiments sains de
l'homme entre, d'une part, le droit de disposition
réglé par la conscience du droit sur le capital, qui a
pris forme dans les moyens de production et sur la
faculté de travail humaine, et, d'autre part, les prix
des produits réalisés grâce à ce capital et au travail
humain. D'aucuns trouveront peut-être des
imperfections dans cet exposé. Qu'à cela ne tienne. A
une façon de penser conforme à la réalité, il
n'importe pas de donner une fois pour toutes des
«programmes» parfaits; mais il importe d'indiquer la
direction dans laquelle il faut travailler d'une
manière pratique. Par des indications particulières,
telles que les précédentes, il ne s'agit au fond que
d'expliciter au moyen d'un exemple la direction
indiquée. Un tel exemple peut être amélioré. Si cela
se fait dans la direction indiquée, alors un but
fécond peut être atteint.
[03/37] Par de telles institutions, des impulsions
personnelles ou familiales justifiées pourront être
mises en harmonie avec les exigences de la collectivité
humaine. On pourra certes faire remarquer que la
tentation est grande de transférer, encore de son
vivant, la fortune à l'un de ses descendants, ou à
plusieurs; et qu'il est possible de faire des hommes
apparemment productifs de ces descendants, qui cependant
s'avèrent improductifs en face d'autres, par lesquels il
vaut mieux qu'ils soient remplacés. Cependant, dans une
organisation régie par les dispositions décrites plus
haut, cette tentation sera minime. Il suffit en effet
que l'Etat politique exige qu'en toutes circonstances la
propriété privée transférée au sein d'une famille
revienne, un certain temps après la mort du donateur, à
une institution de l'organisation spirituelle. Il est
possible d'éviter d'une autre façon encore, par le moyen
du droit, qu'on ne tourne la règle. L'Etat politique
aura seulement à veiller que le transfert se réalise;
quant à savoir qui doit être choisi pour prendre en
charge l'héritage, cela devrait être déterminé par une
institution issue de l'organisation spirituelle. Une
fois ces conditions remplies, on comprendra que les
descendants doivent, grâce à l'éducation et à
l'enseignement, être rendus aptes à servir l'organisme
social, et qu'il faut éviter tout préjudice social dû à
des transferts de fortune à des personnes improductives.
Celui en qui vit une véritable compréhension sociale n'a
pas d'intérêt à ce que son attache avec un capital ait,
sur des personnes ou des groupes de personnes, une
incidence que leurs facultés ne justifient pas. |
Eine
der Grundfragen, die aus der zeitgenössischen Kritik
heraus auftreten, ist die, in welcher Art die Bedrückung
aufhören kann, welche die proletarische Menschheit durch
den privaten Kapitalismus erfahren hat. Der Besitzer
oder Verwalter des Kapitals ist in der Lage, die
körperliche Arbeit anderer Menschen in den Dienst dessen
zu stellen, das er herzustellen unternimmt. Man muß in
dem sozialen Verhältnis, das in dem Zusammenwirken von
Kapital und menschlicher Arbeitskraft entsteht, drei
Glieder unterscheiden: die Unternehmertätigkeit, die auf
der Grundlage der individuellen Fähigkeiten einer Person
oder einer Gruppe von Personen beruhen muß; das
Verhältnis des Unternehmers zum Arbeiter, das ein
Rechtsverhältnis sein muß; das Hervorbringen einer
Sache, die im Kreislauf des Wirtschaftslebens einen
Warenwert erhält.
Die Unternehmertätigkeit kann in gesunder Art nur
dann in den sozialen Organismus eingreifen, wenn in
dessen Leben Kräfte wirken, welche die individuellen
Fähigkeiten der Menschen in der möglichst besten Art
in die Erscheinung treten lassen. Das kann nur
geschehen, wenn ein Gebiet des sozialen Organismus
vorhanden ist, das dem Fähigen die freie Initiative
gibt, von seinen Fähigkeiten Gebrauch zu machen, und
das die Beurteilung des Wertes dieser Fähigkeiten
durch freies Verständnis für dieselben bei andern
Menschen ermöglicht. Man sieht: die soziale Betätigung
eines Menschen durch Kapital gehört in dasjenige
Gebiet des sozialen Organismus, in welchem das
Geistesleben Gesetzgebung und Verwaltung besorgt.
Wirkt in diese Betätigung der politische Staat hinein,
so muß notwendigerweise die Verständnislosigkeit
gegenüber den individuellen Fähigkeiten bei deren
Wirksamkeit mitbestimmend sein. Denn der politische
Staat muß auf dem beruhen, und er muß das in
Wirksamkeit versetzen, das in allen Menschen als
gleiche Lebensforderung vorhanden ist. Er muß in
seinem Bereich alle Menschen zur Geltendmachung ihres
Urteils kommen lassen. Für dasjenige, was er zu
vollbringen hat, kommt Verständnis oder
Nichtverständnis für individuelle Fähigkeiten nicht in
Betracht. Daher darf, was in ihm zur Verwirklichung
kommt, auch keinen Einfluß haben auf die Betätigung
der individuellen menschlichen Fähigkeiten.
Ebensowenig sollte der Ausblick auf den
wirtschaftlichen Vorteil bestimmend sein können für
die durch Kapital ermöglichte Auswirkung der
individuellen Fähigkeiten. Auf diesen Vorteil geben
manche Beurteiler des Kapitalismus sehr vieles. Sie
vermeinen, daß nur durch diesen Anreiz des Vorteils
die individuellen Fähigkeiten zur Betätigung gebracht
werden können. Und sie berufen sich als «Praktiker»
auf die «unvollkommene» Menschennatur, die sie zu
kennen vorgeben. Allerdings innerhalb derjenigen
Gesellschaftsordnung, welche die gegenwärtigen
Zustände gezeitigt hat, hat die Aussicht auf
wirtschaftlichen Vorteil eine tiefgehende Bedeutung
erlangt. Aber diese Tatsache ist eben zum nicht
geringen Teile die Ursache der Zustände, die jetzt
erlebt werden können. Und diese Zustände drängen nach
Entwickelung eines andern Antriebes für die Betätigung
der individuellen Fähigkeiten.
Dieser Antrieb wird in dem aus einem gesunden
Geistesleben erfließenden sozialen Verständnis liegen
müssen. Die Erziehung, die Schule werden aus der Kraft
des freien Geisteslebens heraus den Menschen mit
Impulsen ausrüsten, die ihn dazu bringen, kraft dieses
ihm innewohnenden Verständnisses das zu verwirklichen,
wozu seine individuellen Fähigkeiten drängen.
Solch eine Meinung braucht nicht Schwarmgeisterei zu
sein. Gewiß, die Schwarmgeisterei hat unermeßlich
großes Unheil auf dem Gebiete des sozialen Wollens
ebenso gebracht wie auf anderen. Aber die hier
dargestellte Anschauung beruht nicht, wie man aus dem
Vorangehenden ersehen kann, auf dem Wahnglauben, daß
«der Geist» Wunder wirken werde, wenn diejenigen
möglichst viel von ihm sprechen, die ihn zu haben
meinen; sondern sie geht hervor aus der Beobachtung
des freien Zusammenwirkens der Menschen auf geistigem
Gebiete. Dieses Zusammenwirken erhält durch seine
eigene Wesenheit ein soziales Gepräge, wenn es sich
nur wahrhaft frei entwickeln kann.
Nur die unfreie Art des Geisteslebens hat bisher
dieses soziale Gepräge nicht aufkommen lassen.
Innerhalb der leitenden Klassen haben sich die
geistigen Kräfte in einer Art ausgebildet, welche die
Leistungen dieser Kräfte in antisozialer Weise
innerhalb gewisser Kreise der Menschheit abgeschlossen
haben. Was innerhalb dieser Kreise hervorgebracht
worden ist, konnte nur in künstlicher Weise an die
proletarische Menschheit herangebracht werden. Und
diese Menschheit konnte keine seelentragende Kraft aus
diesem Geistesleben schöpfen, denn sie nahm nicht
wirklich an dem Leben dieses Geistesgutes teil.
Einrichtungen für «volkstümliche Belehrung», das
«Heranziehen» des «Volkes» zum Kunstgenuß und
Ähnliches sind in Wahrheit keine Mittel zur
Ausbreitung des Geistesgutes im Volke, so lange dieses
Geistesgut den Charakter beibehält, den es in der
neueren Zeit angenommen hat. Denn das «Volk» steht mit
dem innersten Anteil seines Menschenwesens nicht in
dem Leben dieses Geistesgutes drinnen. Es wird ihm nur
ermöglicht, gewissermaßen von einem Gesichtspunkte
aus, der außerhalb desselben liegt, darauf
hinzuschauen. Und was von dem Geistesleben im engern
Sinne gilt, das hat seine Bedeutung auch in denjenigen
Verzweigungen des geistigen Wirkens, die auf Grund des
Kapitals in das wirtschaftliche Leben einfließen.
Im gesunden sozialen Organismus soll der
proletarische Arbeiter nicht an seiner Maschine stehen
und nur von deren Getriebe berührt werden, während der
Kapitalist allein weiß, welches das Schicksal der
erzeugten Waren im Kreislauf des Wirtschaftslebens
ist. Der Arbeiter soll mit vollem Anteil an der Sache
Vorstellungen entwickeln können über die Art, wie er
sich an dem sozialen Leben beteiligt, indem er an der
Erzeugung der Waren arbeitet. Besprechungen, die zum
Arbeitsbetrieb gerechnet werden müssen wie die Arbeit
selbst, sollen regelmäßig von dem Unternehmer
veranstaltet werden mit dem Zweck der Entwickelung
eines gemeinsamen Vorstellungskreises, der
Arbeitnehmer und Arbeitgeber umschließt. Ein gesundes
Wirken dieser Art wird bei dem Arbeiter Verständnis
dafür erzeugen, daß eine rechte Betätigung des
Kapitalverwalters den sozialen Organismus und damit
den Arbeiter, der ein Glied desselben ist, selbst
fördert. Der Unternehmer wird bei solcher auf freies
Verstehen zielenden Öffentlichkeit seiner
Geschäftsführung zu einem einwandfreien Gebaren
veranlaßt.
Nur, wer gar keinen Sinn hat für die soziale Wirkung
des innerlichen vereinten Erlebens einer in
Gemeinschaft betriebenen Sache, der wird das Gesagte
für bedeutungslos halten. Wer einen solchen Sinn hat,
der wird durchschauen, wie die wirtschaftliche
Produktivität gefördert wird, wenn die auf
Kapitalgrundlage ruhende Leitung des Wirtschaftslebens
in dem Gebiete des freien Geisteslebens seine Wurzeln
hat. Das bloß wegen des Profites vorhandene Interesse
am Kapital und seiner Vermehrung kann nur dann, wenn
diese Voraussetzung erfüllt ist, dem sachlichen
Interesse an der Hervorbringung von Produkten und am
Zustandekommen von Leistungen Platz machen.
Die sozialistisch Denkenden der Gegenwart streben die
Verwaltung der Produktionsmittel durch die
Gesellschaft an. Was in diesem ihrem Streben
berechtigt ist, das wird nur dadurch erreicht werden
können, daß diese Verwaltung von dem freien
Geistesgebiet besorgt wird. Dadurch wird der
wirtschaftliche Zwang unmöglich gemacht, der vom
Kapitalisten dann ausgeht und als menschenunwürdig
empfunden wird, wenn der Kapitalist seine Tätigkeit
aus den Kräften des Wirtschaftslebens heraus
entfaltet.
Und es wird die Lähmung der individuellen
menschlichen Fähigkeiten nicht eintreten können, die
als eine Folge sich ergeben muß, wenn diese
Fähigkeiten vom politischen Staate verwaltet werden.
Das Erträgnis einer Betätigung durch Kapital und
individuelle menschliche Fähigkeiten muß im gesunden
sozialen Organismus wie jede geistige Leistung aus der
freien Initiative des Tätigen einerseits sich ergeben
und anderseits aus dem freien Verständnis anderer
Menschen, die nach dem Vorhandensein der Leistung des
Tätigen verlangen. Mit der freien Einsicht des Tätigen
muß auf diesem Gebiete im Einklange stehen die
Bemessung dessen, was er als Erträgnis seiner Leistung
- nach den Vorbereitungen, die er braucht, um sie zu
vollbringen, nach den Aufwendungen, die er machen muß,
um sie zu ermöglichen und so weiter - ansehen will. Er
wird seine Ansprüche nur dann befriedigt finden
können, wenn ihm Verständnis für seine Leistungen
entgegengebracht wird.
Durch soziale Einrichtungen, die in der Richtung des
hier Dargestellten liegen, wird der Boden geschaffen
für ein wirklich freies Vertragsverhältnis zwischen
Arbeitleiter und Arbeitleister. Und dieses Verhältnis
wird sich beziehen nicht auf einen Tausch von Ware
(beziehungsweise Geld) für Arbeitskraft, sondern auf
die Festsetzung des Anteiles, den eine jede der beiden
Personen hat, welche die Ware gemeinsam zustande
bringen.
Was auf der Grundlage des Kapitals für den sozialen
Organismus geleistet wird, beruht seinem Wesen nach
auf der Art, wie die individuellen menschlichen
Fähigkeiten in diesen Organismus eingreifen. Die
Entwickelung dieser Fähigkeiten kann durch nichts
anderes den ihr entsprechenden Impuls erhalten als
durch das freie Geistesleben. Auch in einem sozialen
Organismus, der diese Entwickelung in die Verwaltung
des politischen Staates oder in die Kräfte des
Wirtschaftslebens einspannt, wird die wirkliche
Produktivität alles dessen, was Kapitalaufwendung
notwendig macht, auf dem beruhen, was sich an freien
individuellen Kräften durch die lähmenden
Einrichtungen hindurchzwängt.
Nur wird eine Entwickelung unter solchen
Voraussetzungen eine ungesunde sein. Nicht die freie
Entfaltung der auf Grundlage des Kapitals wirkenden
individuellen Fähigkeiten hat Zustände hervorgerufen,
innerhalb welcher die menschliche Arbeitskraft Ware
sein muß, sondern die Fesselung dieser Kräfte durch
das politische Staatsleben oder durch den Kreislauf
des Wirtschaftslebens. Dies unbefangen zu
durchschauen, ist in der Gegenwart eine Voraussetzung
für alles, was auf dem Gebiete der sozialen
Organisation geschehen soll. Denn die neuere Zeit hat
den Aberglauben hervorgebracht, daß aus dem
politischen Staate oder dem Wirtschaftsleben die
Maßnahmen hervorgehen sollen, welche den sozialen
Organismus gesund machen. Beschreitet man den Weg
weiter, der aus diesem Aberglauben seine Richtung
empfangen hat, dann wird man Einrichtungen schaffen,
welche die Menschheit nicht zu dem führen, was sie,
erstrebt, sondern zu einer unbegrenzten Vergrößerung
des Bedrückenden, das sie abgewendet sehen möchte.
Über den Kapitalismus hat man denken gelernt in einer
Zeit, in welcher dieser Kapitalismus dem sozialen
Organismus einen Krankheitsprozeß verursacht hat. Den
Krankheitsprozeß erlebt man; man sieht, daß ihm
entgegengearbeitet werden muß. Man muß mehr sehen. Man
muß gewahr werden, daß die Krankheit ihren Ursprung
hat in dem Aufsaugen der im Kapital wirksamen Kräfte
durch den Kreislauf des Wirtschaftslebens. Derjenige
nur kann in der Richtung dessen wirken, was die
Entwickelungskräfte der Menschheit in der Gegenwart
energisch zu fordern beginnen, der sich nicht in
Illusionen treiben läßt durch die Vorstellungsart,
welche in der Verwaltung der Kapitalbetätigung durch
das befreite Geistesleben das Ergebnis eines
«unpraktischen Idealismus» sieht.
In der Gegenwart ist man allerdings wenig darauf
vorbereitet, die soziale Idee, die den Kapitalismus in
gesunde Bahnen lenken soll, in einen unmittelbaren
Zusammenhang mit dem Geistesleben zu bringen. Man
knüpft an dasjenige an, was dem Kreis des
Wirtschaftslebens angehört. Man sieht, wie in der
neueren Zeit die Warenproduktion zum Großbetrieb, und
dieser zur gegenwärtigen Form des Kapitalismus geführt
hat.
An die Stelle dieser Wirtschaftsform solle die
genossenschaftliche treten, die für den Selbstbedarf
der Produzenten arbeitet. Da man aber
selbstverständlich die Wirtschaft mit den modernen
Produktionsmitteln beibehalten will, verlangt man die
Zusammenfassung der Betriebe in eine einzige große
Genossenschaft. In einer solchen, denkt man,
produziere ein jeder im Auftrage der Gemeinschaft, die
nicht ausbeuterisch sein könne, weil sie sich selbst
ausbeutete. Und da man an Bestehendes anknüpfen will
oder muß, blickt man nach dem modernen Staat aus, den
man in eine umfassende Genossenschaft verwandeln will.
Man bemerkt dabei nicht, daß man von einer solchen
Genossenschaft sich Wirkungen verspricht, die um so
weniger eintreten können, je größer die Genossenschaft
ist. Wenn nicht die Einstellung der individuellen
menschlichen Fähigkeiten in den Organismus der
Genossenschaft so gestaltet wird, wie es in diesen
Ausführungen dargestellt worden ist, kann die
Gemeinsamkeit der Arbeitsverwaltung nicht zur
Gesundung des sozialen Organismus führen.
Daß für ein unbefangenes Urteil über das Eingreifen
des Geisteslebens in den sozialen Organismus
gegenwärtig wenig Veranlagung vorhanden ist, rührt
davon her, daß man sich gewöhnt hat, das Geistige
möglichst fern von allem Materiellen und Praktischen
vorzustellen. Es wird nicht wenige geben, die etwas
Groteskes in der hier dargestellten Ansicht finden,
daß in der Betätigung des Kapitals im Wirtschaftsleben
die Auswirkung eines Teiles des geistigen Lebens sich
offenbaren soll. Man kann sich denken, daß in dieser
Charakterisierung des als grotesk Dargestellten
Zugehörige der bisher leitenden Menschenklassen mit
sozialistischen Denkern übereinstimmen. Man wird, um
die Bedeutung dieses grotesk Befundenen für eine
Gesundung des sozialen Organismus einzusehen, den
Blick richten müssen in gewisse Gedankenströmungen der
Gegenwart, die in ihrer Art redlichen Seelenimpulsen
entspringen, die aber das Entstehen eines wirklich
sozialen Denkens dort hemmen, wo sie Eingang finden.
Diese Gedankenströmungen streben - mehr oder weniger
unbewußt - hinweg von dem, was dem inneren Erleben die
rechte Stoßkraft gibt.
Sie erstreben eine Lebensauffassung, ein seelisches,
ein denkerisches, ein nach wissenschaftlicher
Erkenntnis suchendes inneres Leben gewissermaßen wie
eine Insel im Gesamtmenschenleben. Sie sind dann nicht
in der Lage, die Brücke zu bauen von diesem Leben hin
zu demjenigen, was den Menschen in die Alltäglichkeit
einspannt. Man kann sehen, wie viele Menschen der
Gegenwart es gewissermaßen «innerlich vornehm» finden,
in einer gewissen, sei es auch schulmäßigen
Abstraktheit nachzudenken über allerlei
ethisch-religiöse Probleme in Wolkenkuckucksheimhöhen;
man kann sehen, wie die Menschen nachdenken über die
Art und Weise, wie sich der Mensch Tugenden aneignen
könne, wie er in Liebe zu seinen Mitmenschen sich
verhalten soll, wie er begnadet werden kann mit einem
«inneren Lebensinhalt». Man sieht dann aber auch das
Unvermögen, einen Übergang zu ermöglichen von dem, was
die Leute gut und liebevoll und wohlwollend und
rechtlich und sittlich nennen, zu dem, was in der
äußern Wirklichkeit, im Alltag den Menschen umgibt als
Kapitalwirkung, als Arbeitsentlöhnung, als Konsum, als
Produktion, als Warenzirkulation, als Kreditwesen, als
Bank- und Börsenwesen. Man kann sehen, wie zwei
Weltenströmungen nebeneinandergestellt werden auch in
den Denkgewohnheiten der Menschen. Die eine
Weltenströmung ist die, welche sich gewissermaßen in
göttlich-geistiger Höhe halten will, die keine Brücke
bauen will zwischen dem, was ein geistiger Impuls ist,
und was eine Tatsache des gewöhnlichen Handelns im
Leben ist. Die andere lebt gedankenlos im
Alltäglichen. Das Leben aber ist ein einheitliches. Es
kann nur gedeihen, wenn die es treibenden Kräfte von
allem ethisch-religiösen Leben herunterwirken in das
alleralltäglichste profanste Leben, in dasjenige
Leben, das manchem eben weniger vornehm erscheint.
Denn, versäumt man, die Brücke zu schlagen zwischen
den beiden Lebensgebieten, so verfällt man in bezug
auf religiöses, sittliches Leben und auf soziales
Denken in bloße Schwarmgeisterei, die fernsieht der
alltäglichen wahren Wirklichkeit. Es rächt sich dann
gewissermaßen diese alltäglichwahre Wirklichkeit.
Dann strebt der Mensch aus einem gewissen «geistigen»
Impuls heraus alles mögliche Ideale an, alles
mögliche, was er «gut» nennt; aber denjenigen
Instinkten, die diesen «Idealen» gegenüberstehen als
Grundlage der gewöhnlichen täglichen
Lebensbedürfnisse, deren Befriedigung aus der
Volkswirtschaft heraus kommen muß, diesen Instinkten
gibt sich der Mensch ohne «Geist» hin. Er weiß keinen
wirklichkeitsgemäßen Weg von dem Begriff der
Geistigkeit zu dem, was im alltäglichen Leben vor sich
geht. Dadurch nimmt dieses alltägliche Leben eine
Gestalt an, die nichts zu tun haben soll mit dem, was
als ethische Impulse in vornehmeren,
seelisch-geistigen Höhen gehalten werden will. Dann
aber wird die Rache der Alltäglichkeit eine solche,
daß das ethisch-religiöse Leben zu einer innerlichen
Lebenslüge des Menschen sich gestaltet, weil es sich
ferne hält, von der alltäglichen, von der
unmittelbaren Lebenspraxis, ohne daß man es merkt.
Wie zahlreich sind doch heute die Menschen, die aus
einer gewissen ethisch-religiösen Vornehmheit heraus
den besten Willen zeigen zu einem rechten
Zusammenleben mit ihren Mitmenschen, die ihren
Mitmenschen nur das Allerallerbeste tun möchten. Sie
versäumen es aber, zu einer Empfindungsart zu kommen,
die dies wirklich ermöglicht, weil sie sich kein
soziales, in den praktischen Lebensgewohnheiten sich
auswirkendes Vorstellen aneignen können.
Aus dem Kreise solcher Menschen stammen diejenigen,
die in diesem welthistorischen Augenblick, wo die
sozialen Fragen so drängend geworden sind, sich als
die Schwarmgeister, die sich aber für echte
Lebenspraktiker halten, hemmend der wahren
Lebenspraxis entgegenstellen. Man kann von ihnen Reden
hören wie diese: Wir haben nötig, daß die Menschen
sich erheben aus dem Materialismus, aus dem äußerlich
materiellen Leben, das uns in die
Weltkriegs-Katastrophe und in das Unglück
hineingetrieben hat, und daß sie sich einer geistigen
Auffassung des Lebens zuwenden. Man wird, wenn man so
die Wege des Menschen zur Geistigkeit zeigen will,
nicht müde, diejenigen Persönlichkeiten zu zitieren,
die man in der Vergangenheit wegen ihrer dem Geiste
zugewendeten Denkungsart verehrt hat. Man kann
erleben, daß jemand, der versucht, gerade auf
dasjenige hinzuweisen, was heute der Geist für das
wirkliche praktische Leben so notwendig leisten muß,
wie das tägliche Brot erzeugt werden muß, darauf
aufmerksam gemacht wird, daß es ja in erster Linie
darauf ankomme, die Menschen wiederum zur Anerkennung
des Geistes zu bringen. Es kommt aber gegenwärtig
darauf an, daß aus der Kraft des geistigen Lebens
heraus die Richtlinien für die Gesundung des sozialen
Organismus gefunden werden. Dazu genügt nicht, daß die
Menschen in einer Seitenströmung des Lebens sich mit
dem Geiste beschäftigen. Dazu ist notwendig, daß das
alltägliche Dasein geistgemäß werde. Die Neigung, für
das «geistige Leben» solche Seitenströmungen zu
suchen, führte die bisher leitenden Kreise dazu, an
sozialen Zuständen Geschmack zu haben, die in die
gegenwärtigen Tatsachen ausgelaufen sind.
Eng verbunden sind im sozialen Leben der Gegenwart
die Verwaltung des Kapitals in der Warenproduktion und
der Besitz der Produktionsmittel, also auch des
Kapitals. Und doch sind diese beiden Verhältnisse des
Menschen zum Kapital ganz verschieden mit Bezug auf
ihre Wirkung innerhalb des sozialen Organismus. Die
Verwaltung durch die individuellen Fähigkeiten führt,
zweckmäßig angewendet, dem sozialen Organismus Güter
zu, an deren Vorhandensein alle Menschen, die diesem
Organismus angehören, ein Interesse haben. In welcher
Lebenslage ein Mensch auch ist, er hat ein Interesse
daran, daß nichts von dem verloren gehe, was aus den
Quellen der Menschennatur an solchen individuellen
Fähigkeiten erfließt, durch die Güter zustande kommen,
welche dem Menschenleben zweckentsprechend dienen. Die
Entwickelung dieser Fähigkeiten kann aber nur dadurch
erfolgen, daß ihre menschlichen Träger aus der eigenen
freien Initiative heraus sie zur Wirkung bringen
können. Was aus diesen Quellen nicht in Freiheit
erfließen kann, das wird der Menschenwohlfahrt
mindestens bis zu einem gewissen Grade entzogen. Das
Kapital aber ist das Mittel, solche Fähigkeiten für
weite Gebiete des sozialen Lebens in Wirksamkeit zu
bringen. Den gesamten Kapitalbesitz so zu verwalten,
daß der einzelne in besonderer Richtung begabte Mensch
oder daß zu Besonderem befähigte Menschengruppen zu
einer solchen Verfügung über Kapital kommen, die
lediglich aus ihrer ureigenen Initiative entspringt,
daran muß jedermann innerhalb eines sozialen
Organismus ein wahrhaftes Interesse haben.
Vom Geistesarbeiter bis zum handwerklich Schaffenden
muß ein jeder Mensch, wenn er vorurteilslos dem
eigenen Interesse dienen will, sagen: Ich möchte, daß
eine genügend große Anzahl befähigter Personen oder
Personengruppen völlig frei über Kapital nicht nur
verfügen können, sondern daß sie auch aus der eigenen
Initiative heraus zu dem Kapitale gelangen können;
denn nur sie allein können ein Urteil darüber haben,
wie durch die Vermittlung des Kapitals ihre
individuellen Fähigkeiten dem sozialen Organismus
zweckmäßig Güter erzeugen werden.
Es ist nicht nötig, im Rahmen dieser Schrift
darzustellen, wie im Laufe der Menschheitsentwickelung
zusammenhängend mit der Betätigung der menschlichen
individuellen Fähigkeiten im sozialen Organismus sich
der Privatbesitz aus andern Besitzformen ergeben hat.
Bis zur Gegenwart hat sich unter dem Einfluß der
Arbeitsteilung innerhalb dieses Organismus ein solcher
Besitz entwickelt. Und von den gegenwärtigen Zuständen
und deren notwendiger Weiterentwickelung soll hier
gesprochen werden.
Wie auch der Privatbesitz sich gebildet hat, durch
Macht- und Eroberungsbetätigung und so weiter, er ist
ein Ergebnis des an individuelle menschliche
Fähigkeiten gebundenen sozialen Schaffens. Dennoch
besteht gegenwärtig bei sozialistisch Denkenden die
Meinung, daß sein Bedrückendes nur beseitigt werden
könne durch seine Verwandlung in Gemeinbesitz. Dabei
stellt man die Frage so: Wie kann der Privatbesitz an
Produktionsmitteln in seinem Entstehen verhindert
werden, damit die durch ihn bewirkte Bedrückung der
besitzlosen Bevölkerung aufhöre? Wer die Frage so
stellt, der richtet dabei sein Augenmerk nicht auf die
Tatsache, daß der soziale Organismus ein fortwährend
Werdendes, Wachsendes ist. Man kann diesem Wachsenden
gegenüber nicht so fragen: Wie soll man es am besten
einrichten, damit es durch diese Einrichtung dann in
dem Zustande verbleibe, den man als den richtigen
erkannt hat? So kann man gegenüber einer Sache denken,
die von einem gewissen Ausgangspunkt aus wesentlich
unverändert weiter wirkt.
Das gilt nicht für den sozialen Organismus. Der
verändert durch sein Leben fortwährend dasjenige, das
in ihm entsteht. Will man ihm eine vermeintlich beste
Form geben, in der er dann bleiben soll, so untergräbt
man seine Lebensbedingungen.
Eine Lebensbedingung des sozialen Organismus ist, daß
demjenigen, welcher der Allgemeinheit durch seine
individuellen Fähigkeiten dienen kann, die Möglichkeit
zu solchem Dienen aus der freien eigenen Initiative
heraus nicht genommen werde. Wo zu solchem Dienste die
freie Verfügung über Produktionsmittel gehört, da
würde die Verhinderung dieser freien Initiative den
allgemeinen sozialen Interessen schaden. Was
gewöhnlich mit Bezug auf diese Sache vorgebracht wird,
daß der Unternehmer zum Anreiz seiner Tätigkeit die
Aussicht auf den Gewinn braucht, der an den Besitz der
Produktionsmittel gebunden ist: das soll hier nicht
geltend gemacht werden. Denn die Denkart, aus welcher
die in diesem Buche dargestellte Meinung von einer
Fortentwickelung der sozialen Verhältnisse erfließt,
muß in der Befreiung des geistigen Lebens von dem
politischen und dem wirtschaftlichen Gemeinwesen die
Möglichkeit sehen, daß ein solcher Anreiz wegfallen
kann. Das befreite Geistesleben wird soziales
Verständnis ganz notwendig aus sich selbst entwickeln;
und aus diesem Verständnis werden Anreize ganz anderer
Art sich ergeben als derjenige ist, der in der
Hoffnung auf wirtschaftlichen Vorteil liegt. Aber
nicht darum kann es sich allein handeln, aus welchen
Impulsen heraus der Privatbesitz an Produktionsmitteln
bei Menschen beliebt ist, sondern darum, ob die freie
Verfügung über solche Mittel, oder die durch die
Gemeinschaft geregelte den Lebensbedingungen des
sozialen Organismus entspricht. Und dabei muß immer im
Auge behalten werden, daß man für den gegenwärtigen
sozialen Organismus nicht die Lebensbedingungen in
Betracht ziehen kann, die man bei primitiven
Menschengesellschaften zu beobachten glaubt, sondern
allein diejenigen, welche der heutigen
Entwickelungsstufe der Menschheit entsprechen.
Auf dieser gegenwärtigen Stufe kann eben die
fruchtbare Betätigung der individuellen Fähigkeiten
durch das Kapital nicht ohne die freie Verfügung über
dasselbe in den Kreislauf des Wirtschaftslebens
eintreten. Wo fruchtbringend produziert werden soll,
da muß diese Verfügung möglich sein, nicht weil sie
einem einzelnen oder einer Menschengruppe Vorteil
bringt, sondern weil sie der Allgemeinheit am besten
dienen kann, wenn sie zweckmäßig von sozialem
Verständnis getragen ist.
Der Mensch ist gewissermaßen, wie mit der
Geschicklichkeit seiner eigenen Leibesglieder, so
verbunden mit dem, was er selbst oder in Gemeinschaft
mit andern erzeugt. Die Unterbindung der freien
Verfügung über die Produktionsmittel kommt gleich
einer Lähmung der freien Anwendung seiner
Geschicklichkeit der Leibesglieder.
Nun ist aber das Privateigentum nichts anderes als
der Vermittler dieser freien Verfügung. Für den
sozialen Organismus kommt in Ansehung des Eigentums
gar nichts anderes in Betracht, als daß der Eigentümer
das Recht hat, über das Eigentum aus seiner freien
Initiative heraus zu verfügen. Man sieht, im sozialen
Leben sind zwei Dinge miteinander verbunden, welche
von ganz verschiedener Bedeutung sind für den sozialen
Organismus: Die freie Verfügung über die
Kapitalgrundlage der sozialen Produktion, und das
Rechtsverhältnis, in das der Verfüger zu andern
Menschen tritt dadurch, daß durch sein Verfügungsrecht
diese anderen Menschen ausgeschlossen werden von der
freien Betätigung durch diese Kapitalgrundlage.
Nicht die ursprüngliche freie Verfügung führt zu
sozialen Schäden, sondern lediglich das Fortbestehen
des Rechtes auf diese Verfügung, wenn die Bedingungen
aufgehört haben, welche in zweckmäßiger Art
individuelle menschliche Fähigkeiten mit dieser
Verfügung zusammenbinden. Wer seinen Blick auf den
sozialen Organismus als auf ein Werdendes, Wachsendes
richtet, der wird das hier Angedeutete nicht
mißverstehen können. Er wird nach der Möglichkeit
fragen, wie dasjenige, was dem Leben auf der einen
Seite dient, so verwaltet werden kann, daß es nicht
auf der anderen Seite schädlich wirkt. Was lebt, kann
gar nicht in einer andern Weise fruchtbringend
eingerichtet sein als dadurch, daß im Werden das
Entstandene auch zum Nachteil führt.
Und soll man an einem Werdenden selbst mitarbeiten,
wie es der Mensch am sozialen Organismus muß, so kann
die Aufgabe nicht darin bestehen, das Entstehen einer
notwendigen Einrichtung zu verhindern, um Schaden zu
vermeiden. Denn damit untergräbt man die
Lebensmöglichkeit des sozialen Organismus. Es kann
sich allein darum handeln, daß im rechten Augenblick
eingegriffen werde, wenn sich das Zweckmäßige in ein
Schädliches verwandelt.
Die Möglichkeit, frei über die Kapitalgrundlage aus
den individuellen Fähigkeiten heraus zu verfugen, muß
bestehen; das damit verbundene Eigentumsrecht muß in
dem Augenblicke verändert werden können, in dem es
umschlägt in ein Mittel zur ungerechtfertigten
Machtentfaltung. In unserer Zeit haben wir eine
Einrichtung, welche der hier angedeuteten sozialen
Forderung Rechnung trägt, teilweise durchgeführt nur
für das sogenannte geistige Eigentum. Dieses geht
einige Zeit nach dem Tode des Schaffenden in freies
Besitztum der Allgemeinheit über. Dem liegt eine dem
Wesen des menschlichen Zusammenlebens entsprechende
Vorstellungsart zugrunde. So eng auch die
Hervorbringung eines rein geistigen Gutes an die
individuelle Begabung des einzelnen gebunden ist: es
ist dieses Gut zugleich ein Ergebnis des sozialen
Zusammenlebens und muß in dieses im rechten
Augenblicke übergeleitet werden. Nicht anders aber
steht es mit anderem Eigentum. Daß mit dessen Hilfe
der einzelne im Dienste der Gesamtheit produziert, das
ist nur möglich im Mitwirken dieser Gesamtheit. Es
kann also das Recht auf die Verfügung über ein
Eigentum nicht von den Interessen dieser Gesamtheit
getrennt verwaltet werden. Nicht ein Mittel ist zu
finden, wie das Eigentum an der Kapitalgrundlage
ausgetilgt werden kann, sondern ein solches, wie
dieses Eigentum so verwaltet werden kann, daß es in
der besten Weise der Gesamtheit diene.
In dem dreigliedrigen sozialen Organismus kann dieses
Mittel gefunden werden. Die im sozialen Organismus
vereinigten Menschen wirken als Gesamtheit durch den
Rechtsstaat. Die Betätigung der individuellen
Fähigkeiten gehört der geistigen Organisation an.
Wie alles am sozialen Organismus einer Anschauung,
die für Wirklichkeiten Verständnis hat, und die nicht
von subjektiven Meinungen, Theorien, Wünschen und so
weiter sich ganz beherrschen läßt, die Notwendigkeit
der Dreigliederung dieses Organismus ergibt, so
insbesondere die Frage nach dem Verhältnis der
individuellen menschlichen Fähigkeiten zur
Kapitalgrundlage des Wirtschaftslebens und dem
Eigentum an dieser Kapitalgrundlage. Der Rechtsstaat
wird die Entstehung und die Verwaltung des privaten
Eigentums an Kapital nicht zu verhindern haben,
solange die individuellen Fähigkeiten so verbunden
bleiben mit der Kapitalgrundlage, daß die Verwaltung
einen Dienst bedeutet für das Ganze des sozialen
Organismus. Und er wird Rechtsstaat bleiben gegenüber
dem privaten Eigentum; er wird es niemals selbst in
seinen Besitz nehmen, sondern bewirken, daß es im
rechten Zeitpunkt in das Verfügungsrecht einer Person
oder Personengruppe übergeht, die wieder ein in den
individuellen Verhältnissen bedingtes Verhältnis zu
dem Besitze entwickeln können. Von zwei ganz
verschiedenen Ausgangspunkten wird dadurch dem
sozialen Organismus gedient werden können. Aus dem
demokratischen Untergrund des Rechtsstaates heraus,
der es zu tun hat mit dem, was alle Menschen in
gleicher Art berührt, wird gewacht werden können, daß
Eigentumsrecht nicht im Laufe der Zeit zu
Eigentumsunrecht wird. Dadurch, daß dieser Staat das
Eigentum nicht selbst verwaltet, sondern sorgt für die
Überleitung an die individuellen menschlichen
Fähigkeiten, werden diese ihre fruchtbare Kraft für
die Gesamtheit des sozialen Organismus entfalten.
Solange es als zweckmäßig erscheint, werden durch eine
solche Organisation die Eigentumsrechte oder die
Verfügung über dieselben bei dem persönlichen Elemente
verbleiben können. Man kann sich vorstellen, daß die
Vertreter im Rechtsstaate zu verschiedenen Zeiten ganz
verschiedene Gesetze geben werden über die Überleitung
des Eigentums von einer Person oder Personengruppe an
andere. In der Gegenwart, in der sich in weiten
Kreisen ein großes Mißtrauen zu allem privaten
Eigentum entwickelt hat, wird an ein radikales
Überführen des privaten Eigentums in Gemeineigentum
gedacht. Würde man auf diesem Wege weit gelangen, so
würde man sehen, wie man dadurch die Lebensmöglichkeit
des sozialen Organismus unterbindet.
Durch die Erfahrung belehrt, würde man einen andern
Weg später einschlagen. Doch wäre es zweifellos
besser, wenn man schon in der Gegenwart zu
Einrichtungen griffe, die dem sozialen Organismus im
Sinne des hier Angedeuteten seine Gesundheit gäben.
Solange eine Person für sich allein oder in Verbindung
mit einer Personengruppe die produzierende Betätigung
fortsetzt, die sie mit einer Kapitalgrundlage
zusammengebracht hat, wird ihr das Verfügungsrecht
verbleiben müssen über diejenige Kapitalmasse, die
sich aus dem Anfangskapital als Betriebsgewinn ergibt,
wenn der letztere zur Erweiterung des
Produktionsbetriebes verwendet wird. Von dem Zeitpunkt
an, in dem eine solche Persönlichkeit aufhört, die
Produktion zu verwalten, soll diese Kapitalmasse an
eine andere Person oder Personengruppe zum Betriebe
einer gleichgearteten oder anderen dem sozialen
Organismus dienenden Produktion übergehen. Auch
dasjenige Kapital, das aus dem Produktionsbetrieb
gewonnen wird und nicht zu dessen Erweiterung
verwendet wird, soll von seiner Entstehung an den
gleichen Weg nehmen. Als persönliches Eigentum der den
Betrieb leitenden Persönlichkeit soll nur gelten, was
diese bezieht auf Grund derjenigen Ansprüche, die sie
bei Aufnahme des Produktionsbetriebes glaubte wegen
ihrer individuellen Fähigkeit machen zu können, und
die dadurch gerechtfertigt erscheinen, daß sie aus dem
Vertrauen anderer Menschen heraus bei Geltendmachung
derselben Kapital erhalten hat. Hat das Kapital durch
die Betätigung dieser Persönlichkeit eine Vergrößerung
erfahren, so wird in deren individuelles Eigentum aus
dieser Vergrößerung so viel übergehen, daß die
Vermehrung der ursprünglichen Bezüge der
Kapitalvermehrung im Sinne eines Zinsbezuges
entspricht. - Das Kapital, mit dem ein
Produktionsbetrieb eingeleitet worden ist, wird nach
dem Willen der ursprünglichen Besitzer an den neuen
Verwalter mit allen übernommenen Verpflichtungen
übergehen, oder an diese zurückfließen, wenn der erste
Verwalter den Betrieb nicht mehr besorgen kann oder
will.
Man hat es bei einer solchen Einrichtung mit
Rechtsübertragungen zu tun. Die gesetzlichen
Bestimmungen zu treffen, wie solche Übertragungen
stattfinden sollen, obliegt dem Rechtsstaat.
Er wird auch über die Ausführung zu wachen und deren
Verwaltung zu führen haben. Man kann sich denken, daß
im einzelnen die Bestimmungen, die eine solche
Rechtsübertragung regeln, in sehr verschiedener Art
aus dem Rechtsbewußtsein heraus für richtig befunden
werden. Eine Vorstellungsart, die wie die hier
dargestellte wirklichkeitsgemäß sein soll, wird
niemals mehr wollen als auf die Richtung weisen, in
der sich die Regelung bewegen kann. Geht man
verständnisvoll auf diese Richtung ein, so wird man im
konkreten Einzelfalle immer ein Zweckentsprechendes
finden. Doch wird aus den besonderen Verhältnissen
heraus für die Lebenspraxis dem Geiste der Sache gemäß
das Richtige gefunden werden müssen. Je
wirklichkeitsgemäßer eine Denkart ist, desto weniger
wird sie für einzelnes aus vorgefaßten Forderungen
heraus Gesetz und Regel feststellen wollen. - Nur wird
andrerseits eben aus dem Geiste der Denkart in
entschiedener Weise das eine oder das andere mit
Notwendigkeit sich ergeben. Ein solches Ergebnis ist,
daß der Rechtsstaat durch seine Verwaltung der
Rechtsübertragungen selbst niemals die Verfügung über
ein Kapital wird an sich reißen dürfen. Er wird nur
dafür zu sorgen haben, daß die Übertragung an eine
solche Person oder Personengruppe geschieht, welche
diesen Vorgang durch ihre individuellen Fähigkeiten
als gerechtfertigt erscheinen lassen. Aus dieser
Voraussetzung heraus wird auch zunächst ganz allgemein
die Bestimmung zu gelten haben, daß, wer aus den
geschilderten Gründen zu einer Kapitalübertragung zu
schreiten hat, sich aus freier Wahl über seine
Nachfolge in der Kapitalverwertung entscheiden kann.
Er wird eine Person oder Personengruppe wählen können,
oder auch das Verfügungsrecht auf eine Korporation der
geistigen Organisation übertragen können. Denn wer
durch eine Kapitalverwaltung dem sozialen Organismus
zweckentsprechende Dienste geleistet hat, der wird
auch über die weitere Verwendung dieses Kapitals aus
seinen individuellen Fähigkeiten heraus mit sozialem
Verständnis urteilen. Und es wird für den sozialen
Organismus dienlicher sein, wenn auf dieses Urteil
gebaut wird, als wenn darauf verzichtet und die
Regelung von Personen vorgenommen wird, die nicht
unmittelbar mit der Sache verbunden sind.
Eine Regelung dieser Art wird in Betracht kommen bei
Kapitalmassen von einer bestimmten Höhe an, die von
einer Person oder einer Personengruppe durch
Produktionsmittel (zu denen auch Grund und Boden
gehört) erworben werden, und die nicht auf der
Grundlage der ursprünglich für die Betätigung der
individuellen Fähigkeiten gemachten Ansprüche
persönliches Eigentum werden.
Die in der letzteren Art gemachten Erwerbungen und
alle Ersparnisse, die aus den Leistungen der eigenen
Arbeit entspringen, verbleiben bis zum Tode des
Erwerbers oder bis zu einem spätern Zeitpunkte im
persönlichen Besitz dieses Erwerbers oder seiner
Nachkommen. Bis zu diesem Zeitpunkte wird auch ein aus
dem Rechtsbewußtsein sich ergebender, durch den
Rechtsstaat festzusetzender Zins von dem zu leisten
sein, dem solche Ersparnisse zum Schaffen von
Produktionsmitteln gegeben werden. In einer sozialen
Ordnung, die auf den hier geschilderten Grundlagen
ruht, kann eine vollkommene Scheidung durchgeführt
werden zwischen den Erträgnissen, die auf Grund einer
Arbeitsleistung mit Produktionsmitteln zustandekommen
und den Vermögensmassen, die auf Grund der
persönlichen (physischen und geistigen) Arbeit
erworben werden. Diese Scheidung entspricht dem
Rechtsbewußtsein und den Interessen der sozialen
Allgemeinheit. Was jemand erspart und als Ersparnis
einem Produktionsbetrieb zur Verfügung stellt, das
dient den allgemeinen Interessen. Denn es macht erst
die Produktionsleitung durch individuelle menschliche
Fähigkeiten möglich. Was an Kapitalvermehrung durch
die Produktionsmittel - nach Abzug des rechtmäßigen
Zinses - entsteht, das verdankt seine Entstehung der
Wirkung des gesamten sozialen Organismus. Es soll also
auch in der geschilderten Art wieder in ihn
zurückfließen. Der Rechtsstaat wird nur eine
Bestimmung darüber zu treffen haben, daß die
Überleitung der in Frage kommenden Kapitalmassen in
der angegebenen Art geschehe; nicht aber wird es ihm
obliegen, Entscheidungen darüber zu treffen, zu
welcher materiellen oder geistigen Produktion ein
übergeleitetes oder auch ein erspartes Kapital zur
Verfügung zu stellen ist.
Das würde zu einer Tyrannis des Staates über die
geistige und materielle Produktion führen. Diese aber
wird in der für den sozialen Organismus besten Art
durch die individuellen Fähigkeiten geleitet. Nur wird
es demjenigen, der nicht selbst die Wahl darüber
treffen will, an wen er ein durch ihn entstandenes
Kapital übertragen soll, frei überlassen sein, für das
Verfügungsrecht eine Korporation der geistigen
Organisation einzusetzen.
Auch ein durch Ersparnis gewonnenes Vermögen geht mit
dem Zinserträgnis nach dem Tode des Erwerbers oder
einige Zeit danach an eine geistig oder materiell
produzierende Person oder Personengruppe - aber nur an
eine solche, nicht an eine unproduktive Person, bei
der es zur Rente würde - über, die durch letztwillige
Anordnung von dem Erwerber zu wählen ist. Auch dafür
wird, wenn eine Person oder Personengruppe nicht
unmittelbar gewählt werden kann, die Übertragung des
Verfügungsrechtes an eine Korporation des geistigen
Organismus in Betracht kommen. Nur wenn jemand von
sich aus keine Verfügung trifft, so wird der
Rechtsstaat für ihn eintreten und durch die geistige
Organisation die Verfügung treffen lassen.
Innerhalb einer so geregelten sozialen Ordnung ist
zugleich der freien Initiative der einzelnen Menschen
und auch den Interessen der sozialen Allgemeinheit
Rechnung getragen; ja es wird den letzteren eben
dadurch voll entsprochen, daß die freie
Einzel-Initiative in ihren Dienst gestellt wird. Wer
seine Arbeit der Leitung eines andern Menschen
anzuvertrauen hat, wird bei einer solchen Regelung
wissen können, daß das mit dem Leiter gemeinsam
Erarbeitete in der möglichst besten Art für den
sozialen Organismus, also auch für den Arbeiter
selbst, fruchtbar wird. Die hier gemeinte soziale
Ordnung wird ein dem gesunden Empfinden der Menschen
entsprechendes Verhältnis schaffen zwischen den durch
das Rechtsbewußtsein geregelten Verfügungsrechten über
in Produktionsmitteln verkörpertes Kapital und
menschlicher Arbeitskraft einerseits und den Preisen
der durch beides geschaffenen Erzeugnisse andrerseits.
- Vielleicht findet mancher in dem hier Dargestellten
Unvollkommenheiten.
Die mögen gefunden werden. Es kommt einer
wirklichkeitsgemäßen Denkart nicht darauf an,
vollkommene «Programme» ein für alle Male zu geben,
sondern darauf, die Richtung zu kennzeichnen, in der
praktisch gearbeitet werden soll. Durch solche
besondere Angaben, wie sie die hier gemachten sind,
soll eigentlich nur wie durch ein Beispiel die
gekennzeichnete Richtung näher erläutert werden. Ein
solches Beispiel mag verbessert werden. Wenn dies nur
in der angegebenen Richtung geschieht, dann kann ein
fruchtbares Ziel erreicht werden.
Berechtigte persönliche oder Familienienpulse werden
sich durch solche Einrichtungen mit den Forderungen
der menschlichen Allgemeinheit in Einklang bringen
lassen. Man wird gewiß darauf hinweisen können, daß
die Versuchung, das Eigentum auf einen oder mehrere
Nachkommen noch bei Lebzeiten zu übertragen, sehr groß
ist. Und daß man ja in solchen Nachkommen scheinbar
Produzierende schaffen kann, die aber dann doch
gegenüber anderen untüchtig sind und besser durch
diese anderen ersetzt würden. Doch diese Versuchung
wird in einer von den oben angedeuteten Einrichtungen
beherrschten Organisation eine möglichst geringe sein
können. Denn der Rechtsstaat braucht nur zu verlangen,
daß unter allen Umständen das Eigentum, das an ein
Familienmitglied von einem andern übertragen worden
ist, nach Ablauf einer gewissen, auf den Tod des
letzteren folgenden Zeit einer Korporation der
geistigen Organisation zufällt. Oder es kann in andrer
Art durch das Recht die Umgehung der Regel verhindert
werden. Der Rechtsstaat wird nur dafür sorgen, daß
diese Überführung geschehe; wer ausersehen sein soll,
das Erbe anzutreten, das sollte durch eine aus der
geistigen Organisation hervorgegangene Einrichtung
bestimmt sein. Durch Erfüllung solcher Voraussetzungen
wird sich ein Verständnis dafür entwickeln, daß
Nachkommen durch Erziehung und Unterricht für den
sozialen Organismus geeignet gemacht werden, und nicht
durch Kapitalübertragung an unproduktive Personen
sozialer Schaden angerichtet werde.
Jemand, in dem wirklich soziales Verständnis lebt,
hat kein Interesse daran, daß seine Verbindung mit
einer Kapitalgrundlage nachwirke bei Personen oder
Personengruppen, bei denen die individuellen
Fähigkeiten eine solche Verbindung nicht
rechtfertigen.
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