02004 - Voici ä titre d'exemple un cas que j'ai vécu : dans une certaine région le terrain était assez bon marché. Une société, qui comptait en son sein un homme assez célèbre, acquiert ces terrains ä bas prix et obtient de cet homme qu'il s'y construise une maison. Après lotissement, les parcelles furent mises en vente ä des prix bien plus élevés par le seul fait que l'homme célèbre y avait construit sa maison. De tels exemples nous montrent de quelles variétés de conditions le prix peut dépendre dans le cadre des processus économiques. Vous pourriez naturellement dire : oui, mais de tels faits doivent être maîtrisés. Les réformateurs du régime foncier s'élèvent contre de telles pratiques et veulent fixer une sorte de juste prix par des règlements de toute sorte. On peut faire cela ; mais économiquement parlant, le prix de la chose n'en est pas modifié pour autant. On peut, par exemple, en pareil cas, lorsque les parcelles de terrain sont revendues plus chères, reprendre aux vendeurs cette plus-value sous forme d'un impôt foncier élevé. C'est alors l'État qui empoche cet argent. Mais ainsi on n'a toujours pas compris la réalité. La réalité est que le terrain est tout de même devenu plus cher Vous pouvez donc prendre des contre-mesures, mais elles ne
font que masquer le phénomène. Le prix est néanmoins ce qu'il aurait été sans ces contre-mesures. On n'a fait qu'un transfert. Dire que le terrain n'est pas devenu plus cher au bout de dix ans du fait que l'opération a été masquée par une mesure prise à cet effet, ce n'est pas raisonner en terme d'économie.