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Institut pour une triarticulation sociale
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Collection: 04 - LA VIE ECONOMIQUE ASSOCIATIVE



Sujet: Association comme sens commun objectif à la place d'acide moralinique.

 

Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes GA340 152-153 (1979) 02/08/1922





Traducteur: FG Editeur: SITE

10027 - En une telle matière, il est évident qu'il faut, entre autres, une certaine disposition d'esprit. Vous pouvez fonder à volonté des associations où règnent de fortes compétences économiques. S'il manque un certain élément dans ces associations, toutes ces compétences ne serviront guère. Cet élément qui ne doit pas faire défaut, pour peu que l'on considère ces associations comme nécessaires, c'est le sens du bien commun. Il doit y avoir un sens pour la chose commune, un véritable sens pour le déroulement du processus économique tout entier.

Car le particulier, celui qui utilise directement ce qu'il achète, ne fait que satisfaire son sens
égoïste ; les choses iraient mal pour lui s'il ne le faisait pas. Il est impossible, dans le domaine économique, qu'un individu isolé puisse dire lorsqu'on lui offre un habit pour 40 francs, non cela me dérange, je vous en donne 60. L'individu ne peut pas décider ainsi au sein du processus économique.

Par contre, dès que la réalité associative s'installe dans le processus économique, à l'instant, immédiatement, une vision d'ensemble du processus économique remplacera l'intérêt purement personnel, et l'intérêt des autres sera intégré dans l'appréciation de la situation.

Or, sans une telle attitude, on ne peut juger correctement de l'économie.
Ainsi, nous sommes propulsés [194] au-dessus hors des processus économiques dans la réciprocité d'humain à humain, et dans ce qui alors doit alors se développer plus loin de la réciprocité d'humain à humain, c'est l'esprit de solidarité objectif agissant au sein des associations. Cet esprit de solidarité n'émane en rien d'une quelconque `mo­raline26`, mais de la connaissance des nécessités du processus d'économie nationale.

10028 - Voilà ce que j'aurais aimé que l'on comprenne à l'occasion de ces explications, telles qu'elles ont été faites par exemple dans les Éléments fondamentaux pour la solution du problème social'. Il ne manque pas, aujourd'hui, de personnes qui vous diront : notre économie peut de­venir prospère, extrêmement prospère, à condition que vous, les hommes deveniez bons, il est nécessaire que vous deveniez bons ! Imaginez-vous cela, vous vous trouvez en présence d'hommes du genre de Foerster2 et autres qui s'agitent et prêchent à tout va, qu'il suffi­rait que tous les hommes deviennent désintéressés, qu'ils satisfassent aux impératifs catégoriques du dés­intéressement total pour que toute l'économie soit prospère ! Cela ne vaut pas plus que de prétendre : si ma belle-mère avait [195] quatre roues et un volant, elle serait un autobus. Jamais conséquence ne fut en fait mieux liée à ses causes que dans ce cas, si je puis dire.

10029 – Ce qui repose à la base des « Éléments fondamentaux pour la solution du problème social », n'est pas cette 'moraline' qui sur d'autres champs pourra déjà jouer son grand rôle ; mais c'est cela qui de la chose d'économie nationale elle-même devrait être montrée, comme l'altruisme doit se tenir purement fiché dans la circulation des éléments d'économie nationale.