À la place de cet échange de biens, qui ont une
valeur réelle pour la vie humaine, s’est avancée
l’économie de l’argent. Et l’argent est devenu quelque
chose, avec lequel on gère, avec lequel on gère
justement ainsi qu’on gère dans l’économie naturelle,
avec les objets réels. Mais par là que l’argent est
devenu un véritable objet de l’économie, il mire
vraiment quelque chose d’imaginaire de l’humain, et en
ce qu’il agisse ainsi, il tyrannise en même temps les
humains.
Prenons un cas extrême : que justement
l’économie du crédit, à laquelle j’ai rendu attentif
hier à la fin, s’écoule dedans l’économie de l’argent.
Elle a fait cela souvent dans les derniers temps. Là
s’établit alors par exemple ce qui suit :on veut
faire une quelque installation, comme État ou comme
particulier, une installation de télégraphe ou
semblable. On peut demander du crédit, du crédit d’une
hauteur toute significative. On pourra mettre sur pied
cette installation télégraphique. Certaines conditions
se feront valoir en des sommes d’argent. Mais ces
sommes d’argent devront être soumises à des intérêts.
On doit subvenir à ce prélèvement d’intérêts. Et dans
de nombreux cas, qu’est ce qui se présente à
l’intérieur de notre structure sociale – le plus
souvent dans l’étatisation, quand l’État gère lui-même
-, qu'est-ce qui se présente ?
Que cela, qu’on a dans le temps établi et pour quoi
on a utilisé l’argent concerné, est depuis longtemps
consommé, qu’il n’est plus là, et que les gens doivent
toujours débourser, ce qui jadis a été demandé comme
crédit ! Cela signifie : ce qui sera dû
conformément à crédit, cela est déjà parti, mais on
gère toujours encore autour de l’argent.
De telles choses ont aussi des significations
d’économie mondiale.
Napoléon III, qui était complètement enfilé par les
idées modernes, reçu l’idée, d’embellir Paris, et il a
laissé construire beaucoup. Les ministres, qui étaient
ses outils dociles, ont construit. Les revenus de
l’État – ils y vinrent – on peut les utiliser pour
simplement payer les intérêts. Maintenant Paris est
devenu bien plus beau, mais les gens payent
aujourd’hui encore les dettes, qui ont été faites
jadis ! Cela signifie : après que les choses
ne soient depuis longtemps plus ce que de réel repose
à leur base, on gère encore toujours autour de
l’argent, qui lui-même est devenu un objet d’économie.
Cela a aussi son côté de lumière. Dans l’ancienne
économie naturelle, là il était nécessaire, quand on
gérait, de produire des biens. Ceux-ci étaient soumis
évidemment au dépérissement, ils pouvaient
disparaître, et on était informé là-dessus, toujours
travailler plus avant, toujours fabriquer de nouveaux
biens, si de tels devaient être là. Chez l’argent ce
n’est pas nécessaire. On vous le donne, on le prête à
quelqu’un, on se place en sûreté. Cela signifie, on
gère avec l’argent entièrement librement de ceux qui
fabriquent les biens. L’argent émancipe dans une
certaine mesure les humains des processus économiques
immédiats, justement en ce qu’il devient lui-même
processus économique. Cela est extraordinairement
significatif. Car dans l’ancienne économie naturelle
le particulier était dépendant du particulier,
l’humain était dépendant de l’humain. Les humains
devaient collaborer, ils devaient se supporter. Ils
devaient se mettre d’accord sur certaines
installations, sinon la vie économique n’allait pas
plus loin. Sous l’économie de l’argent est
naturellement celui, qui devient le capitaliste, aussi
dépendant de ceux qui travaillent, mais à ceux qui
travaillent, il se tient tout à fait étranger en face
d’eux. Combien prêt se tenait aussi le consommateur au
producteur dans l’ancienne économie naturelle, où on
avait à faire avec de réels biens ! Combien loin
se tient celui qui gère avec l’argent, celui qui
travaille pour ce que cet argent puisse larguer ses
intérêts ! Des fossés seront ouverts entre les
humains.
Les humains ne se tiennent plus en proximité sous
l’économie de l’argent. Cela doit avant toute chose
être envisager, quand on veut reconnaître, comment les
masses humaines laborieuses, bien égal si elles sont
travailleurs spirituels ou physiques, comment ceux qui
vraiment produisent, devront à nouveau être amenés en
proximité de ceux qui avec des placements font
possible le gérer. Mais cela ne peut se passer que par
le principe d’association, par cela, que les humains à
nouveau s’associent comme humains. Le principe
d’association est une exigence de la vie sociale, mais
une telle exigence, comme je l’ai caractérisée, pas
une telle, comme elle en fait souvent office
dans des programmes socialistes.
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