Dans la vie économique tout être humain travaille pour l'autre. Il travaille en général pour les autres parce qu'il y trouve son avantage, tout autant que les autres. La vie économique apparaît par les besoins, et s'emploie à les satisfaire, autant les besoins naturels les plus inconscients que les besoins plus subtils mais plutôt instinctifs de l'âme humaine. Il se déploie à l'intérieur de la vie économique, mais de manière inconsciente, quelque chose qui se prolonge au-delà de la mort. L'activité exercée par les êtres humains en vue de la satisfaction égoïste des besoins des uns et des autres développe, dans les tréfonds de l'inconscient, les germes de certaines sympathies qui sont appelés à se déployer dans l'âme lors de la vie après la mort. Ainsi, tout comme la vie de l'esprit et culturelle est une sorte de remède contre les vestiges d'antipathies apportés dans l'existence terrestre par la vie avant la naissance, de même, dans les profondeurs de la vie économique sont plantés les germes des sympathies appelées à se développer après la mort. Il s'agit donc de nouveau d'un aspect particulier, révélé par la prise en compte du monde suprasensible, montrant la nécessité de la tripartition de l'organisme social. Personne n'atteindra évidemment ce point de vue sans prendre la peine de se familiariser avec les fondements spirituels scientifiques de la connaissance de l'univers. Mais il deviendra de plus en plus évident à qui se donne cette peine, qu'un organisme social sain doit être articulé en ses trois domaines, car ces domaines sont rattachés chacun par des voies tout à fait caractéristiques au monde suprasensible qui, comme je l'ai dit, peut conférer une vraie réalité aux choses seulement quand il est joint au monde sensible.