triarticulation

Institut pour une triarticulation sociale
(version française du site allemand)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch EnglishDutchSkandinaviskFrançais ItalianoEspañolPortuguês (Brasileiro)Russisch
Recherche
 Contact   BLOG  Impressum 

Collection: 02-L’organisme social
Sujet: Histoire : sauts à la place d'actions du passé
 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes 073 336-338 (1987) 17/10/1918
Traducteur: FG Editeur: SITE

 

 

Directement comme la science de la nature, lorsque, conséquent, on la suit, conduit hors de soi-même, ainsi on arrive par le regard historique à ce que l’on se dise : les évènements historiques se délitent dans un certain sens.
On ne peut pas dans un sens ordinaire parler de cause et d’effet et ne regarder le présent que comme une conséquence du passé, aussi loin qu’elle contienne ce qui peut être trouvé dans ce qui tombe sous le sens.
On en arrive seulement à une observation historique, lorsque l’on relie l’humain au suprasensible et ne cherche pas dans les faits historiques eux-mêmes comme ils se présentent tout d’abord extérieurement, mais cherche en eux ce qui nous est du reste seulement dévoilé : un processus suprasensible dans le devenir du monde, dans lequel les humains sont entrelacés.

Alors l’histoire devient quelque chose d’autre que l’observation des faits se suivant les uns les autres ;  alors l’histoire devient ce que j’aimerais nommer une symptomatologie.
Alors on observe les faits uniques pas comme ils se présentent dans la vie sensible, mais on les observe alors comme symptômes, par lesquels on s’introduit dans ce qui se passe de suprasensible se tenant derrière eux même, dans le devenir supra historique.

Alors, on ne pourra plus tendre aussi de la même manière après une intégralité absolue, qui sans cela n’est donc pas à atteindre – qui a travaillé le matériau historique dans un quelconque domaine sait cela -, mais on essayera, par les faits a retrouver, que l’on considère comme des symptômes, à pénétrer dans ce qui est caché derrière ces symptômes comme grands rapports spirituels.

Ainsi l’histoire devient, si elle est fécondée de science de l’esprit, le chemin à prendre d’une pure science des faits à une symptomatologie.

Et dans le sens, que je pense ici, je voudrais orienter votre regard au moins à une manifestation dans l’évolution de l’humanité moderne pour montrer comment tout le cours de l’histoire moderne se présente, lorsque l’on essaye d’arriver par les faits derrière les faits.

Lorsque l’on prend un tel chemin, alors on se voit bientôt contraint, de se séparer de ces classements, auxquels nous sommes habitués par l’école : que nous commençons l’histoire moderne avec toute sorte de considérations sur les voyages des grandes découvertes et sur la signification de la découverte de l’Amérique ou sur les inventions et du même genre. On se sent beaucoup plus obligé de se demander : où est un point – si nous commençons avec le présent et observons le devenir historique à reculons -, où dans le déroulement de l’évolution de l’humanité apparaît vraiment un tournant, où de nouvelles formes de vie, de nouveaux rapports de vie apparaissent ?
Dans une confortable vision du monde, on a souvent la tendance à se dire que les choses se déroulent simplement, que ce qui succède provient des conséquences de ce qui précède et que nulle part n’ai lieu des retournements significatifs, des tournants significatifs.

On a donc même forgé l’expression commode : dans la nature un saut n’a lieu nulle part. – Mais que l’on regarde seulement vers la nature, comment là ont lieu des bonds ! La plante développe d’abord les vertes feuilles du feuillage (NDT : « grünen Laubblätter »), les transforme ensuite en pétales colorés (NDT : « Blumenblätter » = le mot allemand pétales est formé de « fleur » et « feuilles » feuilles des fleurs) – un saut*. Et de tels sauts sont présents partout dans la nature, malgré qu’ils contredisent un confortable, courant préjugé humain.
(* R Steiner résume ici ce que Goethe développe rigoureusement dans « Métamorphose des plantes ». Même réalité que le « mouvement de vie » invisible de la plante « dépose » dans le visible à différents stades d’un rythme contraction-expansion)

Et dans le fait, déjà une observation superficielle montre, que dans le monde qui nous est tout d’abord proche, dans le monde européen, apparait un changement de toutes les formes de vie avec le 15e siècle.
Ce qui a particulièrement caractérisé antérieurement l’humanité, comme elle fût dans sa constitution d’âme, comment elle a transposé cette constitution d’âme dans des faits historiques extérieurs, cela est devenu autre au 15e siècle.