Je ne suggère pas non plus, comme beaucoup l'ont cru, de ressusciter les états et classes de jadis : alimentaire, militaire, scolaire, non, ce que je dis ici va en sens contraire. Ce ne sont pas les hommes qui doivent être répartis en classes. Classes, états, doivent disparaître du fait que c'est la vie, la vie objective, qui s'articule extérieurement à l'homme. L'homme, lui, est l'unité qui fait partie des trois organismes. Dans l'organisme culturel, on prend soin de ses dispositions naturelles, de ses aptitudes. Dans l'organisme de l'état, il trouve son droit. Dans l'organisme économique, il trouve à satisfaire ce dont il a besoin.
04038 - En tout état de cause, je crois que le prolétaire moderne va se servir de sa conscience de classe pour développer la conscience vraie de son humanité, qu'il parviendra de mieux en mieux à comprendre ce qui vient d'être évoqué : la vraie libération de l'humanité. Et, je l'espère, une fois que le prolétaire moderne aura devant l'âme, avec une totale clarté, la mission qui lui est assignée de s'efforcer vers le but fixé à l'humanité, il deviendra alors, ce prolétaire moderne, non seulement le libérateur du prolétariat moderne —
comment pourrait-il ne pas le devenir ? — mais le libérateur de l'humain en général, de tout ce qui dans la vie humaine vaut d'être libéré.