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Institut pour une triarticulation sociale
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Collection: 01-Questions fondamentales
Sujet: Exterminateurs bolcheviques de la bourgeoisie pensent eux même bourgeoisement
 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes 186 041-043 (1990) 30/11/1918
Traduction Marie-France Rouelle et Gudula Gombert Editeur:

 

 

007 - Or, lorsqu'on regarde les caractères fondamentaux de ce bolchevisme russe, il faut bien dire que son inspiration première est d'anéantir, d'éliminer de la surface du globe ce que, dans le sens du marxisme, nous avons caractérisé comme étant la bourgeoisie. C'est pour ainsi dire la maxime fondamentale. Exterminer radicalement tout ce qui au cours de l'évolution historique s'est développé sous le nom de bourgeois, de bourgeoisie, et qui selon lui est nuisible à l'évolution de l'humanité. Divers chemins sont censés l'y mener, à commencer par l'abolition de toutes les différences de classes. Le bolchevisme n'admet pas une victoire objective sur les différences de classes et de catégories sociales comme celle que je vous ai exposée à nouveau hier. Il pense en effet lui-même de façon tout à fait bourgeoise. Or ce que je vous ai exposé hier ne résulte pas d'un mode de penser bourgeois, mais d'un mode de penser humain. Il veut à sa façon abolir les différences de classes et de catégories sociales et se dit à cet effet : les États d'aujourd'hui sont édifiés dans leur structure selon la conception bourgeoise de la vie. En conséquence, les formes de ces États doivent disparaître. Tout ce qui, dans les États actuels, se rattache à la bourgeoisie, comme par exemple l'ordre policier, militaire,juridique, tout cela doit disparaître. Donc, ce que la bourgeoisie a créé pour sa sécurité, pour l'exercice de sa justice, doit disparaître en même temps que la bourgeoisie elle-même. L'ensemble de l'administration, de l'organisation de la structure sociale doit passer aux mains du prolétariat. Ainsi l'État, tel qu'il a existé jusqu'à présent, mourra, et le prolétariat administrera l'ensemble de la structure humaine et de la vie sociale commune. Cela ne peut être atteint avec les anciennes institutions que la bourgeoisie précisément a créées, en élisant par exemple des diètes d'empire ou autres représentations du peuple, en vertu de tel ou tel système électoral, comme cela a été le cas avec la conception bourgeoise de la vie. Car si l'on continuait à élire de tels organes de représentation, seule la bourgeoisie y continuerait de vivre. Ceux-ci ne peuvent donc mener, et cela quel que soit le système électoral en vigueur, aux buts dont il est question ici. C'est pourquoi il s'agit qu'en premier lieu seules les mesures émises par le prolétariat lui-même soient mises en place, telles qu'elles ne peuvent sortir que de la tête d'un prolétaire et jamais de celle d'un bourgeois, étant donné que l'esprit d'un bourgeois ne pourrait que prendre des mesures destinées à être abolies. En conséquence, rien ne peut être géré par une quelconque assemblée nationale ou d'État, tout doit être soumis purement et simplement à la dictature du prolétariat; c'est-à-dire que l'ensemble de la structure sociale doit passer sous le contrôle de cette dictature. Seul le prolétariat saura réellement éliminer la bourgeoisie de l'univers. Car celle-ci, si elle siégeait dans des organes de représentation, ne saurait se chasser elle-même du monde, alors que c'est justement ce qui importe : que cette classe bourgeoise soit privée de tous ses droits. Par conséquent, ne peuvent avoir un quelconque pouvoir sur la structure sociale que les prolétaires au sens propre du terme, c'est-à-dire ceux qui exécutent un travail et sont utiles à la communauté. Ce qui signifie que, selon cette conception prolétarienne, toute personne faisant appel aux services d'autrui contre rémunération n'a pas le droit de voter. Donc, quiconque prend à son service, pour son propre compte, des gens qu'il rémunère en contrepartie n'a pas le droit de participer de quelque manière que ce soit à la structure sociale. Il n'a donc pas le droit de voter, pas plus que celui qui par exemple vit des intérêts de sa fortune, c'est-à-dire le rentier, ni le commerçant, qui n'a pas une activité de production, ou bien un autre intermédiaire. Tous ces individus vivant d'intérêts, employant et rémunérant d'autres personnes, tous ces commerçants ou intermédiaires ne peuvent donc pas non plus faire partie du gouvernement sous le règne de la dictature prolétarienne. Celle-ci n'autorisera aucune liberté générale de parole, de réunion et d'organisation. Seuls ceux
qui accomplissent un travail productif peuvent tenir des assemblées et s'organiser. À tous les autres, la libre parole, le droit de réunion, celui de s'organiser en sociétés ou en associations sont interdits. De même, seuls les individus présents dans la vie active jouissent de la liberté de la presse. La presse bourgeoise est réprimée, elle n'est pas tolérée. Ce sont à peu près les principes qui doivent diriger, disons, la période de transition. Car lorsque ces principes auront régné un certain temps — c'est ce que la philosophie prolétarienne attend de sa manière d'agir —, il n'existera plus qu'une humanité active. Il n'y aura plus que le prolétariat. La bourgeoisie sera anéantie.