[02/35] Dans tout ce qui est réalisé par la vie
économique et par la vie juridique, dans
l'organisation de la vie sociale, agit ce qui provient
d'une troisième source: les facultés individuelles de
chaque homme. Ce domaine embrasse tout: des
productions spirituelles les plus hautes à ce qui lui
afflue dans des oeuvres humaines par la plus ou moins
bonne aptitude corporelle de l'homme, en vue de
productions qui servent l'organisme social. Ce qui
provient de cette source doit s'introduire dans
l'organisme social sain, d'une toute autre manière que
ce qui vit dans l'échange économique et que ce qui
peut provenir de la vie de l'Etat. La seule manière
possible de rendre sainement cet apport fécond est de
le laisser être dépendant de la libre réceptivité des
hommes, et des impulsions jaillissant de leurs
facultés individuelles elles-mêmes. Si de telles
productions humaines, qui se manifestent par les
capacités mentionnées, sont influencées
artificiellement par la vie économique ou par
l'organisation de l'Etat, la vraie base de leur propre
vie leur sera alors en grande partie retirée. Cette
base ne peut subsister que dans la force que les
activités humaines doivent développer par elles-mêmes.
Si l'accueil que l'on réserve à de telles activités
est directement déterminé par la vie économique, ou
organisé par l'Etat, toute libre réceptivité les
concernant en sera paralysée. Seule cette libre
réceptivité est à même de laisser les activités
humaines influer d'une façon saine sur l'organisme
social. La vie spirituelle, à laquelle se relie par de
nombreuses fibres l'épanouissement, dans la vie
humaine, des autres facultés individuelles de l'homme,
ne connaît qu'une seule base saine de développement:
c'est de reposer sur ses propres impulsions et de se
trouver dans une relation de pleine compréhension avec
ceux qui bénéficient de ses activités.
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