L'intérêt du présent article
critique, paru dans Les Nouvelles de la société
anthroposophique en France, réside en ce qu'il pose des
questions sur le "revenu de base inconditionnel" parmi les
plus mieux éclairées à partir de l'œuvre
économique et sociale de Rudolf Steiner. En ce
sens il peut être considéré comme parmi les meilleurs
rencontré pour l'instant y compris en allemand.
Reste cependant que partout où il semble prétendre à un
jugement, celui-ci semble s'adresser soit à un autre
"revenu de base" que celui des auteurs du film (initiative
suisse) ou de "Entreprends l'avenir" avec G. Werner
(initiative allemande), soit en rester à des éléments
purement conceptuels là où devrait intervenir une
composante de dynamique sociale.
Le montrer demanderait de trop longs développements point
par point, mais m'apparaît malheureusement sans véritable
intérêt en termes d'impact en ce moment. Le mieux est donc
de garder la question ouverte, et laisser tranquilles ceux
qui aspireront à la confirmation d'un jugement déjà tout
fait. Ils ne feront pas non plus l'effort de suivre
l'auteur dans les parties très intéressantes de son
développement.
Cette situation s'explique fort bien
: la dimension d'impulsion culturelle sciemment
voulue pour ce "revenu de base" demande à ce qu'il soit
d'abord approché comme tel.
Il est frappant d'observer combien sitôt passé le Rhin ou
le "Röschtitahl" en Suisse, bref la frontière linguistique
et culturelle, tant le concept que l'impulsion sociale
subissent d'étranges "pertes". C'est d'ailleurs aussi le
cas pour la "triarticulation".
Quel dommage que l'auteur ne soit pas aussi
inséré dans cet univers où il donnerait encore plus de la
plénitude de ses capacités et de son travail sur le sujet
dans la rencontre avec d'autres tout en continuant à
travailler dans le nôtre.
Et c'est à prendre comme
sincère.
avant juin 2017
Revenu
de base inconditionnel
: séduisant,
mais ...
Michel Laloux
On peut caractériser les milieux alternatifs comme ceux au
sein desquels on cherche à s'affranchir de la pensée unique
et où l'on tente d'inventer des solutions nouvelles aux
défis que pose la vie. Bien souvent on voit émerger des
propositions pertinentes. Mais parfois, ce sont des idées
qui semblent s'imposer comme une évidence au point que l'on
s'arrête en chemin, sans les penser jusqu'au bout. Elles
peuvent alors agir comme une nouvelle pensée unique au sein
de mouvements alternatifs.
Ainsi, dans certains rassemblements altermondialistes, les
propositions comme les monnaies locales et complémentaires ou
le revenu de base inconditionnel sont considérées, dans leurs
domaines respectifs, comme La Solution, parce qu'elles
semblent pouvoir être mises en pratique rapidement. Mais si
l'on y regardait de plus près, peut-être s'apercevrait-on
qu'elles laissent de côté des pans entiers d'une économie qui
serait à la mesure de l'Humain (
1 ).
Or, pour s'édifier, celle-ci nécessite une pénétration en
profondeur de l'ensemble de l'économie, en examinant, plus
attentivement qu'on ne le fait, les causes premières de la
situation actuelle. Faute de cette vision d'ensemble, on peut
en venir à un système à la logique imparable comme celui que
proposent les partisans du Revenu de Base Inconditionnel (RBI)
et qui tente de se frayer un chemin dans le domaine public, en
Allemagne et en Suisse, notamment.
Profitant de la démocratie directe, un groupe de citoyens
suisses, parmi lesquels plusieurs anthroposophes, ont lancé
une Initiative Populaire visant à introduire dans la
constitution l'instauration d'un revenu de base inconditionnel
qui permette « à l'ensemble de la population de mener une
existence digne et de participer à la vie publique ».
S'il récolte les 100 000 signatures nécessaires, le texte sera
soumis à votation populaire et le parlement ainsi que le
Conseil fédéral devront se prononcer, voire proposer une autre
solution.
L'avantage de cette démarche est d'amener dans le débat public
des questions sur le lien entre travail et rémunération. Cette
problématique devient de plus en plus actuelle. Mais la
tentative de la résoudre par une mesure automatique (les
initiants proposent un revenu de base de 2 500 francs pour
chaque citoyen, de sa naissance à sa mort) n'est pas forcément
la bonne.
Nous devrions être particulièrement attentifs à tout ce qui
cherche à devenir automatisme dans la façon de régler
l'économie( fg1 ).
C'est souvent une façon de passer à côte des éléments les plus
essentiels. Nous allons l'illustrer en examinant un aspect de
l'argumentation des initiants.
Voici un extrait de ce que l'on peut lire sur le site de
B.I.E.N-CH( 2 ):
De par son inconditionnalité, le revenu de base brise la
chaîne qui fait dépendre la couverture des besoins vitaux de
l'accomplissement d'un travail rémunéré. Ce découplage partiel
entre emploi et revenu est nécessaire en raison de la
disparition des emplois stables traditionnels dans l'industrie
et dans le secteur tertiaire, notamment dans les banques ainsi
que dans d'autres branches. Le chômage et la précarité sont en
majeure partie la conséquence d'une dynamique de
rationalisation et d'automatisation qui rend l'objectif du
retour au plein emploi caduc. Au contraire, la flexibilité de
l'organisation des entreprises modernes conduit à une
instabilité croissante de l'emploi rémunéré.
Par contre, le travail est toujours d'actualité et sa tâche
est immense. Il est plus que jamais nécessaire que chacun
puisse travailler, d'abord à prendre soin de lui-méme, de ses
parents, de ses enfants et de ses proches, travailler ensuite
pour contribuer aux biens communs accessibles à tous
(connaissances, arts, culture, logiciels, etc.), travailler
enfin à inventer et à mettre en oeuvre à toutes les
échelles les moyens qui permettront de léguer une planète
vivable aux générations futures. (
3 )»
Ce texte parle d'un découplage partiel qui serait réalisé par
un moyen technique. Il n'aborde pas les raisons fondamentales
d'une séparation entre travail et revenu. Il se contente de
justifier ce découplage partiel par « la disparition des
emplois stables traditionnels dans l'industrie et le secteur
tertiaire », le chômage et la précarité. Il laisse de côté
toute l'économie non-marchande et cantonne le plein-emploi à
l'économie marchande. C'est exactement la façon de penser de
l'économie ultra-libérale et qui la conduit à considérer la
santé, l'éducation, l'art, etc. comme des charges pesant sur «
l'économie » et qu'il faut compresser lorsque la croissance du
PIB est en panne.
Dans la deuxième partie du texte cité, les initiants évoquent
un certain nombre de services non-marchands : l'éducation, le
soin aux personnes âgées, l'art, la culture, etc. Mais ils les
placent en dehors de l'économie. Pour eux, il s'agit d'un
travail situé dans une autre sphère et qui justifierait un
revenu de base inconditionnel (
fg2 ).
Je suis surpris que l'on n'utilise pas, à ce propos, l'outil
exceptionnel donné par Rudotf Steiner dans son cours aux
économistes, à savoir le schéma sur la création de valeurs.
Selon cette approche, l'acte pédagogique est une création de
valeurs. Il fait donc partie intégrante de l'économie. Mais la
valeur ainsi apportée par le pédagogue est dans une dynamique
de tendance opposée à celle de l'industrie. Cette différence
se matérialise à la fois dans la formation des prix et dans la
façon dont l'argent ira depuis les surplus de l'économie
marchande vers l'économie non-marchande. Car le pédagogue ne
vend pas sa prestation comme le ferait un industriel qui
parvient à un prix par objet.
Il doit donc se créer une circulation monétaire allant du
marchand au non-marchand et que Rudolf Steiner appelle
l'argent de don. Pour éviter les connotations morales, je
préfère la dénomination de Monnaie de Contribution. Jadis le
terme de contribution désignait l'impôt. Nous pourrions
l'utiliser, dans un sens renouvelé, pour caractériser les
choix individuels faits par les citoyens pour affecter de
l'argent vers des institutions de l'économie non-marchande.
L'initiative pour un revenu de base inconditionnel parle de
financer cette redistribution par l'impôt. Ce faisant, elle
introduit une automaticité étrangère au processus économique.
De quoi s'agit-il? Prenons un exemple.
On constate, à juste titre, qu'il y a une situation anormale
dans le fait qu'un parent, qui reste à la maison pour
s'occuper de ses enfants, soit pénalisé parce qu'il renonce à
son travail et donc à son salaire. Abordons le problème du
point de vue d'une véritable économie et demandons-nous quelle
est la valeur économique ainsi créée par ce parent. Il faudra
alors poser la question de la contribution que fait ce parent
et donc, par exemple, de sa formation à la parentalité.
Pourquoi un parent recevrait-il 2 500 francs par mois, s'il ne
prend pas la peine de se former à l'un des métiers les plus
difficiles ? ( fg3 )
Pour répondre à la question du statut social du parent, nous
devrions mettre en place des processus autrement plus
imaginatifs qu'un automatisme tel que le RBI. Procéder ainsi
nous conduirait à penser l'économie de façon beaucoup plus
vivante et globale, en y intégrant tous les facteurs.
Parmi les exemples mentionnés dans le texte cité, nous avons
pris celui des parents. Nous pourrions en prendre d'autres. Il
serait notamment intéressant de regarder à quel endroit le
fait de « prendre soin de soi » (comme le disent les
initiants) s'insère dans le processus économique (au sens où
l'entend Rudolf Steiner). Le cadre de cet article ne permet
pas d'entrer plus avant dans le détail.
Il est une question que l'on pourrait se poser : s'il n'y
avait pas de chômage, si chacun avait un travail, les
partisans du RBI auraient-ils fait les mêmes propositions, se
seraient-ils mobilisés pour la cause qu'ils défendent ? Dans
le texte cité plus haut, il est dit que le plein emploi est
caduc et, trois lignes plus loin, que « le travail est
d'actualité et sa tâche est immense ». Il y a là une
contradiction.
Effectivement, le travail ne manque pas. Considérer qu'il y a
du chômage, c'est ne pas parvenir à une vision globale des
métiers, lesquels sont alors séparés en deux catégories : les
productifs et les non-productifs. On croit réintégrer ces
derniers dans l'économie en attribuant 2 500 francs à chacun.
En réalité, on les traite à la marge, on institutionnalise
leur marginalisation, au lieu de s'attaquer aux causes qui ont
conduit à cette conception maladive du travail.
Car la caractéristique de l'initiative pour un revenu de base
inconditionnel est qu'elle ne change pas les fondements du
système actuel. Elle n'intervient en aucune façon sur les
causes du désordre actuel. Au contraire, elle les laisse
perdurer et leur procure du temps, leur donne un répit, alors
qu'elles sont aux abois. Le capitalisme du désastre, comme le
nomme Naomi Klein ( 4 ),
continuera d'agir. Ses acteurs pourront facilement dire : vous
avez obtenu le revenu de base inconditionnel. Que voulez-vous
de plus ?
En réalité, aucun des problèmes actuels ne sera résolu par le
biais du RBI. Pour s'en rendre compte, il faudrait faire
descendre notre pensée dans les phénomènes économiques, les
suivre jusque dans leurs conséquences les plus lointaines. Par
exemple, il est à prévoir que les 2 500 francs seront
progressivement absorbés par l'augmentation des prix,
notamment ceux de l'immobilier. Pour lutter contre la poussée
inflationniste, la Banque Nationale Suisse augmentera ses taux
directeurs et l'on reviendra à des taux hypothécaires de 6 %
dont les conséquences se sont révélées désastreuses, il y a
une quinzaine d'années et qui ont ruiné de nombreux ménages
suisses ( 5 ).
Vouloir résoudre un problème par une stratégie, avant d'en
avoir éclairé les causes, c'est ajouter de la confusion au
désordre.
Au lieu de mobiliser notre énergie sur de tels combats, nous
devrions nous mettre au travail sur les fondements des
questions économiques, à partir des impulsions données par
Rudolf Steiner. Sur la base de celles-ci, nous trouverions
comment faire en sorte que chaque création de valeur (au sens
économique) soit considérée comme un travail et que la
rémunération nécessaire soit dirigée vers celui qui en a
permis l'apparition. Il n'y aurait alors plus de chômage. Au
lieu du mécanisme du RBI, on verrait apparaître la troisième
circulation monétaire, la Monnaie de Contribution dont la mise
en place est l'une des questions sociales les plus urgentes et
qui nécessite qu'à tout instant le jugement humain intervienne
dans le processus économique. L'humanisation de l'économie
passe par là. Le revenu de base inconditionnel la
court-circuite.( fg4 )
Si ces thèmes étaient abordés, de façon accessible, dans les
groupes et les branches, il en résulterait une force de
transformation sociale qui, à terme, agirait de façon plus
réelle que le doux rêve du revenu de base inconditionnel. Un
vrai défi serait de choisir les questions économiques comme
thème de l'année pour la Société anthroposophique.
Renvois de l'auteur:
( 1 )Dans les milieux
alternatifs, il se dèveloppe fréquemment une vision négative
de l'économie. On peut très bien le comprendre au vu de ce qui
se passe dans le monde. Cependant, cette vision repose
sur une méprise. Car le chaos social dans lequel nous plonge
l'économie actuelle provient d'éléments qui lui sont
étrangers, à savoir. la monnaie, le capital-actions, le
travail et le foncier. Le fait que ces quatre éléments soient
devenu eux-mêmes marchandises est contraire â l'économie.
Comprendre ce phénomène, c'est regarder les facteurs de santé
de l'économie et non plus sa seule pathologie. Dans la suite
de cet article, le mot économie est employé dans le sens d'un
corps social sain. Pour plus de détails voir le livre de
Michel Laloux Démocratie Évolutive (Éditions Yves M) et le
site www.democratieevolutive.fr/
( 2 )Basic Income Carth
Network-switzerland (www.
bien-ch.ch)
( 3 ) http://bien-ch.ch/fr/page/initiative-federale#revenudebase
( 4 ) Naomi
Klein, La stratégie du choc, LemeacJ
Actes Sud
( 5 ). Le fait d'indexer
le RBI sur le taux d'inflation ne fera qu'alimenter celle-ci.
(fg : Ce qui n'a rien à voir avec le RBI initialement présenté
dans le film)
Autres
articles de l'auteur sur ce site
Site de l'auteur : www.democratieevolutive.fr/
Renvoi de commentaire :
( fg1 ) - Une des
difficulté à envisager correctement l'impulsion culturelle
"revenu de base" est justement qu'elle ne se présente
justement pas comme "simple moyen technique économique" et
n'ambitionne pas non plus de régler à elle seule les problèmes
de celle-ci. Que la découverte d'une nouvelle approche puisse
entraîner un temps un engouement de même nature que celle où
la découverte du pétrole le fit servir à tout, même de lotion
capillaire n'est pas une nouveauté. Tant les auteurs du film
(initiative suisse), que leur homologues allemand de
"Entreprend l'avenir" avec Goetz Werner semblent développer
une stratégie extrêmement prudente présentant et organisant
leurs interventions dans la vie publique autour des aspects
culturels purement humains et démocratiques purement sociaux,
refoulant même les tentatives de placer le débat
essentiellement sur les aspects économiques sur lesquels ils
sont bien entendu aussi capable de produire des études qu'ils
n'estiment cependant pas être le centre de la question dans
une société aussi capable économiquement. On trouve cependant
sur l'internet germanophone de vidéos de séminaires montrant
que les préoccupations chères à l'auteur ont fait l'objet de
débats.
( fg2 ) - L'auteur se
saisit ici d'une formulation partielle de l'impulsion, prise
qui plus est dans la sphère francophone qui m'est toujours
apparue réductrice par rapport à la richesse de tout ce qui se
débat dans la sphère germanophone où les éléments centraux des
argument, pour l'ensemble justifiés qu'il oppose, sont
beaucoup plus présents comme tout visionnage des débats et
rencontres de personnalités accessibles aux dialectophones le
montrent.
Il se livre apparemment au difficile exercice de confronter
une impulsion culturelle germanophone à une expérience de
débat issue essentiellement de la sphère francophone où il est
un rare porteur de ces mêmes éléments partagés, partiellement
certes, mais quand même un peu jusque dans le grand public
suisse allemand alors qu'ils restent plus confidentiels dans
le public romand et quasi inexistant dans le public français,
y compris dans la société anthroposophique en France à
laquelle il s'adresse dans le présent article. Il ignore les
traces culturelles d'un fond historique commun de bientôt 100
ans dans la région germanophone du Rhin supérieur, et par
extension germanophone.
( fg3 ) - Ici, je
voudrais faire remarquer que cela revient à se situer sur une
ligne équivalente à ceux qui sont absolument gênés par
l'inconditionnalité non comme automatisme cette fois ci, mais
comme négation de l'autonomie reconnue à autrui. Ce qui
mériterait d'être développé plus avant, c'est la tentative de
justifier ce rapport de formation justifiant un revenu. Je
crains qu'ici ne soit quitté le point de vue strictement
économique tant mis en avant et impossible à tenir à mon avis.
Ce qui par contre est tout à fait justifié est de remettre en
question le passage par l'impôt dans la circulation entre
production matérielle et spirituelle. Qu'elle puise dans
l'avenir se faire directement au niveau de chacun est un grand
espoir visé à partir de la situation actuelle par le projet de
réforme fiscale dont ce revenu de base n'est
au fond qu'une conséquence et une potentialisation (au sens
pharmaceutique) de celle-ci. Parler de ce
revenu de base sans s'attarder sur cet aspect fiscal, me
semble le méconnaître presque entièrement.
( fg4 ) - C'est
effectivement un sentiment souvent formulé parmi les militants
de longue date de la triarticulation sociale devant le succès
inespéré rencontré par les efforts de ceux qui avaient
explorés et promeuvent aujourd'hui cette option. On imagine
aisément tout ce que cela peut mettre en jeu. Que vaut il
mieux ? : un "revenu de base" mesure partielle ouvrant
cependant à de nouvelles approches et donnant un peu de répit
? Où un effondrement devant lequel aucune force sociale ne
sera à même de proposer quoi que ce soit ? Où le désespoir
l'emporterait? Je doute que l'effondrement offre comme par
miracle l'opportunité d'adopter des idées nouvelles qui, qui
plus est demandent des facultés plus fines que ne le permet le
système scolaire dominant actuel.Car même les travaux les plus
pertinents sont rarement en mesure d'aider s'ils ne sont pas
un tant soit peu déjà assimilés par un nombre suffisant dans
la société. La situation actuelle n'empêche personne de
développer autre chose dans la sphère des individus et la
sphère sociale, à ce que je sache.(Et l'auteur s'y est fort
heureusement attelé depuis longtemps.) Le phénomène social
"revenu de base" doit être pris comme tel dans les deux
sphères où il est présent. Et c'est de la capacités à mieux
répondre aux aspirations qui le sous-tendent, ou à d'autres
qui ne demandent peut être qu'a se réveiller, que dépend
l'éventuel "succès" d'une proposition.
C'est historiquement qu'est d'or et déjà répondu à la question
de savoir si le revenu de base serait né dans une société où
le revenu nécessaire à chacun coulerait vers chacun pour
rendre possible l'activité que chacun juge utile à sa sphère
sociale indépendamment d'une autorité extérieure qui en
jugerait, ou même de la pure contrainte. C'est bien un
collectif de chômeurs qui réclama : "Non pas le plein emploi, mais la liberté! ".
Dans un univers où toujours plus de normalisation arrive de
moins en moins à ce que tous participent, doit on être gêné
que dans un premier temps un automatisme que d'autres
appellent "accord démocratique ", y remédie partiellement,
momentanément.
Sûr aussi que rien ne serait définitivement réglé. C'est une
évidence d'autant plus grande pour les militants du revenu de
base qu'ils s'investissent dans sa promotion. C'est un fait
d'observation. Qui en a déjà rencontré dont le regard porté
sur la société présente serait devenu moins acéré qu'avant?
Sûr aussi qu'il faudra beaucoup d'imagination mais aussi de
compassion comme le dit si bien Martin Barkhoff dans on
article : "Dieux et revenu de base. Il n’y a pas de problème
en dehors de l’intensification de l’amour". Das Goetheanum 25/6/2011 p.10
Sûr que probablement, ce que l'on appelle " revenu de base"
aujourd'hui sera peut être tout à fait autre chose, le moment
venu, par les processus de rencontres sociales.
Et il faudra bien aussi un peu de passion.
Je partage à 100% l'appel fait pour conclure aux lecteurs de
l'article. Peu importe cependant que la porte d'entrée soit
directement un élément de triarticulation ou du revenu de
base. Ce n'est certes pas la même chose, mais pas totalement
sans rapport. Le présent site se veut un outil pour cela.
Parce que je sais aussi que si une telle aspiration naissait,
il deviendrait hélas indispensable.
Et immense serait le travail à accomplir ne serait-ce que pour
s'assimiler tout ce qui existe déjà.
Et grand le besoin en personnes capables d'accompagner ne
serait déjà que cela.
Il y aura bientôt cent ans, un certain R. Steiner, en a fait
l'expérience.
Aussi étonnant que cela puisse paraître à certains.
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