La création d’argent remise
entre les mains publiques
Thomas Betz
Résumé par André Bleicher
Thomas Betz présenta les grandes lignes de l’idée du
plein argent. Celle-ci est défendue par l’initiative
de la « monetative »[1].
Le spiritus rector de l’initiative c’est
Joseph Huber — professeur émérite de sociologie
économique et environnementale de l’Université de
Halle. — qui en a présenté au public les réflexions
fondamentales dans diverses publications[2].
En partant de l’observation que la partie
prépondérante de la population fait l’interprétation
que la banque centrale est normalement dans la
situation de veiller à la stabilité de l’argent et de
pourvoir, par conséquent, les banques d’affaires en
argent de réserve, d’assurer la valeur de leur monnaie
sur les marché capitaux, de maîtriser le taux
d’inflation et en outre, de contrôler la masse
d’argent en circulation, la Monetative
constate nonobstant que les banques centrales ne
maîtrisent (ou peuvent maîtriser) en tout cas leur
rôle seulement dans une mesure très faible et par
conséquent, il existe une contradiction entre les
attentes de la population et l’action réelle des
banques centrales.
Le fait, en particulier que les banques d’affaires
activent la création de monnaie scripturale — laquelle
s’est soustraite largement ainsi à la gouvernance de
la banque centrale — mène la Monetative à
être d’avis qu’on en vient à une instabilité
financière, puisque l’économie réelle se retrouve en
face d’une trop grande masse d’argent. C’est pourquoi
— selon la Monetative — on en arrive à une
inflation de capital (donc inflation du cours des
actions, prêts, titres et dérivés, etc.) et —
possiblement —, dans la mesure où, les volumes de
l’argent excédentaire agissant sur les processus de
l’économie réelle, provoquent l’inflation du prix des
marchandises.
Cette financement s’accompagne de répercussions
profondes sur la répartition primaire du revenu des
économies nationales. Dans tous les États du G10, le
quota de prêt baisse, alors que le quota de capital
monte. Cela reconduit la Monetative au fait
que la croissance sur-proportionnelle de la fortune en
capital requiert un taux de quota croissant et en
conséquence, un taux de prêt en baisse.
L’idée fondamentale de l’initiative populaire est
simple : la création d’argent doit incomber à une
institution d’état — la Monetative — une
autorité monétaire politiquement indépendante — et
doit être soustraite aux banques d’affaires. La raison
de cette mesure qui va loin, se laisse fonder et
dériver de manière empirique du fait que la création
d’argent s’est trop largement rendue autonome. Les
banques d’affaires, dans le système financier
dominant, sont en situation, au moyen d’une création
multipliée d’argent, de créer à partir d’une masse
relativement petite d’argent provenant de la banque
centrale, des volumes d’argent multiples et importants
— autrement dit : les banques d’affaires créent
de l’argent à partir du néant ! [C’est d’ailleurs
l’aspect juteux « incitant » à créer sa
banque, car celle-ci pouvait créer, encore
dans les années 80 jusqu’à au moins 8 fois la quantité
d’argent qu’elle avait effectivement en dépôts réels
dans son coffre. ndt].
Ce bricolage d’argent repose sur ce qu’on appelle la
création scripturale d’argent : les banques
donnent des crédits à leurs clients et inscrivent ces
crédits sur leur compte comme un bien. Le client —
ménage privé, entrepreneur ou bien l’État — peut
continuer d’utiliser ce montant d’argent et de cette
manière pour ainsi dire, de l’argent a donc pris
naissance. Une seule et unique condition : la
banque d’affaire doit disposer d’une réserve
(actuellement d’au moins un pour cent des volumes
créés) déposée à la banque centrale. Dans l’idéel, la
banque centrale gère donc la masse d’argent au moyen
de deux variables, le taux d’intérêt et la réserve
minimum. Si elle remonte le taux d’intérêt, alors
moins de crédits sont demandés, puisqu’en effet seuls
des projets d’investissement lucratifs rapportent
encore une rente. Si le taux de la banque centrale
baisse et [devient même négatif comme en ce moment, ndt]
alors plus de crédits peuvent être accordés. Si la
banque centrale relève le dépôt minimum, alors les
banques d’affaires créent moins d’argent et si la BCE
fait l’inverse, celles-ci créent plus d’argent.
Empiriquement, l’écroulement de la masse d’argent et
du PIB se laisse aisément démontrer : dans les
années 1992-2008, la masse d’argent crût d’environ 181
%, le PIB nominalement de 51% et en réalité de 23%
seulement.
L’amorce de la Monetative
L’initiative Monetative veut aller à la
rencontre de cette problématique en remettant la
création d’argent aux mains de la seule BCE et en
soustrayant aux banques d’affaires la possibilité de
créer de l’argent. L’argent doit être, sans intérêt ni
endettement, injecté dans le circuit monétaire. — la
caractérisation de bien d’argent — pareillement en
billets de banques ou en pièces de monnaie —
représente un moyen de paiement parfaitement légal.
La création d’argent ne réussira plus — comme
actuellement — au moyen de l’attribution de crédits,
mais au contraire par dépense en argent remise à
l’État, qui le mettra en compte comme un revenu de
seigneuriage[3]. De cette
manière, la Monetative voit le plein argent
découplé de l’obligation d’engendrer de la croissance
et de susciter la redistribution au débit du revenu du
travail. Le plein argent doit être épuisé par les
potentiels de croissance d’une économie
nationale : si l’économie augmente, plus d’argent
est mis à disposition, si la croissance diminue, moins
d’argent doit être créé. Une économie stationnaire ne
nécessite en correspondance aucune création d’argent
et n’engendre donc pas de Seigneuriage.
L’initiative du plein argent voit dans la réforme du
système financier la possibilité de pouvoir garantir
une fin de la crise d’endettement des banques et de
l’État et ceci sans pousser plus avant la politique
d’austérité, sans qu’une inflation artificielle soit
engendrée ou bien même que dussent être requis des
coupes pour les créanciers.
Sozialimpulse 1/2015.
(Traduction Daniel Kmiecik)
[1] Plus d’informations sur http://www.monetative.de/;
voir aussi Betz, Thomas (2013) : méprises dans la
critique du plein-argent. Dans Sozialimpulse,
cahier 1 ;
24ème année.
[2] Voir par exemple :
Huber, Joseph (2014) ; modernisation monétaire au
sujet de l’avenir de l’ordre pécuniaire :
plein-argent et Monetative. Marbourg. Joseph
Huber a présenté la problématique de création
déchaînée d’argent jusque dans les principes de
comptabilité que l’on peut suivre avec précision.
Quant à savoir comment l’amorce du plein-argent est
jugée en détail, le mérite revient à Huber d’avoir
donné un éclaircissement sur la création monétaire.
[3] Droit de battre monnaie,
émanant de l’émission d’argent [mais dans le cas
présent cette émission revient non plus à l’état mais
à la BCE, ndt].
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Geldschöpfung in
öffentlicher Hand
Thomas Betz
Zusammenfassung André Bleicher
Thomas Betz stellte in Grundzügen die
Idee des Vollgeldes dar. Dieses wird vertreten von der
Initiative ,Die Monetative'.2 Spiritus rector der
Initiative ist Joseph Huber — emeritierter Professor
für Wirtschafts- und Umweltsoziologie an der
Universität Halle — der die Grundüberlegungen der
Initiative in verschiedenen Publikationen dargelegt
hat.3 Ausgehend von der Beobachtung, dass der
überwiegende Anteil der Bevölkerung der Auffassung
ist, dass die Zentralbanken in der Lage seien, für
Geldwertstabilität zu sorgen und daher die
Geschäftsbanken mit Geldreserven zu versehen, den Wert
ihrer Währung an den Kapitalmärkten zu sichern, die
Inflationsrate zu steuern und zudem die umlaufende
Geldmenge zu kontrollieren, stellt die Monetative
fest, dass die Zentralbanken diese Aufgaben allenfalls
in sehr mäßig Umfang bewältigen (können) und daher
eine Diskrepanz zwischen den Erwartungen der
Bevölkerung und dem realen Handeln der Zentralbanken
besteht.
Insbesondere die Tatsache, dass Geschäftsbanken
Giralgeldschöpfung betreiben, die sich der
Centralbanksteuerung weitgehend entzogen hat, führt
nach Auffassung der Monetative dazu, dass es zu
finanziellen Instabilitäten kommt, da der
Realwirtschaft eine zu große Geldmenge gegenübersteht.
Daher — so die Monetative — komme es zu
Asset-Inflation (also Kursinflation von Aktien,
Anleihen, Verbriefungen, Derivaten etc.) und —
möglicherweise —, sofern die überschüssigen
Geldvolumina auf realwirtschaftliche Prozesse wirken,
zur Warenpreisinflation.
Mit dieser Finanzialisierung gehen tiefgreifende
Auswirkungen auf die Primärverteilung der Einkommen
von Volkswirtschaften einher. In allen G 10-Staaten
sinkt die Lohnquote, während die Kapitalquote steigt.
Dies führt die Monetative darauf zurück, dass das
überproportionale Wachstum des Geldvermögens eine
steigende Zinsquote erfordert und — als Konsequenz —
dementsprechend eine sinkende Lohnquote.
Der Grundgedanke der Vollgeldinitiative ist einfach:
Die Geldschöpfung soll einer staatlichen Institution —
der Monetative, einer politisch unabhängigen
Währungsbehörde — obliegen und den Geschäftsbanken
entrissen werden. Die Begründung für diese
weitreichende Maßnahme lässt sich empirisch basiert
daraus ableiten, dass die Geldschöpfung sich
weitestgehend verselbstständigt hat. Geschäftsbanken
sind im herrschenden Geldsystem in der Lage, mittels
multipler Geldschöpfung aus einer relativ kleinen
Menge Zentralbankgeldes ein Vielfaches an
Kreditvolumen zu schöpfen — anders formuliert:
Geschäftsbanken schaffen Geld aus dem Nichts!
Diese Geldalchemie beruht auf der sogenannten
Giralgeldschöpfung: Banken geben ihren Kunden Kredite
und schreiben diese Kreditbetrag auf deren Konto gut.
Der Kunde — privater Haushalt, Unternehmen oder Staat
— kann diesen Betrag wie Geld weiterverwenden und auf
diese Weise ist gewissermaßen Geld entstanden. Einzige
Bedingung: Die Geschäftsbank muss eine Mindestreserve
(zurzeit rund ein Prozent des geschöpften Volumens)
bei der Zentralbank deponieren. Idealiter steuert die
Zentralbank die Geldmenge also mittels zweier
Variablen, dem Zinssatz und der Mindestreserve. Erhöht
die Zentralbank die Zinsen, so werden weniger Kredite
nachgefragt, da nur noch sehr lukrative
Investitionsprojekte eine Rendite erbringen. Senkt die
Zentralbank die Zinsen, können — vice versa — mehr
Kredite vergeben werden. Erhöht die Zentralbank die
Mindesteinlage, so können die Geschäftsbanken weniger
Geld schöpfen, senkt sie die Mindesteinlage, findet
mehr Geldschöpfung statt.
Empirisch lässt sich das Auseinanderklaffen von
Geldmenge und BIP leicht nachweisen; in den Jahren von
1992 — 2008 wuchs die Geldmenge um 181 Prozent, das
BIP nominal dagegen nur um 51 und real nur um 23
Prozent.
Der Ansatz der Monetative
Die Initiative Monetative will dieser Problematik
begegnen, indem sie die gesamte Geldschöpfung in die
Hand der Zentralbank überführt und den Geschäftsbanken
die Möglichkeit der Geldschöpfung entzieht. Geld soll
ohne Zins und Verschuldung in den Geldkreislauf
gespeist werden. — Die Bezeichnung Vollgeld soll zum
Ausdruck bringen, dass Geldguthaben — ebenso wie
Geldscheine oder -münzen — ein vollgültiges
gesetzliches Zahlungsmittel darstellt.
Geldschöpfung erfolgt nicht mehr — uno actu — mittels
Kreditvergabe, sondern durch Ausgabe des Geldes über
den Staat, welcher die Seigniorage4 als Einnahme
verbucht. Auf diese Weise sieht die Monetative das
Vollgeld von dem Zwang entkoppelt, Wachstum zu
generieren und Umverteilung zu Lasten der
Arbeitseinkommen hervorzurufen. Das Vollgeld soll
entsprechend den Wachstumspotenzialen einer
Volkswirtschaft geschöpft werden: Wächst die
Wirtschaft, wird mehr Geld zur Verfügung gestellt, je
geringer das Wachstum ausfällt, desto weniger Geld
muss geschöpft werden. Eine stationäre Wirtschaft
benötigt entsprechend auch keine wachsende Geldmenge
und generiert auch keine Seigniorage.
Die Vollgeldinitiative sieht in der Reform des
Geldwesens die Möglichkeit, ein Ende der Banken- und
Staatsschuldenkrise gewährleisten zu können und dies,
ohne dass weiterhin Austeritätspolitik betrieben, ohne
dass eine künstliche Inflation erzeugt oder gar
Haircuts für die Gläubiger gefordert werden müssten.
2 Nähere Informationen auf http://www.monetative.de/,
vgl.
auch Betz, Thomas (2013): Missverständnisse in der
Vollgeld-Kritik. In: Sozialimpulse, Heft 1, 24.
Jahrgang.
3
Vgl. zum Beispiel Huber, Joseph (2014): Monetäre
Modernisierung.
Zur Zukunft der Geldordnung: Vollgeld und Monetative.
Marburg. Joseph Huber hat die Problematik der
entfesselten Geldschöpfung bis in die Buchungssätze
hinein exakt dargestellt und den
Geldmengenmultiplikator sehr gut nachvollziehbar
geschildert. Wie auch immer der Vollgeldansatz im
Einzelnen beurteilt wird, Huber kommt das Verdienst
zu, Aufklärung bzgl. der Geldschöpfung geleistet zu
hoben.
4 Seigniorage meint:
Gewinneinkommen, welches durch die
Emission von Geld entsteht.
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