L'apprivoisement de l’argent
aujourd’hui —
Amorces de thérapie à partir du Cours
d’économie politique de Rudolf Steiner
Udo Hermannstorfer
Notre système financier est malade en tous lieux. En
tant que société, nous nous y prenons avec lui comme
avec une malade près de la mort, dont nous essayons de
guérir les symptômes sans en connaître le diagnostic.
Que ce soient les crises d’endettement ou des
problèmes bancaires, — nous n’avons en vue que des
symptômes, nous parlons de « prohiber »,
« d’abroger », « de mettre la main au
collet », nous saisissons des méthodes qui
correspondent à une chimiothérapie ou a traitement aux
rayons ionisants et tout cela sans connaître les
racines mêmes du mal — comme si nous avions à faire à
une « économie palliative », à l’issue de
guérison de laquelle nous ne croyons pas du tout.
C’est difficile à supporter pour des concitoyens
éveillés.
Cette contribution veut renvoyer à des aspects de la
totalité complexe, à certains mouvements cardinaux, où
se laissent décrypter et éclairer symptomatiquement
certains développements erronés, — pour obtenir
un coup d’œil, comme l’exigeait Harald Spehl, sur la
totalité de l’organisme social et non pas seulement
sur les phénomènes isolés.
L’argent est un médium qui possède la propriété
géniale de tout relier selon deux pas dans le
monde : un producteur de produit/prestation ne
reçoit, dans un premier pas, que de l’argent pour sa
production qu’il peut échanger, dans un second pas, de
nouveau contre une autre production. Le prix d’une
production/prestation qui en naît exprime dans quelle
proportion les êtres humains se trouvent
économiquement les uns par rapport aux autres. Cela
montre que le thème de l’argent n’est pas seulement un
thème concret, mais plus encore c’est encore un thème
humain au plus profond de sa nature, sur lequel les
relations sociales se reflètent. En donnant plus ou
moins d’argent pour ceci ou pour cela, nous
configurons les relations de dépendance sociale. Cela
signifie que seulement par la participation du plus
grand nombre possible d’êtres humains nous pouvons en
arriver plus loin dans la remise en question
fondamentale de notre économie moribonde.
L’argent rend éveillé et délivre ainsi le fondement
de conscience de notre propre comportement. Avec cela
nous sommes beaucoup plus remisés à nous-mêmes
qu’autrefois dans notre comportement social. Notre
comportement d’achat a des répercussions globales,
mais nous ne connaissons plus notre partenaire
commercial. Mais avec cela de nouvelles possibilités
s’ouvrent aussi : des acheteurs socialement
sensibles s’interrogent pour savoir si tout s’accorde,
si l’avantage personnel enrichit aussi celui d’autrui.
Cela mène inéluctablement à la question du prix juste.
Aristote déjà posait cette même question — et nous
n’avons toujours pas accepté réellement cette question
comme économiquement justifiée ni a fortiori
nous n’y avons pas répondu…
Dans le CEP, la question du prix
juste est appelée la question cardinale de
la vie économique. L’argent nous pose la tâche de
travailler les uns pour les autres de sorte qu’il en
naisse des comportements d’accord et l’argent qui nous
donne la possibilité d’instaurer progressivement
celui-ci. Dompter l’argent ne veut pas dire le
supprimer, mais au contraire le rendre serviable, de
sorte qu’il produise quelque chose, qui ne serait pas
possible sans argent. L’argent rend conscient des
interdépendances et nous aide, nous les êtres humains,
à agir en conséquence de cette manière. Dans les temps
initiaux, comme l’a montré Michael Ross dans sa
contribution, l’argent avait encore un caractère de
marchandise. Aujourd’hui il ne s’agit plus de valeur
substantielle de l’argent — il n’était qu’une valeur
auxiliaire dans des époques où n’étaient pas encore
formées les circonstances juridiques —, au contraire
de relations entre les êtres humains, lesquelles
prennent naissance à partir du comportement humain,
l’argent documente et enregistre purement et
simplement le fait que quelqu’un a réalisé une
production/prestation de quelque chose pour quelqu’un
d’autre. Le document financier, qui devient, après
réception, un bon, devient le moyen de paiement légal
qui oblige tous les contractants à l’accepter en
paiement de la production/prestation propre. L’argent
documente ce que nous produisons mutuellement les uns
pour les autres, c’est donc un « livre de compte
universel volant ». Dans celui-ci se reflète les
conditions des dettes reconnues entre les êtres
humains. C’est le vrai noyau de l’argent. Des
circonstances juridiques stables sont la condition
préalable pour cela, à savoir de pouvoir aussi
utiliser l’argent sans valeur de marchandise
l’étayant, c’est-à-dire en tant que pur papier
monnaie.
Nous pouvons éprouver l’argent tout d’abord comme un
médiateur neutre des processus du troc, comme un rien
qui, sur ce processus, ne prend aucune influence. Ou
bien nous nous servons de celle-ci pour exercer
une influence active sur les circonstances
existantes : car nous pouvons comprendre le
billet de banque comme un bon, que nous avons obtenu à
la suite des productions antérieures et qui nous donne
plein pouvoir pour une mise à contribution ultérieure
d’autres productions. Cette fréquentation de l’argent
est socialisée par la manière dont elle s’accomplit.
L’argent fonde, en tant que promesse des autres à
chaque fois, de produire quelque chose pour nous,
parce que nous avons déjà produit quelque chose pour
d’autres.
L’argent joue donc un double rôle : pour l’un
c’est un avoir, pour l’autre c’est une obligation,
qu’il vaut de rembourser. Au moyen de l’argent les
productions/prestations sont mutuellement disponibles.
Cela devient particulièrement évident dans
l’expression « prestation de service » [Dienstleistung].
La question de savoir si à l’occasion, les prix qui en
résultent sont socialement responsables, ne se laisse
répondre qu’à la longue, si ce n’est pas le gain
d’argent, mais au contraire la volonté de prestation
qui est le motif dominant de l’action, si donc
prestation de travail et revenu visé sont bien
séparés. L’aspect puissance de l’argent ne doit pas
dominer les gestes de se tourner socialement l’un vers
l’autre qui se trouve à la base des prix.
Malheureusement il y a aujourd’hui aussi de plus en
plus de revenus qui ne reposent pas sur une production
antérieure, mais au contraire sur un droit antérieur
(ou pré-rogative) et autorisent des êtres humains à
revendiquer des valeurs dans la vie, sans avoir
produit quelque chose auparavant. Le droit antérieur
principal (les rentes) sont des revenus tirés de
revendications de droit, par exemple de l’usage des
biens-fonds, en effet principalement à partir de la
vénalité de la propriété au sens le plus large. Un
actionnaire ne travaille pas pour des
dividendes : ce revenu, il le reçoit en tant que
co-propriétaire de l’entreprise. Ces revenus sans
production, violemment intensifiés par l’événement
boursier, qui se mêlent aux revenus de l’échange de
production/prestation, ne sont pas socialement
conformes et mènent à une scission entre riches et
pauvres qui s’ouvre comme un abîme. Ils mènent
automatiquement à des tensions et à des clivages entre
les êtres humains, parce qu’ils ne reposent pas sur
l’échange de produits/prestations, mais postulent, au
contraire, un privilège de production/prestation. De
ce fait l’argent est détourné en moyen du pouvoir.
Une seconde façon de poser le problème du CEP
s’occupe des conditions sociales,
qui rendent d’abord possible la quête du juste prix.
Il s’agit au fond en cela de s’émanciper des rentes
foncières ou selon le cas des revenus tirés de la
propriété, dans le processus économique, afin que
l’économie puisse être une économie réelle. Le droit
actuel du travail autorise cela, à savoir une
propriété que l’on dispose sur les êtres humains.
Dériver des droits de l’homme à partir des
circonstances concrètes, placer la propriété au-dessus
de l’être humain, représente un péché [non pas au sens
bêtement « religieux », mais de « plus
grave chute spirituelle encore de valeur et de dignité
humaine », ndt] de notre ordre juridique. Nous
devons développer un sentiment pour les répercussions
de tels contextes sur l’organisme social.
Bien entendu il faut plus de la volonté pour effacer
des relations injustes. Rudolf Steiner articule et
fait « fonctionner » l’argent en argent
d’achat, argent de prêt et argent de don, donc trois
sortes d’argent qui sont au fond des degrés de son
développement ultérieur temporaire, une évolution
ultérieure qui s’accomplit par les processus de stase
et de dissolution.
1. Argent d’achat et circulation d’argent
L’argent d’achat ou plan d’argent d’échange est en
soi un système stable, statique : Si nous
n’échangions seulement, il y aurait peu de problème
provenant de la quantité d’argent, parce que chacun
doit contribuer d’abord quelque peu au produit social,
avant de pouvoir en revendiquer quelque chose. La vie
s’écoule avec des habitudes et rythmes d’achat et ce
n’est pas simplement seulement chaotique. Lors de
l’achat les deux participants sont autonomes. Personne
ne prescrit d’avance ce qu’on doit acheter et ce qu’on
ne doit pas. Ce n’est que par notre comportement
personnel d’achat qu’il en résulte des déplacements
d’équilibre : non pas en considération sur la
quantité d’argent globale, mais au contraire en
considération des comportements des prix. En eux se
reflètent les manières de compatir, penser et de se
comporter d’une société. Elles règlent indirectement
la vie et se soustraient dans leur évaluation au pur
jugement économique.
La circulation de l’argent fonctionne seulement, d’un
autre côté, si tous les revenus sont aussi
de nouveau échangés, c’est-à-dire dépensés et que nous
prenions totalement part au circuit d’échange. La
plupart d’entre nous épargnent nonobstant 10 à 15% de
leurs revenus. Pour la circulation de l’argent, ceci
est une catastrophe. Car épargner c’est un événement
de stase et cela signifie que l’on se
« déclique » du processus social mutuel.
Cela fausse les prix et engendre un déséquilibre.
Ainsi naît le problème d’une surveillance de la
circulation d’argent, comme la présente aussi, par
exemple, Silvio Gesell, en y répondant du fait qu’il
lui plaque un intérêt de sanction [intérêt de
dévaluation accélérée, ndt], de sorte que
l’argent ne veut plus être conservé comme nécessaire.
Une autre forme de dissolution de ce processus de
stase c’est le prêt sous forme de crédits pour des
investissements.
Rudolf Steiner attire l’attention à plusieurs
reprises dans le CEP sur le fait que tous
les revenus sont redevables en définitive à l’esprit
inventif. Il n’est pourtant pas très inhabituel de
considérer l’esprit comme le réel facteur de
producteur ou selon le cas d’économie et d’en
envisager les configurations nécessaires et possibles.
- À l’esprit inventif le puissant courant de
découvertes est redevable, qui s’est déversé ces 200
dernières années dans la civilisation et a
transformé notre vie en la façonnant. Par cet esprit
naissent de nouvelles valeurs, des plus-values.
- Un seconde propriété de l’esprit ne découvre pas
seulement des productions/prestations, mais plus
encore analyse et réfléchit sur des processus
inhérents du travail. Il en résulte la possibilité
de nouvelle organisation en s’aidant des machines
pareillement découvertes par lui. La simplification
en résultant et la rationalisation épargne du
travail, le fait reculer et rehausse de ce fait la
productivité du travail. Par cet événement de
refoulement du travail une seconde sorte de
plus-value prend naissance.
2. Argent de prêt / argent de crédit /
capital
Mais l’esprit ne peut agir sur l’économie qu’avec
l’aide de l’argent. De ce fait l’esprit métamorphose
l’argent en capital. Ce processus de métamorphose se
produit sous la forme de l’attribution de crédit. Des
crédits seront toujours indispensables pour réaliser
une impulsion de productions/prestations
(investissements). Aujourd’hui l’argent neuf n’est
plus créé par l’augmentation de l’argent d’achat, mais
au contraire par l’introduction de crédits dans
l’organisme social. En opposition aux monnaies
anciennes, par exemple garanties sur l’or, porte et
portail semblent ouverts de ce fait à la création
arbitraire d’argent (voir les quantités énormes
d’argent, dont la dynamique chaotise l’économie
globale !). C’est pourquoi le droit de la
création de crédit est un problème social si
violemment combattu.
Des crédits forment les ponts entre ceux qui ont des
impulsions et ceux qui possèdent les facteurs
nécessaires à leurs réalisations et des capitaux qui
ne sont pas engagés d’un autre côté. Par
l’investissement, non seulement la création de
produits est simplifiée, mais plus encore le gain de
marché et de productivité conduisent de nouveau à un
événement de stase, mais à présent bien sûr à un plan
plus élevé, celui de l’argent du crédit. Ainsi la
question se pose ici aussi de la forme appropriée de
cette dissolution de stase. Les réductions de prix et
la réduction du temps de travail en seraient des
formes convenables pour ramener cette stase dans le
plan de l’échange. Les valeurs ainsi redistribuées
seraient avec cela affranchies de l’économie. Une
autre forme d’utilisation dans la structure des dons
sera commentée plus tard.
Avec l’argent de prêt cela se comporte exactement à
l’inverse qu’avec l’argent d’achat : avec
l’argent d’achat il s’agit de ce que l’on reçoit pour
cet argent (le pouvoir d’achat). Avec l’argent de
crédit il s’agit de ce quelqu’un en fait à
l’avenir : Cela exige une conscience très élevée
vis-à-vis du capital en quête d’initiateurs qu’il est
nécessaire sur le plan de l’échange entre producteur
et consommateur.
Des crédits sont remboursés : C’est pourquoi le
risque est un facteur élevé dans l’argumentation
franche au sujet des crédits. En ce moment, on tente
de renvoyer sur les banques le risque des crédits, en
tant qu’affaire entrepreneuriale relevant d’elles. Ce
qui avait été pensé en prenant une part dans l’ancien
système (argent en tant que marchandise), ne prenait
pas compte l’aspect social du problème : cela
requiert au contraire de la solidarité. Car que
quelqu’un soit prêt à entreprendre quelque chose au
service de l’organisme social, nous devrions le
saluer déjà avec jubilation ! Celui qui prend un
crédit crée des valeurs pour l’avenir. Le crédit est
tout d’abord de fond en comble un phénomène social,
parce qu’au moyen de lui des facultés individuelles
sont épanouies d’une manière féconde pour la
communauté. C’est un péché [de l’esprit, ici, ndt]
que sur le plan de l’argent de crédit, le crédit soit
traité par une banque comme étant créé de son fait. De
ce fait en effet la banque, hors de sa position de
médiatrice de crédit devient un agent prenant parti
avec ses propres but d’acquisition : un conflit
d’intérêt pas tellement résoluble avec des suites
dramatiques.
3. organe de l’économie
De même aucune instance centrale ne devrait pouvoir
décider qui reçoit un crédit ou pas, parce que
là-derrière, c’est la vie qui se trouve dans toute sa
multiplicité. Ce discernement est important lorsqu’il
s’agit d’imprégner la propre dynamique de l’événement
du marché de plus de bon sens social. Quand bien même
il y ait de nombreuses théories en considération des
motifs de détermination de l’événement du marché, dans
son noyau, le marché est vue comme une boîte noire qui
n’est pas explorée sur la base de sa multiplicité et
se laisse déterminer. Au contraire des tentatives de
parler raisonnablement et ensemble de facteurs
régularisant le marché, se voient même interdites par
la juridiction des cartels. C’est aux expériences dans
le socialisme avec son économie planifiée que l’on
doit par contre le fait que toutes les exigences de
bon sens sont aussitôt désavouées comme étant une
restauration d’une planification économique.
Les deux impulsions font l’erreur de rechercher la
raison en dehors des processus sociaux : dans
l’économie de marché, dans une raison agissant
invisiblement dans les forces du marché (la main
occulte [comme dans les années 1980, on la croyait à
l’œuvre dans les branches anthroposophiques, ndt]),
dans l’économie planifiée, dans une autorité de
régulation centralement installée. Mais dans le
social, nous nous trouvons en tant qu’êtres humains
raisonnables, à l’intérieur des processus.
Les êtres humains à l’intérieur des processus sociaux
doivent former eux-mêmes l’organe — qui a une nature
de réseau — de gouvernance de l’organisme social, en
se trouvant les uns les autres dans une relation
réelle en l’accompagnant, à la fois en le conseillant
et en le déterminant mutuellement.
À cela appartient aussi de repenser de neuf le rôle
des banques. À l’occasion, il ne s’agit pas en premier
lieu de leur taille, mais au contraire de leur
attitude intérieure qualitative vis-à-vis des
mouvements de capitaux et qu’elles en laissent régner
une connaissance de la vie. Car le crédit ne tolère
aucuns points de vue théoriques. C’est pourquoi nous
devrions parler d’organes de l’économie et non pas
exclusivement de banques : des organes servent le
processus en médiateurs, en l’organisant, le percevant
et le faisant fonctionner. Pour pouvoir devenir de
tels organes, des banques doivent néanmoins se
repositionner de neuf. Dans leur forme actuelle, ce
sont les représentantes de l’ancien système et avec
cela elles « ne sont plus à sauver ».
L’orientation du renouveau serait manifestement de
reconnecter de nouveau directement le maniement de
l’argent/capital, qui mène sa propre vie en ce moment,
avec les processus réels de l’économie. Pour cela une
union associative est forcément indispensable.
4. Où aller [et quoi faire
du, ndt] avec le plus
tiré de l’entreprise ?
Je voudrais faire une remarque provocante en
conclusion en rapport avec l’excédent généré dans
l’économie par les entreprises au moyen des
investissements. Aujourd’hui cet excédent est soit
remis en stase dans la formation de leur capital
propre, utiliser pour leurs propres investissements ou
bien épuisés par les dividendes. En liaison avec
l’événement boursier, cela a conduit à ne plus juger
des entreprises selon leur contribution réelle à la
production/prestation, mais au contraire selon le
montant de leurs excédents. Pourtant l’entreprise, en
tant que telle, dispose-t-elle seule d’une
revendication sur cet excédent ? Cette
revendication se voit dérivée du droit de propriété,
en conséquence duquel tout ce qui est produit dans
l’entreprise appartient certes d’abord à celle-ci,
mais elle-même appartient aux propriétaires juridiques
de ses capitaux, par exemple, ses actionnaires. Ce
cercle vicieux transforme le droit de propriété en un
privilège du capital (l’entreprise existe pour les
actionnaires), ce qui engendre et doit engendrer à la
longue des tensions sociales durables dans les
circonstances du travail mené ensemble. Avec cela ce
révèle un manque dans l’évolution de l’argent de
crédit, ou selon le cas du capital, pour préciser, le
manque d’un authentique partage des conditions des
recettes d’entreprises. La tendance à remplacer le
financement du crédit par du capital adhérent (capital
propre), nécessite une remise en cause, parce que
l’événement d’investissement échappe au jugement
social. Pour cela un autre élément doit être plus
fortement réfléchi qui jusqu’à présent ne s’acquittait
qu’en privé ou indirectement par les impôts : les
dons à la vie culturelle et sociale en général, de
laquelle jaillissent toutes les facultés et besoins.
Jusqu’à présent, les dons passent comme relevant au
contraire du comportement économique. Il importerait
carrément qu’ils soient traités comme faisant une
partie constitutive d’un système financier sain, à
laquelle on ne peut pas renoncer.
Dans la vie quotidienne, il s’avère que les
résistances contre les modifications dans le système
financier sont au fortement fondées à partir du penser
de la propriété.
5. Argent de don
L’importance des dons, on la voit dans le fait que
notre vie commence par un don gigantesque. Avant que
nous puissions principalement produire quelque chose,
nous sommes 20 ou 30 ans durant — à chaque fois selon
le temps de formation — d’autres nous ont fait sans
cesse des dons. Un don, c’est de l’argent qui n’est
lié à aucun « retour sur investissement »
[en anglais dans le texte, mais c’est parfaitement
inutile ici de le laisser en anglais !, surtout
qu’en France nous avons aussi d’excellent
« retour sur investissement » notamment par
notre excellente productivité, ndt], mais
sert exclusivement à rendre possible un futur qui
n’est pas encore déterminé. C’est justement dans cette
indétermination que repose son potentiel. La formation
politique actuelle, comme elle a été nouvellement
conçue par l’OCDE (PISA, Bologne), consiste cependant
carrément à considérer la formation comme un
investissement déterminé réellement sur un objectif.
Cet investissement aboutit à un recours au crédit de
la formation. Réclamer néanmoins à des jeunes gens
qu’ils doivent exécuter de force à l’avenir ce que la
société d’aujourd’hui a résolu, étouffe carrément
l’impulsion de vie de toute une génération. Où,
comment et quand, ces êtres humains formés
interviendront-ils plus tard dans le processus social,
cela reste lors d’un don largement ouvert. Dans cette
mesure un don n’est aucunement un pré-financement au
sens d’un crédit. Lors des dons, le donateur renonce
consciemment au paiement en retour du montant de
l’argent donné. Les résultats peuvent ainsi profiter à
d’autres. Ce n’est qu’ainsi qu’il est principalement
possible que la société par de nouvelles impulsions,
soit préservée du danger de s’incruster et de
s’endurcir en étant seulement financée par ce qui
avait toujours été déjà présent.
Ce qui a été dit jusqu’ici ne vaut encore qu’en
général. Lors d’une observation plus précise des
divers domaines d’amorce de l’argent de don se
révèlent à chaque fois les formes indispensables de
ses modalités. Il existe par exemple foncièrement
aussi des donations avec des objectifs déterminés.
D’où provient donc l’argent de don ou selon le cas
comment prend-il naissance ? Les sources
s’étendent depuis l’utilité public personnellement
décidée de contributions financières jusqu’aux
paiements fixés au plan sociétal (ainsi peut-on même
comprendre une grande part des impôts comme du
« don forcé ».)
Ce qui est décisif c’est le discernement qu’avec
l’argent de don il ne s’agit pas en premier lieu d’un
geste humain grandiose, mais au contraire d’une
catégorie d’argent de l’ensemble de l’économie, sans
l’effet duquel l’organisme social devrait
nécessairement se ruiner. Un point de vue essentiel
tiré du CEP consiste dans le renvoi à
l’organisme du temps de l’argent. La valeur de
l’argent se modifie avec le temps, elle est
en effet constamment soumise à un vieillissement.
L’argent de don veille pour sa part à ce que ce
processus de vieillissement puisse devenir le
fondement du renouveau.
Sozialimpulse 1/2015.
(Traduction Daniel Kmiecik)
|
Die Zähmung des Geldes heute -
Therapieansätze aus dem Nationalökonomischen Kurs
Rudolf Steiners
Udo Herrmannstorfer
Unser Finanzwesen krankt an allen Ecken und Enden. Wir
gehen als Gesellschaft damit um wie mit einem
todkranken Patienten, dessen Symptome man zu kurieren
versucht, ohne die Diagnose zu kennen. Ob
Verschuldungskrisen oder Bankprobleme—wir haben nur
die Symptome im Blick, sprechen von „verbieten",
„abstellen", „verhaften", greifen zu Methoden, die
einer Chemotherapie oder Bestrahlung entsprechen, und
das alles, ohne die Wurzeln des Übels zu kennen — als
hätten wir es mit einer „Palliativ-Ökonomie" zu tun,
an deren Heilung wir gar nicht mehr glauben. Das ist
für wache Mitbürger schwer auszuhalten.
Dieser Beitrag will auf Aspekte aus dem komplexen
Ganzen, auf bestimmte Kernbewegungen, hinweisen, an
denen sich symptomatisch gewisse Fehlentwicklungen
ablesen und erklären lassen — um, wie Harald Spehl
forderte, einen Blick zu bekommen für den ganzen
sozialen Organismus und nicht nur für Einzelphänomene.
Geld ist ein Medium, das die geniale Eigenschaft hat,
in zwei Schritten alles in der Welt miteinander zu
verbinden: Ein Leistungsbringer erhält in einem ersten
Schritt für seine Leistung nur Geld, das er jedoch in
einem zweiten Schritt wieder gegen eine andere
Leistung eintauschen kann. Der dabei entstehende Preis
einer Leistung drückt aus, in welchem Verhältnis
Menschen wirtschaftlich zueinander stehen. Das zeigt:
Das Thema Geld ist nicht nur ein sachliches, sondern
ein zutiefst menschliches Thema, über das sich soziale
Beziehungen abbilden. Indem wir für dies und das mehr
oder weniger Geld ausgeben, gestalten wir die sozialen
Zusammenhänge mit. Das bedeutet: Nur durch die
Beteiligung möglichst vieler Menschen können wir in
grundsätzlichen Fragen der Heilung unserer todkranken
Ökonomie weiterkommen.
Geld macht wach und liefert so die
Bewusstseinsgrundlage für unser eigenes Verhalten.
Dafür sind wir viel mehr in unserem Sozialverhalten
auf uns selbst gestellt als früher. Unser
Kaufverhalten hat globale Auswirkungen, aber wir
kennen unsere Handelspartner nicht mehr. Damit
eröffnen sich aber auch neue Möglichkeiten: Sozial
sensible Käufer fragen nach, ob alles zusammenstimmt,
ob der eigene Vorteil auch dem anderen zum Vorteil
gereicht. Das führt unweigerlich zur Frage nach dem
gerechten Preis. Bereits Aristoteles stellte diese
Frage — und wir haben sie noch immer nicht wirklich
als ökonomisch berechtigt akzeptiert und
beantwortet...
Im NOK wird die Frage nach dem gerechten
Preis die Kardinalfrage des
Wirtschaftslebens genannt. Geld stellt uns die
Aufgabe, so füreinander zu arbeiten, dass stimmige
Verhältnisse entstehen und gibt uns die Möglichkeit,
diese schrittweise herzustellen. Geld zu „zähmen"
heißt nicht es abzuschaffen, sondern es dienstbar zu
machen, dass es etwas leistet, was ohne Geld nicht
möglich wäre. Geld macht Zusammenhänge bewusst und
hilft uns Menschen auf diese Weise entsprechend zu
handeln. In den Anfangszeiten hatte, wie Michael Ross
in seinem Beitrag gezeigt hat, Geld noch
Warencharakter. Heute geht es gar nicht mehr um den
Substanzwert des Geldes — er war nur ein Hilfswert in
Zeiten noch nicht ausgebildeter Rechtsverhältnisse —,
sondern um Verhältnisse zwischen Menschen, die durch
menschliches Verhalten entstehen: Geld registriert und
dokumentiert lediglich, dass jemand einem anderen eine
bestimmte Leistung erbracht hat. Das Gelddokument, das
nach Erhalt zum Gutschein wird, wird gesetzliches
Zahlungsmittel, das alle Beteiligten verpflichtet, es
zur Bezahlung der eigenen Leistung anzunehmen. Geld
dokumentiert, was wir gegenseitig füreinander leisten,
ist also eine „fliegende Weltbuchhaltung". In dieser
spiegeln sich die anerkannten Schuldverhältnisse
zwischen Menschen. Das ist der wahre Kern des Geldes.
Stabile Rechtsverhältnisse sind die Voraussetzung
dafür, Geld auch ohne stützenden Warenwert, d.h. als
reines Papiergeld, benutzen zu können.
Wir können Geld zunächst als einen neutralen
Vermittler von Tauschvorgängen erleben, als ein
Nichts, das auf diese Vorgänge keinen Einfluss nimmt.
Oder wir bedienen uns seiner, um aktiv Einfluss auf
die bestehenden Verhältnisse zu nehmen: Denn wir
können Geldscheine als Gutscheine begreifen, die wir
aufgrund von vorausgegangenen Leistungen erhalten
haben und die uns zur Inanspruchnahme weiterer
Leistungen ermächtigen. Dieser Umgang mit Geld ist
sozialisiert durch die Art, wie er sich vollzieht.
Geld fungiert so als Versprechen der jeweils anderen,
etwas für uns zu leisten, weil wir bereits etwas für
andere geleistet haben. Das ist objektiv moralisch.
Geld spielt also eine Doppelrolle: Für den einen ist
es ein Guthaben, für den anderen eine Verpflichtung,
die es einzulösen gilt. Durch Geld werden die
Leistungen gegenseitig verfügbar. Das wird besonders
im Wort „Dienstleistung" deutlich. Die Frage, ob die
dabei entstehenden Preise sozial verantwortlich sind,
lässt sich auf die Dauer nur beantworten, wenn nicht
der Gelderwerb, sondern der Leistungswille das
dominierende Motiv des Tuns ist, wenn also
Arbeit-Leisten und Einkommen-Erzielen getrennt werden.
Die Machtseite des Geldes darf die den Preisen
zugrunde liegenden sozialen Zuwendungsgesten nicht
übertönen.
Leider gibt es heute zunehmend auch Einkommen, die
nicht auf Vorleistung, sondern auf Vorrechten beruhen
und Menschen erlauben, im Leben Werte zu beanspruchen,
ohne vorher etwas dafür geleistet zu haben. Die
Hauptvorrechte (Renten) sind Einkommen aus
Rechtsansprüchen, z.B. aus der Nutzung von Grund und
Boden ja überhaupt aus der Verkäuflichkeit von
Eigentum im weitesten Sinn. Ein Aktionär arbeitet
nicht für die Dividende: Diese Einnahmen erhält er als
Miteigentümer des Unternehmens. Diese durch das
Börsengeschehen gewaltig gesteigerten Einkommen ohne
Leistung, die sich unter die auf Leistungsaustausch
gestützten Einkommen mischen, sind nicht sozial
sachgemäß und führen zu der weit auseinander
klaffenden Reichtums-/Armutsschere. Sie führen
automatisch zu Spannungen und Spaltungen zwischen
Menschen, weil sie nicht auf Leistungsaustausch
beruhen, sondern ein Vorrecht auf Leistung
postulieren. Dadurch wird Geld zum Machtmittel
umgewidmet.
Eine zweite Fragestellung des NÖK befasst sich deshalb
mit den sozialen Bedingungen, die
erst die Suche nach dem gerechten Preis ermöglichen.
Dabei geht es im Grunde darum, die Bodenrente bzw.
Einnahmen aus Eigentum aus dem ökonomischen Prozess
herauszunehmen, damit Ökonomie wirklich Ökonomie sein
kann. Das heutige Arbeitsrecht erlaubt es dem
Eigentum, auch über Menschen zu verfügen.
Menschenrechte aus Sachverhältnissen abzuleiten,
Eigentum höher zu stellen als den Menschen, stellt
einen Sündenfall unserer Rechtsordnung dar. Wir müssen
ein Gefühl entwickeln für die Auswirkungen solcher
Zusammenhänge auf den sozialen Organismus.
Allerdings braucht es mehr als den Willen, ungerechte
Verhältnisse abzuschaffen. Rudolf Steiner gliedert
Geld in Kaufgeld, Leihgeld und Schenkungsgeld, drei
Geldarten, die im Grunde zeitliche
Weiterentwicklungsstufen des Geldes innerhalb der
Wertezirkulation sind, eine Weiterentwicklung, die
sich über rhythmische Stau- und Auflösungsvorgänge
vollzieht.
1. Kaufgeld und Geldumlauf
Die Kaufgeld- oder Tauschgeld-Ebene an sich ist ein
stabiles, statisches System: Wenn wir nur tauschen
würden, gäbe es von der Geldmenge her wenig Probleme,
weil jeder erst etwas zum Sozialprodukt beitragen
muss, bevor er etwas beanspruchen kann. Das Leben
fließt dahin mit Zahlungsgewohnheiten und -rhythmen,
ist nicht einfach nur chaotisch. Beim Kaufen ist jeder
Beteiligte autonom. Niemand schreibt vor, was man
kaufen muss und was nicht. Erst durch unser
persönliches Kaufverhalten ergeben sich
Gleichgewichtsverschiebungen: nicht im Hinblick auf
die gesamte Geldmenge, sondern im Hinblick auf die
Preisverhältnisse. In ihnen spiegeln Sich die
Empfindungs-, Denk- und Verhaltensweisen einer
Gesellschaft. Sie regeln indirekt das Leben und
entziehen sich in ihrer Bewertung dem rein
ökonomischen Urteil.
Der Geldumlauf andererseits funktioniert nur, wenn
auch wirklich alle Einnahmen wieder
getauscht, d.h. ausgegeben werden, und wir ganz
teilnehmen an dem Tausch-Kreislauf. Die meisten von
uns sparen jedoch 10 — 15 % ihrer Einnahmen. Für die
Geld-Zirkulation ist das eine Katastrophe. Denn Sparen
ist ein Stauvorgang und bedeutet, dass man sich
aus dem sozialen Gegenseitigkeitsprozess ausklinkt.
Das verfälscht die Preise und erzeugt ein
Ungleichgewicht. So entsteht die Frage nach einer
Geldumlaufsicherung, wie sie z.B. auch Silvio Gesell
stellt und dadurch beantwortet, dass er das Geld mit
einem Strafzins belegt, so dass es keiner länger als
nötig behalten will. Eine andere Form der Auflösung
dieses Stauprozesses ist das Verleihen in Form von
Krediten für Investitionen.
Rudolf Steiner macht im NÖK mehrfach darauf
aufmerksam, dass alle Erträge letztendlich dem
erfinderischen Geist geschuldet sind. Es ist jedoch
noch sehr ungewohnt, den Geist als realen Produktions-
bzw. Wirtschaftsfaktor anzuschauen und die dadurch
notwendigen und möglichen Umgestaltungen ins Auge zu
fassen.
Dem Erfindungsgeist ist der gewaltige Strom an
Erfindungen zu verdanken, der sich in den letzten 200
Jahren in die Zivilisation ergoss und unser Leben
umgestalte. Durch diesen Geist entstehen neue Werte,
Mehrwerte.
Eine zweite Eigenschaft des Geistes erfindet nicht nur
Leistungen, sondern analysiert und reflektiert
bestehende Arbeitsprozesse. Daraus ergibt sich die
Möglichkeit der Neuorganisation unter Zuhilfenahme der
ebenfalls erfundenen Maschinen. Die sich daraus
ergebende Vereinfachung und Rationalisierung spart
Arbeit ein, drängt sie zurück und erhöht dadurch die
Arbeitsproduktivität. Durch diesen
Zurückdrängungsvorgang entsteht eine zweite Art des
Mehrwertes.
2. Leihgeld / Kreditgeld / Kapital
Geist kann aber nur mithilfe des Geldes auf die
Ökonomie einwirken. Der Geist verwandelt dadurch Geld
zu Kapital. Dieser Verwandlungsvorgang geschieht in
Form der Kreditierung. Kredite werden immer benötigt,
um einen Leistungsimpuls zu verwirklichen
(Investitionen). Heute wird neues Geld nicht mehr
durch die Vermehrung von Kaufgeld geschaffen, sondern
durch Kredite in den sozialen Organismus eingeleitet.
Im Gegensatz zu früheren z.B. goldgedeckten Währungen,
scheint damit der Willkür zur Geldschöpfung Tür und
Tor geöffnet (siehe die gewaltigen Geldmengen, deren
Dynamik die gesamte globale Ökonomie chaotisiert).
Deshalb ist das Recht auf Kreditschöpfung eine sozial
so sehr umkämpfte Frage.
Kredite bilden die Brücke zwischen denjenigen, die
Impulse haben und die zur deren Realisierung
notwendigen Fähigkeiten besitzen, und solchen
Kapitalien, die nicht anderweitig eingesetzt sind.
Durch die Investition wird nicht nur die
Produkterzeugung angefacht, sondern die Markt- und
Produktivitätsgewinne führen erneut zu einem
Stauvorgang, jetzt allerdings auf einer höheren Ebene
des Kreditgeldes. So stellt sich auch hier die Frage
nach der geeigneten Form der Stauauflösung.
Preisverbilligungen und Arbeitszeitverkürzungen wären
angemessene Formen, diesen Stau zurück in die
Tauschebene zu
lenken. Die so umverteilten Werte würden damit aus der
Ökonomie entlassen. Eine weitere Form der Verwendung
in Gestalt von Schenkungen wird später besprochen.
Mit dem Leihgeld verhält es sich genau umgekehrt wie
mit dem Kaufgeld: Beim Kaufgeld geht es um dasjenige,
was man für das Geld erhält (Kaufkraft). Beim
Kreditgeld geht es um dasjenige, was jemand zukünftig
daraus macht: Das verlangt ein sehr viel höheres
Vertrauen gegenüber den Kapital suchenden Initianten,
als auf der Tauschebene zwischen Produzent und
Konsument notwendig ist.
Kredite werden zurückgezahlt: Deshalb ist das Risiko
ein Hauptfaktor in der Argumentation rund um Kredite.
Im Moment versucht man das Risiko der Kredite als
unternehmerische Angelegenheit der Banken selbst an
diese zurückzugeben. Was im alten System schlüssig
gedacht ist (Geld als eigene Ware), berücksichtigt den
sozialen Aspekt des Problems nicht: Dieser verlangt im
Gegenteil nach Solidarität. Denn dass jemand im
Dienste des sozialen Organismus bereit ist, etwas zu
tun, müssten wir mit Jubel begrüßen! Der Kreditnehmer
schafft Werte für die Zukunft. Der Kredit ist zunächst
ein durch und durch soziales Phänomen, weil durch ihn
individuelle Fähigkeiten für die Gemeinschaft
fruchtbar erschlossen werden. Es ist ein Sündenfall
auf der Kreditgeldebene, dass Kredite wie
Eigengeschäfte einer Bank behandelt werden. Dadurch
wird die Bank aus einem neutralen Kreditvermittler zu
einem parteiischen Agenten mit eigenem Erwerbsziel:
ein so nicht lösbarer Interessenskonflikt mit
dramatischen Folgen
3. Organe der
Wirtschaft
Auch keine Zentralinstanz sollte entscheiden können,
wer einen Kredit bekommt oder nicht, weil dahinter das
Leben in seiner ganzen Vielfalt steht. Diese Einsicht
ist wichtig, wenn es darum geht, das bisherig
eigendynamische Marktgeschehen mit mehr sozialer
Vernünftigkeit zu durchdringen. Auch wenn es viele
Theorien hinsichtlich der Bestimmungsgründe des
Marktgeschehens gibt, im Kern wird der Markt aber als
Blackbox gesehen, der sich aufgrund seiner
Vielfältigkeit nicht bewusst erforschen und bestimmen
lässt. Im Gegenteil sind Versuche, vernünftig und
gemeinsam über marktregulierende Faktoren zu sprechen,
kartellrechtlich verboten. Den Erfahrungen im
Sozialismus mit der Planwirtschaft dagegen ist es
geschuldet, dass alle Forderungen nach Vernünftigkeit
sofort als Einstieg in eine planwirtschaftliche
Renaissance desavouiert werden.
Beide Ansätze machen den Fehler, die Vernunft
außerhalb der sozialen Vorgänge zu suchen: bei der
Marktwirtschaft in einer in den Marktkräften
unsichtbar wirkenden Vernunft (invisible hand), bei
der Planwirtschaft in einer über den sozialen
Vorgängen angesiedelten zentralen Regulierungsbehörde.
Im Sozialen aber stehen wir als vernünftige Menschen innerhalb
der Prozesse. Die innerhalb der sozialen
Prozesse stehenden Menschen müssen selbst
netzwerkartig die Organe zur Steuerung des sozialen
Organismus bilden, indem sie in einer realen Beziehung
zueinander stehen und solche Prozesse beratend
begleiten und aufeinander abstimmen.
Dazu gehört auch, die Rolle der Banken neu zu
überdenken. Dabei geht es nicht in erster Linie um die
Bankgröße, sondern darum, auf welche Weise Banken
qualitativ in den Kapitalbewegungen drinnen stehen und
dabei Lebenskenntnis walten lassen. Denn das
Kreditieren verträgt keine abstrakten Gesichtspunkte.
Deshalb sollten wir von Organen der Wirtschaft und
nicht von Banken sprechen: Organe dienen dem Prozess
als Vermittler, organisieren ihn, nehmen wahr, wickeln
ab. Um zu Organen werden zu können, müssen Banken sich
jedoch neu aufstellen. In der aktuellen Form sind sie
Repräsentanten des alten Systems und damit „nicht zu
retten". Dabei läge die Richtung der Erneuerung auf
der Hand: Die ein Eigenleben führende
Geld-/Kapitalhandhabung muss mit den
realwirtschaftlichen Vorgängen wieder direkt verbunden
werden. Dazu ist zwangsläufig ihre assoziative
Einbindung notwendig.
4. Wohin mit dem Plus aus Unternehmen?
Eine provozierende Bemerkung zum Schluss im
Zusammenhang mit dem Oberschuss, den Unternehmen durch
Investitionen erwirtschaften. Heute wird dieser
Überschuss entweder zur Eigenkapitalbildung
zurückgestaut, für eigene Investitionen benutzt oder
über Dividenden abgeschöpft. In der Verbindung mit dem
Börsengeschehen hat dies dazu geführt, Unternehmen
nicht mehr nach ihrem realen Leistungsbeitrag zu
beurteilen, sondern nach der Höhe des Oberschusses.
Doch hat das Unternehmen überhaupt den alleinigen
Anspruch auf dieses Plus? Abgeleitet wird dieser
Anspruch vom Eigentumsrecht, demgemäß alles
Erwirtschaftete zunächst zwar dem Unternehmen gehört,
dieses aber den kapitalrechtlichen Eigentümern, z.B.
den Aktionären. Dieser Zirkelschluss verwandelt das
Eigentumsrecht zu einem sozialen Vorrecht des Kapitals
(das Unternehmen ist für die Aktionäre da), was
dauerhaft soziale Spannungen in
Zusammenarbeitsverhältnissen erzeugt und erzeugen
muss. Damit zeigt sich ein Mangel in der Entwicklung
des Kreditgeldes bzw. des Kapitals, nämlich das Fehlen
echter Teilungsverhältnisse der Unternehmenserträge.
Auch das Streben, die Kreditfinanzierung durch
haftendes Kapital (Eigenkapital) zu ersetzen, bedarf
der Hinterfragung, weil es das Investitionsgeschehen
der sozialen Beurteilung entzieht. Dafür muss ein
neues Element stärker bedacht werden, das bisher nur
privat oder indirekt über Steuern geleistet wurde:
Schenkungen an das allgemeine kulturelle und soziale
Leben, aus dem doch alle Fähigkeiten und Bedürfnisse
entspringen. Bisher gelten Schenkungen geradezu als
Gegenteil ökonomischen Verhaltens. Es käme aber gerade
darauf an, sie als unverzichtbaren Bestandteil eines
gesunden Geldwesens zu behandeln.
Es zeigt sich im Alltag, dass die Widerstände
gegenüber Veränderungen im Geldwesen am stärksten aus
dem Eigentumsdenken heraus begründet werden.
5. Schenkungsgeld
Die Bedeutung von Schenkungen sieht man daran, dass
unser Leben mit einer gigantischen Schenkung beginnt.
Bevor wir überhaupt etwas leisten können, sind wir
schon 20 bis 30 Jahre lang — je nach Ausbildungszeit —
von anderen beschenkt worden. Schenkung ist Geld, das
an keinen direkten „return an investment" gebunden
ist, sondern ausschließlich der Ermöglichung eines
noch nicht bestimmten Zukünftigen dient. In dieser
Unbestimmtheit liegt das Potenzial. Die gegenwärtige
Bildungspolitik, wie sie durch die OECD neu gefasst
wurde (PISA, Bologna), beruht aber gerade darauf,
Bildung als reale zweckbestimmte Investition
anzusehen. Letzteres läuft auf eine Kreditierung der
Bildung hinaus. Jungen Menschen jedoch als
Gegenleistung abzuverlangen, dass sie in Zukunft das
ausführen sollen, was die heutige Gesellschaft für die
Zukunft für zweckmäßig hält, würgt Lebensimpulse
ganzer Generationen ab. Wo, wie und wann diese
gebildeten Menschen später in den sozialen Prozess
eingreifen, bleibt bei einer Schenkung weitgehend
offen. Insofern ist eine Schenkung keine
Vorfinanzierung im Sinne eines Kredites. Bei
Schenkungen verzichtet der Schenkungsgeber bewusst auf
die Rückzahlung des Geldbetrages. Die Früchte, die
sich daraus ergeben, können damit anderen zugute
kommen. Nur so ist es überhaupt möglich, dass die
Gesellschaft durch neue Impulse davor bewahrt wird, zu
verkrusten und zu verhärten, indem sie nur finanziert,
was schon immer da war.
Das bisher Gesagte gilt jedoch nur im Allgemeinen.
Bei genauerer Betrachtung der verschiedenen
Einsatzbereiche des Schenkgeldes ergeben sich jeweils
die dazu notwendigen Formen und Modalitäten. So gibt
es z.B. durchaus auch zweckbestimmte Schenkungen usw.
Woher aber kommt das Schenkungsgeld bzw. wie entsteht
Schenkungsgeld? Die Quellen reichen von der
persönlichen Umwidmung von Geldbeträgen bis zu
gesellschaftlich festgelegten Zahlungen. (So kann man
große Teile der Steuern als „Zwangsschenkungen"
verstehen.)
Entscheidend ist die Einsicht, dass es sich beim
Schenkungsgeld nicht in erster Linie um großzügige
menschliche Gesten handelt, sondern um eine
gesamtwirtschaftliche Geldkategorie, ohne deren
Wirkung der soziale Organismus sich ruinieren müsste.
Ein wesentlicher Gesichtspunkt aus dem NOK besteht in
dem Hinweis auf die Zeitgestalt des Geldes. Der Wert
des Geldes ändert sich in der Zeit, Geld unterliegt
einem permanenten Alterungsprozess. Das Schenkgeld
sorgt dafür, dass dieser Alterungsvorgang zur
Grundlage der Erneuerung werden kann.
1 Unter Verwendung einer Zusammenfassung von
Katharina Offenborn.
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