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L'apprivoisement de l’argent aujourd’hui —
Amorces de thérapie à partir du Cours d’économie politique de Rudolf Steiner
Udo Hermannstorfer

 

Notre système financier est malade en tous lieux. En tant que société, nous nous y prenons avec lui comme avec une malade près de la mort, dont nous essayons de guérir les symptômes sans en connaître le diagnostic. Que ce soient les crises d’endettement ou des problèmes bancaires, — nous n’avons en vue que des symptômes, nous parlons de « prohiber », « d’abroger », « de mettre la main au collet », nous saisissons des méthodes qui correspondent à une chimiothérapie ou a traitement aux rayons ionisants et tout cela sans connaître les racines mêmes du mal — comme si nous avions à faire à une « économie palliative », à l’issue de guérison de laquelle nous ne croyons pas du tout. C’est difficile à supporter pour des concitoyens éveillés.

Cette contribution veut renvoyer à des aspects de la totalité complexe, à certains mouvements cardinaux, où se laissent décrypter et éclairer symptomatiquement certains développements erronés,  — pour obtenir un coup d’œil, comme l’exigeait Harald Spehl, sur la totalité de l’organisme social et non pas seulement sur les phénomènes isolés.

L’argent est un médium qui possède la propriété géniale de tout relier selon deux pas dans le monde : un producteur de produit/prestation ne reçoit, dans un premier pas, que de l’argent pour sa production qu’il peut échanger, dans un second pas, de nouveau contre une autre production. Le prix d’une production/prestation qui en naît exprime dans quelle proportion les êtres humains se trouvent économiquement les uns par rapport aux autres. Cela montre que le thème de l’argent n’est pas seulement un thème concret, mais plus encore c’est encore un thème humain au plus profond de sa nature, sur lequel les relations sociales se reflètent. En donnant plus ou moins d’argent pour ceci ou pour cela, nous configurons les relations de dépendance sociale. Cela signifie que seulement par la participation du plus grand nombre possible d’êtres humains nous pouvons en arriver plus loin dans la remise en question fondamentale de notre économie moribonde.

L’argent rend éveillé et délivre ainsi le fondement de conscience de notre propre comportement. Avec cela nous sommes beaucoup plus remisés à nous-mêmes qu’autrefois dans notre comportement social. Notre comportement d’achat a des répercussions globales, mais nous ne connaissons plus notre partenaire commercial. Mais avec cela de nouvelles possibilités s’ouvrent aussi : des acheteurs socialement sensibles s’interrogent pour savoir si tout s’accorde, si l’avantage personnel enrichit aussi celui d’autrui. Cela mène inéluctablement à la question du prix juste. Aristote déjà posait cette même question — et nous n’avons toujours pas accepté réellement cette question comme économiquement justifiée ni a fortiori nous n’y avons pas répondu…

Dans le CEP, la question du prix juste est appelée la question cardinale de la vie économique. L’argent nous pose la tâche de travailler les uns pour les autres de sorte qu’il en naisse des comportements d’accord et l’argent qui nous donne la possibilité d’instaurer progressivement celui-ci. Dompter l’argent ne veut pas dire le supprimer, mais au contraire le rendre serviable, de sorte qu’il produise quelque chose, qui ne serait pas possible sans argent. L’argent rend conscient des interdépendances et nous aide, nous les êtres humains, à agir en conséquence de cette manière. Dans les temps initiaux, comme l’a montré Michael Ross dans sa contribution, l’argent avait encore un caractère de marchandise. Aujourd’hui il ne s’agit plus de valeur substantielle de l’argent — il n’était qu’une valeur auxiliaire dans des époques où n’étaient pas encore formées les circonstances juridiques —, au contraire de relations entre les êtres humains, lesquelles prennent naissance à partir du comportement humain, l’argent documente et enregistre purement et simplement le fait que quelqu’un a réalisé une production/prestation de quelque chose pour quelqu’un d’autre. Le document financier, qui devient, après réception, un bon, devient le moyen de paiement légal qui oblige tous les contractants à l’accepter en paiement de la production/prestation propre. L’argent documente ce que nous produisons mutuellement les uns pour les autres, c’est donc un « livre de compte universel volant ». Dans celui-ci se reflète les conditions des dettes reconnues entre les êtres humains. C’est le vrai noyau de l’argent. Des circonstances juridiques stables sont la condition préalable pour cela, à savoir de pouvoir aussi utiliser l’argent sans valeur de marchandise l’étayant, c’est-à-dire en tant que pur papier monnaie.

Nous pouvons éprouver l’argent tout d’abord comme un médiateur neutre des processus du troc, comme un rien qui, sur ce processus, ne prend aucune influence. Ou bien nous nous servons de  celle-ci pour exercer une influence active sur les circonstances existantes : car nous pouvons comprendre le billet de banque comme un bon, que nous avons obtenu à la suite des productions antérieures et qui nous donne plein pouvoir pour une mise à contribution ultérieure d’autres productions. Cette fréquentation de l’argent est socialisée par la manière dont elle s’accomplit. L’argent fonde, en tant que promesse des autres à chaque fois, de produire quelque chose pour nous, parce que nous avons déjà produit quelque chose pour d’autres.

L’argent joue donc un double rôle : pour l’un c’est un avoir, pour l’autre c’est une obligation, qu’il vaut de rembourser. Au moyen de l’argent les productions/prestations sont mutuellement disponibles. Cela devient particulièrement évident dans l’expression « prestation de service » [Dienstleistung]. La question de savoir si à l’occasion, les prix qui en résultent sont socialement responsables, ne se laisse répondre qu’à la longue, si ce n’est pas le gain d’argent, mais au contraire la volonté de prestation qui est le motif dominant de l’action, si donc prestation de travail et revenu visé sont bien séparés. L’aspect puissance de l’argent ne doit pas dominer les gestes de se tourner socialement l’un vers l’autre qui se trouve à la base des prix.

Malheureusement il y a aujourd’hui aussi de plus en plus de revenus qui ne reposent pas sur une production antérieure, mais au contraire sur un droit antérieur (ou pré-rogative) et autorisent des êtres humains à revendiquer des valeurs dans la vie, sans avoir produit quelque chose auparavant. Le droit antérieur principal (les rentes) sont des revenus tirés de revendications de droit, par exemple de l’usage des biens-fonds, en effet principalement à partir de la vénalité de la propriété au sens le plus large. Un actionnaire ne travaille pas pour des dividendes : ce revenu, il le reçoit en tant que co-propriétaire de l’entreprise. Ces revenus sans production, violemment intensifiés par l’événement boursier, qui se mêlent aux revenus de l’échange de production/prestation, ne sont pas socialement conformes et mènent à une scission entre riches et pauvres qui s’ouvre comme un abîme. Ils mènent automatiquement à des tensions et à des clivages entre les êtres humains, parce qu’ils ne reposent pas sur l’échange de produits/prestations, mais postulent, au contraire, un privilège de production/prestation. De ce fait l’argent est détourné en moyen du pouvoir.

Une seconde façon de poser le problème du CEP s’occupe des conditions sociales, qui rendent d’abord possible la quête du juste prix. Il s’agit au fond en cela de s’émanciper des rentes foncières ou selon le cas des revenus tirés de la propriété, dans le processus économique, afin que l’économie puisse être une économie réelle. Le droit actuel du travail autorise cela, à savoir une propriété que l’on dispose sur les êtres humains. Dériver des droits de l’homme à partir des circonstances concrètes, placer la propriété au-dessus de l’être humain, représente un péché [non pas au sens bêtement « religieux », mais de « plus grave chute spirituelle encore de valeur et de dignité humaine », ndt] de notre ordre juridique. Nous devons développer un sentiment pour les répercussions de tels contextes sur l’organisme social.

Bien entendu il faut plus de la volonté pour effacer des relations injustes. Rudolf Steiner articule et fait « fonctionner » l’argent en argent d’achat, argent de prêt et argent de don, donc trois sortes d’argent qui sont au fond des degrés de son développement ultérieur temporaire, une évolution ultérieure qui s’accomplit par les processus de stase et de dissolution.

1. Argent d’achat et circulation d’argent

L’argent d’achat ou plan d’argent d’échange est en soi un système stable, statique : Si nous n’échangions seulement, il y aurait peu de problème provenant de la quantité d’argent, parce que chacun doit contribuer d’abord quelque peu au produit social, avant de pouvoir en revendiquer quelque chose. La vie s’écoule avec des habitudes et rythmes d’achat et ce n’est pas simplement seulement chaotique. Lors de l’achat les deux participants sont autonomes. Personne ne prescrit d’avance ce qu’on doit acheter et ce qu’on ne doit pas. Ce n’est que par notre comportement personnel d’achat qu’il en résulte des déplacements d’équilibre : non pas en considération sur la quantité d’argent globale, mais au contraire en considération des comportements des prix. En eux se reflètent les manières de compatir, penser et de se comporter d’une société. Elles règlent indirectement la vie et se soustraient dans leur évaluation au pur jugement économique.

La circulation de l’argent fonctionne seulement, d’un autre côté, si tous les revenus sont aussi de nouveau échangés, c’est-à-dire dépensés et que nous prenions totalement part au circuit d’échange. La plupart d’entre nous épargnent nonobstant 10 à 15% de leurs revenus. Pour la circulation de l’argent, ceci est une catastrophe. Car épargner c’est un événement de stase et cela signifie que l’on se « déclique » du processus social mutuel. Cela fausse les prix et engendre un déséquilibre. Ainsi naît le problème d’une surveillance de la circulation d’argent, comme la présente aussi, par exemple, Silvio Gesell, en y répondant du fait qu’il lui plaque un intérêt de sanction [intérêt de dévaluation accélérée, ndt], de sorte que l’argent ne veut plus être conservé comme nécessaire. Une autre forme de dissolution de ce processus de stase c’est le prêt sous forme de crédits pour des investissements.

Rudolf Steiner attire l’attention à plusieurs reprises dans le CEP sur le fait que tous les revenus sont redevables en définitive à l’esprit inventif. Il n’est pourtant pas très inhabituel de considérer l’esprit comme le réel facteur de producteur ou selon le cas d’économie et d’en envisager les configurations nécessaires et possibles.

  • À l’esprit inventif le puissant courant de découvertes est redevable, qui s’est déversé ces 200 dernières années dans la civilisation et a transformé notre vie en la façonnant. Par cet esprit naissent de nouvelles valeurs, des plus-values.

 

  • Un seconde propriété de l’esprit ne découvre pas seulement des productions/prestations, mais plus encore analyse et réfléchit sur des processus inhérents du travail. Il en résulte la possibilité de nouvelle organisation en s’aidant des machines pareillement découvertes par lui. La simplification en résultant et la rationalisation épargne du travail, le fait reculer et rehausse de ce fait la productivité du travail. Par cet événement de refoulement du travail une seconde sorte de plus-value prend naissance.

2. Argent de prêt / argent de crédit / capital

Mais l’esprit ne peut agir sur l’économie qu’avec l’aide de l’argent. De ce fait l’esprit métamorphose l’argent en capital. Ce processus de métamorphose se produit sous la forme de l’attribution de crédit. Des crédits seront toujours indispensables pour réaliser une impulsion de productions/prestations (investissements). Aujourd’hui l’argent neuf n’est plus créé par l’augmentation de l’argent d’achat, mais au contraire par l’introduction de crédits dans l’organisme social. En opposition aux monnaies anciennes, par exemple garanties sur l’or, porte et portail semblent ouverts de ce fait à la création arbitraire d’argent (voir les quantités énormes d’argent, dont la dynamique chaotise l’économie globale !). C’est pourquoi le droit de la création de crédit est un problème social si violemment combattu.

Des crédits forment les ponts entre ceux qui ont des impulsions et ceux qui possèdent les facteurs nécessaires à leurs réalisations et des capitaux qui ne sont pas engagés d’un autre côté. Par l’investissement, non seulement la création de produits est simplifiée, mais plus encore le gain de marché et de productivité conduisent de nouveau à un événement de stase, mais à présent bien sûr à un plan plus élevé, celui de l’argent du crédit. Ainsi la question se pose ici aussi de la forme appropriée de cette dissolution de stase. Les réductions de prix et la réduction du temps de travail en seraient des formes convenables pour ramener cette stase dans le plan de l’échange. Les valeurs ainsi redistribuées seraient avec cela affranchies de l’économie. Une autre forme d’utilisation dans la structure des dons sera commentée plus tard.

Avec l’argent de prêt cela se comporte exactement à l’inverse qu’avec l’argent d’achat : avec l’argent d’achat il s’agit de ce que l’on reçoit pour cet argent (le pouvoir d’achat). Avec l’argent de crédit il s’agit de ce quelqu’un en fait à l’avenir : Cela exige une conscience très élevée vis-à-vis du capital en quête d’initiateurs qu’il est nécessaire sur le plan de l’échange entre producteur et consommateur.

Des crédits sont remboursés : C’est pourquoi le risque est un facteur élevé dans l’argumentation franche au sujet des crédits. En ce moment, on tente de renvoyer sur les banques le risque des crédits, en tant qu’affaire entrepreneuriale relevant d’elles. Ce qui avait été pensé en prenant une part dans l’ancien système (argent en tant que marchandise), ne prenait pas compte l’aspect social du problème : cela requiert au contraire de la solidarité. Car que quelqu’un soit prêt à entreprendre quelque chose au service de l’organisme social,  nous devrions le saluer déjà avec jubilation ! Celui qui prend un crédit crée des valeurs pour l’avenir. Le crédit est tout d’abord de fond en comble un phénomène social, parce qu’au moyen de lui des facultés individuelles sont épanouies d’une manière féconde pour la communauté. C’est un péché [de l’esprit, ici, ndt] que sur le plan de l’argent de crédit, le crédit soit traité par une banque comme étant créé de son fait. De ce fait en effet la banque, hors de sa position de médiatrice de crédit devient un agent prenant parti avec ses propres but d’acquisition : un conflit d’intérêt pas tellement résoluble avec des suites dramatiques.

3. organe de l’économie

De même aucune instance centrale ne devrait pouvoir décider qui reçoit un crédit ou pas, parce que là-derrière, c’est la vie qui se trouve dans toute sa multiplicité. Ce discernement est important lorsqu’il s’agit d’imprégner la propre dynamique de l’événement du marché de plus de bon sens social. Quand bien même il y ait de nombreuses théories en considération des motifs de détermination de l’événement du marché, dans son noyau, le marché est vue comme une boîte noire qui n’est pas explorée sur la base de sa multiplicité et se laisse déterminer. Au contraire des tentatives de parler raisonnablement et ensemble de facteurs régularisant le marché, se voient même interdites par la juridiction des cartels. C’est aux expériences dans le socialisme avec son économie planifiée que l’on doit par contre le fait que toutes les exigences de bon sens sont aussitôt désavouées comme étant une restauration d’une planification économique.

Les deux impulsions font l’erreur de rechercher la raison en dehors des processus sociaux : dans l’économie de marché, dans une raison agissant invisiblement dans les forces du marché (la main occulte [comme dans les années 1980, on la croyait à l’œuvre dans les branches anthroposophiques, ndt]), dans l’économie planifiée, dans une autorité de régulation centralement installée. Mais dans le social, nous nous trouvons en tant qu’êtres humains raisonnables, à l’intérieur des processus. Les êtres humains à l’intérieur des processus sociaux doivent former eux-mêmes l’organe — qui a une nature de réseau — de gouvernance de l’organisme social, en se trouvant les uns les autres dans une relation réelle en l’accompagnant, à la fois en le conseillant et en le déterminant mutuellement.

À cela appartient aussi de repenser de neuf le rôle des banques. À l’occasion, il ne s’agit pas en premier lieu de leur taille, mais au contraire de leur attitude intérieure qualitative vis-à-vis des mouvements de capitaux et qu’elles en laissent régner une connaissance de la vie. Car le crédit ne tolère aucuns points de vue théoriques. C’est pourquoi nous devrions parler d’organes de l’économie et non pas exclusivement de banques : des organes servent le processus en médiateurs, en l’organisant, le percevant et le faisant fonctionner. Pour pouvoir devenir de tels organes, des banques doivent néanmoins se repositionner de neuf. Dans leur forme actuelle, ce sont les représentantes de l’ancien système et avec cela elles « ne sont plus à sauver ». L’orientation du renouveau serait manifestement de reconnecter de nouveau directement le maniement de l’argent/capital, qui mène sa propre vie en ce moment, avec les processus réels de l’économie. Pour cela une union associative est forcément indispensable.

4. Où aller [et quoi faire du, ndt] avec le plus tiré de l’entreprise ?

Je voudrais faire une remarque provocante en conclusion en rapport avec l’excédent généré dans l’économie par les entreprises au moyen des investissements. Aujourd’hui cet excédent est soit remis en stase dans la formation de leur capital propre, utiliser pour leurs propres investissements ou bien épuisés par les dividendes. En liaison avec l’événement boursier, cela a conduit à ne plus juger des entreprises selon leur contribution réelle à la production/prestation, mais au contraire selon le montant de leurs excédents. Pourtant l’entreprise, en tant que telle, dispose-t-elle seule d’une revendication sur cet excédent ? Cette revendication se voit dérivée du droit de propriété, en conséquence duquel tout ce qui est produit dans l’entreprise appartient certes d’abord à celle-ci, mais elle-même appartient aux propriétaires juridiques de ses capitaux, par exemple, ses actionnaires. Ce cercle vicieux transforme le droit de propriété en un privilège du capital (l’entreprise existe pour les actionnaires), ce qui engendre et doit engendrer à la longue des tensions  sociales durables dans les circonstances du travail mené ensemble. Avec cela ce révèle un manque dans l’évolution de l’argent de crédit, ou selon le cas du capital, pour préciser, le manque d’un authentique partage des conditions des recettes d’entreprises. La tendance à remplacer le financement du crédit par du capital adhérent (capital propre), nécessite une remise en cause, parce que l’événement d’investissement échappe au jugement social. Pour cela un autre élément doit être plus fortement réfléchi qui jusqu’à présent ne s’acquittait qu’en privé ou indirectement par les impôts : les dons à la vie culturelle et sociale en général, de laquelle jaillissent toutes les facultés et besoins. Jusqu’à présent, les dons passent comme relevant au contraire du comportement économique. Il importerait carrément qu’ils soient traités comme faisant une partie constitutive d’un système financier sain, à laquelle on ne peut pas renoncer.

Dans la vie quotidienne, il s’avère que les résistances contre les modifications dans le système financier sont au fortement fondées à partir du penser de la propriété.

5. Argent de don

L’importance des dons, on la voit dans le fait que notre vie commence par un don gigantesque. Avant que nous puissions principalement produire quelque chose, nous sommes 20 ou 30 ans durant — à chaque fois selon le temps de formation — d’autres nous ont fait sans cesse des dons. Un don, c’est de l’argent qui n’est lié à aucun « retour sur investissement » [en anglais dans le texte, mais c’est parfaitement inutile ici de le laisser en anglais !, surtout qu’en France nous avons aussi d’excellent « retour sur investissement » notamment par notre excellente productivité, ndt], mais sert exclusivement à rendre possible un futur qui n’est pas encore déterminé. C’est justement dans cette indétermination que repose son potentiel. La formation politique actuelle, comme elle a été nouvellement conçue par l’OCDE (PISA, Bologne), consiste cependant carrément à considérer la formation comme un investissement déterminé réellement sur un objectif. Cet investissement aboutit à un recours au crédit de la formation. Réclamer néanmoins à des jeunes gens qu’ils doivent exécuter de force à l’avenir ce que la société d’aujourd’hui a résolu, étouffe carrément l’impulsion de vie de toute une génération. Où, comment et quand, ces êtres humains formés interviendront-ils plus tard dans le processus social, cela reste lors d’un don largement ouvert. Dans cette mesure un don n’est aucunement un pré-financement au sens d’un crédit. Lors des dons, le donateur renonce consciemment au paiement en retour du montant de l’argent donné. Les résultats peuvent ainsi profiter à d’autres. Ce n’est qu’ainsi qu’il est principalement possible que la société par de nouvelles impulsions, soit préservée du danger de s’incruster et de s’endurcir en étant seulement financée par ce qui avait toujours été déjà présent.

Ce qui a été dit jusqu’ici ne vaut encore qu’en général. Lors d’une observation plus précise des divers domaines d’amorce de l’argent de don se révèlent à chaque fois les formes indispensables de ses modalités. Il existe par exemple foncièrement aussi des donations avec des objectifs déterminés.

D’où provient donc l’argent de don ou selon le cas comment prend-il naissance ? Les sources s’étendent depuis l’utilité public personnellement décidée de contributions financières jusqu’aux paiements fixés au plan sociétal (ainsi peut-on même comprendre une grande part des impôts comme du « don forcé ».)

Ce qui est décisif c’est le discernement qu’avec l’argent de don il ne s’agit pas en premier lieu d’un geste humain grandiose, mais au contraire d’une catégorie d’argent de l’ensemble de l’économie, sans l’effet duquel l’organisme social devrait nécessairement se ruiner. Un point de vue essentiel tiré du CEP consiste dans le renvoi à l’organisme du temps de l’argent. La valeur de l’argent se modifie avec le temps, elle est en effet constamment soumise à un vieillissement. L’argent de don veille pour sa part à ce que ce processus de vieillissement puisse devenir le fondement du renouveau.
Sozialimpulse 1/2015.
(Traduction Daniel Kmiecik)

 

Die Zähmung des Geldes heute - Therapieansätze aus dem Nationalökonomischen Kurs Rudolf Steiners
Udo Herrmannstorfer


Unser Finanzwesen krankt an allen Ecken und Enden. Wir gehen als Gesellschaft damit um wie mit einem todkranken Patienten, dessen Symptome man zu kurieren versucht, ohne die Diagnose zu kennen. Ob Verschuldungskrisen oder Bankprobleme—wir haben nur die Symptome im Blick, sprechen von „verbieten", „abstellen", „verhaften", greifen zu Methoden, die einer Chemotherapie oder Bestrahlung entsprechen, und das alles, ohne die Wurzeln des Übels zu kennen — als hätten wir es mit einer „Palliativ-Ökonomie" zu tun, an deren Heilung wir gar nicht mehr glauben. Das ist für wache Mitbürger schwer auszuhalten.


Dieser Beitrag will auf Aspekte aus dem komplexen Ganzen, auf bestimmte Kernbewegungen, hinweisen, an denen sich symptomatisch gewisse Fehlentwicklungen ablesen und erklären lassen — um, wie Harald Spehl forderte, einen Blick zu bekommen für den ganzen sozialen Organismus und nicht nur für Einzelphänomene.


Geld ist ein Medium, das die geniale Eigenschaft hat, in zwei Schritten alles in der Welt miteinander zu verbinden: Ein Leistungsbringer erhält in einem ersten Schritt für seine Leistung nur Geld, das er jedoch in einem zweiten Schritt wieder gegen eine andere Leistung eintauschen kann. Der dabei entstehende Preis einer Leistung drückt aus, in welchem Verhältnis Menschen wirtschaftlich zueinander stehen. Das zeigt: Das Thema Geld ist nicht nur ein sachliches, sondern ein zutiefst menschliches Thema, über das sich soziale Beziehungen abbilden. Indem wir für dies und das mehr oder weniger Geld ausgeben, gestalten wir die sozialen Zusammenhänge mit. Das bedeutet: Nur durch die Beteiligung möglichst vieler Menschen können wir in grundsätzlichen Fragen der Heilung unserer todkranken Ökonomie weiterkommen.

 


Geld macht wach und liefert so die Bewusstseinsgrundlage für unser eigenes Verhalten. Dafür sind wir viel mehr in unserem Sozialverhalten auf uns selbst gestellt als früher. Unser Kaufverhalten hat globale Auswirkungen, aber wir kennen unsere Handelspartner nicht mehr. Damit eröffnen sich aber auch neue Möglichkeiten: Sozial sensible Käufer fragen nach, ob alles zusammenstimmt, ob der eigene Vorteil auch dem anderen zum Vorteil gereicht. Das führt unweigerlich zur Frage nach dem gerechten Preis. Bereits Aristoteles stellte diese Frage — und wir haben sie noch immer nicht wirklich als ökonomisch berechtigt akzeptiert und beantwortet...

 


Im NOK wird die Frage nach dem gerechten Preis die Kardinalfrage des Wirtschaftslebens genannt. Geld stellt uns die Aufgabe, so füreinander zu arbeiten, dass stimmige Verhältnisse entstehen und gibt uns die Möglichkeit, diese schrittweise herzustellen. Geld zu „zähmen" heißt nicht es abzuschaffen, sondern es dienstbar zu machen, dass es etwas leistet, was ohne Geld nicht möglich wäre. Geld macht Zusammenhänge bewusst und hilft uns Menschen auf diese Weise entsprechend zu handeln. In den Anfangszeiten hatte, wie Michael Ross in seinem Beitrag gezeigt hat, Geld noch Warencharakter. Heute geht es gar nicht mehr um den Substanzwert des Geldes — er war nur ein Hilfswert in Zeiten noch nicht ausgebildeter Rechtsverhältnisse —, sondern um Verhältnisse zwischen Menschen, die durch menschliches Verhalten entstehen: Geld registriert und dokumentiert lediglich, dass jemand einem anderen eine bestimmte Leistung erbracht hat. Das Gelddokument, das nach Erhalt zum Gutschein wird, wird gesetzliches Zahlungsmittel, das alle Beteiligten verpflichtet, es zur Bezahlung der eigenen Leistung anzunehmen. Geld dokumentiert, was wir gegenseitig füreinander leisten, ist also eine „fliegende Weltbuchhaltung". In dieser spiegeln sich die anerkannten Schuldverhältnisse zwischen Menschen. Das ist der wahre Kern des Geldes. Stabile Rechtsverhältnisse sind die Voraussetzung dafür, Geld auch ohne stützenden Warenwert, d.h. als reines Papiergeld, benutzen zu können.

 

 

 


Wir können Geld zunächst als einen neutralen Vermittler von Tauschvorgängen erleben, als ein Nichts, das auf diese Vorgänge keinen Einfluss nimmt. Oder wir bedienen uns seiner, um aktiv Einfluss auf die bestehenden Verhältnisse zu nehmen: Denn wir können Geldscheine als Gutscheine begreifen, die wir aufgrund von vorausgegangenen Leistungen erhalten haben und die uns zur Inanspruchnahme weiterer Leistungen ermächtigen. Dieser Umgang mit Geld ist sozialisiert durch die Art, wie er sich vollzieht. Geld fungiert so als Versprechen der jeweils anderen, etwas für uns zu leisten, weil wir bereits etwas für andere geleistet haben. Das ist objektiv moralisch.


Geld spielt also eine Doppelrolle: Für den einen ist es ein Guthaben, für den anderen eine Verpflichtung, die es einzulösen gilt. Durch Geld werden die Leistungen gegenseitig verfügbar. Das wird besonders im Wort „Dienstleistung" deutlich. Die Frage, ob die dabei entstehenden Preise sozial verantwortlich sind, lässt sich auf die Dauer nur beantworten, wenn nicht der Gelderwerb, sondern der Leistungswille das dominierende Motiv des Tuns ist, wenn also Arbeit-Leisten und Einkommen-Erzielen getrennt werden. Die Machtseite des Geldes darf die den Preisen zugrunde liegenden sozialen Zuwendungsgesten nicht übertönen.

 


Leider gibt es heute zunehmend auch Einkommen, die nicht auf Vorleistung, sondern auf Vorrechten beruhen und Menschen erlauben, im Leben Werte zu beanspruchen, ohne vorher etwas dafür geleistet zu haben. Die Hauptvorrechte (Renten) sind Einkommen aus Rechtsansprüchen, z.B. aus der Nutzung von Grund und Boden ja überhaupt aus der Verkäuflichkeit von Eigentum im weitesten Sinn. Ein Aktionär arbeitet nicht für die Dividende: Diese Einnahmen erhält er als Miteigentümer des Unternehmens. Diese durch das Börsengeschehen gewaltig gesteigerten Einkommen ohne Leistung, die sich unter die auf Leistungsaustausch gestützten Einkommen mischen, sind nicht sozial sachgemäß und führen zu der weit auseinander klaffenden Reichtums-/Armutsschere. Sie führen automatisch zu Spannungen und Spaltungen zwischen Menschen, weil sie nicht auf Leistungsaustausch beruhen, sondern ein Vorrecht auf Leistung postulieren. Dadurch wird Geld zum Machtmittel umgewidmet.

 

 


Eine zweite Fragestellung des NÖK befasst sich deshalb mit den sozialen Bedingungen, die erst die Suche nach dem gerechten Preis ermöglichen. Dabei geht es im Grunde darum, die Bodenrente bzw. Einnahmen aus Eigentum aus dem ökonomischen Prozess herauszunehmen, damit Ökonomie wirklich Ökonomie sein kann. Das heutige Arbeitsrecht erlaubt es dem Eigentum, auch über Menschen zu verfügen. Menschenrechte aus Sachverhältnissen abzuleiten, Eigentum höher zu stellen als den Menschen, stellt einen Sündenfall unserer Rechtsordnung dar. Wir müssen ein Gefühl entwickeln für die Auswirkungen solcher Zusammenhänge auf den sozialen Organismus.
Allerdings braucht es mehr als den Willen, ungerechte Verhältnisse abzuschaffen. Rudolf Steiner gliedert Geld in Kaufgeld, Leihgeld und Schenkungsgeld, drei Geldarten, die im Grunde zeitliche Weiterentwicklungsstufen des Geldes innerhalb der Wertezirkulation sind, eine Weiterentwicklung, die sich über rhythmische Stau- und Auflösungsvorgänge vollzieht.

 


1. Kaufgeld und Geldumlauf
Die Kaufgeld- oder Tauschgeld-Ebene an sich ist ein stabiles, statisches System: Wenn wir nur tauschen würden, gäbe es von der Geldmenge her wenig Probleme, weil jeder erst etwas zum Sozialprodukt beitragen muss, bevor er etwas beanspruchen kann. Das Leben fließt dahin mit Zahlungsgewohnheiten und -rhythmen, ist nicht einfach nur chaotisch. Beim Kaufen ist jeder Beteiligte autonom. Niemand schreibt vor, was man kaufen muss und was nicht. Erst durch unser persönliches Kaufverhalten ergeben sich Gleichgewichtsverschiebungen: nicht im Hinblick auf die gesamte Geldmenge, sondern im Hinblick auf die Preisverhältnisse. In ihnen spiegeln Sich die Empfindungs-, Denk- und Verhaltensweisen einer Gesellschaft. Sie regeln indirekt das Leben und entziehen sich in ihrer Bewertung dem rein ökonomischen Urteil.


Der Geldumlauf andererseits funktioniert nur, wenn auch wirklich alle Einnahmen wieder getauscht, d.h. ausgegeben werden, und wir ganz teilnehmen an dem Tausch-Kreislauf. Die meisten von uns sparen jedoch 10 — 15 % ihrer Einnahmen. Für die Geld-Zirkulation ist das eine Katastrophe. Denn Sparen ist ein Stauvorgang und bedeutet, dass man sich
aus dem sozialen Gegenseitigkeitsprozess ausklinkt. Das verfälscht die Preise und erzeugt ein Ungleichgewicht. So entsteht die Frage nach einer Geldumlaufsicherung, wie sie z.B. auch Silvio Gesell stellt und dadurch beantwortet, dass er das Geld mit einem Strafzins belegt, so dass es keiner länger als nötig behalten will. Eine andere Form der Auflösung dieses Stauprozesses ist das Verleihen in Form von Krediten für Investitionen.

 


Rudolf Steiner macht im NÖK mehrfach darauf aufmerksam, dass alle Erträge letztendlich dem erfinderischen Geist geschuldet sind. Es ist jedoch noch sehr ungewohnt, den Geist als realen Produktions- bzw. Wirtschaftsfaktor anzuschauen und die dadurch notwendigen und möglichen Umgestaltungen ins Auge zu fassen.
Dem Erfindungsgeist ist der gewaltige Strom an Erfindungen zu verdanken, der sich in den letzten 200 Jahren in die Zivilisation ergoss und unser Leben umgestalte. Durch diesen Geist entstehen neue Werte, Mehrwerte.


Eine zweite Eigenschaft des Geistes erfindet nicht nur Leistungen, sondern analysiert und reflektiert bestehende Arbeitsprozesse. Daraus ergibt sich die Möglichkeit der Neuorganisation unter Zuhilfenahme der ebenfalls erfundenen Maschinen. Die sich daraus ergebende Vereinfachung und Rationalisierung spart Arbeit ein, drängt sie zurück und erhöht dadurch die Arbeitsproduktivität. Durch diesen Zurückdrängungsvorgang entsteht eine zweite Art des Mehrwertes.

 


2. Leihgeld / Kreditgeld / Kapital


Geist kann aber nur mithilfe des Geldes auf die Ökonomie einwirken. Der Geist verwandelt dadurch Geld zu Kapital. Dieser Verwandlungsvorgang geschieht in Form der Kreditierung. Kredite werden immer benötigt, um einen Leistungsimpuls zu verwirklichen (Investitionen). Heute wird neues Geld nicht mehr durch die Vermehrung von Kaufgeld geschaffen, sondern durch Kredite in den sozialen Organismus eingeleitet. Im Gegensatz zu früheren z.B. goldgedeckten Währungen, scheint damit der Willkür zur Geldschöpfung Tür und Tor geöffnet (siehe die gewaltigen Geldmengen, deren Dynamik die gesamte globale Ökonomie chaotisiert). Deshalb ist das Recht auf Kreditschöpfung eine sozial so sehr umkämpfte Frage.

 


Kredite bilden die Brücke zwischen denjenigen, die Impulse haben und die zur deren Realisierung notwendigen Fähigkeiten besitzen, und solchen Kapitalien, die nicht anderweitig eingesetzt sind. Durch die Investition wird nicht nur die Produkterzeugung angefacht, sondern die Markt- und Produktivitätsgewinne führen erneut zu einem Stauvorgang, jetzt allerdings auf einer höheren Ebene des Kreditgeldes. So stellt sich auch hier die Frage nach der geeigneten Form der Stauauflösung. Preisverbilligungen und Arbeitszeitverkürzungen wären angemessene Formen, diesen Stau zurück in die Tauschebene zu
lenken. Die so umverteilten Werte würden damit aus der Ökonomie entlassen. Eine weitere Form der Verwendung in Gestalt von Schenkungen wird später besprochen.

Mit dem Leihgeld verhält es sich genau umgekehrt wie mit dem Kaufgeld: Beim Kaufgeld geht es um dasjenige, was man für das Geld erhält (Kaufkraft). Beim Kreditgeld geht es um dasjenige, was jemand zukünftig daraus macht: Das verlangt ein sehr viel höheres Vertrauen gegenüber den Kapital suchenden Initianten, als auf der Tauschebene zwischen Produzent und Konsument notwendig ist.


Kredite werden zurückgezahlt: Deshalb ist das Risiko ein Hauptfaktor in der Argumentation rund um Kredite. Im Moment versucht man das Risiko der Kredite als unternehmerische Angelegenheit der Banken selbst an diese zurückzugeben. Was im alten System schlüssig gedacht ist (Geld als eigene Ware), berücksichtigt den sozialen Aspekt des Problems nicht: Dieser verlangt im Gegenteil nach Solidarität. Denn dass jemand im Dienste des sozialen Organismus bereit ist, etwas zu tun, müssten wir mit Jubel begrüßen! Der Kreditnehmer schafft Werte für die Zukunft. Der Kredit ist zunächst ein durch und durch soziales Phänomen, weil durch ihn individuelle Fähigkeiten für die Gemeinschaft fruchtbar erschlossen werden. Es ist ein Sündenfall auf der Kreditgeldebene, dass Kredite wie Eigengeschäfte einer Bank behandelt werden. Dadurch wird die Bank aus einem neutralen Kreditvermittler zu einem parteiischen Agenten mit eigenem Erwerbsziel: ein so nicht lösbarer Interessenskonflikt mit dramatischen Folgen

 


3. Organe der Wirtschaft


Auch keine Zentralinstanz sollte entscheiden können, wer einen Kredit bekommt oder nicht, weil dahinter das Leben in seiner ganzen Vielfalt steht. Diese Einsicht ist wichtig, wenn es darum geht, das bisherig eigendynamische Marktgeschehen mit mehr sozialer Vernünftigkeit zu durchdringen. Auch wenn es viele Theorien hinsichtlich der Bestimmungsgründe des Marktgeschehens gibt, im Kern wird der Markt aber als Blackbox gesehen, der sich aufgrund seiner Vielfältigkeit nicht bewusst erforschen und bestimmen lässt. Im Gegenteil sind Versuche, vernünftig und gemeinsam über marktregulierende Faktoren zu sprechen, kartellrechtlich verboten. Den Erfahrungen im Sozialismus mit der Planwirtschaft dagegen ist es geschuldet, dass alle Forderungen nach Vernünftigkeit sofort als Einstieg in eine planwirtschaftliche Renaissance desavouiert werden.


Beide Ansätze machen den Fehler, die Vernunft außerhalb der sozialen Vorgänge zu suchen: bei der Marktwirtschaft in einer in den Marktkräften unsichtbar wirkenden Vernunft (invisible hand), bei der Planwirtschaft in einer über den sozialen Vorgängen angesiedelten zentralen Regulierungsbehörde. Im Sozialen aber stehen wir als vernünftige Menschen innerhalb der Prozesse. Die innerhalb der sozialen Prozesse stehenden Menschen müssen selbst netzwerkartig die Organe zur Steuerung des sozialen Organismus bilden, indem sie in einer realen Beziehung zueinander stehen und solche Prozesse beratend begleiten und aufeinander abstimmen.

 


Dazu gehört auch, die Rolle der Banken neu zu überdenken. Dabei geht es nicht in erster Linie um die Bankgröße, sondern darum, auf welche Weise Banken qualitativ in den Kapitalbewegungen drinnen stehen und dabei Lebenskenntnis walten lassen. Denn das Kreditieren verträgt keine abstrakten Gesichtspunkte. Deshalb sollten wir von Organen der Wirtschaft und nicht von Banken sprechen: Organe dienen dem Prozess als Vermittler, organisieren ihn, nehmen wahr, wickeln ab. Um zu Organen werden zu können, müssen Banken sich jedoch neu aufstellen. In der aktuellen Form sind sie Repräsentanten des alten Systems und damit „nicht zu retten". Dabei läge die Richtung der Erneuerung auf der Hand: Die ein Eigenleben führende Geld-/Kapitalhandhabung muss mit den realwirtschaftlichen Vorgängen wieder direkt verbunden werden. Dazu ist zwangsläufig ihre assoziative Einbindung notwendig.

 


4. Wohin mit dem Plus aus Unternehmen?
Eine provozierende Bemerkung zum Schluss im Zusammenhang mit dem Oberschuss, den Unternehmen durch Investitionen erwirtschaften. Heute wird dieser Überschuss entweder zur Eigenkapitalbildung zurückgestaut, für eigene Investitionen benutzt oder über Dividenden abgeschöpft. In der Verbindung mit dem Börsengeschehen hat dies dazu geführt, Unternehmen nicht mehr nach ihrem realen Leistungsbeitrag zu beurteilen, sondern nach der Höhe des Oberschusses. Doch hat das Unternehmen überhaupt den alleinigen Anspruch auf dieses Plus? Abgeleitet wird dieser Anspruch vom Eigentumsrecht, demgemäß alles Erwirtschaftete zunächst zwar dem Unternehmen gehört, dieses aber den kapitalrechtlichen Eigentümern, z.B. den Aktionären. Dieser Zirkelschluss verwandelt das Eigentumsrecht zu einem sozialen Vorrecht des Kapitals (das Unternehmen ist für die Aktionäre da), was dauerhaft soziale Spannungen in Zusammenarbeitsverhältnissen erzeugt und erzeugen muss. Damit zeigt sich ein Mangel in der Entwicklung des Kreditgeldes bzw. des Kapitals, nämlich das Fehlen echter Teilungsverhältnisse der Unternehmenserträge. Auch das Streben, die Kreditfinanzierung durch haftendes Kapital (Eigenkapital) zu ersetzen, bedarf der Hinterfragung, weil es das Investitionsgeschehen der sozialen Beurteilung entzieht. Dafür muss ein neues Element stärker bedacht werden, das bisher nur privat oder indirekt über Steuern geleistet wurde: Schenkungen an das allgemeine kulturelle und soziale Leben, aus dem doch alle Fähigkeiten und Bedürfnisse entspringen. Bisher gelten Schenkungen geradezu als Gegenteil ökonomischen Verhaltens. Es käme aber gerade darauf an, sie als unverzichtbaren Bestandteil eines gesunden Geldwesens zu behandeln.

 

 


Es zeigt sich im Alltag, dass die Widerstände gegenüber Veränderungen im Geldwesen am stärksten aus dem Eigentumsdenken heraus begründet werden.

5. Schenkungsgeld


Die Bedeutung von Schenkungen sieht man daran, dass unser Leben mit einer gigantischen Schenkung beginnt. Bevor wir überhaupt etwas leisten können, sind wir schon 20 bis 30 Jahre lang — je nach Ausbildungszeit — von anderen beschenkt worden. Schenkung ist Geld, das an keinen direkten „return an investment" gebunden ist, sondern ausschließlich der Ermöglichung eines noch nicht bestimmten Zukünftigen dient. In dieser Unbestimmtheit liegt das Potenzial. Die gegenwärtige Bildungspolitik, wie sie durch die OECD neu gefasst wurde (PISA, Bologna), beruht aber gerade darauf, Bildung als reale zweckbestimmte Investition anzusehen. Letzteres läuft auf eine Kreditierung der Bildung hinaus. Jungen Menschen jedoch als Gegenleistung abzuverlangen, dass sie in Zukunft das ausführen sollen, was die heutige Gesellschaft für die Zukunft für zweckmäßig hält, würgt Lebensimpulse ganzer Generationen ab. Wo, wie und wann diese gebildeten Menschen später in den sozialen Prozess eingreifen, bleibt bei einer Schenkung weitgehend offen. Insofern ist eine Schenkung keine Vorfinanzierung im Sinne eines Kredites. Bei Schenkungen verzichtet der Schenkungsgeber bewusst auf die Rückzahlung des Geldbetrages. Die Früchte, die sich daraus ergeben, können damit anderen zugute kommen. Nur so ist es überhaupt möglich, dass die Gesellschaft durch neue Impulse davor bewahrt wird, zu verkrusten und zu verhärten, indem sie nur finanziert, was schon immer da war.

 

Das bisher Gesagte gilt jedoch nur im Allgemeinen. Bei genauerer Betrachtung der verschiedenen Einsatzbereiche des Schenkgeldes ergeben sich jeweils die dazu notwendigen Formen und Modalitäten. So gibt es z.B. durchaus auch zweckbestimmte Schenkungen usw.

 


Woher aber kommt das Schenkungsgeld bzw. wie entsteht Schenkungsgeld? Die Quellen reichen von der persönlichen Umwidmung von Geldbeträgen bis zu gesellschaftlich festgelegten Zahlungen. (So kann man große Teile der Steuern als „Zwangsschenkungen" verstehen.)

 

 


Entscheidend ist die Einsicht, dass es sich beim Schenkungsgeld nicht in erster Linie um großzügige menschliche Gesten handelt, sondern um eine gesamtwirtschaftliche Geldkategorie, ohne deren Wirkung der soziale Organismus sich ruinieren müsste. Ein wesentlicher Gesichtspunkt aus dem NOK besteht in dem Hinweis auf die Zeitgestalt des Geldes. Der Wert des Geldes ändert sich in der Zeit, Geld unterliegt einem permanenten Alterungsprozess. Das Schenkgeld sorgt dafür, dass dieser Alterungsvorgang zur Grundlage der Erneuerung werden kann.

 

1 Unter Verwendung einer Zusammenfassung von Katharina Offenborn.