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Pathologies de l’argent : phénomènes, causes et amorces de solution
Harald Spehl,
Résumé de Katharina Offenborn

 

Savoir s’y prendre avec le sujet de l’argent, requiert de la mobilité. Un coup d’œil dans les journaux le prouve. Nous apprenons qu’un ménage sur 10 est sur-endetté en Allemagne. En même temps nous sommes informé qu’au moyen de montages raffinés, de grands cartels déplacent leurs gains tout à fait « légalement » dans des pays aux taux d’imposition inférieurs : Monsieur Schäuble est fier de l’équilibre parfait du budget fédéral, en même nous lisons des appels avec la teneur : « Allemands, n’épargnez pas tant, consommer plus pour que la situation économique redémarre ! ». Quel chaos en communiqués et opinions ! En tout l’impression surgit que notre système financier est impénétrable, injuste et bien malade. En quoi consistent et d’où viennent les pathologies du système financier, quelles amorces d’assainissement existe-t-il ?

Dans les manuels de science économique, on rencontre de nombreuses tentatives de définir l’argent. En donner les références détaillées dépasserait le cadre de cet article. Pertinent m’apparut cette phrase : « l’argent c’est ce qui a de la valeur ». Tout ce que cela peut englober a été exposé dans la contribution de Michael Ross — « l’argent » peut être un Lucky Strike [en anglais dans le texte = coup de chance, ndt], la monnaie ou bien le billet de banque, le crédit sur le compte en banque et autres.

Souvent le concept d’argent est fixé sur les fonctions de l’argent : sur la capacité d’achat, la fonction de former une échelle de valeur et sur la validité en tant moyen de paiement légitime et avec cela aussi moyen d’effacement de dettes (devoir d’acceptation de traite). De mauvais augure est la fonction de dépôt de valeur, qui n’est pas pour des prunes, la plus contestée dans la discussion académique.

Pour rendre cela plus clair, un exemple : lors du creusement d’un garage souterrain à Trèves, le plus grand trésor de tous les temps fut découvert de ce côté-ci des Alpes : 4 000 pièces de monnaie, que quelqu’un, lors des invasion franques, avait enfouies. Ces pièces ont aujourd’hui encore une grande valeur, parce qu’elles sont en or. Elles ont pourtant perdu leur cours garanti par le portrait de l’empereur de l’époque en tant que moyen de paiement général. Faites d’or, elles sont retombées dans la valeur marchande de l’or. Ce n’est donc pas la fonction de l’argent qui emmagasine la valeur. L’argent perd beaucoup plus de valeur lorsqu’il est seulement thésaurisé. La parure dissimulée de grand-mère peut aujourd’hui encore avoir quelque valeur, mais les 10 000 Reichmark de son époque ne valent rien s’ils sont retrouvés aujourd’hui. Qu’est-ce qui octroie donc de la valeur à l’argent ?  Seulement les productions/prestations, dont il représente et reflète la valeur. Reconduire la valeur de l’argent dans le temps n’est finalement possible que si l’argent est mis à la disposition des êtres humains, qui de ce fait en produiront des produits/services, de sorte qu’aussi à l’avenir les valeurs réelles se trouveront à disposition qui ne sont qu’exprimées dans l’argent. Tout le reste n’est en définitive qu’illusion.

Mais cela ne veut pas dire que l’argent ne forme qu’un voile sur l’économie réelle, comme le voyait les économistes classiques. John Maynard Keynes forgea plus tard cet axiome : « Money matters » [L’argent (le fric!) importe!, ndt] — il reconnaissait ainsi que l’argent avait une action particulière dans l’économie, que la manière dont nous organisons le processus financier intervient de manière fondamentale dans les circuits réels. Aussi on s’interroge aujourd’hui : « L’argent gouverne le monde, mais qui donc gouverne l’argent ? »

Création d’argent banques d’affaires et banques d’émission

C’est aujourd’hui un fait largement incontesté que les banques d’affaires créent aujourd’hui la monnaie scripturale. La création des banque d’émission est au fond la tentative de limiter la création d’argent par les banques d’affaires et ainsi de réguler la création monétaire. Car les banques d’émission seulement, aussi grande que puissent être aussi les différences entre les pays individuels, ont l’autorisation d’émettre la monnaie et les billets de banque : En Allemagne la Bundesbank en tant qu’institution indépendante détient cette fonction, dans l’UE c’est la BCE et aux USA la FED.

Est-ce que les banques d’émission peuvent contrôler l’ensemble de la création d’argent ? Les économistes sont irrésolus là-dessus quant à savoir si celles-ci sont en situation de gouverner la masse monétaire au moyen de leur politique. Un instrument classique de la politique de masse monétaire, c’est la fixation du taux d’intérêt des crédits aux banques d’affaires, appelés taux d’escompte. Dans l’instant, il est proche de zéro. Au moyen d’une baisse d’intérêt la banque d’émission veut pousser les banques d’affaires à absorber plus d’argent, au moyen d’une hausse d’intérêt d’en revendiquer moins. Quels critères sont censés avoir la priorité sur le pilotage de la masse monétaire, voilà ce qui est assurément très contesté. Cela vaut dans une mesure encore plus élevée pour la question de savoir si cette crise endémique du système financier se laisse en soi surmonter rien que par le pilotage de la masse monétaire. Pour la Bundesbank allemande et dans ses débuts aussi pour la BCE, c’est l’assurance de la stabilité de la valeur de l’argent qui se trouve au premier plan. La lutte contre l’inflation était annoncée. Par la limitation de la masse monétaire on obviait à la montée des prix. Aujourd’hui c’est par contre la crainte de la déflation qui est au premier plan. Le conseil de la banque centrale, de la BCE, est d’avis que nous aurions besoin de 2% d’inflation pour éviter récession et stagnation.

Ainsi, de tous côtés, la « cuisine monétaire » s’est mise à grandir ces dernières années : La FED et entre temps aussi la BCE, pompent sans cesse de l’argent neuf dans le circuit, dans l’espoir de faire redémarrer ainsi l’économie.

Avec le sujet de la masse monétaire, on ne doit pas ne pas voir le fait qu’il existe des institutions qui ne sont pas des banques — et donc ne sont pas soumises à la surveillance des banques — qui sont à peine régulées, fonctionnent pour ainsi dire en tant que « lieux de groupage d’argent » et qui avec leur argent exercent des influences énormes sur l’économie. Les Sociétés dites de « Private equity (= de capital propre extra-boursier) en font partie,  les Investmentfonds (Hedge Fonds, [fond d’investissement spéculatifs, ndt]) pareillement peu réglementés qui activent des affaires de spéculation sur les marchés de l’argent et des capitaux.

Pratiques de dépôt d’argent pathologiques

Un symptôme de maladie du système financier se révèle dans ce qui suit : Les banques d’émission étendent certes de la manière esquissée leurs volumes d’argent, pour animer les banques d’affaires avec un argent bon marché, afin de donner des crédits aux entreprises de l’économie réelle et avec cela de vivifier l’économie. Les banques d’affaires ne s’y conforment pourtant pas effectivement ou le cas échéant, pas dans une ampleur indispensable.

Manifestement, notre système financier ne fonctionne pas à cet endroit-là. Où reste à disposition pratiquement l’argent mis à disposition à des taux d’intérêt zéro ? La réponse c’est qu’il passe, dans l’espoir d’une rente, dans de purs objets spéculatifs, dans des « valeurs fictives », qui n’ont rien à faire avec l’économie réelle. C’est là le véritable foyer de maladies ! On estime — et c’est plutôt encore prudent — que 5 à 10% seulement de l’ensemble du flux financier sont conditionnés par l’économie réelle, 90% du flux financier « vagabondent » sur le globe, ici et là, en quête de possibilités de placements et de rentes.

Notre concept de propriété joue ici un rôle funeste en faisant du droit d’usage des valeurs en fortunes vendables. L’empiètement de l’économie sur le droit, la vénalité d’entreprise et des participations aux entreprises ainsi que des biens-fonds, ont conduit à une « économie de marché fictive » (Udo Hermannstorfer). À celle-ci sont redevables des pratiques comme celle d’acheter une entreprise touchée par des fonds d’investissement, pour la démanteler en la saucissonnant et la revendre avec un haut profit. Les placeurs en capitaux n’ont en général aucun intérêt dans l’entreprise en tant que telle, mais au contraire exclusivement dans la multiplication de l’argent qui y a été « engagé » [guillemets du traducteur] par eux. La vénalité du droit d’usage dans le sol mène à ce que le flux financier se bloque dans les terrains : on spécule sur la montée des prix des terrains, car le sol ne se laisse pas augmenter. Cela est activé dans un style sans cesse plus grand ; on parle ici de « land grabbing [accaparage de sols]». Il ne s’agit pourtant pas seulement de spéculation sur le capital d’entreprise et le sol. À celui-ci vient se rajouter la spéculation avec des « produits financiers » virtuels de plus en plus raffinés avec lesquels il s’agit de conclusions de pari, pour le dire de manière simplifiée.

On peut parier sur tout, des actions et cours du change jusqu’aux catastrophes climatiques. Ainsi se laissent sans cesse créer des possibilité d’exploitations nouvelles pour le dépôt croissant du capital financier en quête.

Un exemple de cours du change : à Bretton Woods en 1944 fut créé un système monétaire mondial avec un cours fixe du change et un dollar, en tant que monnaie directrice garantie par l’or. En 1971, cette garantie par l’or cessa, peu après on passa à la flexibilité du cours du change et on en remit donc la régulation au marché anonyme.

Théoriquement, le cours du change entre deux monnaies a à faire avec l’offre et la demande sur le marché et donc avec des événements économiques. Des entreprises qui exportent doivent être intéressées à lutter contre des variations du cours du change, par exemple au moyen de devises en affaires à terme. Mais pour un nombre croissant d’acteurs sur ce champ il s’agit de moins en moins de telles protections réelles. Des affaires volatiles sont réalisées. De ce fait tout le système tombe dans cette situation biaisée de plus en plus tordue. La manipulation des taux d’intérêt (scandale Libor) est un exemple de ces monstruosités auxquelles cela mène.

L’argent est là, mais pas à sa juste place

Ainsi constatons-nous que l’argent, quoique existant en sur-excès, n’arrive pas là où il puisse fonder de réelles utilités, mais au contraire, il se meut dans des circuits pathologiques ou s’accumule selon le cas. Les flux financiers se sont détachés des processus réels et déstabilisent ainsi l’ensemble du système économique.

De nombreuses situations impossibles de notre époque ne sont pas des phénomènes isolés, mais se trouvent être la conséquence de cette déstabilisation. Nous constatons que la « pauvreté publique » augmente. Malgré une productivité croissante [c’est le cas en France alors qu’elle est déjà plus élevée qu’en Angleterre et en Allemagne… ndt], on se plaint que pour le système d’assurance sociale et l’infrastructure, il y a de moins en moins d’argent. Par contre, la richesse privée, comme le démontrent de nombreuses statistiques, atteint un niveau record. Dans des pays comme les USA et l’Allemagne, mais aussi dans les pays soi-disant développés et dans les États post-socialistes, on en arrive en ce moment à une évolution dans des directions opposées des conditions de revenu et de fortune des ménages privés. Depuis la publication du livre de Thomas Piketty « Le capital au 21ème siècle » l’année dernière, on ne disconvient même plus de ceci dans le courant scientifique économique principal. La réalisation de ce renversement de répartition dans le détail est encore bien voilé à vrai dire, car les profiteurs n’ont qu’un intérêt très limité dans la transparence.

L’évolution depuis 2007/08

Pour découvrir des amorces de solutions il est bien utile de se remémorer un fois encore le cours de la crise depuis 2007/08 et de suivre ses causes.

Cela commença par la crise des hypothèques aux USA. Les banques accordèrent des crédits dans une vaste ampleur, pour l’achat de biens-fonds et de maisons, sans vérification de solvabilité et de risque. (Chez nous, cela ne serait pas possible, ici un bien-fonds n’est mis en gage jusqu’au maximum de 60%.) Des banques comme des maîtres d’œuvre spéculèrent sur la montée des prix de l’immobilier. En même temps, on lia ensemble les exigences posées aux emprunteurs en titres, qui étaient cotés comme sûrs par de grandes agences d’évaluation et qui donc trouvèrent des acheteurs dans le monde entier, qui se promettaient de faire de bonnes affaires. Les banques US furent de cette façon dégagées du risque et purent attribuer de nouveaux crédits.

 

Mais le compte n’y était pas : les prix de l’immobilier chutèrent, les crédits ne furent pas honorés et durent être amortis par les banques. Des banques, partout dans le monde, avaient désormais des titres toxiques dans leur porte-feuille. — Aujourd’hui ces titres vérolés se fourrent dans celles qu’on désigne comme des « Bad Banks ».

La crise des hypothèques mena de cette manière à une crise bancaire : on toléra la faillite de la banque Lehman Brothers, parce que l’on avait sous-estimé les conséquences. La banqueroute de la banque Lehman Brothers entraîna un effondrement d’autres banques derrière elle. Les banques se méfièrent les unes des autres, les échanges entre banques s’arrêtèrent, la peur d’une faillite bancaire s’étendit. Les États prirent en mains des sommes énormes, « pour éviter le pire », les banques concernées étaient pourtant « too big to fail [trop grosse pour craquer] », c’est-à-dire que l’effet domino semblait mettre en danger le système.

La crise ricocha sur l’économie réelle, le résultat en fut une crise économique. On se trouva alors devant un dilemme. Le moyen classique contre une récession c’est la politique économique anti-cyclique développée par Keynes. Pour cela les États devaient s’endetter, pour créer de la demande. Dans ce sens, fut introduit en Allemagne ce qu’on a appelé la prime à la démolition. Des mesures de cette sorte aggravent cependant la crise d’endettement de l’État. Contre cet endettement d’État on avait développé dans le sillage de l’introduction de l’Euro des critères de stabilité. La dette de l’État était censée ne pas dépasser 60 % du PIB et l’endettement nouveau se limiter à 3% par an. En Allemagne, en 2009, on avait décidé de mettre un frein à l’endettement et l’avait même inscrit finalement dans la Grundgesetz [loi fondamentale]. En cohérence avec le plan de sauvegarde de l’Euro, on prescrivit aux pays sud-européens comme l’Espagne, le Portugal et la Grèce un programme d’épargne rigoureux.

Les expériences indiquent pourtant les dangers de cette voie : on en arrive à la stagnation économique et à une dégradation sociale qui se met à proliférer en de nombreux endroits en catastrophe humanitaire. Avec la stabilisation des banques, les dépenses publiques furent stabilisées en même temps. Le chômage, en particulier chez les jeunes, atteint aujourd’hui en de nombreux endroits une mesure que l’on eût tenue pour impossible il y a quelques années encore. Ainsi la crise des hypothèques put croître jusqu’à prendre la dimension d’une vaste crise sociétale. La démocratie se voit remise en question.

Les causes de l’évolution erronée
Au sommet du G20, après la grande crise des banques, un meilleur contrôle des marchés financiers fut exigé : aucune banque, ni aucun produit financier ne devait plus restés non-transparents et incontrôlés. J’affirme que jusqu’à aujourd’hui cela n’a toujours pas été réellement transposé. La BCE a certes carrément pris en main la surveillance des autres banques, mais nous ne savons pas encore ce que cela signifie vraiment. Si des banques sont « too big to fail », on devrait alors les ramener justement à une masse qui ne laisse pas l’insolvabilité d’une seule banque devenir le « maillon faible » en mettant tout le système en danger. Des propositions correspondantes, y compris la séparation des banques d’affaires normales de l’investmentbanking n’ont toujours pas été réalisées jusqu’à aujourd’hui. Un contrôle réel des marchés financiers et une ré-ordonnancement du système bancaire sont indispensables si l’on ne doit pas en arriver à renouveler cet enchaînement de crises.

Ces dernières décennies, l’opinion s’était imposée dans la science économique que le marché serait supérieur à toutes les autres formes de régulation. La conséquence politique en fut la dérégulation. On s’installa alors dans l’illusion que les mécanismes du marché fourniraient de meilleures solutions que les jugements humains.
La crise a dévoilé que cela ne vaut particulièrement pas pour les marchés financiers et de capitaux. Car il y règne des asymétries d’information — les uns savent plus que les autres et nous ne savons vraiment pas du tout. En outre sur de tels marchés, il y règne une sorte d’instinct grégaire : lorsqu’un mouton fait le prime saut, tous les autres sautent derrière lui, sans réfléchir.

Clarifier le concept d’investissement

Une entrave principale lors de la création de clarté sur les causes de la maladie et lors du déploiement d’amorces de solutions, c’est la « confusion babylonienne des langues » en rapport au concept d’investissement. On ne fait pas de distinction entre un investissement concret, réel et des dépôts financiers spéculatifs, qui sont dénommés « investissements financiers » non idoines. Ici il s’agit d’augmentation d’argent comme un but en soi, qui se détache des points de vue de l’économie réelle (abstraction faites des émissions d’actions pour un financement des entreprises).

Quel est le cas classique d’investissement ? Un être humain ou plusieurs capables veulent produire quelque chose de nouveau. Ils ont besoin d’argent pour des locaux, de machines, de matière première et autres. Ils empruntent pour cela. Le crédit rend possible la création de réelles valeurs économiques fondatrices d’utilité sociale.

La confusion, en référence au concept d’investissement, contribue en outre à l’erreur de masquer le fourvoiement des courants financiers.

En rapport aussi au secteur public, le concept d’investissement est employé  d’une façon mal appropriée. Est-ce que la rémunération des instituteurs et professeurs est un « investissement de formation » ? La formation d’un être humain est-elle un investissement qui doit être immédiatement rentable ? Quelle manière de voir l’être humain se fourre derrière un concept de ce genre ? Culture, formation, santé, assistance vieillesse, deviennent ainsi des domaines d’investissements dans lesquels on peut engendrer du profit. Il existe aujourd’hui des établissements universitaires dans lesquels on promet aux investisseurs 10% de rendement sur leurs capitaux engagés.

On peut financer un investissement par un crédit. Ainsi l’élargissement du concept d’investissement fut longtemps aussi un argument éprouvé pour la fondation d’un endettement plus élevé de l’État. Il en va autrement aujourd’hui : avec le frein à l’endettement nous tombons dans un autre extrême, nous courons le danger que l’État tombe dans un malaise structurel et ne dispose plus d’argent pour de réels investissements dans les routes, ponts, etc. Tout cela est un embrouillamini dément. Sans clarté conceptuelle, on ne peut agir de manière sensée.

Nous devons compléter la considération quantitative de l’argent par une qualitative. Il s’agit avant tout de savoir à quoi l’argent est utilisé et comment il agit dans la totalité sociale. Nous devons, avec Rudolf Steiner, distinguer les rôles de l’argent. L’argent d’achat joue un autre rôle que l’argent de prêt pour des investissements. Ici il s’allie à des facultés d’êtres humains, grâce auxquelles une authentique plus value peut être créée. Celle-ci se tient ensuite à disposition à son tour comme potentiel. Une partie peut se trouver à disposition en tant qu’argent de don libre, ce par quoi une troisième qualité de l’argent entre alors en jeu.

Impôts : don forcé avec effets secondaires

L’argent qui n’est pas investi dans l’économie d’entreprise, ne redevient pas libre le plus souvent.  Il se presse dans les dépôts décrits, où il veut se multiplier d’une manière pathologique. Une circulation saine de l’argent devrait mener pour cela à ce que l’excédent s’écoulât dans le secteur culturel. C’est dans celui-ci que nous comprenons au sens le plus large la formation, la science, le social, la santé, l’art. Étant donné qu’il ne s’y trouve pas de production de marchandises, mais au contraire doivent y être produites des prestations de services relationnelles et y être accompli un travail créatif, ce secteur a besoin de moyens libres et donc d’argent de don. Mais parce que nous, en tant que société, nous n’avons pas la confiance d’organiser ce processus de manière ouverte, nous avons créé un mécanisme social qui nous force au don : l’imposition. Nous finançons la plus grande partie des systèmes de formation et des sciences, de l’assurance sociale et de la santé, par l’impôt et les redevances sociales. Nous nous sommes habitués à avoir un État, qui nous prend, à nous et aux entreprises, de l’argent qu’il doit remettre aux domaines cités. En tant que société nous ne pouvions pas développer la conscience jusqu’à présent qu’un processus plus sain serait mis en œuvre si nous comptions le besoin du don, déjà lors de la création de valeur et donc nous transfèrerions l’argent de don avec plus de conscience dans les domaines mentionnés. Nous distribuons la moitié du produit social par la voie de l’impôt forcé via l’État. On pouvait jusqu’à présent considérer cela comme une bonne solution, mais nous ne devons pas ne pas voir que le consensus réalisé jusqu’à présent, sur le montant de ce don se voit à présent remis en cause par ceux qui recherchent des rentes.

Ce qui pèse encore plus lourd : avec cela nous échangeons une détermination de contenu sur le secteur culturel par l’état. Le ministère des sciences dit ce qu’est l’université, le ministère de la culture dit ce qu’est l’école, etc. Nous avons certes trouver une voie par cette construction, pour apporter l’argent au lieu juste — mais c’est pourtant un détour avec des effets secondaires massifs.

 

Remarques conclusives

Une cause plus profonde de la pathologie financière consiste dans le fait que dans notre société nous ne disposons d’aucun concept d’argent conforme à sa nature et par conséquent nous ne sommes pas en situation d’en arrêter les nuisances dans son utilisation. Si nous voulons traiter la maladie à la racine, ce qui doit valoir c’est :

  • Les biens-fonds ne sont pas des objets d’investissement.
  • Des entreprises ne sont pas des objets d’investissement.
  • Le travail n’est pas une marchandise.

 

Des formes de l’utilisation de l’argent qui agissent de manière toxique parce qu’elles se posent sur des facteurs de production travail, sol et capital, doivent pour cette raison être arrêtées. Amener un consensus sociétal là-dessus, est une tâche difficile mais aucunement  non solvable. (Thomas Betz présentera plus tard encore une proposition concrète, de transférer uniquement la création d’argent aux banques d’émission).
Sozialimpulse 1/2015.
(Traduction Daniel Kmiecik)

Geldpathologien:
Phänomene, Ursachen und
Lösungsansätze
Harald Spehl,
Zusammenfassung Katharina Offenborn


Mit dem Thema Geld umzugehen, erfordert Beweglichkeit. Das beweist der Blick in die Tageszeitungen. Wir lesen, dass jeder 10. Privathaushalt in Deutschland überschuldet ist. Zugleich werden wir darüber informiert, wie durch raffinierte Konstruktionen große Konzerne ganz „legal" Gewinne in Länder mit niedrigen Steuersätzen verschieben. Es soll gespart werden: Herr Schäuble ist stolz auf die schwarze Null im Bundeshaushalt, zugleich lesen wir Appelle mit dem Tenor: „Deutsche, spart nicht so viel, konsumiert mehr und kurbelt damit die Konjunktur an." Was für ein Chaos an Meldungen und Meinungen! Insgesamt entsteht der Eindruck, dass unser Geldsystem undurchschaubar, ungerecht und krank ist. Worin bestehen und woher kommen die Pathologien des Geldwesens, welche Heilungsansätze gibt es?

In wirtschaftswissenschaftlichen Lehrbüchern findet man zahlreiche Versuche, Geld zu definieren. Sie im einzelnen zu referieren, würde hier den Rahmen sprengen. Treffend erschien mir immer der Satz: „Geld ist, was Geltung hat." Was das alles umfassen kann, wurde im Beitrag von Michael Ross ausgeführt — „Geld" kann die Lucky Strike sein, die Münze oder der Geldschein, das Guthaben auf dem Girokonto usw.
Oftmals wird der Geldbegriff auch an den Funktionen des Geldes festgemacht: an der Fähigkeit zu kaufen, der Funktion, einen Wertmaßstab zu bilden und an der Gültigkeit als gesetzliches Zahlungsund damit auch Schuldentilgungsmittel (Annahmepflicht!). Ominös ist die dem Geld zugeschriebene Wertaufbewahrungsfunktion, nicht umsonst die umstrittenste in der akademischen Diskussion.


Um das klarer zu machen, ein Beispiel: Beim Bau einer Tiefgarage in Trier wurde der größte Goldschatz aller Zeiten diesseits der Alpen gefunden: 4000 Goldmünzen, die jemand bei den Frankenstürmen in einem Kupferkessel vergraben hatte. Diese Münzen haben auch heute einen großen Wert, weil sie aus Gold sind. Ihre durch das aufgeprägte Konterfei der jeweiligen Kaiser garantierte Gültigkeit als allgemeines Zahlungsmittel haben sie jedoch verloren. Aus Geld sind sie zurückgefallen in den Warenwert des Goldes. Es ist also nicht die Geldfunktion, die den Wert speichert. Geld verliert vielmehr seinen Wert, wenn es nur gehortet wird. Großmutters versteckter Schmuck kann heute noch etwas wert sein, ihre versteckten 10.000 Reichsmark sind es nicht, wenn sie heute entdeckt werden. Was verleiht dem Geld seinen Wert? Nur die Leistungen, deren Wert es repräsentiert und spiegelt. Geldwert über die Zeit zu bringen ist letztlich nur möglich, wenn Geld Menschen zur Verfügung gestellt wird,die dadurch Leistungen erbringen, so dass auch in der Zukunft die realen Werte zur Verfügung stehen, die im Geld nur ausgedrückt sind. Alles andere ist letztlich eine Illusion.
Das heißt nun aber nicht, dass Geld nur einen Schleier über der realen Wirtschaft bildet, wie es die klassische Ökonomie sah. John Maynard Keynes prägte später den Satz: „Money matters" — er erkannte, dass Geld eine eigenständige Wirkung in der Wirtschaft hat, dass die Art, wie wir Geldprozesse organisieren, fundamental in die realen Kreisläufe eingreift. So wird heute gefragt: „Geld regiert die Welt, doch wer regiert das Geld?"

 

 


Geldschöpfung,
Geschäftsbanken und Notenbanken


Es ist eine heute weitgehend unbestrittene Tatsache, dass Geschäftsbanken Giralgeld schöpfen. Die Schaffung von Notenbanken ist im Grunde der Versuch, die Geldschöpfung durch die Geschäftsbanken zu begrenzen und damit die Geldschöpfung zu regulieren. Denn nur die Notenbanken, wie groß die Unterschiede zwischen einzelnen Ländern auch sein mögen, haben die Befugnis, Münzen und Geldscheine herauszugeben: In Deutschland hat die Bundesbank als unabhängige Einrichtung diese Funktion inne, in der EU die europäische Zentralbank, in den USA die FED.
Können die Notenbanken die gesamte Geldschöpfung kontrollieren? Die Ökonomen sind uneins darüber, ob diese wirklich in der Lage sind, das Geldvolumen durch ihre Politik zu steuern. Ein klassisches Instrument der Geldmengenpolitik ist die Festsetzung des Zinssatzes von Krediten an Geschäftsbanken, Diskontsatz genannt. Im Augenblick ist er nahe null. Durch eine Zinssenkung will die Notenbank die Geschäftsbanken dazu bewegen, mehr Geld aufzunehmen, durch eine Zinserhöhung, weniger in Anspruch zu nehmen. Es ist allerdings sehr umstritten, welche Kriterien für die Geldmengensteuerung Priorität haben sollen. Das gilt in noch höherem Maße für die Frage, ob sich die Krisenhaftigkeit des Geldsystems an sich allein durch Geldmengensteuerung überwinden lässt. Für die Deutsche Bundesbank und in ihren Anfängen auch für die EZB stand die Sicherung der Geldwertstabilität im Vordergrund. Inflationsbekämpfung war angesagt. Durch Geldmengenbegrenzung steuerte man dem Preisanstieg entgegen. Heute steht dagegen die Furcht vor Deflation im Vordergrund. Der Zentralbankrat der EZB ist der Meinung, wir bräuchten 2 % Inflation, um Rezession und Stagnation zu vermeiden.

 


So wird in den letzten Jahren der „Geldkuchen" nach allen Seiten hin vergrößert: Die FED und inzwischen auch EZB pumpen immer wieder neues Geld in den Kreislauf, in der Hoffnung, dass dadurch die Wirtschaft angekurbelt wird.


Bei dem Thema Geldmenge darf nicht übersehen werden, dass es Institutionen gibt, die keine Banken
sind — und damit nicht der Bankenaufsicht unterstehen — die kaum reguliert sind, gleichwohl aber als „Geldsammelstellen" fungieren und mit ihrem Geld enorme Wirkungen auf die Wirtschaft ausüben. Hierher gehören Private Equity-Gesellschaften (Private Equity = außerbörsliches Eigenkapital) und ebenfalls wenig regulierte Investmentfonds (Hedge Fonds), die Spekulationsgeschäfte an den Geld- und Kapitalmärkten betreiben.


Pathologische Geldanlage-Praktiken


Ein Krankheitssymptom des Geldwesens zeigt sich im Folgenden: Die Notenbanken weiten zwar in der skizzierten Art das Geldvolumen aus, um die Geschäftsbanken mit billigem Geld zu animieren, den Unternehmen der Realwirtschaft Kredite zu geben und damit die Wirtschaft zu beleben. Die Geschäftsbanken kommen dieser Aufgabe jedoch faktisch nicht bzw. nicht im notwendigen Umfang nach.

 


Offensichtlich funktioniert unser Geldsystem an dieser Stelle nicht. Wo bleibt dann das praktisch zum Nullzins zur Verfügung gestellte Geld? Die Antwort lautet: Es geht in der Hoffnung auf Rendite in reine Spekulationsobjekte, in „Scheinwerte", die nichts mit der realen Wirtschaftstätigkeit zu tun haben. Das ist der eigentliche Krankheitsherd! Man schätzt — und das ist eher noch zu vorsichtig —, dass nur 5 bis 10 % des gesamten globalen Geldflusses realwirtschaftlich bedingt sind, 90 % der Geldströme „vagabundieren" auf dem Globus umher auf der Suche nach Anlagemöglichkeiten und Rendite.


Unser Eigentumsbegriff, der Nutzungsrechte zu verkäuflichen Vermögenswerten macht, spielt hierbei eine verhängnisvolle Rolle. Der Übergriff der Ökonomie auf das Recht, die Verkäuflichkeit von Unternehmen und Unternehmensanteilen sowie von Grund und Boden, haben zu einer „Scheinmarktwirtschaft" (Udo Herrmannstorfer) geführt. Dieser sind Praktiken geschuldet wie diejenige, dass Investmentfonds angeschlagene Unternehmen kaufen, um sie zu zerlegen und die Filetstücke mit hohem Profit wieder zu verkaufen. Die Kapitalanleger haben in der Regel kein Interesse an dem Unternehmen an sich, sondern ausschließlich an der Vermehrung des von ihnen eingesetzten Geldes. Die Verkäuflichkeit des Nutzungsrechts am Boden führt dazu, dass sich der Geldstrom in Grundstücken staut: Man spekuliert auf den Anstieg der Bodenpreise, denn Boden lässt sich nicht vermehren. Das wird in immer größerem Stil betrieben; man spricht heute vom „Land-Grabbing". Es geht jedoch nicht nur um die Spekulation mit Unternehmenskapital und Boden. Zu diesen kommt die Spekulation mit immer raffinierteren, ins Virtuelle gehenden „Finanzprodukten", bei denen es sich vereinfacht gesagt, um Wettabschlüsse handelt.
Wetten kann man auf alles, von Aktien- und Wechselkursen bis hin zu Wetterkatastrophen. So lassen sich künstlich immer neue Verwertungsmöglichkeiten für das wachsende Anlage suchende Geldkapital schaffen.
Beispiel Wechselkurse: In Bretton Woods wurde 1944 ein Weltwährungssystem mit festen Wechselkursen und einem goldgedeckten Dollar als Leitwährung geschaffen. 1971 wurde die Golddeckung aufgehoben, bald darauf ging man zu flexiblen Wechselkursen über, übergab die Regelung also dem anonymen Markt.


Theoretisch hat der Wechselkurs zwischen zwei Währungen mit Angebot und Nachfrage am Markt zu tun, also mit Wirtschaftsvorgängen. Exportierende Unternehmen müssen daran interessiert sein, sich gegen Wechselkursschwankungen abzusichern, z.B. durch Devisentermingeschäfte. Aber einer wachsenden Zahl von Akteuren auf diesem Feld geht es eben immer weniger um solche realen Absicherungen. Zunehmend werden Luftgeschäfte getätigt. Dadurch gerät das ganze System in eine immer größere Schieflage. Die Manipulation von Zinssätzen (Libor-Skandal) ist ein Beispiel für die Auswüchse, zu denen das führt.
Geld ist da, aber nicht an der richtigen Stelle
So stellen wir fest, dass Geld, obwohl im Oberfluss vorhanden, nicht da ankommt, wo es realen Nutzen stiften könnte, sondern sich in pathologischen Kreisläufen bewegt bzw. staut. Die Geldströme haben sich von realen Vorgängen abgelöst und destabilisieren damit das ganze System der Wirtschaft.


Viele soziale Missstände unserer Zeit sind keine isolierten Phänomene, sondern erweisen sich als Folge dieser Destabilisierung. Wir konstatieren, dass die „öffentliche Armut" zunimmt. Trotz wachsender Produktivität klagt man, dass für soziale Sicherungssysteme und die Infrastruktur immer weniger Geld vorhanden sei. Demgegenüber erreicht der private Reichtum, wie zahlreiche Statistiken beweisen, ein Rekordniveau. In Ländern wie den USA und Deutschland, aber auch in den sogenannten Entwicklungsländern und in postsozialistischen Staaten, kommt es derzeit zu einer massiven Auseinanderentwicklung der Einkommens- und Vermögensverhältnisse privater Haushalte. Seit der Veröffentlichung von Thomas Pikettys-Buch „Das Kapital im 21. Jahrhundert" im letzten Jahr wird dies auch im wissenschaftlichen Mainstream kaum noch geleugnet. Das Zustandekommen dieser Umverteilung im einzelnen, wird allerdings meist noch verschleiert: Die Profiteure haben an Transparenz nur ein sehr begrenztes Interesse.

 


Die Entwicklung seit 2007/08
Um Lösungsansätze zu entdecken, ist es wohl hilfreich, sich noch einmal den Krisenverlauf seit 2007/08 zu vergegenwärtigen und seinen Ursachen nachzugehen:


Es begann mit der Hypothekenkrise in den USA. Die
Banken gaben in großem Umfang Kredite zum Kauf
von Grundstücken und Häusern ohne hinreichende
Bonitäts- und Risikoprüfung. (Bei uns wäre das so nicht möglich, hier darf ein Grundstück nur bis zu 60 % beliehen werden.) Banken wie Bauherren spekulierten dabei, dass die Preise für die Immobilien immer weiter steigen würden. Gleichzeitig bündelte man die Forderungen an die Kreditnehmer zu Wertpapieren, die von den großen Rating-Agenturen als sicher eingestuft wurden und damit in der ganzen Welt Käufer fanden, die sich ein gutes Geschäft versprachen. Die US-Banken waren auf diese Weise das Risiko los und konnten noch mehr neue Kredite vergeben.
Aber die Rechnung ging nicht auf: Die Immobilienpreise fielen, die Kredite wurden notleidend und mussten von den Banken abgeschrieben werden. Banken überall auf der Welt hatten nun toxisch gewordene Wertpapiere in ihrem Portofolio. — Heute stecken sie in den berüchtigten „Bad Banks".


Die Hypothekenkrise führte auf diese Weise zu einer Bankenkrise: Man ließ den Zusammenbruch der Lehman Brothers-Bank zu, weil man die Folgen unterschätzt hatte. Die Lehman-Pleite zog den Zusammenbruch weiterer Banken nach sich. Die Banken misstrauten einander, der Interbankenverkehr kam ins Stocken, die Angst vor einem Bank-Run machte sich breit. Die Staaten nahmen ungeheure Summen in die Hand, „um das Schlimmste zu verhüten", waren die betroffenen Banken doch „too big to fail", d.h. der Domino-Effekt erschien systemgefährdend.

 


Die Krise schlug auf die Realwirtschaft durch, das Resultat war eine Wirtschaftskrise. Man stand jetzt vor einem Dilemma. Das klassische Mittel gegen eine Rezession ist die von Keynes entwickelte antizyklische Wirtschaftspolitik. Dafür muss der Staat jedoch Schulden machen, um Nachfrage zu schaffen. In diesem Sinne wurde in Deutschland u.a. die sogenannte Abwrackprämie eingeführt. Maßnahmen dieser Art verschärften aber die Staatsverschuldungskrise. Gegen die Staatsverschuldung hatte man im Zuge der Euro-Einführung Stabilitäts-kriterien entwickelt. Die Staatsschuld sollte 60 % des Bruttoinlandsproduktes und die Neuverschuldung 3 % pro Jahr nicht überschreiten. In Deutschland hatte man 2009 eine Schuldenbremse beschlossen und sie schließlich ins Grundgesetz aufgenommen. Im Zusammenhang mit den Euro-Rettungsschirmen verordnete man südeuropäischen Ländern wie Spanien, Portugal und Griechenland rigorose Sparprogramme.


Die Erfahrungen zeigen jedoch die Gefahren dieses Weges: Es kam zu wirtschaftlicher Stagnation und zu einem sozialen Abbau, der sich an vielen Stellen bereits zur humanitären Katastrophe auswuchs. Mit der Stabilisierung der Banken wurden gleichzeitig die öffentlichen Aufgaben destabilisiert. Die Arbeitslosigkeit, besonders unter den Jugendlichen, nimmt heute vielerorts Ausmaße an, die man vor wenigen Jahren noch für unmöglich gehalten hätte. So könnte sich die Hypothekenkrise zu einer umfassenden Krise der Gesellschaft auswachsen. Die Demokratie ist in Frage gestellt.
Ursachen für die Fehlentwicklungen
Auf dem G20-Gipfel nach der großen Bankenkrise 2009 wurde eine bessere Kontrolle der Finanzmärkte gefordert: Keine Bank, kein Finanzprodukt dürfe mehr intransparent und unkontrolliert sein. Ich behaupte, dass das bis heute nicht wirklich umgesetzt ist. Die Europäische Zentralbank hat zwar gerade die Aufsicht über die großen Banken übernommen, wir wissen aber noch nicht, was das bedeutet. Wenn Banken „too big to fail" sind, dann müssen sie eben auf ein Maß zurückgeführt werden, das nicht die Insolvenz einer einzelnen Bank zum Systemrisiko werden lässt. Entsprechende Vorschläge, auch zur Trennung von normalem Bankgeschäft und Investmentbanking wurden bis heute nicht umgesetzt. Eine wirkliche Kontrolle der Finanzmärkte und eine Neuordnung des Bankwesens sind nötig, wenn es nicht erneut zu einer Verkettung von Krisen kommen soll.

 


In den letzten Jahrzehnten hatte sich in der Wirtschaftswissenschaft die Meinung durchgesetzt, dass der Markt allen anderen Regelungsformen überlegen sei. Die politische Konsequenz war die Deregulierung. Man saß der Illusion auf, dass Marktmechanismen bessere Lösungen liefern als menschliche Urteile.
Die Krise hat aufgedeckt, dass das insbesondere für Geld- und Kapitalmärkte nicht gilt. Denn dort herrschen Informationsasymmetrien — die einen wissen mehr als die anderen und vieles wissen wir gar nicht. Außerdem wirkt an solchen Märkten eine Art Herdentrieb: Wenn einer vorneweg läuft, laufen alle hinterher.


Investitionsbegriff klären


Ein Haupthindernis bei der Schaffung von Klarheit über die Krankheitsursachen und bei der Entwicklung von Lösungsansätzen ist eine „babylonische Sprachverwirrung" in Bezug auf den Investitionsbegriff. Es wird nicht unterschieden zwischen einer Sach- bzw. Realinvestition und spekulativen Finanzanlagen, die unsachgemäß „Finanzinvestitionen" genannt werden. Hier geht es um Geldvermehrung als Selbstzweck, die sich loslöst von realwirtschaftlichen Gesichtspunkten (von der Aktienemission zur Unternehmensfinanzierung sei hier abgesehen).
Was ist der klassische Fall einer Investition? Ein oder mehrere fähige Menschen wollen etwas Neues produzieren. Sie brauchen Geld für Gebäude, Maschinen, Rohstoffe usw. Sie nehmen dafür einen Kredit auf. Der Kredit ermöglicht die Schaffung realer, gesellschaftlichen Nutzen stiftender Wirtschaftswerte.
Die Verwirrung in Bezug auf den Investitionsbegriff trägt das Ihre dazu bei, die Fehlleitung von Geldströmen zu verschleiern.


Auch in Bezug auf den öffentlichen Sektor wird der Investitionsbegriff unsachgemäß angewendet. Ist die Entlohnung von Lehrern und Professoren eine „Bildungsinvestition", ist die Ausbildung eines Menschen ein Investment, das sich unmittelbar rentieren muss? Welche Anschauung des Menschen steckt hinter einem derartigen Begriff? Kultur, Bildung, Gesundheitswesen, Altersversorgung werden so zu Investitionsbereichen, in denen Profite generiert werden können. Es gibt heute Hochschulgründungen, bei denen Investoren 10 % Rendite auf ihr eingesetztes Kapital versprochen werden.


Eine Investition kann man über Kredite finanzieren. So war die Ausweitung des Investitionsbegriffs lange Zeit auch ein probates Argument zur Begründung höherer Staatsverschuldung. Das ist heute anders: Mit der Schuldenbremse fallen wir ins andere Extrem, laufen Gefahr, dass der Staat in eine Infrastruktur-Malaise gerät und kein Geld mehr hat für Realinvestitionen in Straßen, Brücken etc. Das alles ist ein irrsinniges Durcheinander. Ohne begriffliche Klarheit lässt sich jedoch nicht sinnvoll handeln.


Wir müssen die bloß quantitative Betrachtung des Geldes durch eine qualitative ergänzen. Es geht vor allem darum, wofür Geld verwendet wird und wie es im sozialen Ganzen wirkt. Wir müssen mit R. Steiner die Rollen des Geldes unterscheiden. Geld spielt als Kaufgeld eine andere Rolle wie als Leihgeld für Investitionen. Hier verbindet es sich mit Fähigkeiten von Menschen, wodurch ein echter Mehrwert geschaffen werden kann. Dieser steht dann wiederum als Potenzial zur Verfügung. Ein Teil davon könnte wiederum als freies Schenkungsgeld zur Verfügung stehen, wodurch eine dritte Geldqualität ins Spiel käme.
Steuer: Zwangsschenkung mit Nebenwirkungen


Geld, das nicht in Wirtschaftsunternehmen investiert wird, wird heute meist nicht wieder frei. Es drängt in die geschilderten Anlagen, wo es sich in krankhafter Weise vermehren will. Ein gesunder Geldkreislauf müsste dazu führen, dass Oberschuss als Schenkungsgeld in den kulturellen Sektor fließt. Unter diesem verstehen wir im weitesten Sinne Bildung, Wissenschaft, Soziales, Gesundheitswesen, Kunst. Da dort keine Warenproduktion stattfindet, sondern Beziehungsdienstleitungen erbracht werden und schöpferische Arbeit verrichtet wird, benötigt dieser Sektor freie Mittel, also geschenktes Geld. Weil wir uns als Gesellschaft jedoch nicht zutrauen, diesen Prozess offen zu organisieren, haben wir einen sozialen Mechanismus geschaffen, der uns zur Schenkung zwingt: die Steuer. Wir finanzieren den größten Teil des Bildungs- und Wissenschaftssystems, der sozialen Sicherung und des Gesundheitswesens über Steuern und Sozialabgaben. Wir haben uns daran gewöhnt, einen Staat zu haben, der uns und den Unternehmen Geld wegnehmen und in die genannten Bereiche geben soll. Als Gesellschaft konnten wir bisher kein Bewusstsein davon entwickeln, dass ein Gesundungsprozess in Gang gesetzt würde, wenn wir den Schenkungsbedarf bereits bei der Wertschöpfung einrechnen und so das Schenkungsgeld mit mehr Bewusstheit in die genannten Bereiche transferieren würden. Wir ver‑
teilen die Hälfte des Sozialprodukts auf dem Weg der Zwangsschenkung über den Staat. Das könnten wir jetzt für eine gute Lösung halten, aber wir dürfen nicht übersehen, dass der bisherige Konsens über die Höhe dieser Schenkung derzeit infrage gestellt wird von denen, die Rendite suchen.


Was noch schwerer wiegt: Wir handeln uns damit eine inhaltliche Bestimmung über den Kultursektor durch den Staat ein. Das Wissenschaftsministerium sagt, was Hochschule ist, das Kultusministerium sagt, was Schule ist, etc. Wir haben durch diese Konstruktion zwar einen Weg gefunden, das Schenkgeld an den richtigen Ort zu bringen — es ist jedoch ein Umweg mit massiven negativen Nebenwirkungen.


Schlussbemerkung
Eine tiefere Ursache der Geldpathologie besteht darin, dass wir in unserer Gesellschaft keinen wesensgemäßen Geldbegriff haben und daher auch bisher nicht in der Lage waren, schädliche Geldverwendungen zu unterbinden. Wenn wir die Krankheit an der Wurzel bekämpfen wollen, muss gelten:


Grund und Boden ist kein Investitionsobjekt.

Unternehmen sind keine Investitionsobjekte.

Arbeit ist keine Ware.


Formen der Geldverwendung, die toxisch wirken, weil sie auf der Käuflichkeit der Produktionsfaktoren Arbeit, Boden und Kapital aufsetzen, müssten daher unterbunden werden. Darüber einen gesellschaftlichen Konsens herbeizuführen, ist ein schwierige, letztlich jedoch keine unlösbare Aufgabe. (Thomas Betz wird später noch einen konkreten Vorschlag vorstellen, die Geldschöpfung alleine an die Notenbanken zu übergeben.)