Le revenu de base - vu économiquement

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Le revenu de base - vu économiquement ( 3 )

Paul Mackay

Traduit par René Wisser, Louis Defèche,
revue par FG (dans le sens d'une plus grande clareté sur les concepts économiques utilisés ( 1 ))

 Article paru dans Das Goetheanum n°23 -juin 2013

Le finacement d'un revenu de base est une question du façonnement économiquement raisonnable et socialement juste de la constitution et de la répartition de la création de valeur.

Si nous envisageons aujourd’hui la possibilité d’un revenu de base en Europe, nous le devons aux développements qui ont débutés après le Moyen Âge, lors des Lumières. Ils entraînèrent des changements d’importance : 1. Dans le domaine culturel, la sécularisation entraîna une séparation de l’Église et de l’État. La dominance sociétale de l’Église perdit de son ampleur. En même temps apparut une image humaniste du monde et de l’Homme. 2. Le partage des pouvoirs, avec la séparation des domaines exécutif, législatif et judiciaire, rendit possible un État de droit moderne. 3. La division du travail a ensuite fourni le socle pour une économie à dimension mondiale.
La division du travail a transformé de fond en comble la vie économique, la faisant passer du stade de l’autosuffisance à celui de l’offre mondiale. Cela fut accompagné de la création d’une multiplicité de moyens de production, et la productivité de l’économie augmenta en conséquence de manière considérable. Un net surcroît de création de valeurs apparut, soulevant la question de sa répartition. C’est dans ce contexte que le revenu de  base trouve un fondement économique.

 

 

Chargement de la consommation ( 2 )
La dimension rationnelle de la division du travail est totalement reconnue. Le travail est divisé, il permet donc un mode de production plus efficient. Partout où c’est possible, le travail des machines remplace le travail humain, surpassant de beaucoup ce dernier et le rendant de plus en plus inutile dans la production. Parallèlement, la capacité de production s’accroît ; c’est là que commence le problème du chômage. Au 20ème siècle, afin de contrer ses répercussions sociétales, on créa des systèmes sociaux. Ceux-ci furent fondés sur l’idée d’assurance, c’est-à-dire que celui qui perçoit un salaire dépendant d’un emploi paie par précaution une cotisation pour le cas où il ne pourrait plus travailler, soit par incapacité, soit à cause du chômage. Cela signifie qu'est chargé le facteur travail et avec cela se forment les ainsi nommés coûts salariaux ou charges annexes au salaire. Par là le facteur travail devient toujours plus cher, occasionnant toujours plus de pression dans le système économique, ce qui incite à remplacer ce facteur par des machines. Ainsi naît un cercle vicieux qui ne peut être enrayé. Le seul remède serait de repenser le système.

La capacité de production, de toute façon disponible, donne la possibilité d’octroyer à chaque être humain un revenu avec lequel il peut couvrir ses besoins de base. Le mieux serait de financer ce revenu en chargeant la consommation. Dans la consommation, nous avons affaire à des biens et services qui sont issus de la collaboration des deux facteurs de production que sont le travail et le capital (comme moyen de production). Une charge de la consommation allège ainsi le facteur travail. La hauteur de ce chargement pourra varier selon la nature des biens et des services. Les produits de luxe pourront être chargés plus lourdement que les biens de première nécessité. Un chargement de la consommation serait à voir dans le contexte de ce qui est décrit par Rudolf Steiner comme « impôt sur les dépenses » : « L’argent ne devient réalité que s’il est dépensé. C’est alors qu’il passe dans le processus économique, peu importe que je le dépense pour mes loisirs ou pour mes besoins matériels et spirituels, ou même que je le dépose dans une banque où il pourra être utilisé dans le processus économique. Si je le place dans une banque, alors cela ressemble à une espèce de dépense que je fais, retenons bien cela. [ ... ] Et voilà que se dévoile cette chose singulière qui veut que l’impôt sur le revenu soit remplacé par un impôt sur la dépense [ ... ] » (GA 332a, conférence du 25 octobre 1919).



La formule du prix comme point de départ
Le revenu de base n’intervient-il pas au mauvais endroit ? Ne s’agit-il pas, dans le processus économique, d’un problème de prix ? Voilà la formulation que Rudolf Steiner donne à des étudiants le 29 juillet 1922 (GA 340), dans un cours d’économie nationale, pour trouver le juste prix : « Le juste prix est donné, lorsque celui qui fournit un produit qu’il a fabriqué reçoit la contre-valeur suffisante pour couvrir ses besoins, la somme de ses besoins, comprenant naturellement les besoinsde ceux qui sont avec lui, aussi longtemps qu’il mettra à confectionner un produit analogue. » Aussi abstraite qu’elle paraisse, Rudolf Steiner explique que cette formule est exhaustive, aussi exhaustive que le théorème de Pythagore l’est pour tous les angles droits. L’un des points fondamentaux de cette formule est qu’il attire l’attention sur ce qui vient en premier lieu : le temps de transition au cours duquel le produit suivant devra être fabriqué, et non pas le temps nécessaire pour confectionner l’ancien. Il ne faut pas voir le juste prix comme la rémunération du travail fourni, mais comme l’appréciation d’un résultat du travail parce qu’il rend possible la fabrication d’un produit analogue. Je peux donc comprendre que certains se posent la question de savoir si le revenu de base ne détourne pas l’attention de la vraie question de l’économie nationale, celle du prix. Je pense cependant que le revenu de base et la question du prix ne s’excluent pas nécessairement.


Dans la formule est en outre abordé qu'aussi sont compris les besoins de ceux qui sont liés à celui qui a fabriqué le produit. Depuis l’application du système de la sécurité sociale, il ne s’agit pas uniquement des membres de la famille, mais de tous ceux qui participent au système des assurances sociales, c'est-à-dire toute la population. Elevé au niveau « macrosocial », il y a dans la formule du prix un lien entre la production des biens de l’ensemble de l’économie et le niveau de financement des besoins des hommes qui s’attribuent réciproquement une assurance sociale. Si maintenant ce système de sécurité sociale ne se restreignait pas aux cas particuliers tels que les accidents, la maladie, le chômage, mais s’étendait à une « assurance existentielle » générale, elle irait dans la direction d’un revenu de base. Dans ce cas, il serait aussi possible de déterminer la hauteur d’un revenu de base d’après la performance globale de l’économie.



Rente foncière comme minimum d'existence
Pour autant que je sache, Rudolf Steiner n’a jamais abordé directement le sujet du revenu de base ; cependant il a fait une allusion dans cette direction le 25 octobre 1919 (GA 332a) : « Mais dans notre société actuellement, cette demande (de biens) est réellement problématique, car une autre question lui fait constamment face : les moyens, les rapports de possession nécessaires à cette demande sont-ils présents ? Il est aisé d’avoir des besoins, mais si l’on ne possède pas les moyens nécessaires pour les satisfaire, on ne pourra pas les demander. » Il a aussi le 16 février 1919 (GA 189) sur la < rente foncière>..Il la caractérise comme étant « la valeur économique nationale des terres d’un territoire donné en rapport à leur productivité. » Rudolf Steiner explique qu’il y a un rapport nécessaire entre cette rente foncière et le minimum d'existence de l’être humain. Il invite à prendre cette rente foncière d’un territoire donné et à la diviser par le nombre de ses habitants. Comme quotient on a le minimum d'existence. Il appelle cela le « primaire ». En réalité, au sein d’un organisme social, personne ne gagne plus « que la rente de base divisée par le nombre des habitants. Ce qui est gagné en plus se constitue par coalitions et associations par lesquelles sont créées des conditions permettant à une personnalité de gagner plus qu’une autre. »


 


Le 6 août 1922 (GA 340), dans sa dernière conférence pour les étudiants en économie nationale, Rudolf Steiner revient à ce quotient entre la surface des terres et le nombre d’habitants. Il faudrait suivre la question du prix jusqu’à la « production primordiale » : « [ ... ] si, à sa naissance, chaque être humain recevait telle ou telle quantité (de surface de terres), alors naîtraient les prix qui peuvent finalement naître sur une telle surface ; car les choses ont alors leur valeur d’échange évidente. » Sur cet arrière-plan, Rudolf Steiner explique sur quoi se fonde l’activité économique : « amener parmi les hommes des produits susceptibles d’être échangés entre eux ; et cet échange entre les hommes s’exprime dans la formation des prix. »


A la base : la création de valeur
Dès lors que l’on met en relation le revenu de base avec la rente de base exposée par Rudolf Steiner, ce revenu ne reste plus une chose abstraite mais peut être ramené à l’élément « primaire » évoqué plus haut ; que la valeur du revenu de base dépasse celle de la rente de base, c'est-à-dire s’élève au-dessus du minimum vital, cela serait en principe possible par une augmentation de la productivité et ferait l’objet d’un contrat de générations.
La question du financement d’un revenu de base est une question de régulation sensée et socialement juste de l’apparition et du partage de la création de valeur, qui sont les deux faces d’une seule et même chose. Une création de valeur économiquement sensée a besoin d’une répartition sociale équitable de cette valeur, et le revenu de base peut être considéré comme une composante de cette répartition.


Responsable de la Section des sciences sociales au Goetheanum et membre du comité directeur de la Société anthroposophique universelle, Paul Mackay a suivi une formation ensciences économiques et administration desentreprises. Cofondateur puis directeur de labanque anthroposophique Triodos (Pays-Bas),il travailla aussi à la GLS Bank (Allemagne). Ilest en outre devenu président du Conseild’administration du groupe Weleda en 2012.


Cette contribution répond à des questions durant le colloque <Initiative pour un revenu de base - Cela fait il sens ?> le 9 mars 2013 au Goethéanum. Il se base sur deux contributions dans le livre <entgegensprechen 3> édité par KunstRaumRhein, gesowip-Verlag 2013

( 1 ) NDT FG : la traduction d'origine comportait deux types d'imprécisions :
-rente foncière était traduit en "rente de base":
un simple examen des références de l'auteur, notamment GA340, Cours d'économie, ayant déjà fait l'objet de deux traductions françaises, aurait permis de l'éviter.
L'enthousiasmante idée de revenu "de base" aura sans doute joué. Pourtant la problématique de la rente foncière est d'une importance capitale pour comprendre à la fois notre époque et l'essence de la pensée de Steiner sur l'organisation sociale. Il est vrai qu'aborder celle-ci dans son ensemble (triarticulation) relativise beaucoup l'enthousiasme souvent superficiel pour le revenu de base.

-"Chargement" par impôt et taxation : ( 2 )
Ici le choix facilitait considérablement la compréhension du lecteur non averti mais il n'est pas certain que l'auteur, prudent, n'envisage pas autre chose que forcément un passage par l'Etat pour le financement de l'aspect qu'il qualifie lui-même d'assuranciel.

( 3 ) L'auteur parle du revenu de base d'un point de vue économique seulement. Il ne s'avance en rien sur les deux autres aspects :
- celui des droits que les humains se consentent mutuellement..
- celui de la vie de l'esprit; c'est à dire du développement et de l'entretien des capacités humaines.

On trouvera des élément supplémentaires par les liens suivants :
-Pages thématiques : La question du foncier, Revenu de base?
- Blog : Revenu de base, "vrais prix" et "rente foncière"
- Une étude complète sur la rente foncière est en préparation. Toutes les sources citées par l'auteur seront présentées dans leur contexte avec les autres passages de l'oeuvre complète sur le sujet.Figurera également un rappel du concept d'origine (Ricardo). Le lecteur français pourra ainsi évaluer le propos de l'auteur par lui-même.

 

Grundeinkommen - wirtschaftlich betrachtet


Paul Mackay


DAS GOETHEANUM Nr. 23 . Juni 2013

Die Finanzierung eines Grundeinkommens ist eine Frage des wirtschaftlich vernünftigen
und sozial gerechten Gestaltens der Entstehung und Verteilung der Wertschöpfung
.

 

Wenn wir heute über die Möglichkeit eines Grundeinkommens in Europa sprechen, dann verdanken wir das den Entwicklungen, die ihren Ausgangspunkt in der Aufklärung nach dem Mittelalter nahmen. Sie brachten folgenreiche Änderungen mit sich: 1. Im Kulturbereich trat die Säkularisierung ein, wodurch eine Trennung zwischen Staat und Kirche zustande kam. Die Kirche hat an gesellschaftlicher Dominanz verloren. Gleichzeitig entstand ein humanistisches Welt- und Menschenbild. 2. Die Gewaltenteilung mit der Trennung zwischen Exekutive, Legislative und Judikative hat eine moderne Rechtsstaatlichkeit ermöglicht. 3. Die Arbeitsteilung wird Grundlage für die Wirtschaft, die eine weltwirtschaftliche Dimension erlangt.
Durch die Arbeitsteilung hat sich das Wirtschaftsleben von Grund auf umgewandelt, und zwar von der Selbstversorgung zur Weltversorgung. Damit einher ging die Schaffung einer Vielfalt an Produktionsmitteln. Dadurch konnte sich die Produktivität der Wirtschaft erheblich steigern. Ein deutliches Mehr an Wertschöpfung entstand. Seine Entstehung bringt die Frage nach der Verteilung der Wertschöpfung mit sich. Ein Grundeinkommen bekommt in diesem Kontext eine wirtschaftliche Grundlage.


Belastung des Verbrauchs
Die rationelle Dimension der Arbeitsteilung ist voll erkannt. Arbeit wird geteilt, sodass eine effektivere Produktionsweise entsteht. Da, wo möglich, wird menschliche Arbeit durch Maschinenarbeit ersetzt und dadurch um ein Vielfaches übertroffen und in der Produktion zunehmend überflüssig. Gleichzeitig wächst die Produktionskapazität. Hier beginnt das Problem der Arbeitslosigkeit. Um ihre sozialen Auswirkungen aufzufangen, wurden im 20. Jahrhundert Sozialsysteme geschaffen. Diese Systeme bauen auf dem Versicherungsgedanken auf, das heißt, derjenige, der ein arbeitsabhängiges Einkommen hat, bezahlt vorsorglich eine Prämie für den Fall, dass er arbeitsunfähig oder arbeitslos wird. Dies bedeutet, dass der Faktor Arbeit belastet wird und somit sogenannte Lohnzusatzkosten oder Lohnnebenkosten entstehen. Dadurch wird der Faktor Arbeit immer teurer, wodurch im Wirtschaftssystem noch mehr Druck entsteht, diesen Faktor zu ersetzen durch Maschinen. So entsteht ein Teufelskreis, der nicht mehr aufzuhalten ist. Das Einzige, was Abhilfe schaffen kann, ist, das System neu zu denken.

Die sowieso zur Verfügung stehende Produktionskapazität erlaubt, jedem Menschen ein Einkommen zur Verfügung zu stellen, mit dem er seine Grundbedürfnisse abdecken kann. Dieses Einkommen wäre am besten durch die Belastung des Verbrauchs zu finanzieren. Beim Verbrauch geht es um Güter und Dienstleistungen, die durch die Zusammenarbeit der Produktionsfaktoren Arbeit und Kapital (als Produktionsmittel) entstanden sind. Die Belastung des Verbrauchs entlastet somit den Faktor Arbeit. Die Höhe der Belastung kann je nach Art der Güter oder der Dienstleistungen schwanken. Luxusgüter können höher belastet werden als Güter, die Grundbedürfnisse abdecken. Eine Belastung des Verbrauchs wäre im Kontext zu sehen von dem, was von Rudolf Steiner als Ausgabensteuer bezeichnet wird: «Geld wird erst zu einem Wirklichen, wenn es ausgegeben wird. Da tritt es über in den Wirtschaftsprozess, gleichgültig, ob ich es für mein Vergnügen oder für meine leiblichen und geistigen Bedürfnisse ausgebe oder ob ich es in einer Bank anlege, sodass es da für den wirtschaftlichen Prozess verwendet wird. Wenn ich es in einer Bank anlege, so ist es eine Art von Ausgabe, die ich mache - das ist natürlich festzuhalten. [...] Und das Sonderbare stellt sich heraus, dass die Einnahmesteuer verwandelt werden muss in eine Ausgabensteuer [...]» (GA 332a, Vortrag vom 25. Oktober 1919)

Preisformel als Ausgangspunkt
Setzt aber nicht das Grundeinkommen an der falschen Stelle an? Geht es im Wirtschaftsprozess nicht eigentlich um die Preisfrage? Rudolf Steiner formuliert in einem Kurs für Studenten der Nationalökonomie am 29. Juli 1922 (GA 34o) den richtigen Preis wie folgt: «Ein richtiger Preis ist dann vorhanden, wenn jemand für ein Erzeugnis, das er verfertigt hat, so viel an Gegenwert bekommt, dass er seine Bedürfnisse, die Summe seiner Bedürfnisse, worin natürlich eingeschlossen sind die Bedürfnisse derjenigen, die zu ihm gehören, befriedigen kann so lange, bis er wiederum ein gleiches Produkt verfertigt haben wird.» Rudolf Steiner erläutert, dass diese Formel, so abstrakt sie ist, dennoch erschöpfend ist, so wie der pythagoreische Lehrsatz erschöpfend ist für alle rechtwinkligen Dreiecke. Einer der wesentlichen Punkte in dieser Formel sei, dass hingewiesen wird auf dasjenige, was erst kommt: Es geht um die Überbrückung der Zeit, in der das nächste Erzeugnis verfertigt werden soll, und nicht um die Zeit, in der dieses Erzeugnis verfertigt wurde. Der richtige Preis ist nicht zu sehen als Bezahlung der geleisteten Arbeit, sondern als Wertschätzung des Arbeitsergebnisses, indem er die Hervorbringung eines ähnlichen Erzeugnisses ermöglicht. Insofern kann ich verstehen, dass Menschen die Frage haben, ob das Grundeinkommen einem den Blick nimmt für die eigentliche volkswirtschaftliche Frage, nämlich die Preisfrage. Ich meine dennoch, dass sich Grundeinkommen und Preisfrage nicht ausschließen müssen.
In der Formel ist zusätzlich davon die Rede, dass auch die Bedürfnisse derjenigen, die zum Leistungserbringer gehören, eingeschlossen sind. Seit Einführung des Sozialversicherungssystems sind das nicht nur die Familienangehörigen, sondern alle am sozialversicherungssystem Beteiligten, das heißt die ganze Bevölkerung. Auf die makrosoziale Ebene gehoben, ist in der Preisformel somit ein Zusammenhang zwischen der gesamtwirtschaftlichen Leistung und dem Grad der Finanzierung der Bedürfnisse der Menschen geschaffen, die sich gegenseitig eine soziale Sicherung zusprechen. Wenn sich nun das Sozialversicherungssystem nicht nur auf besondere Fälle wie Unfall, Krankheit oder Arbeitslosigkeit, sondern auf eine allgemeine <Lebenssicherung> erweitern würde, bewegt es sich in Richtung Grundeinkommen. Dann wäre es auch möglich, die Höhe eines Grundeinkommens auf die Gesamtleistung der Wirtschaft abzustimmen.


Grundrente als Existenzminimum
Rudolf Steiner hat, soweit mir bekannt, das Grundeinkommen nicht direkt angesprochen. Wohl aber hat er am 25. Oktober 1919 (GA 332a) eine Andeutung in dieser Richtung gemacht: «Aber diese Nachfrage (nach Gütern) ist ja deshalb in unserem heutigen sozialen Leben eine recht problematische, weil ihr immer die Frage gegenübersteht, ob auch zur Nachfrage die entsprechenden Mittel, die entsprechenden Besitzverhältnisse vorhanden sind. Man kann gut Bedürfnisse haben: wenn man nicht die nötigen Mittel besitzt, sie zu befriedigen, so wird man sie gar nicht nachfragen können.» Auch hat er am 16. Februar 1919 in einem Vortrag über die <Grundrente> gesprochen (GA 189). Die Grundrente charakterisiert er als «den volkswirtschaftlichen Wert des Grund und Bodens eines Territoriums mit Bezug auf seine Produktivität». Rudolf Steiner erläutert, dass ein notwendiges Verhältnis zwischen dieser Grundrente und dem Existenzminimum des Menschen besteht. Er regt an, für ein bestimmtes Territorium die Grundrente zu nehmen und diese durch die Einwohnerzahl des betreffenden Territoriums zu dividieren. Als Quotient bekommt man dann das Existenzminimum. Das deutet Rudolf Steiner an als «das Primäre». Niemand verdient in Wirklichkeit in einem sozialen Organismus mehr, «als die gesamte Grundrente dividiert durch die Einwohnerzahl ergibt. Was mehr verdient wird, entsteht durch Koalitionen und Assoziationen, durch welche Verhältnisse geschaffen werden, in denen eine Persönlichkeit mehr Werte erwerben kann als eine andere.»

In seinem letzten Vortrag für Nationalökonomie-Studenten am 6. August 1922 (GA 340) kommt Rudolf Steiner auf diesen Quotienten zwischen der Bodenfläche und der Einwohnerzahl zurück. Die Preisfrage sollte zurückverfolgt werden bis zur sogenannten «Urproduktion»: : «[...] wenn jeder Mensch bei seiner Geburt so und so viel [an Bodenfläche] mitbekäme, dann würden die Preise entstehen, die überhaupt auf einer solchen Fläche entstehen können; denn die Dinge haben dann ihren selbstverständlichen Austauschwert.» Vor diesem Hintergrund führt Rudolf Steiner aus, dass wirtschaften heißt: «dasjenige, was Erzeugnisse sind, zum Austausch unter Menschen zu bringen; und der Austausch unter Menschen, der lebt sich aus in der Preisbildung.»


Wertschöpfung als Grundlage
Wenn ein Grundeinkommen zu der von Rudolf Steiner ausgeführten Grundrente in Beziehung gesetzt wird, ist es keine abstrakte Angelegenheit mehr, sondern kann auf «das Primäre» zurückgeführt werden. Und wenn die Höhe des Grundeinkommens über die der Grundrente, das heißt über die des Existenzminimums, hinausgeht, wäre das grundsätzlich möglich durch die Produktivitätssteigerung und Sache eines Generationenvertrages.
Die Frage der Finanzierung eines Grundeinkommens ist eine Frage des wirtschaftlich vernünftigen und sozial gerechten Gestaltens der Entstehung und Verteilung der Wertschöpfung - sie sind zwei Seiten ein- und derselben Sache. Eine wirtschaftlich vernünftige Entstehung der Wertschöpfung braucht eine sozial gerechte Verteilung derselben, und ein Grundeinkommen kann als Bestandteil einer solchen Verteilung gesehen werden.


Paul Mackay ist Leiter der Sektion für Sozialwissenschaften am Goetheanum.

 

Dieser Beitrag antwortet auf Fragen während der Tagung <Volksinitiative für ein bedingungsloses Grundeinkommen - Macht das Sinn?> am 9. März 2013 am Goetheanum.

Er basiert auf zwei Beiträgen im Buch <entgegensprechen 3>, herausgegeben vom KunstRaumRhein, gesowip-Verlag 2013.