Institut pour une
triarticulation sociale
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L’idée de l’état. Humanisation de la vie de l’état par respect de la libre individualité29 29. 169 Ce chapitre repose sur un essai qui est paru dans »Die Drei«, cahier??? page 836 ss. L’humanisation de l’individu comme condition d’une humanisation de l’état Lorsque, au cours de 1789, les représentants du peuple français, convoqués en états généraux se sont constitués en tant qu’Assemblée constituante, ils ont adoptés dans la même année la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et élaboré la Constitution de 1791 par laquelle le pouvoir auparavant illimité du roi a été limité à la mise en œuvre de la législation adoptée par les représentants élus du peuple, une vague d’enthousiasme a aussi saisit beaucoup de gens en Europe centrale. On croyait que maintenant une nouvelle ère de liberté et d’humanité s’était levée 1. Cet enthousiasme a cependant cédé bientôt la place à un désenchantement et une réflexion, alors que le roi français a été déposé en septembre 1792 et décapité en janvier 1793, alors que Robespierre exerçait son règne de terreur, qu’après interlude suivit le régime autoritaire de Napoléon en 1799. Friedrich Schiller, qui avait initialement accueilli la Révolution française une certaine bienveillance, a écrit le 13 juillet 1793 au prince Friedrich Christian de Augustenburg, à qui il a adressé ses lettres sur l’éducation esthétique de l’humain : « Si cela était vrai, le fait – le cas extraordinaire serait-il vraiment apparu que la législation politique transférée à la raison (NDT « Vernunft » raison synthétique), respecte et traite l’humain comme une fin en soi, la loi est élevée sur le trône, et la vraie liberté a été faite comme base de construction de l’Etat, ainsi je voulais pour toujours prendre congé des Muses, et consacrer toutes mes activités au plus glorieux de tous les arts, la monarchie de la raison 2 ». Mais tout de suite, il mettait cela en doute parce les événements de son temps en France, lui prenaient toute espérance « de croire au début d’une 1. 170 Comparer Karl Heyer, Sozialimpulse des deutschen Geistes im Goethe-Zeitalter : Impulsion sociale de l’esprit allemand à l’époque de Goethe, page 12 ss.; plus loin »Die französische Revolution in Deutschland. Zeitgenössische Texte deutscher Autoren« : « La révolution française en Allemagne. Textes contemporains d’auteurs allemands », Stuttgart 1989
2.
(NDT « Vernunft » :
raison synthétique) régénération dans le politique ». Il est venu à la conviction, qui constitue l’idée de base de ses lettres sur l’éducation esthétique, que « toutes les améliorations fondamentales de l’état commencent avec l’ennoblissement du caractère, mais celle-ci doit se dresser au beau et au sublime ». Il est devenu conscient, que la liberté politique et civile extérieure suppose la liberté spirituelle intérieure de l’être humain. Il exprime cela dans la même lettre avec les mots : « Seule sa faculté en tant qu’être moral donne droit à l’humain à la liberté; mais une âme, qui est seulement capable de détermination sensorielles est de si peu de valeur pour la liberté que réceptive. Toute réforme qui devrait être durable doit partir de la façon de penser, et où règne une corruption dans les principes, là ne peut germer rien de sain, rien d’un bon naturel. Seul le caractère des citoyens crée et maintient l’état, et rend possible la liberté politique et civile ». On devrait commencer à créer « des citoyens pour la Constitution, avant qu’on puisse donner une constitution aux citoyens ». Il objecte alors d’ailleurs lui-même, « que là serait un cercle, et que le caractère du citoyen dépendait justement aussi bien de la constitution, que celle-ci repose sur le caractère du citoyen ». Mais bien qu’il admette ce cercle, ne se laisse, d’après sa conviction, penser aucune qui serait indépendante du caractère des citoyens. Il voit seulement la possibilité que « se laissent ouvrir des sources pour l’ennoblissement de la manière de penser qui ne sont pas dérivées de l’État et donc se maintiennent lors de toutes les lacunes, pures et probes de celles-ci 3 ». Wilhelm von Humboldt aussi se plaça au début positivement vis-à-vis de la Révolution française et approuva la lutte du peuple pour la liberté et contre le despotisme. Il se rendit cependant conscient avant l’exécution du roi français, et du règne de la terreur sous Robespierre, que le chemin, parcouru au cours de la révolution, du changement de la forme de l’Etat de la monarchie absolue à la constitutionnelle ne garantissait encore aucune liberté. Il lui devint clair à quel point le simple fait que plus le roi, mais le peuple représenté par les représentants élus qui a été élevé au législateur, garanti par aucun chemin que ce législateur démocratique limite par ses lois autant la liberté des citoyens, quand pas même plus, que maints monarques libéraux. Ainsi
Humboldt développa dans le débat spirituel avec la
Révolution française,
l’idée de
base que de la liberté politique et sociale des citoyens ne
repose pas
principalement
de
la forme d’état, mais dépend pas en première ligne de forme
d’état
mais
avant tout de ce que dans quelle largeur l’État restreint
les limites 3. 171 Cité d’après Karl Heyer, Sozialimpulse des deutschen Geistes im Goethe-Zeitalter, page 37 ss. de son efficacité 4. Dans son écrit apparu en 1792 « Idées pour une tentative de déterminer les limites de l’efficacité de l’État » il a exposé et fondé en détail, que l’État devrait s’abstenir, pour le libre développement et le déploiement des citoyens, de vouloir œuvrer pour leur bien physique et moral et que la seule tâche nécessaire de l’État consiste à veiller à la sécurité des citoyens et d’ailleurs d’un côté entre eux et de l’autre pour la sécurité contre les ennemis extérieurs 5. Dans
cet écrit, il s’est en particulier aussi exprimé contre
l’éducation organisée
et guidée publiquement
par l’état,
«parce
que là règne toujours en elle l’esprit
du gouvernement
» et qu’il
« donne à l’humain une
certaine forme bourgeoise
».
À cette
conviction de la nécessité d’une formation libre,
indépendante de l’état
reposait à la base de
sa façon de voir que
«
le genre humain est maintenant à
un stade de la culture à
partir duquel il peut seulement se prendre son essor
plus haut par la
formation des individus
».
Comme but véritable de l’humain,
il avait
« reconnu la formation la
plus haute et la plus proportionnelle de ses
forces
en un ensemble
». Mais cette formation
de l’individualité de l’humain
ne
devrait
pas en être une uniforme mais la plus variée possible. Comme
but,
il voyait la formation d’individualités
« particulières
» qui se développent plus
dans la circulation
mutuelle les uns avec les autres et avec cela travaillent en
même temps à un
« ennoblissement
idéaliste de leur caractère national
6
».
Déjà en 1791 il avait
reconnu qu’une telle formation individuelle peut seulement
être accomplie par
chaque être humain lui-même en complète liberté. Cela il
l’avait exprimé dans
une lettre envoyée à Friedrich Gentz, qui a été publiée,
sous le titre
« Idées sur la
constitution d’état, provoquées par la nouvelle
constitution
française
»
:
«
Ce qui devrait prospérer dans l’humain, doit jaillir
de
son
intériorité, ne pas lui être donné de dehors 7
». C’est pourquoi
d’après
sa
conviction,
chaque éducation et formation organisée par l’État est
néfaste
pour la formation
individuelle de l’humain
«
parce que ce qui a l’unité de
l’ordre produit aussi
chaque fois une certaine uniformité de l’effet8
». Cette
uniformité sera alors
même produite quand l’État
«
se limite à embaucher et 5. 173 Comparer Oeuvre, volume I , page 56 ss. 6. 174 Comparer en haut 7. 175 Oeuvre, volume 1, page 36 8. 176 Oeuvre, volume 1, page 108 entretenir des éducateurs », ce sur quoi Humboldt indique avec droit. Il a donc rejeté fondamentalement toute l’éducation publique par l’État 9 ». Cette liberté et indépendance du système d’éducation par rapport à l’État, exigée par Humboldt, est pleinement compatible avec les pensées de Schiller exprimées dans sa lettre du 13 juillet 1793 que se laissent ouvrir par-dessus tout des sources pour l’ennoblissement de la façon de penser qui ne sont pas dérivées de l’État. De telles sources se laissent seulement être ouvertes dans une vie de l’esprit et un système de formation libres et indépendants de l’État. Et quand Humboldt dit que l’humain librement formé devrait entrer dans l’État et la constitution de l’État devrait s’examiner/se tester à lui, ainsi cela correspond à quelques détails près à l’opinion de Schiller qu’on devrait en premier créer des citoyens pour la Constitution avant de leur accorder/aménager une constitution, à savoir un droit démocratique de participer au processus législatif. Humboldt a toutefois accentué plus fort que Schiller la nécessité que l’Etat existant – égal de quelle forme de gouvernement –— accorde a ses citoyens la plus grande liberté possible de sorte qu’ils puissent se former, développer et déployer libres conformément à leur individualité. D’ailleurs il était conscient ainsi qu’ Schiller qu’ « un plus haut degré de liberté exige toujours la possibilité d’un degré également élevé d’éducation 10 », Mais d’un autre côté , il avait reconnu justement aussi clair que pour cette formation « la liberté est la première et indispensable condition11 ». Les deux se conditionnent donc mutuellement. Mais à la formation appartiens encore quelque chose d’autre, ce sur quoi Humboldt a aussi indiqué, nommément que « la diversité des situations », cela signifie un riche champ d’expérience, car « aussi l’humain le plus libre et indépendant, transposé dans des situations uniformes, se forme moins 12 ». C’est pourquoi il ne le tenait pas seulement pour nécessaire que l’État se retienne de tout soin pour le bien-être spirituel et moral de ses citoyens, en particulier pour le système de formation, mais qu’il laisse le soin du bien-être physique à l’activité libre de ses citoyens. Il avait reconnu que chaque activité de l’État, qui doit prendre en compte le principe de l’égalité de ses citoyens, ne doit jamais prendre en compte l’individualité de l’humain, mais doit nécessairement produire de l’uniformité. Quand l’État veille au bien-être physique de ses citoyens, il en arrive entre autres à ce qu’il affaiblit 9. 177 Oeuvre, volume 1, page I05, 109 10. 178 Oeuvre, volume 1, page 58 11. 179 Oeuvre, volume I, page 64 12. 180 Oeuvre, volume 1, page 64 leur force intérieure et empêche le développement de l’individualité et de la particularité de l’humain 13 ». L’Etat opprime par ses lois et mesures semblables « l’énergie qui est la source de toutes les vertus actives, et une condition nécessaire à une formation plus élevée et plus polyvalente 14 ». Humboldt a donc reconnu qu’aussi un déploiement libre de l’humain dans le domaine de la vie de l’économie est une condition préalable essentielle pour sa formation et évolution intérieure. Il serait faux de croire qu’il parlait avec cela d’un combat de libre concurrence au sens d’Adam Smith et parlait d’une économie de marché libérale basée sur ses pensées. Beaucoup plus lui était conscient que la vie économique n’a pas la permission d’être laissé au hasard ou à l’arbitraire, mais doit être développée consciemment par ceux y participants. Ainsi il disait : « Chaque accomplissement d’un grand but final exige l’unité de l’ordre [...] Justement ainsi aussi, chaque prévention ou défense de grands malheurs, la famine, les inondations, etc. ». Mais une telle unité de l’ordre ne devrait pas – comme dans les pays socialistes –— être effectuée par « établissements d’État » cela signifie par une planification et administration de la vie de l’économie. Beaucoup plus, il indique sur la possibilité d’atteindre cet objectif par une coopération contractuelle libre des citoyens dans des « établissements nationaux » plus ou moins grands : « aux parties individuelles de la nation, et elle-même dans leur entier doit seulement être donné la liberté de se lier par des contrats ». Il est clair pour lui que de telles institutions libres apparaissent difficilement, mais pour cela sont plus souples, et avant tout ont un effet positif sur la formation et le développement de l’humain 15. L’idée que l’État devrait laisser toute activité pour le bien-être physique et moral-spirituel à l’interaction libre de ses citoyens et que sa seule tâche est celle de veiller à leur sécurité, est l’idée de la tri-articulation de l’organisme social en une libre vie spirituelle s’administrant elle-même, en une vie associative autogérée de l’économie et en une vie de l’État limitée à maintenir la sécurité, comme Rudolf Steiner l’a pour la première fois exprimé 125 années plus tard en 1917, déjà contenu en germe, dans son mémorandum destiné aux puissances du centre 16. A Wilhelm 13. 181 Oeuvre, volume 1, page 71 ss., 225 14. 182 Oeuvre, volume I , page 61 s. 15. 183 Oeuvre, volume 1, page 92 ss.; plus loin le passage »Die Grenzen der Wirksamkeit des Staates« dans : Dietrich Spitta, Die Staatsidee Wilhelm von Humboldts, page 75 ss., en particulier page 83 ss.
16. 184 Comparer Rudolf Steiner, Aufsâtze über die
Dreigliederung des sozialen Organismus
und zur Zeitlage 1915-1921 : Essais sur la tri-articulation
de l’organisme social et sur
la
situation
du
temps
1915-1921, GA 24, Dornach 1959’,
page
339 ss.
tout
comme la
post-criptum
de
l’auteur
sur
Wilhelm von Humboldt, Ideen zu einem Versuch, die Grenzen
der
Wirksamkeit
des Staates zu bestimmen :
Idées pour une
tentative de
déterminer les
limites de l’efficacité de l’état,
1962, page 170
ss.; plus loin en bas, page
92 ss. von Humboldt, il en alla jadis ainsi qu’à Rudolf Steiner, que l’État accorde à ses citoyens la plus grande liberté possible, afin qu’ils puissent se former et développer véritablement humainement par leur interaction libre dans la vie spirituelle et économique. Ainsi, la plus grande limitation de l’efficacité de l’État représente pour lui une étape nécessaire et essentiel dans la formation et l’évolution de l’individualité de l’individu et avec cela en même temps un pré- requis essentiel pour l’humanisation de la vie de l’État. |