Devenir créatif à partir d’un "centre"

Ni nos techniques alternatives ou sociales ni nos actions politiques ne suffiront à dépasser nos problèmes croissants. Il va falloir que nous nous intéressions de plus près au « potentiel de développement » de l'humain et de la nature.

L'un des préalables au changement consiste en un « travail sur nous-mêmes » qui nous ramène vers notre « centre » et nous donne la force et la sagesse de faire ce qui est juste.
Mais dans les conditions de vie actuelles, il n'est pas simple de retrouver notre « centre ».


Dans quelle mesure, par exemple, essayons-nous personnellement de trouver un « centre » entre « prendre » et « donner ? Apportons-nous à la nature et à nos semblables autant de notre intérêt et de notre force de travail que nous leur en avons pris ? Nos souffrances personnelles et sociales, nos blocages sont largement liés à notre culture égocentrique, qui a érigé notre « prendre » en idéal.
Nous sommes sans cesse détournés de notre « centre » par deux voies. D'une part, nous avons tendance à tomber dans le matérialisme. Tout doit pouvoir « se calculer », être bon marché. Même les politiques environnementales et l'agriculture biologique prennent en compte leur nombre d’adhérents ou la croissance du chiffre d'affaires. On fait de moins en moins attention à « l'homme qui évolue » ou à la « diversité constructrice de la nature ».
D’autre part, on peut se laisser détourner des nécessités concrètes pour construire un monde meilleur par un excès de débats intellectuels ou de rêveries. Le dogmatisme religieux, l'exaltation spirituelle ou la dépendance vis-à-vis d'un chef ou d'un gourou ont des effets néfastes : tout cela ressemble plutôt à une entrave à l'amélioration des conditions de vie.
Les gens qui ont de solides convictions religieuses sont sans cesse à la merci d'influences qui peuvent les amener à perdre le contact avec la réalité, à se surestimer ou à révéler leur soif de pouvoir.
D'où viennent ces « attaques » contre le développement de notre humanité et de la nature ? Qui provoque « volontairement » la destruction de l'environnement, les famines etc. ? S’agit-il vraiment des riches, des super-riches, des hommes politiques ? S’agit-il d’un cercle de conjurés ? L'être humain (et ce mot m'inclut, moi aussi) veut-il vraiment détruire le monde « intentionnellement » ? Evidemment, non (si on fait abstraction de rares « possédés »).
Mais alors, qu'est-ce qui nous pousse jour après jour à nous enfoncer dans cette autodestruction ? Avons-nous vraiment conscience de ces « forces négatives » ? Pourquoi est-ce précisément nos traits de caractère négatifs que nous qualifions d’« humains » ? Alors que c'est précisément ces traits négatifs — notamment quand ils entrent en résonance avec l'argent — qui provoquent ces situations de plus en plus « inhumaines ». Sommes-nous à ce point enfermés dans nos « capacités de jugement », dégénérés, que nous estimons que ces comportements vont de soi, qu'ils sont « justes » même s’ils nous rendent malades par ailleurs ? Notre subconscient semble de plus en plus gagné par ces forces destructrices.
Ces « forces propulsantes négatives » n’auraient-elles pas déclenché contre l’humanité une « attaque » massive en dehors de notre conscience normale, qui serait susceptible d’empêcher la poursuite de notre développement ?
D'autre part, nous avons tous encore un ressenti concernant la justice, la beauté, la vérité, la volonté de vivre etc. C'est l'ensemble de ces « ressentis positifs » qui font que nous continuons — au-delà de toutes les difficultés — à aller travailler, à essayer de discuter avec nos semblables, à bien arranger notre maison ou notre jardin etc. Avons-nous vraiment conscience de ces « forces positives » ?
Nous pouvons nous ouvrir à ces forces positives. Nous pouvons décider en toute liberté d'aller vers elles.
On devrait se dire que les Eglises aident les hommes à retrouver leur intériorité et à fortifier le « centre » de leur humanité et que c’est ce qui leur permet de construire un avenir fort, solidaire et durable, y compris à l'extérieur d'eux-mêmes. Mais hélas, au sein de nos Eglises, on ne trouve guère de ces guides spirituels susceptibles de nous montrer l'avenir. C'est à peine si on y mène des discussions franches sur la détérioration de nos relations sociales, économiques et écologiques. Où peut-on trouver dans les fêtes qu’organisent les églises une aide sincère pour nos semblables en souffrance ou une alimentation bio soucieuse de la nature, par exemple ?
Les églises en général donnent l'impression d'être devenues de gentilles institutions, molles et inféodées au système. On y parle beaucoup de Jésus le bon humain. Mais qui s'y demande encore qui est le Christ et pourquoi il s'est incarné pour l'ensemble de l'humanité ? Nous ne devrions pas confondre le « christianisme » et « l'institution Eglise ». Je ne veux pas dire par là qu'il n'y a pas dans l'Eglise de chrétiens qui s'investissent activement pour l'humain et la nature, et donc pour un avenir meilleur.
Il faut prendre des pincettes pour parler avec la plupart de nos concitoyens de concepts comme « Dieu », « Christ », « sain », « fraternel » etc. Ces notions ont été galvaudées, intellectualisées par les églises et elles en sont devenues molles et creuses. Beaucoup de gens se sentent même rebutés par ces notions. Au milieu de tout cela, on voit que prennent de plus en plus de place dans la population des questions et des désirs autour de « valeurs intérieures », « connaissance », « spiritualité », « anges » etc. — et cela ouvre aussi l'accès aux différentes religions, par exemple les religions orientales et le chamanisme. La recherche spirituelle semble s'individualiser de plus en plus.
La frustration autour des églises conventionnelles a malheureusement rendu aussi notre vocabulaire religieux plus matérialiste. Des expressions comme « champ de forces » ou « entrer en résonance », « percevoir des vibrations » etc. deviennent de plus en plus évidentes.
Allons-nous enfin trouver le courage de nous mettre en recherche par nous-mêmes et de nommer « Dieu » notre origine spirituelle, « Christ » notre apporteur divin de liberté et « Saint-Esprit » notre sens de la justice ? Le monde spirituel qui nous entoure attend vraiment que nous approfondissions notre compréhension avant de nous donner la force, l'idéalisme et « l'enthousiasme » nécessaires pour maîtriser les défis concrets. Si on n’a pas trop d’œillères, ce monde spirituel n’est pas nécessairement en contradiction avec «système d'être angéliques », « réincarnation », « bouddha », « système d'êtres élémentaires » etc. Toutes ces forces collaborent ensemble pour rendre un développement possible.
A l'avenir, les rapports vont s'inverser. L'individu ne pourra plus tirer sa force des églises institutionnalisées, des Etats, des syndicats, des organisations sociales, environnementales ou des organismes de formation ; ce sera à lui d’irriguer de spiritualité et de vie ces institutions. L'église de demain sera de plus en plus invisible là où des humains se rencontreront et percevront l'un de l'autre ce potentiel (divin) de développement. Il nous sera de plus en plus difficile d'être heureux tant que nos semblables n’iront pas bien.

 

Comme dans la métamorphose des plantes, après la formation en plusieurs étapes des feuilles vertes, se produit un saut ; et apparaissent les premiers sépales, puis les pétales, les étamines, le pistil etc., ainsi l'évolution de l'humanité inclut  toujours de nouveau des sauts évolutifs. L'humanité est au milieu de l'un de ces sauts. Tous les hommes sont coresponsables de la manière dont va s'organiser ce « saut évolutif ».
Quels rapports y a-t-il entre ceci et « un ordre économique et monétaire porteur d'avenir pour l'homme et la nature » ? Il y en a beaucoup ! Car la soutenabilité ne sera possible que si nous vivifions notre monde par notre activité intérieure, par notre « centre ». Le monde a besoin de notre action « enthousiaste » pour que « l'évolution » puisse dépasser la mort.

 


 

Conclusion

Dans ce livre, nous avons appris que chacun d’entre nous peut contribuer à tous les niveaux au développement d’un « ordre économique et monétaire plein d’avenir pour l’homme et la nature ».
La transformation de l’individu est le préalable pour passer de notre société destructrice axée sur la consommation et le profit à une société du besoin construite sur le social et le culturel. On peut penser que « ceux d’en haut » en économie et en politique ont encore en mains notre « système » centralisé et construit sur la croissance et le profit maximal, on peut penser aussi qu’ils feront ce qu’il faudra pour nous protéger, et le monde avec nous. Penser cela, c’est être un bon petit rouage bien huilé au sein du « système ».

Pour illustrer le mépris de nos « chefs » en économie et en politique vis-à-vis des humains et de la nature, il suffit de mentionner ces négociations qui s’accélèrent de plus en plus autour des traités de libre échange. Nous pourrions acheter en toute « liberté » et « bon marché » encore plus de marchandises venant de pays dans lesquels les droits humains sont foulés aux pieds et où il n’y a pratiquement pas de standards environnementaux. En même temps, les fermes et entreprises d’ici vont fermer puisqu’elles ne peuvent pas faire autrement que produire à des coûts élevés du fait des standards environnementaux. Sans oublier que les usa veulent avoir le droit d’entamer des négociations à chaque fois que l’Europe procédera à une modification législative ; par exemple, si l’adoption de nouveaux standards environnementaux semble mettre en danger le marché « libre ».
Les protestations qui montent dans la population, qu’elles viennent de droite ou de gauche, prennent pour cibles les dirigeants politiques et économiques, puisque ceux-ci ne prennent même plus au sérieux ses préoccupations au sujet de l’avenir et qu’ils sont passés presque tous du côté de la puissante industrie financière et de son système de croissance. Face à ces protestations, on n’essaie même pas d’offrir un minimum de compréhension, d’établir un dialogue ou de rechercher des solutions. Les medias se chargent de tracer une habile ligne de partage au sein de la population : droite contre gauche, écologistes contre technocrates, travailleurs contre chômeurs, étrangers contre locaux, la culture de la burka contre celle de l’érotisme etc. Ils publient des informations déformées et partiales, qui s’apparentent à du bourrage de crâne et montent en épingle les manifestations et contre-manifestation (cf. par exemple le mouvement « Pegida »). A l’abri de ces chicanes plébéiennes, les affaires continuent, comme si de rien n’était. La vieille recette « diviser pour mieux régner » fonctionne toujours très bien.
Nous nous éloignons chaque jour un peu plus d’une démocratie objective !
Pour soigner leur soif de pouvoir, la croissance économique et notamment le dollar, les usa associent de plus en plus l’Europe à leur politique. Ils se mettent ensemble, par exemple, même si ce n’est pas sans danger pour manipuler et provoquer la Russie. Les media, nourris par les agences de presse centralisées, en donnent des présentations tout à fait opposées. C’est ainsi que l’Europe renonce à sa mission propre de modérateur entre l’Est et l’Ouest.
Il filtre de plus en plus d’informations supplémentaires voire contradictoires sur des thèmes politiques et économiques. Terrorisme islamiste, atteintes aux droits de l’Homme, renversement de gouvernements, traités de libre échange, épidémies comme Ebola etc. apparaissent souvent sous un jour tout différent. A chaque information nouvelle, il faudrait se demander à qui elle profite ou quel calcul politique elle cache. A propos du terrorisme, par exemple, on pourrait se demander pourquoi il y a du terrorisme et si notre politique économique d’oppression n’aurait pas un quelconque lien avec cette histoire. Ou bien pourquoi les bombes explosent au milieu de citoyens normaux innocents plutôt que sur des centres boursiers, bancaires, sur des média ou des centres de distribution de matières premières. Ces attentats ne seraient-ils pas voulus pour faire peur aux citoyens, qui n’en accepteront que plus facilement encore l’espionnage et la guerre contre de prétendus terroristes et dictateurs ?

Il est donc important de trouver d’autres sources d’information et d’observer à la loupe les différentes versions qui nous en sont présentées. Par exemple, j’ai trouvé en septembre 2014 dans « Stimme&Gegenstimme » (NDR : "Voix et contre-voix") les petits articles suivants : Un mh17 s’écrase et un mh370 disparaît : hasard ? Losqu’unmh17 s’est écrasé en juillet 2014 et qu’un mh370 a disparu dans des conditions suspectes en mars 2014, c’est la Malaysian Air qui a été touché deux fois en peu de temps. Hasard sur le millier de lignes aériennes mondiales ou tentative d’intimidation ? — La Malaisie a fait face à plusieurs reprises à la suprématie américaine : elle a introduit en 2010 une monnaie indépendante du dollar us et couverte par son propre métal précieux. De plus, une décision de 2012 d’un haut tribunal malaisien nous fait tendre l’oreille. Car il accusait Tony Blair, l’ancien premier ministre britannique, et George W. Bush, l’ancien président américain, d’être des criminels de guerre. La raison en est les preuves falsifiées pour l’entrée en guerre contre l’Irak en 2003. Enfin, en 2013, le même tribunal a accusé Bush et sept autres personnes de son gouvernement de crimes contre l’humanité en Irak et à Guantanamo. »(Comme le journal « Stimme&Gegenstimme » est taxé de sectarisme et de complotisme, je vérifie très soigneusement les informations de ce journal. Et j’ai pu recouper toutes ces déclarations!)
J’ai déjà expliqué que je doutais, dans la situation actuelle, de la possibilité de retarder l’effondrement socio-économique global. Le lobby des marchés financiers est tout simplement trop fort : jusqu’au bout, il tiendra les masses à la laisse du «  consumérisme et la surveillance ».avec sa propagande « sur le terrorisme et la croissance ».

 

 

Mais il est peut-être préférable, malgré le chaos et la misère à en attendre, que l’effondrement ait lieu sans tarder. Car pour le moment, nous avons encore de l’humus sur terre, quelques poissons dans les mers, un climat qui pourrait éventuellement se stabiliser, des espèces animales et végétales susceptibles de se remultiplier, des matières premières pas encore totalement épuisées ; enfin, une assez grande partie de la population est toujours émotionnellement saine et peut se passer de médicaments, d’alcool, de films, de jeux et d’autres addictions.
Mais qu’adviendra-t-il après de grands effondrements économiques ?
Fondamentalement, je vois deux types de scenarii possible. Cela dépend du nombre de gens qui, d’ores et déjà, se préoccupent sérieusement dans leur tête et dans la pratique de la soutenabilité des structures de vie.
Pour le moment, dans le monde occidental, 40 % des gens approximativement sont ouverts aux idées alternatives. Mais il n’y a peut-être que 10 % des gens qui ont changé consciemment des choses dans leur vie, par exemple, qui vont acheter « bio ». Cela ne suffit pas. Approximativement, pour le moment, il n’y a pas plus de 1 % de la population occidentale qui ait choisi d’adopter un mode de vie écologiquement durable. Ces gens ne se contentent pas d’être actifs dans des domaines concrets comme l’alimentation, l’habitat, la circulation etc., ils s’engagent aussi dans la construction de relations sociales et culturelles.
Mais à l’issue d’un effondrement, les 1 % de gens qui vivent de façon durable et exemplaire ne suffiront pas à sortir la société du chaos et de la misère. L'incompréhension généralisée et l’égoïsme ne feront qu’aggraver encore le chaos. Les anciens détenteurs du pouvoir essaieront de reconstruire une structure correspondant en tous points au système de profit actuel, nuisible à l’homme et à la nature. C’est le premier scenario (le pessimiste).

 

Dans le cadre du deuxième scenario (l’optimiste), à mon avis, il faut qu’au moins 5 % de gens aient adopté un mode de vie soutenable et exemplaire pour fonder un avenir meilleur. Cette partie de la population qui vit en conscience aura été perçue comme exemplaire dès avant le chaos. Dans ces conditions, « vivre autrement » n’est déjà plus une utopie pour le reste de la population et pour le redressement, on fera plus confiance à ce groupe qu’à des représentants de l’ancien système de croissance malade de cancer.

Naturellement, beaucoup voudront de la vue actuelle ignorer les dangers énumérés ici et considéreront que les propositions de solution esquissées sont exagérées, frappées au coin de l’idéalisme et irréalisables.
Chaque fois qu’émerge une nouveauté, les politiques et les media commencent toujours par l’ignorer, puis ils y jettent un œil sceptique, puis ils la critiquent en décrétant que tout cela est impossible, voire économiquement irresponsable. Quand les débats vont commencer à se focaliser plus précisément sur les modes de vie dont nous avons parlé ici, ils essaieront de disqualifier les différentes propositions de solution en les présentant comme des résultantes de luttes internes d’un mouvement mystificateur. Ne nous laissons pas berner plus longtemps !
Les humains honnêtes ne se reconnaissent pas à leur habileté intellectuelle dans l’argumentation, mais simplement à la manière dont leurs idées, leurs mots et leurs actes ont des effets positifs à long terme sur les semblables et la nature.

Avec une vision à long terme et une volonté forte, on peut toujours recréer quelque chose d’exemplaire.
Voici un exemple que j’ai vécu personnellement. Il y a quelques années, Ibrahim Abouleish, le fondateur de « Sekem », une grande communauté socio-écologique et culturelle du désert égyptien, m’avait demandé de réfléchir à de nouvelles propositions sur l’approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées. Pendant mon séjour là-bas, nous nous rencontrions tous les soirs aux alentours de 22 heures, pour échanger entre nous questions et conseils. Pour les eaux usées, j’avais recommandé d’associer des plates-bandes de roseaux pour l’épuration à une irrigation pour les arbres, et j’avais fait quelques schémas sur place. Aboulaish fut enthousiasmé à cette idée et me demanda de lui montrer l’endroit de mon choix. Il était environ 23 heures. Au clair de lune, j’ai indiqué un endroit à lui et aux quelques personnes qui l’accompagnaient. Il préférait l’agrandir encore un peu plus, pour qu’à l’avenir plus de monde puisse s’y rattacher. Il demanda alors à l’un de ses aides d’aller chercher un seau de chaux. Il revint bien vite et je fus invité à marquer à la chaux la surface qu’il allait falloir creuser pour les plates-bandes de roseaux. Là-dessus, Aboulaish ordonna à l’un des ouvriers d’aller chercher un bulldozer et de se mettre au travail ! Quand je lui objectai qu’il était presque minuit déjà, il me répondit : « Ici, si on ne s’y met pas tout de suite quand on a décidé quelque chose, alors, on ne s’y met jamais ! » — Le lendemain, nous nous mîmes en route, Aboulaish, WinfriedReindl, l’architecte, et moi, pour le Caire. Nous traversâmes le désert et nous arrêtâmes près de l’autoroute. Aboulaish nous montra un grand terain mi-sableux, mi-pierreux. « C’est ici que va se dresser notre université d’écologie et de collaboration sociale et internationale. » Après avoir fait quelques pas sur le terrain, nous esquissâmes dans le sable les premiers croquis pour cette université. — La réalisation prit certes quelques temps, aux conditions égyptiennes, mais aujourd’hui, « HelioplisUniversity » accompagne ses premiers cursus universitaires.
Qu’en est-il de nos propres idéaux et de ces impulsions ? Quelles mesures concrètes faudrait-il pour que nous puissions, nous aussi, nous libérer personnellement des puissances financières et rendre la vie plus humaine et plus soutenable pour les générations à venir ?
Voici, à côté de cette si importante évolution intérieure, les mesures qui me paraissent les plus significatives :
Retirer tout son argent des banques et assurances conventionnelles.
Construire une collaboration digne de confiance avec des paysans qui travaillent de façon soutenable.
Construire une collaboration concrète et culturelle avec les voisins et les amis.
Apprendre et faire un travail vraiment intéressant.
Organiser un système soutenable et décentralisé d’achat, d’habitat et de travail.
Rénover écologiquement nos maisons jusqu’à les rendre passives et les chauffer avec des énergies renouvelables.
Libérer nos enfants du monde de la consommation, de l’électronique et de l’intellect froid et les mettre en contact avec une vie créative, naturelle, sociale et de travail (d’autres idées dans l’annexe suivante « assurer activement l'avenir ».
Si, en plus, nous donnons au minimum 10 % de notre temps ou de notre argent pour le bien commun, notre société pourra faire l’expérience de tout un « pan de santé » supplémentaire et faire rayonner l’espoir.
Les gens qui commencent à avancer en âge ne trouvent pas toujours très facile de changer des choses à leur vie. En revanche, les plus jeunes cherchent souvent des moyens de s’impliquer pour une vie meilleure, mais il leur manque souvent de l’argent pour cela. S’ils pouvaient démarrer une formation qui les tourne vers l’avenir ou une activité commerciale ou professionnelle, cela nous aiderait tous. Ce serait là des rencontres intergénérationnelles extrêmement fructueuses. Les anciens, qui ont des biens mais plus beaucoup d’énergie, pourraient aider les plus jeunes, qui sont aussi plus ouverts et plus créatifs. Et pour cela, pas besoin de consanguinité. On pourrait appeler cela « une conception intergénérationnelle de l’avenir ».
Pour nous, « Liberté », « Egalité » et « Fraternité » ne doivent pas rester des notions abstraites. Si nous voulons nous sortir des brouillards toxiques de nos structures sociales actuelles, il nous faut donner un contenu concret à ces trois idéaux et les mettre dans le bon ordre.
Dans la « liberté », c’est notre formation, notre art, notre religion et notre recherche mais aussi notre information qui peut se développer.
L’Etat, avec ses organes juridiques, devrait s’impliquer pour « l’égalité » de tout citoyen et éventuellement lui apporter protection. L’Etat doit être au service de l’Homme, pas de l’économie.
L’économie a pour mission de satisfaire les besoins des gens et d’organiser les rapports de telle sorte que l’on travaille « fraternellement les uns pour les autres ».
La spéculation financière et les intérêts n’ont rien à faire dans une économie saine.
Pour autant que nous le voulions, nous pourrons réaliser avec ce grand plaisir qui tient à la réalisation du développement « un ordre économique et monétaire plein d’avenir pour l’homme et la nature ». D’abord au plan local, puis, à l’aide de ces exemples locaux, aux plans régional, national et enfin global. Nous pourrions montrer comment interagit le triptyque « liberté, amour et responsabilité ».
Les potentiels de développement humain sont « infinis ». Nous venons juste de commencer à en découvrir les graines en nous.