Immersion

Ne serait-il pas juste que la perspective ultime de nos activités économiques  soit le développement de l’homme et de la nature ?
Bien sûr, la plupart des êtres humains aspirent à un monde meilleur, mais le veulent-ils réellement ?
Ce livre montre des pistes sur les actions concrètes que chacun de nous peut entreprendre pour que notre monde aille mieux. Il y a suffisamment de méthodes de guérison techniques, sociales, écologiques, monétaires et spirituelle. De l’argent  aussi nous en aurions trop pour commencer  avec les possibilités garantissant l'avenir.
Ce sont d’abord les êtres humains qui manquent pour relever ces défis positifs. Pourquoi nous semble-t-il si difficile de nous mettre en marche ?

Force est de reconnaître que nous vivons de plus en plus dans un monde malade qui nous manipule, nous endort et nous prive de nos moyens de subsistance naturels et moraux. Nous sommes bombardés chaque jour par la consommation, la nourriture industrielle, la pollution électromagnétique, le stress, des mensonges, l’agressivité, etc. Il paraît de plus en plus difficile de nous créer un espace intérieur d’où nous pourrions trouver, à partir de notre centre, de nouvelles voies ainsi que notre propre « vocation ».
Que nous soyons riches ou pauvres, il ne nous reste rien d’autre à faire que de nous extraire de cette prison  pour nous efforcet activement à la transformation de notre société.

De plus en plus d’experts se demandent quand notre système économique, fondé sur la croissance et la concurrence, volera en éclats : dans 20 ans, dans 10 ans, 5 ou 2 ? Ou peut-être la semaine prochaine ? Pour beaucoup d'êtres humains, y compris en Europe, le système a déjà explosé. Déjà une série d' information négatives cumulées suffit pour déclencher une panique au sein de ces marchés financiers surchargés d’argent.

Notre économie n’est pas une économie de marché ordonnée, mais une économie financière incontrôlée et devenue sauvage qui se permet les pires excès aux dépens de l’économie réelle.
Aujourd’hui, par exemple, les banques centrales injectent des centaines de milliards dans les marchés financiers hors de tout contrôle parlementaire sous prétexte de relancer des économies chancelantes. Sauf que l’économie réelle  ne voit quasiment rien de ces sommes qui ne cessent d’augmenter ! Et quand elle peut en recevoir, ce sont des crédits pour l’industrie, qui est déjà par ailleurs en situation de surproduction. Rares sont les citoyens qui comprennent encore ces opérations de sauvetage, dont l’intérêt pour notre économie est douteux.
Cette attitude me fait penser à une famille en déshérence, qui a besoin de secours d’urgence. Au père de famille, un joueur pathologique, on offre une grosse somme d’argent, qu’il rejoue immédiatement et à la mère, une consommatrice pathologique, on prête de l’argent : pour une deuxième voiture. Les pauvres enfants manqueront toujours d’attention, d’une alimentation saine et d’une formation scolaire stimulante qui prépare leur avenir alors que c’est bien ce dont ils auraient le plus besoin le plus urgent. Les parents devraient pouvoir s’engager dans des thérapies et se reconvertir pour affûter leurs capacités à affronter l’avenir.
Dans une économie réelle qui se donnerait pour objectif l’amélioration des conditions de vie, la monnaie devrait s’investir dans des projets écologiques, sociaux et de formation, des projets qui préparent l’avenir.
Dans ce livre, il sera question de transformer positivement nos conditions de vie, en dehors de toute mouvance politique. Une évolution constructive pour nous, êtres humains et nos bases de vie, la nature, doit être le but. Je ne veux pas faire peur, mais donner du courage pour repérer ces situations dégradantes et les dépasser.
L’économie nous concerne tous. Producteur, prestataire de services ou consommateur, chacun y a sa part. Les problèmes économiques, sociaux et environnementaux que l’on connaît aujourd’hui viennent  aussi du fait que nous avons petit à petit abandonné notre coresponsabilité quotidienne, et laisser la directionà « ceux d’en haut ». Pour autant qu’il le veuille, chacun peut, comprendre le contexte de base et participer au quotidien à « réorganiser » ces relations.
On ne peut comprendre les rapports économiques que si nous nous « adonnons » à  ces réalités en toute conscience. Particulièrement en tant que consommateurs, nous pouvons prendre conscience du fait qu’à tout moment de notre vie nous consommons de l’énergie, des services et des biens et que c’est le monde qui nous fournit tout cela en permanence. Le monde entier, parce que nous vivons dans une économie mondiale fondée sur la division du travail. Mais jusqu’où va notre conscience dans ce monde qui prend soin de nous ?
J’aimerais pouvoir nager et plonger avec vous comme un poisson dans nos rapports économiques pour pouvoir comprendre « de l’intérieur » cet organisme vivant, qui n’a rien de statique, où tout est mouvement et qui requiert notre participation intérieure vivante.
Si j’avance des connaissances à partir desquelles je propose des transformations, je n’ai pas pour autant l’intention de mener une « bataille de preuves » en indiquant sans cesse mes sources, parce que, aujourd’hui, on peut tout prouver (On arrive bien à démontrer aux peuples que les guerres sont justes, et des deux côtés !). Ce que j’ai l’intention de faire, c’est d'ajouter ma propre expérience pratique à l’« opinion dominante des medias »  et de mettre en débat les réflexions qu’elle aura suscitées chez moi. Le lecteur pourra rapprocher ces réflexions de ses propres expériences et les accepter, les refuser ou continuer à les interroger. Idéalement, chacun pourra faire d’autres expériences pour éclaircir les choses davantage. Très vite, même le lecteur le plus candide pourra constater que les points de vue officiels et les opinions les plus largement répandues sont falsifiés. L’échange à partir d’expériences que l’on a faites soi-même et des points de vue qu’elles ont permis de développer prend de plus en plus d’importance dans la réorganisation de nos processus économiques et vitaux.

 

Les « économistes » auront évidemment du mal à se faire à mes procédures dans la mesure où ils sont habitués à ne regarder les relations que de l’extérieur, d’un point de vue théorique, analytique, et avec l’ancienne doctrine de la croissance. Et pourtant, à eux aussi je promets un « aperçu » nouveau dans la vie de nos rapports économiques.
Le système communiste centralisé purement matérialiste a, avec l' anéantissement de la classe des paysans, des artisans et la classe moyenne  ainsi que le contrôle sur le système de formation laissé derrière lui une structure économique , un environnement et une culture détruite dans un état de délabrement insoupçonné. Après la chute du Mur, mon déménagement en rda pour construire une communauté de village socio-écologique m'a clairement fait voir, jour après jour, à quel point  les rapports sociaux s’étaient délités (cf. ma biographie en annexe).
Notre système économique à orientation néo-libérale se gonflant constamment est en train de perpétrer les mêmes crimes contre la nature et l’humanité. Naturellement, nul n’est innocent avec sa culture de consommateur et  son mode de pensée. Notre système malade construit sur la concurrence et le profit, a répendu fondamentalement ses métastases à l’ensemble de l’humanité. Que nous acceptions de nous en rendre compte ou non, nous sommes tous infectés. Nous avons donc tout autant à faire à un problème de culture qu’à un problème de système.

 

Aujourd’hui, pour la plupart des gens, l’économie confondue en premier avec l'argent. Ce ne sont pas seulement les marchés financiers, mais aussi notre rapport inconscient à l'argent, qui relèguent au second plan l’« économie réelle », celle qui est orientée vers les besoins. On sacrifie à la toute-puissance de l’argent, « Mammon » même les besoins les plus vitaux de nos semblables, jusqu’à la sauvegarde de la nature.

Quelle place de valeur a, par exemple, l’agriculture, notre base de vie à tous, dans notre système économique ? Sur le plan mondial, en 2013, les agriculteurs et jardiniers ont touché environ 1 400 milliards de dollars US pour leurs produits, ce qui équivaut à environ 200 dollars US par habitant de la planète et par an. (La plus grande part de cette somme repart immédiatement dans la location de terres, les crédits, les machines, les semences et l’agrochimie.) Au même moment, l’économie réelle produisait un chiffre d’affaires d’environ 74 000 milliards de dollars US, soit 10 000 dollars US par habitant de la planète (50 fois plus). Et maintenant, ouvrez vos yeux : dans le même laps de temps, les « industries spéculatives » (actions, devises, dérivés etc.) ont fait un chiffre d’affaires de plus de 3 millions de milliards de dollars US, soit plus de 420 000 dollars us par habitant de la planète. Autrement dit, la spéculation a drainé dans le monde entier plus de 2 000 fois plus d’argent que l’agriculture ! (Ces chiffres s’appuient sur diverses banques de données statistiques, notamment celles de la Banque mondiale et de la BRI —Banque des règlements internationaux — de Bâle. La BRI fait tous les trois ans une évaluation du commerce mondial des devises et dérivés à caractère spéculatif.)
A partir de ce constat, comment ne pas se demander pourquoi, en dépit de ces moyens financiers gigantesques, nous n’arrivons pas à réserver aux paysans qui prennent en charge l’état sanitaire de la Terre sans l'empoisonner un revenu qui leur permette de vivre dignement eux et leurs familles? Après tout, il en va de notre intérêt à nous aussi. Dans les soixante-dix dernières années, l’utilisation de produits chimiques dans les champs nous a déjà fait perdre la moitié de l’humus total ! Ne pouvons-nous pas réserver ne serait-ce qu’un millième des bénéfices de la spéculation à la protection de notre assise à tous, l’humus et ses auxiliaires ? Faut-il vraiment qu’un milliard de d'êtrs humains souffre de la faim alors que, selon le rapport sur l’agriculture mondiale de 2011, l’agriculture biologique durable peut nourrir 12 milliards de personnes ? Selon ce rapport de l’ONU, qui a été rédigé par plus de 400 experts venus de 58 pays différents, cela suppose une extension de l’agriculture biologique sur la petite agriculture. Et pourtant Monsanto, ce géant de l’agrochimie, continue sa croissance en colportant l'idée mensongère que seules la chimie et les manipulations génétiques pourront nourrir le monde. Et la plupart des media et des gouvernements persistent à répercuter ce mensonge.
Comment vivons-nous dans notre monde hyper-développé économiquement ? Nos villages et nos quartiers urbains sont-ils vraiment beaux, tranquilles, adaptés aux enfants, ouverts aux voisins, culturellement vivants, en un mot : attirants ? Même sur le plan pratique, sommes-nous bien sûrs de vivre mieux : trouvons-nous encore à proximité de chez nous du travail, une école, des moyens de faire ses courses, des artisans, des médecins, des services publics, etc. ou bien sommes-nous devenus complètement dépendants de la voiture ?
« Seule la croissance pourra assurer des emplois et du bien-être ! » Voilà le genre d’affirmation qui continue à empoisonner et à bétonner notre paysage. Voilà ce que les marchés financiers avec leur dictature nous font subir, aux dépens de la paix sociale ! La politique, les media et les équipements sociaux ne sont plus que des faire-valoir du système. Le bien-être réel de la population et de la nature n'est plus qu'une variable d’ajustement.
Notre économie moderne est devenue un automate qui ne se  préoccupe plus que de croissance, de profit, de centralisation, de marchés financiers et de connexions électroniques, et les totales manipulation et surveillance des citoyens liés avec.
Les crises écologiques et économiques s'accélèrent à toute vitesse ; mais le plus grave, c’est encore les catastrophes humanitaires qu'elles brassent avec.
Quelles perspectives d’avenir offrons-nous par ex. à nos enfants et à nos jeunes ? Un salaire plus élevé ? Une maison à la campagne, ce qui veut dire dans un village de lotissements sans boutiques, sans école et culture ? Des voyages en avion à destination de plages éloignées avec excursions dans les ultimes niches de forêts primaires et traversée d'un ghetto de banlieue ? Une connexion avec le monde entier, bientôt même avec Google-Earth-Live ? Il est possible que ceux qui s'adaptent et s'épuisent pour ces objectifs arrivent à avoir tout cela ; ceux-là n’auront pas à vivre dans la pauvreté, comme la plupart des êtres humains.
La vie sociale que nous offrons à nos enfants est de moins en moins saine ; nous les coupons de leurs liens à la nature, à l’artisanat, à l’art ; nous préférons leur offrir des iPads pour qu’ils communiquent et des jeux vidéos de guerre pour leurs temps libres ; et nous nous étonnons de les voir devenir dépressifs, agressifs ou hyperactifs. A ce moment-là, il n’y a plus que des médicaments comme la Ritaline, qui se vend à des millions d’exemplaires, pour les aider. Ce commerce gigantesque contribue à la croissance économique actuelle, mais il perturbe le développement humain, dont nous avons tant besoin pour nous préparer un avenir digne de l'être humain et de la nature.
« Hier soir, un adolescent de notre région s’est suicidé. », vient de me raconter mon épouse, horrifiée. Ces nouvelles se multiplient. Un bon nombre d’entre eux se suicident à la drogue ou à l’alcool, tandis que d’autres prennent congé de la réalité en se perdant dans un monde électronique fictif. S’il n’y avait pas  encore aujourd’hui des jeunes d’esprit naturellement positif, on pourrait perdre tout espoir en un avenir meilleur.

 

Pourquoi la plupart des intellectuels et des représentants de notre société n’abordent-ils pas ces problèmes fondamentaux dans les églises, les écoles, les syndicats, les universités, les institutions sociales etc. ?
Dans ce livre, je pars de différents points de vue pour évoquer les causes troubles des difficultés économiques, écologiques et sociales ; si je le fais, c’est par nécessité puisque c'est précisément cette compréhension approfondie qui nous apportera les solutions pour un avenir durable ; avant de rénover une maison, j'examine attentivement les fondations, les poutres et le toit. A quoi bon repeindre les murs si des poutres sont pourries derrières ? -  Nous verrons que la charpente est déjà en train de pourrir.

Quand on se met à analyser les films et surtout les programmes d’informations, on constate qu’on est systématiquement manipulés par leur partialité, leur capacité à donner une image positive ou négative de tel ou tel personnage, gouvernement ou groupe industriel. Supposons qu’on entende des informations très alarmantes sur une grippe ou une épidémie quelconque ; quelques semaines plus tard, on se verra recommander un grand programme de vaccination. Les médecins ou les personnalités politiques qui s’élèveront contre seront immédiatement présentés comme des irresponsables. Cette stratégie cache des intérêts stratégiques évidents. Imaginons que, suite à une information quelconque, l’action d’une entreprise perde de sa valeur ; panique chez les actionnaires ; mais on ne s’étonne pas que la valeur de l’action ait dévissé après un tel scoop ; c’est alors qu’apparaît un « sauveur » magnanime, qui rachète les actions à un prix très bas. Tout de suite après, le cours de l’action remonte. Au sein de l’entreprise, rien n’a changé. Les media ont fait une campagne de propagande en faveur de ce « sauveur » et il a pu prendre le pouvoir dans cette entreprise à moindres frais.

Les media commentent et analysent n’importe quoi. Lorsqu’il s’agit de pouvoir, on est plus discret, comme lors des manifestations de la place Maidan à Kiev, qui ont précipité le pays dans la guerre civile en ouvrant une nouvelle ère glaciaire entre Est et Ouest. A ce moment-là, on n’a quasiment pas entendu nos media parler de la participation de l’Ouest, et notamment des USA, à ces manifestations anti-régime : il était plutôt question de l’immixtion de la Russie. De la même façon, du côté russe, on ne traite qu’une seule partie de l’information. Une fois de plus, ce sont les peuples qui sont manipulés, au risque d’une grave polarisation.


On fait de même quand il s’agit de l’islam en faisant jouer une hystérie anti-terroriste qui me pose problème en partie. (J’ai souvent travaillé en Israël ou dans des pays arabes et je suis tout simplement incapable de partager cette image du méchant islamiste.). Dans l'ombre de cette fabrication d'opinion, ce sont d’énormes flux monétaires qui se déversent dans l’industrie de l’armement et des programmes de surveillance qui se mettent en place contre la population.

Un autre exemple: Le thriller politique attisé par les médias autour de l'ancien président fédéral allemand Christian Wulff a joué pendant plus d'un an avec des rapports quotidiens devant notre nez. Après que Christian Wulff ait gagné le 30 Juin 2010, contre Joachim Gauck, le vote de l'Assemblée fédérale à la présidence avec grand soutien des médias, il était déjà, après seulement 19 mois au pouvoir, sous une campagne de dénigrement incroyable des médias nouveau forcé de nouveau au départ le 17 Février 2012. Que s'était-il passé pour que les médias se conduisent de manière si dévastatrice contre leur propre homme ? En apparence, ils l'ont accusé de profiter de ses avantage de fonction. Il aurait reçu un crédit légèrement plus favorable que d'habitude pour sa maison privée. En plus de manifestations publiques avec lui auraient été prise en charge par des entrepreneurs commerciaux. Mais alors, Christian Wulff a été le 26 Février 2014, après des mois d'audiences des tribunaux, en dépit des déformations permanentes par la couverture médiatique, acquitté de toutes les accusations. Comment pourrait être possible qu'à cause de telles bagatelles déjà courante dans la vie politique, a été conduite une telle bataille d'anéantissement ? Qu'est-ce qui était vraiment derrière tout cela? Pendant le mandat de Christian Wulff en tant que président  fédéral a été intensivements préparé le nouveau mécanisme européen de stabilité, appelé MES en cours. Cet MES devrait être alimenté par des fonds provenant des États membres de l'UE, dont les représentants peuvent théoriquement emprunter de l'argent en quantité illimitée près de la Banque centrale afin d'aider les pays qui sont en difficulté à travers des crises financières. Ici il s'agissait d'environ au moins 700 milliards d'euros! Ces prêts devraient pouvoir être enregistrée sans les approbations parlementaires respectives. Les dirigeants jouir aussi de l'immunité l'MES. Seulement pour la fondation du MES les États membres devaient consentir. Christian Wulff s'est exprimé à plusieurs reprises critique vis-à-vis de ce projet. Ainsi, il a dit, par exemple, le 3 Juin 2011: «Qui tente aujourd'hui d'atténuer avec de l'argent et des garanties les conséquences des bulles de spéculation éclatées, déplace la charge à la jeune génération et lui alourdit l'avenir. Tous ceux qui propagent cela, agissent selon la devise: Après moi, le déluge "Le président fédéral ne contribue pas en Allemagne normalement directement à l'élaboration des politiques, mais - et là est la pierre d'achoppement était pour l'ensemble de partisans de l'ESM - chaque nouvelle loi doit être signé par le président fédéral. Ce président fédéral critique devait partir ! La puissance concentrée des médias a fait ce travail ciblé. Selon "les enquêtes des médias" voulaient dinalement 90% des citoyens que cette " président fédéral déshonorante » aille. - La loi fut la dessus avec la plupart des votes de la CDU, CSU, SPD, FDP et des Verts (!) adopté par le Bundestag et le Bundesrat. Le nouveau président fédéral Joachim Gauck a attendu en raison d'une plainte, jusqu'à la décision de la Cour constitutionnelle fédérale, mais a ensuite signé immédiatement. L'organisation «démocratie directe» et la «gauche» avaient avec leur action au moins pu atteindre un futur droit de regard du parlement.
Même si l'on devait soutenir cette loi, ainsi on peut donc se demander quand même si on devrait laisser aux médias une telle puissance manipulatrice plus longtemps. Une affirmation entendue 20 fois sera le plus souvent crue qu'une preuve du contraire entendue une fois. Les peu de reportages critiques à des sujets discutables semblent vouloir feindre l'indépendance des médias.

Il ne faudrait jamais perdre de vue que ce sont des agences centrales de presse qui alimentent tous les journaux, les plates-formes internet, les radios et les télévisions (qu’elles se situent à droite ou à gauche) en informations ou en reportages, qui sont sélectionnés, partiaux et trop souvent inexacts. Les témoignages recueillis sur place s’écartent souvent des déclarations des medias, et ce sont celles-ci qui sont largement reprises. Les chercheurs critiques qui travaillent sur des thèmes particuliers ne peuvent pas toujours s’offrir des tribunes dans les journaux ou sur internet et leurs travaux sont alors tout simplement ignorés. Les commentaires des médias se fondent d’ailleurs le plus souvent sur les informations des agences centrales de presse dont il est question ici.

Comment ne pas s'élever aussi contre le fait que les citoyens soient contraints de cofinancer ces manipulations par les taxes dont ils s’acquittent sur la radio et la télévision ?
Les « réseaux sociaux » eux aussi sont soumis à un contrôle total et sont utilisés de longue date pour « faire de l’intox » pour ou contre tel ou tel mouvement. Ceux qui ont continué à s’informer sur les causes du « printemps arabe » savent de quoi je parle.

Dans ces conditions, il est illusoire d’attendre d’une analyse sociale, économique, environnementale, ou même sur une guerre, qu’elle soit objective. Une démocratie objective est impossible ! Allons-nous accepter encore longtemps que la manipulation tienne lieu d’information et la propagande de commentaire ? Ne devrions-nous pas libérer les media de l’information du diktat de puissances anonymes, économiques et politiques ?

Beaucoup de gens pensent aujourd’hui encore que, malgré quelques crises, notre système de croissance a fonctionné depuis la réforme monétaire, il y a 68 ans. Pourquoi ne devrait-il pas continuer à fonctionner à l’avenir ? En partant du même argument, on pourrait dire que, malgré son hygiène de vie déplorable, un être humain a atteint ses 68 ans. Pourquoi ne continuerait-il pas à vivre encore dans l’avenir et ne se développerait-il pas encore pendant 1 000 ans ?

Que se passera-t-il si notre système s’écroule ? Aujourd’hui, la quasi-totalité des biens de consommation viennent d’Asie. Des textiles, nous en avons encore pour des décennies dans nos placards. Quoi qu’il en soit, l'intérêt pour l'électronique de loisir nous passera un jour. Mais avec quelle énergie chaufferons-nous alors nos maisons, comment rouleront nos voitures ? Combien de nos artisans savent encore faire des réparations sans pièces de rechange ou sans un appareillage moderne alors que presque tout est importé d’Asie ? D’ailleurs, quelles sont les denrées alimentaires qui viennent de nos régions ? Pourrons-nous remplacer les 90 % de « nos » fragiles semences industrielles qui dépendent de poisons chimiques ?
Qui continue à entretenir des relations avec des agriculteurs ? Qui sait encore jardiner et cultiver des denrées alimentaires ? Comment allons-nous expliquer à nos enfants cette faillite ? Comment allons-nous leur expliquer ce que serait un avenir durable ? Avons-nous un filet de sécurité pour le moment où cette vie sociale fondée sur l’argent et les médias électroniques s’effondrera ? Que se passera-t-il lorsque le système des retraites s’effondrera ? Avez-vous des réponses ?
Demandez donc à nos hommes politiques, grands et petits, quels sont leurs plans d’urgence. La réponse va tomber nette : c’est à une invraisemblable guerre qu’ils nous préparent, avec une armée très coûteuse. Ils balaieront d’un revers de main toute éventualité d’effondrement économique.

L’économie peut aussi être touchée par une faille dans les systèmes informatiques ! Notre monde qui est géré de plus en plus par l’informatique est très sensible sur ce point. Il m’est déjà arrivé de voir des virus faire disparaître des sauvegardes importantes. De même qu’il est arrivé que sans me demander mon avis des documents soient copié de dehors sur mon PC. Les tentatives d’intrusion dans nos procédures réglées électroniquement se multiplient. La documentation d'Edward Snowden, l’agent secret américain déserteur, nous montre aussi que les services secrets de n’importe quel pays peuvent entrer dans le premier système informatique — ou iPad — venu pour en voler ou en manipuler les données. Aujourd’hui, presque tous les domaines de la vie sont régis par des ordinateurs connectés à Internet, ce qui peut donner un début d’idée sur la fragilité de notre vie moderne. La quasi-totalité de nos systèmes d’approvisionnement et de traitement de l’eau sont gérés à distance par des ordinateurs. Il en va de même des systèmes de feux de circulation, de distribution de l’électricité, de réseaux ferroviaires, aériens, de la radio et de la télévision, des supermarchés, de l’ensemble de la logistique d’expédition, des banques, etc. Il suffirait qu’une partie seulement des centraux dépendant du réseau tombent en panne pour que plus rien ne fonctionne ! On pourrait mettre une armée hors de combat, de cette manière ! Lors de tensions politiques ou économiques, c’est de plus en plus souvent le point faible « réseau informatique » qui est attaqué.

S’il y avait vraiment des terroristes intelligents, comme on nous le serine sans cesse, il leur suffirait de détruire ces centres opérationnels pour provoquer le chaos. Des attentats ciblés sur la population témoignent à mon avis soit d’une grande bêtise soit d’une manipulation à visée politique.
(Par exemple, le journaliste Gerhard Wisnewski a recueilli ce témoignage bien effrayant.)

Nous ne devons pas nous laisser paralyser par cette dépendance accrue, dont nous avons conscience par ailleurs, aux structures de pouvoir centralisées en économie financière, en politique et dans les médias, ni par les dangers croissants qui en découlent pour l'être humain et son environnement. Cela devrait plutôt nous inciter à transformer radicalement nos modes de pensée et à revigorer nos conditions de vie !
Pour résister à cet embrouillamini mortifère, je voudrais, au début de notre voyage, attirer l’attention sur quelques indicateurs : « mesure humaine » « décentralisation », « responsabilité globale », « modification de la création monétaire », « reconstruction écologique », « économie de la réciprocité », « développement grâce à ouverture spirituel ».
De plus en plus de gens sont passés à l’action ; ils travaillent à : des initiatives pour le bien commun, formes de démocratie plus ouvertes avec plus de consensus et participation des citoyens, systèmes monétaires sans taux d’intérêt usuraires, medias libres du pouvoir  du capital, des circuits courts de produits alimentaires passant par une collaboration entre producteurs et consommateurs, maisons neutres en énergie, cercles d'échanges, banques motivées par l’éthique, collaborations associatives locales d'artisans et de commerçants, associations sociales et environnementales libres, écoles indépendantes, prises en charge de santé alternatives, organisations alternatives d’aide au développement, etc. Il y a même maintenant un Etat, le Bhoutan, qui construit l’ensemble de son système sur le Bonheur Social Brut de sa population.
Tout individu peut s’insérer productivement au sein de l’un de ces multiples projets ou bien lancer une nouvelle initiative. La connexion des hommes et des groupes ne passe pas que par internet. De plus en plus de réunions, de festivals, de fêtes de rue, d’équipements de travail dans des jardins et des fermes, d’activités artistiques, de projets de formation, etc. relient les initiatives par des rencontres personnelles, qui sont si importantes. Une culture plus humaine et axée sur les besoins se développe. Il y a de plus en plus d’informations, de livres et de films sur ce mouvement, qui est en pleine croissance. Malheureusement, ces informations sont trop peu relayées dans les média, ce qui justifie qu’on prenne le temps de les rechercher.

Pour que ce mouvement d’avenir puisse opposer une résistance déterminée aux puissances centralisatrices du marché qui prennent de plus en plus d’ampleur avec leurs relais dans les média et en politique, une certaine prise de conscience est nécessaire. Nous devons observer partout les formes de relation qui menacent la vie, les identifier et leur opposer de tout autres forces de vie. Nous devrions surtout veiller à ne pas construire les nouvelles structures à partir de nos vieux modèles de pensée. Pour ce faire, il nous faudra mettre en place des projets nouveaux et réalistes dans la vie économique.

La vraie vie économique se « nourrit » à deux sources voisines : d’une part, la nature, qui met à disposition toutes les matières premières, vivantes et minérales, telles que l’eau, l’air et les énergies ; d’autre part, l’esprit, qui sait s’investir efficacement dans notre culture et nos facultés humaine.
Ces deux conditions préalables de tout développement économique que sont la nature et la culture sont aujourd’hui impitoyablement sacrifiés. De prime abord, ni la conservation, ni le développement de la culture et de la nature ne sont des activités rentables. La question est : combien de temps cet égoïsme économique à courte vue pourra-t-il tenir avant de s’étouffer lui-même ?
Sans une réorientation fondamentale, la plupart des matières premières auront disparu d’ici la fin du siècle et des gens créatifs et en bonne santé seront l'exception.

Aujourd’hui, tout tourne autour de l’argent. Mais en réalité, ce n’est pas l’argent qui est le déclencheur des activités économiques, mais l'être humain avec ses dons. Malheureusement, le plus souvent, ces dons sont sacrifiés à « Mammon ».
Apprendre à connaître la véritable nature de la monnaie, c’est s’ouvrir des possibilités insoupçonnables d’influencer positivement l'évolution de l'être humain et la nature.

Pour éviter de tomber dans les ornières habituelles, qui consisteraient à ne comprendre l’économie qu’à partir de la monnaie, j’évoquerai dans ce livre des conditions de vie socio-économiques réelles, qui touchent par exemple notre rapport au travail, à la production, à l’énergie, au climat, à l’agriculture, à la culture, aux retraites, à l’aide au développement, à la centralisation, à la décentralisation etc. Nous verrons pourquoi une conception erronée des trois idéaux que sont la Liberté, l’Egalité et la Fraternité nous entraine de catastrophe en catastrophe et comment nous pourrons y échapper si nous en comprenons le sens.
C’est seulement dans la seconde partie du livre que j’aborderai plus précisément la question de la monnaie. J’expliquerai, par exemple, qui la dirige et d’où elle vient. Je montrerai aussi à partir de différents points de vue ce qu’est la monnaie et comment aujourd’hui elle est trafiquée, par les taux d’intérêt par exemple. On y verra aussi comment et en quels lieux « l’argent est aspiré hors du circuit de l’économie réelle ». Nous y apprendrons quels rapports le négoce libre des actions entretient avec l’« esclavage moderne », ce que la spéculation foncière a à voir avec une guerre moderne pour l’« accaparement des terres » et comment des spéculations sur le capital volent à l’humanité ses plus grandes capacités de développement.
Cette intrusion dans les diverses sphères de la monnaie nous amènera à constater le peu de connaissances que nous avons dans ce domaine, même parmi ceux qui sont censés savoir. Il est indispensable que le plus de gens possible en aient une connaissance suffisante pour pouvoir en saisir les mécanismes.
Nous étudierons des propositions concrètes pour un nouveau rapport à la monnaie. Au passage, nous formulerons également quelques propositions pour une réorganisation radicale des banques. Nous expliquerons aussi ce que devraient être la monnaie future et son mode de circulation dans une perspective salutaire pour l’homme et la nature.
La dernière partie du livre ébauchera des recommandations pour une nouvelle fiscalité qui mettrait en avant le développement positif de l’homme et de la nature et qui serait une entrave aux pratiques commerciales douteuses et au négoce de marchandises nocives.
En conclusion, on indiquera encore quelques possibilités de développement social, économique et culturel. Je ne suis pas un adepte du principe du tout ou rien. Je pars toujours du principe que le moindre pas que fait un individu a une influence sur la situation globale. Evidemment, nous aurons besoin de beaucoup d’individus et ce sera d’autant mieux que ces individus pourront se regrouper.

Je suis tout à fait conscient de la difficulté que représente la mise en œuvre de changements sociétaux et politiques. Mais ce constat doit-il nous dispenser d’aborder les dysfonctionnements sociaux et la façon d’y porter remède ? Non, mon expérience me montre que des changements sont possibles, et pas seulement à petite échelle.
Il y a 30 ans, on se moquait encore de nous et de notre agriculture biodynamique, quand on ne nous insultait pas. Aujourd’hui, une large proportion de la population achète bio. Les critiques ont perdu de leur virulence. Mais avons-nous encore 30 ans devant nous pour retarder les effets des faillites économiques, sociales et écologiques qui s'accumulent ? Ce n’est pas parce que nous sommes européens que nous pourrons nous protéger mieux que les autres de la déferlante de pauvreté et de destruction de la nature qui arrive. Nous sommes embarqués sur le même bateau que tous les citoyens de la Terre.

« Les idées d’aujourd’hui sont les réalités de demain. »
Je vous invite à imaginer avec moi d’autres voies. Nous devrions aussi élaborer de nouveaux outils pour apprendre à penser le monde de demain car nos anciens schémas de pensée touchent manifestement à leur fin.
Personnellement, je ne pense pas que nous soyons fondamentalement en mesure de résister à une dépression économique mondiale. Aujourd’hui il s’agit de tisser en toute conscience au sein de notre système gangrené de nouvelles formes de vie et d’échange qui remettent au centre le développement de l’homme et de la nature. Il ne dépend que de notre engagement individuel et de son exemplarité que nous nous enfoncions dans le chaos et la misère ou que nous mettions en place de nouvelles structures.
En général, il nous paraît difficile d’opérer des mutations, notamment quand il s’agit de nos vies. Et donc, bien des gens se laisseront décourager à la lecture de ces suggestions en partie déroutantes. Mais ceux qui auront eu le courage d’en approfondir la lecture et d’en considérer l’approche globale auront plaisir à prendre part à un débat constructif sur la réorientation de nos conditions de vie.

Nous allons tous changer de vie. La question est de savoir si nous allons continuer à affronter ces problèmes de manière réactionnelle, à coups de compromis boiteux, tout en sachant qu’ils vont continuer à se multiplier ou si nous pourrons instaurer, en être rationnels que nous sommes, des formes de vie vraiment durables. La vie ne pourrait qu’en devenir plus captivante, plus belle. Nous avons encore un relatif espace de libertés pour préparer un monde meilleur et plus durable.
Il est évident qu’un certain nombre d’idées développées ici se retrouvent aussi sous la plume d’autres auteurs, si bien qu’il est très difficile d’en attribuer la paternité à une personne précise. Regardons donc le « monde des idées » comme un monde supérieur et libre d’accès à tout un chacun !Ce « monde des idées » n’englobe-t-il pas déjà toutes les idées, même celles qui n’ont pas encore été trouvées ? Peut-être ne sommes-nous pas encore assez mûrs pour saisir ou comprendre cela. C’est pour cette raison que je renonce à citer ces autres auteurs. Je ne prétends pas faire un travail scientifique, ce que je veux faire ici, c’est me livrer à un débat interne et conceptualiser nos conditions de vie et leur évolution.

Parallèlement aux revendications politiques générales pour un monde meilleur, les actions personnelles sont évidemment le fondement de toute transformation sociale. C’est dans cet esprit que j’ai rassemblé en annexe à la fin de ce livre une série de conseils pratiques.