La reconquête du pouvoir
Les « biens communs » que sont la terre, l’eau, les matières premières, les infrastructures, la culture, le savoir, les informations etc. sont présents dans le monde entier, mais ils sont de plus en plus aux mains de spéculateurs préoccupés du seul profit. Dans une certaine mesure, la monnaie elle-même fait partie de ces « biens communs » puisqu’elle n’est qu’un « droit » à transférer des marchandises ou des services. De plus, tous ces « biens communs » sont de plus en plus exploités et touchent à leurs limites. Aujourd’hui, la population est totalement dépendante de ces propriétaires anonymes dans la quasi-totalité des domaines vitaux. Les marges de manœuvre sont réduites à la portion congrue.
« Imagine que c’est la guerre et que personne n’y va ! ». Cette phrase, que nous avons déjà citée plus haut, nous pourrions la réécrire sous cette forme : « Imagine que quelqu’un veuille étendre son pouvoir par la spéculation et qu’il n’y ait plus personne pour lui donner son argent ou son travail ! » Evidemment, ce n’est pas aussi simple, mais à sa mesure tout individu a la possibilité de réaliser cela.
A partir de ce que nous avons élaboré jusque là, il est sûrement devenu clair que c’est à moi en première intention qu’il revient de me libérer des puissances extérieures. Tant que j’accepterai de n’être qu’un jouet entre les mains de ce monde publicitaire qui incite à la consommation ou des puissances de l’argent, je n’aurai aucune chance de me sortir des griffes des loups du profit. Il en va de même pour mon rapport aux media. Tant que je laisserai ces représentants de notre système de croissance qui mène à sa perte l’homme et la nature déterminer ma façon de pensée, il me sera impossible de dépasser ce système de pouvoir de plus en plus centralisé.
Il faudra que je me mette à « percevoir » par moi-même mes semblables, la nature et les relations sociales avant de pouvoir me donner une base sûre pour mon mode de pensée et mes actions. L’important en la matière est de ne jamais oublier de mettre les détails en perspective avec la totalité.
Ce qui m’aide bien dans mes observations, c’est une question que je me pose de façon récurrente : « Un développement se passe-t-il là pour ou contre l'humain et la nature ? »
De l’observation de ces nombreuses grandes et petites « perceptions » quotidiennes se donne toujours à voir de nouvelles possibilités d’action positive, au niveau personnel d’abord, puis à celui de la société. L’impuissance que l’on ressent intérieurement vis-à-vis des puissances du marché qui semblent tout régir de nos vies avec leurs larbins de la classe politique ou des média se relativise.
La reconquête du pouvoir passe aussi par notre attitude vis-à-vis de la consommation. Si nous commençons à réduire nos besoins extérieurs et à acheter délibérément des produits sains et durables qui viennent de petites et moyennes entreprises de notre région, les chaines de production et de distribution centralisées axées sur la recherche du profit perdront de leur pouvoir. Idéalement, nous pouvons soutenir une chaine locale de création de valeurs, qui va de l’agriculteur qui travaille dans de bonnes conditions sanitaires, en passant par des ateliers de transformations locaux, jusqu’aux moyens de transport et au lieu de commercialisation.
C’est surtout dans les domaines de la santé, des services sociaux, de la culture, de la formation, du temps libre, de l’énergie, des transports, des media etc. qu’on peut toujours améliorer la situation locale ou régionale en nous appuyant sur nos propres forces.
Le rapport à l’argent joue un rôle central dans la reconquête du pouvoir. Sur la monnaie, que nous avons qualifiée aussi de « facilitateur », il y a bel et bien des marges de manœuvre immenses, à condition notamment que nous apprenions à comprendre ses trois aspects, monnaie d’achat, monnaie de prêt et monnaie de don et que nous agissions correctement en fonction de ces trois aspects. Avec les systèmes monétaires locaux, on va plus loin en freinant le départ de valeurs locales sur les marchés centralisés prédateurs de « l’industrie financière ».
En même temps, il suffit que le plus de gens possible décident de devenir « indépendants » en s’impliquant dans l’organisation d’un domaine de l’économie locale pour qu’on récupère beaucoup de pouvoir.
Seuls ces fondements concrets permettront d’exiger des réformes politiques utiles et crédibles :
depuis une rénovation de la culture par une culture objective des média jusqu’à des « offres pour chaque humain » de formation et de reconversion payée,
aide de protection aux petites et moyennes entreprises par une fiscalisation progressives de la propriété, des chiffres d’affaires et des bénéfices des grandes entreprises,
réduction de l’économie fictive par l’interdiction ou l’imposition drastique du commerce et de la spéculation sur la terre, le travail et le capital,
transfert de la création monétaire à la seule banque nationale sous contrôle d’un quatrième pouvoir d’Etat, le Monetatif,
modification de notre système social, qui donne exclusivement la priorité à une économie monétaire fondée sur le profit et à la consommation pour en faire une société soutenable et axée sur les besoins des gens, qui s’appuie sur la LIBERTE (formation, culture), EGALITE (Etat, droit) et la FRATERNITE (économie),
modification du droit foncier de sorte que le sol redevienne petit à petit un « bien commun ». La terre, les propriétaires de maisons, les paysans compétents, les entrepreneurs ou organisations ne devraient se la voir confier pas à pas encore comme droit d’usage pour durée déterminée. La spéculation sur la terre ne devrait plus être possible (voir aussi www.GemeingutBoden.ch).
Tâche de dépasser notre système actuel qui maximise le profit et les intérêts (usure) et qui contraint à la croissance ;
Sauvetage et reconquête de conditions naturelles saines s’appuiera notamment sur un développement important de l’agriculture écologique,
Dénonciation des rapports unilatéraux avec les usa et leur dollar, de façon à pouvoir œuvrer en compensation aussi bien entre Est et Ouest qu’entre Nord et Sud,
Aménagement massif de beaucoup d’aides au développement, décentralisées et de caractère socio-écologique, financées par la suppression de l’armée.
Il est évident que les puissants vont utiliser tous les moyens, y compris leurs complices, conscients ou non, des milieux politiques et des media pour se défendre contre ces mesures. Mais plus ces mesures seront comprises, vécues et exigées « d’en bas », plus il pourra lever de la « graine d’avenir ».
Mais comme les « masses » sont grandement manipulées tant par les tentations de la consommation que par les media, je ne compte pas sur un tournant significatif avant quelque crise massive, voire avant l’effondrement économique. La question décisive sera de savoir combien de personnes, d’ici là, auront pu penser, discuter, voire expérimenter ces nouvelles formes d’organisation sociale ! Car c’est de cette minorité-là que dépendront l’orientation et la qualité de cette nouvelle structure.
Possibilités de conduite par l'impôt
(NDR: en allemand "Steuer" - impôt - et "steuern" - conduire - ont la même racine. Tout se passe ici comme si la pensée, incapable d'accéder à la dimension organique de la pensée de R. Steiner, se voyait contrainte à réinstaurer une sorte de sur-état par l'impôt)
Notre système fiscal actuel bétonne en faveur des riches le système de croissance centralisateur fondé sur la concurrence et le profit ; il met en péril la paix sociale et l’environnement. Ce système social est malade de la partialité de ses organes de pouvoir ; il s’agit de le renouveler de fond en comble. Malgré une situation sclérosée, je soumets ici quelques propositions au débat.
L’autorité fiscale de demain devra être dirigée à parité par des représentants de l’Etat de droit, de la culture et de l’économie.
Fondamentalement, il faudra à l’avenir soumettre à l’impôt ce qui fait du tort à l’homme et à la nature et subventionner ce qui contribue au développement et au bien-être de l’homme et de la nature.
Le système fiscal de demain ne vise pas à l’égalité de tous les citoyens. Mais il faut régler de toute urgence les extrêmes que sont d’un côté une richesse qui exploite et de l’autre des conditions de vie indignes de l’humanité. Et donc au moment d’instaurer de nouvelles règles sociales, on ne se contentera pas de prendre en compte le seul bien-être de son propre pays, on considérera aussi les effets induits sur le reste du monde, qui nous fournit en matières premières, biens et services.
Dans certaines branches, chacun paiera plus d’impôts qu’aujourd’hui ; mais ailleurs, on économisera des impôts et le coût de la vie diminuera puisque les acteurs improductifs de la finance verront ce nouveau système fiscal limiter les profits qu’ils pourraient prélever.
Même les riches, qui semblent perdants à première vue, s’en sortiraient mieux en fin de compte puisqu’ils profiteraient eux aussi de l’élévation généralisée des standards social, culturel et environnemental.
Les recommandations suivantes sur le futur cadre global de la fiscalité résultent de ce qui a été exposé jusqu’ici dans ce livre. Même si ces « recommandations fiscales » n’ont pas pu maturer jusque dans le détail, je suggère qu’on les soumette à la discussion comme étant le socle de la nouvelle réforme fiscale qui améliorera nos rapports. (Les valeurs monétaires indiquées dans les pages qui suivent ne sont que de vagues projets et ne sont pas indiquées en unités monétaires. Le lecteur pourra y introduire son unité monétaire, voire une unité monétaire alternative.)
Quiconque crée par son travail au sein de l’économie réelle ne devrait pas se voir pénalisé par les impôts et les prélèvements sociaux tant que le revenu annuel de son travail ne dépasse pas par exemple 70 000 ! Conséquence : les prix de tous les services, notamment dans le domaine social, la santé, la formation et l’environnement diminueraient notablement. Les machines perdraient partiellement leurs avantages sur l’homme. Apparaîtrait un grand nombre de postes de travail dans les services. Il n’y aurait quasiment plus de travail au noir dans l’économie réelle.
Les impôts sur les bénéfices des entreprises resteraient les mêmes qu’aujourd’hui dans les petites et moyennes entreprises et augmenteraient progressivement dans les grandes. Conséquence : Les grandes entreprises perdraient leur position de force vis-à-vis des petites et moyennes entreprises. La décentralisation redeviendrait intéressante pour tous.
Les bénéfices issus de travail non productif, tels que les actions, les capitaux, les baux, la spéculation etc. seraient taxés progressivement, à partir de 30 %. Conséquence : il deviendrait de plus en plus difficile de gagner de l’argent aux dépens d’autres personnes et de l’économie réelle. Les valeurs réalisées resteraient dans la société.
Taxation très importante de l’énergie, notamment des énergies fossiles et nucléaire. Conséquence : en quelques années, les économies d’énergie, l’efficience, le développement technologique et la décentralisation en marche nous rendraient indépendants des énergies fossiles et du nucléaire !
Taxations élevées pour les transactions financières (par exemple, 8 %). Conséquence : les spéculations dévastatrices pour la vie ainsi que les flux monétaires allant des travailleurs productifs aux spéculateurs improductifs seraient très sérieusement freinés.
Impôts sur la fortune progressifs, avec un abattement de 250 000 par personne ou par entreprise par exemple ; à partir de 251 000, 1 % d’impôts par an ; à partir de 501 000 ; 2 %, à partir de 751 000 ; 3 %, à partir de 1 000 000 ; 4 % etc. Les propriétaires étrangers résidant à l’étranger ne bénéficieraient d’aucun abattement. Conséquence : une reconquête progressive des grandes propriétés et un renversement des rapports de force vis-à-vis des acteurs financiers anonymes. Les grandes entreprises perdraient leur position de force vis-à-vis des petites et moyennes entreprises. La décentralisation redeviendrait intéressante pour tout le monde. Les grandes entreprises ne se retrouveraient plus en une seule main, elles se répartiraient entre plusieurs propriétaires ou bien elles repasseraient progressivement dans le giron de la puissance publique ou d’organisations à but non lucratif. Loyers et baux deviendraient beaucoup moins chers puisqu’il ne serait plus rentable de spéculer dans ces domaines.
Impôts progressifs en fonction de la surface d’habitation, avec un abattement qui se situerait par exemple à 30 m2 par personne (en Allemagne, aujourd’hui, la moyenne est de 43 m2 par personne, en 1965, elle était encore de 21 m2 par personne. En Suisse, elle est de 46 m2 par personne et elle était de 25 m2 par personne en 1965). A partir de 31 m2, on estime l’impôt sur la surface habitable à 5 par m2 par personne et par mois, par exemple, à partir de 41 m2, à 10 ; à partir de 51 m2, à 15 ; à partir de 60 m2, à 20 ; à partir de 70 m2, à 25 etc.). On prélèverait en plus, dans les zones à forte concentration urbaine et en fonction du poids financier de la région, des impôts sur les surfaces constructibles supérieures à la moyenne. Les résidences secondaires entreraient également dans ces calculs. Pour les résidences secondaires des étrangers, il n’y aurait pas de surface donnant droit à l’abattement. Conséquence : on pourrait ainsi mettre un terme aux ravages incessants causés à la région par de nouvelles constructions, notamment de maisons particulières construites sur de grands terrains. On pourrait ainsi partager les grands logements ou les mettre à la disposition de familles. Les grandes villas presque toujours vacantes dans les beaux coins perdraient de leur valeur et pourraient être reprises par des gens de la région.
Impôts sur le crédit réel (crédits hypothéqués sur des valeurs telles que des propriétés terriennes ou des immeubles) : 10 % par exemple. Conséquence : Les processus économiques de crédit réel qui augmentent le prix cesseraient presque totalement et les processus économiques de crédit personnel qui réduisent le prix (crédits sur la base des capacités de l’emprunteur) augmenteraient. Conséquence : les fonds destinés au crédit resteraient dans l’économie réelle.
Impôts progressifs pour la propriété de la terre, avec un abattement en fonction de la surface disponible en moyenne et de ses perspectives de rendement. (En Allemagne, par exemple, cela représente environ 2 000 m2 par personne de surface agricole et 1 300 m2 par personne de forêt). Conséquence : les fermes, les bois et autres grandes surfaces ne resteraient plus dans le giron de familles isolées. La spéculation ne serait pratiquement plus possible. Les héritiers ne pourraient plus « couper l’herbe sous le pied » à d’autres usagers par égoïsme. Les surfaces agricoles passeraient lentement sous trois formes différentes de propriété : premièrement, la propriété d’Etat, à partir de quoi elles seraient attribuées sous forme de droit de jouissance ; deuxièmement, la propriété d’une fondation ou de toute autre forme juridique équivalente à but non lucratif, à partir de quoi elles seraient attribuées sous forme de droit de jouissance ; troisièmement, un certain nombre de citoyens s’associeraient sous forme de coopérative et confieraient la gestion de « leur terre » à une ou plusieurs personnes. Il pourrait en ressortir une communauté de responsabilité entre citadins et paysans.
De plus, je suggère un impôt sur le bilan écologique et humique, qui pourra améliorer la situation écologique générale. Tous les cinq ans, chaque ferme procédera à un bilan écologique et humique. On fera un bilan humique quantitatif et qualitatif de toutes les parcelles, des haies, des biotopes, des bois, des friches etc. On comparera à chaque fois les résultats à ceux obtenus lors du précédent bilan et on fiscalisera la différence. Ceux qui auront amélioré leur ferme sur le plan écologique toucheront un crédit d’impôt. Ceux qui l’auront dégradée sur le plan écologique devront payer des impôts.
Les biens de consommation seraient beaucoup plus taxés. L’impôt sur ceux-ci serait calculé en fonction de leur « empreinte écologique et sociale ». On sait calculer aujourd’hui la consommation d’énergie, de matières premières, de terre et d’humus, la pollution par les émissions (air, eau, sol, bruit, lumière, rayonnement), les moyens de transport, les standards sociaux, le traitement des déchets etc. Pour effectuer ce calcul, on utiliserait les standards conventionnels de fabrication appliqués dans les pays associés à la production. Ceux qui utilisent des produits écologiquement sains, qui appliquent des standards sociaux élevés lors de la fabrication et qui peuvent en faire la preuve, comme c’est le cas aujourd’hui pour les produits bio par exemple, verraient leurs impôts diminuer. Pour la plupart des biens de consommation techniques, on prescrirait une durée de garantie minimale de 10 ans.
Conséquence : l’exploitation des matières premières diminuerait. Ainsi, les produits fabriqués de manière discutable, en provenance d’Asie par exemple, perdraient leurs avantages par rapport à des produits locaux sains. Se développeraient alors des méthodes de fabrication et de recyclage toutes nouvelles. Les produits seraient fabriqués pour des durées de vie nettement rallongées. La société de consommation, mauvaise pour l’homme et l’environnement, se transformerait en une nouvelle société du besoin, axée sur le social et le culturel.
Impôts élevés sur les substances et biens traitres à la vie, comme la chimie agricole, les armes, les cigarettes, l'alcool et les drogues (légalisées pour cela).
Dans un souci de protection de la communauté, il faudrait aussi réfléchir à l’intérêt qu’il y aurait à introduire des impôts sur le bruit, la lumière et les rayonnements, par exemple. Cela pourrait être un moyen de réduire la gêne occasionnée par les voitures, les bateaux à moteur, les motos, les boites de nuit et les téléphones mobiles.
Ces nouvelles recettes fiscales seront plus élevées que les recettes actuelles, du fait notamment des impôts sur la propriété et le capital. Outre le remboursement des dettes, cela permettrait de financer la transformation de notre société actuelle fondée sur le profit et la consommation en une société d’avenir sociale, écologique et culturelle axée sur les besoins de la société. Ce nouveau pot fiscal garantirait le paiement sans problème de toute dépense sociale.
Plus personne ne serait obligé d’être au chômage ou sous-payé. Il devrait y avoir pour chacun une possibilité financière de participer au renouveau de la culture. A ceux à qui il manquerait les facultés pourraient pour cela, pourrait se faire payer une formation correspondante.
Il y aurait encore beaucoup de choses à ajouter et à scruter dans le détail. Mais j’espère qu’à l’avenir on saura se saisir de l’esprit de ces suggestions fiscales, qui entendent taxer ce qui nuit à l’homme et à la nature et encourager ce qui amène à l’homme et à la nature bien-être et développement, et qu’on pourra en débattre.
Empêcher la fuite des capitaux et l’évasion fiscale
Par peur de la fuite des capitaux et de l’évasion fiscale, les grands groupes et les riches sont traités comme des rois, au contraire des petites entreprises et des travailleurs. Tous les pays ou presque font d’énormes cadeaux fiscaux aux dictateurs de la finance parce qu’ils veulent s’attirer leurs faveurs.
Mais il y a quand même des moyens pour minimiser la fuite des capitaux des firmes et de la finance.
Pour éviter l’évasion fiscale de ceux qui déclarent un domicile dans un paradis fiscal, il faudrait augmenter tous les impôts pour tous les citoyens, y compris pour ceux qui résident à l’étranger. De fait, c’est bien à l’Etat dont il est ressortissant que chaque citoyen doit sa formation et la protection vis-à-vis de tiers. Au cas où il paierait des impôts à l’étranger aussi, ceux-ci pourraient être défalqués de ceux payés dans le pays d’origine. (La France et les usa pratiquent cela déjà, au moins en partie.)
Les impôts dont on a parlé plus haut sur « l’empreinte écologique et sociale » ne rendront pas meilleur marché une délocalisation à l’étranger de la production de biens consommés à l’intérieur. Les exemptions fiscales mentionnées plus haut pour les gens qui travaillent dans l’économie réelle rendent très intéressant le lieu d’implantation pour les entreprises de service. Elles deviennent plus concurrentielles à l’extérieur.
Même si une partie du capital spéculatif déménage, cela n’est pas si tragique. Il n’y a que trop de ces capitaux financiers gagnés malhonnêtement. Il est beaucoup plus important que ceux qui restent soient des gens doués du sens commun. Si quelques riches « égoïstes sociétaux » déménagent, ce serait même une chose souhaitable.
Mais peut-être les entreprises loyales précisément tenteraient tout de suite de se lier à ces nouveaux territoires économiques car la les rapports au sein de l’économie réelle deviennent plus visibles et plus sûrs.