Johannes
Kiersch - L’ÉSOTÉRISME INDIVIDUALISÉ DE RUDOLF STEINER
AUTREFOIS ET MAINTENANT
À propos du développement de l'Université libre pour la
science de l’esprit retour
au sommaire
Préface à la deuxième édition
En ce qui concerne la situation
actuelle de l'ésotérisme anthroposophique, je m’autorise à
ajouter quelques conclusions personnelles lors de la
nouvelle édition de cette étude. Le fait que la première
version a été produite avec l'aide d'un conseil consultatif
constitué à cet effet en coopération permanente avec le
Collège de l’université au Goetheanum a donné lieu à
l'hypothèse que ma présentation, au moins implicitement, a
un caractère officiel et reflète les opinions de cet organe.
Je souligne le fait que je suis exclusivement responsable de
toute l'étude, et en particulier du nouveau chapitre. Mes
efforts constants pour parvenir à un accord amical avec le
Goetheanum n'en sont pas affectés.
Il y a maintenant cent ans, Rudolf
Steiner a osé une mystérieuse tentative. En décembre 1911,
sous la forme d'un groupe de travail nommé provisoirement
« Société pour l'art théosophique et l'art », il
initia une institution spéciale sans but défini et sans
aucun programme, dans laquelle le principe d'un maître
spirituel, le « Guru », comme il est d'usage dans
l'ésotérisme traditionnel, fut écarté. Au lieu de cela,
Steiner s'est fié à l'autonomie des participants et a mis
l'accent sur les « principes du devenir » par
opposition à l'adhésion habituelle aux traditions
vénérables. La tentative a échoué à ce moment-là. Elle
continua tranquillement à travailler de bien des manières,
en particulier dans les méditations saisonnières du
« Calendrier anthroposophique de l'âme », qui ont
depuis développé un effet étonnamment large. Sous une forme
nouvelle, elle émergea dans l'idée du « culte
cosmique » de 1922, finalement au cours de l'année 1924
riche en événements les intentions qu'elle contenait
transformèrent la réalité sociale des champs de la vie pour
lesquels le développement couronné de succès de
l'anthroposophie est connu aujourd'hui. Steiner
individualisa le courant caché des mystères de l'histoire
européenne, auquel il se rattachait et qu'il conduisit plus
loin. Il faisait confiance à la force d'intuition de ses
collaborateurs.
La nouvelle édition de mon étude
donne un plus grand poids à ce lien (chapitre 3). En même
temps, la problématique du karma de l'année 1925 sera
concrétisée (Chapitre 5), la connaissance du destin d'Ita Wegman, indiquant sur l'avenir, sera décrite
plus clairement (chapitre 7) et les importantes tentatives
pour relancer le travail ésotérique de l'université, que
nous devons à Jörgen Smit et Heinz Zimmermann en
particulier, seront plus amplement mis à l'honneur (chapitre
8). Certains documents nouvellement découverts ont été
ajoutés à l'annexe. Le chapitre de conclusion est né des
résultats de mon étude de la première édition (chapitre 9).
J'ai été aidé par une visite aux Amis de la Société
anthroposophique de Nouvelle-Zélande, qui m'ont invité à
leur rassemblement annuel en octobre 2010 pour discuter des
questions soulevées dans cette étude. L'ambiance à cœur
ouvert et confiant que j'ai rencontrée là correspond à la
situation de pionnier dans ce pays d'entrepreneurs
audacieux. Mais c'est en même temps aussi l'expression d'un
besoin vital de liberté dans les formes de vie de
l'anthroposophie, comme j’aimerai aussi la souhaiter dans
une Europe devenue vieille et ailleurs dans le monde.
Je remercie cette fois-ci Günter
Aschoff, Rembert Biemond, Wolfgang Fackler, Albert Fink,
Eginhard Fuchs, Markus Kühnemann, Heinz Matile, Bodo von
Plato, Robin Schmidt, Walther Streffer, Uwe Werner et
Stephan Widmer pour leurs suggestions et leur aide, Margot
Saar pour sa traduction des textes anglais en allemand et
Monika Weiss pour son infatigable soutien lors du travail de
rédaction.
Witten/Ruhr, en décembre 2011
Johannes Kiersch
Préface à la première édition
L’Université libre pour une science
de l’esprit a été fondée en 1923 par Rudolf Steiner : comme
un organe de l'initiative et comme « âme » de la
Société anthroposophique. Depuis, elle s'est répandue dans
de nombreux pays à travers le monde. Cependant, les
premières années de sa construction sont maintenant passées
dans la distance historique. Ceux qui entrent aujourd'hui
dans cette université et qui veulent y travailler de manière
responsable sont mis au défi par le changement constant des
conditions de vie modernes de mettre en accord la vénérable
tradition à laquelle ils se rattachent avec les nécessités
d'un présent toujours nouveau. Particulièrement depuis la
publication des transcriptions qui reposaient à la base des
cours de première année de l'université, des questions
urgentes se sont posées qui ont donné lieu à une nouvelle
réflexion sur les intentions initiales.
Face à cette situation, Heinz
Zimmermann, au groupe de travail sur la langue de Rudolf
Steiner duquel j'ai participé pendant plusieurs années, m' a
demandé, en accord avec le comité de l'École supérieure du
Goetheanum, si j'étais disposé à développer une histoire de
cette institution à l'usage de ceux qui, en coopération avec
la section anthroposophique générale de l'Université,
dirigent les heures de leçon et les cercles d’entretien pour
les membres de la première classe. J'étais d'accord. Au
cours du travail, il s'est avéré que les résultats
pourraient également intéresser d'autres personnes a qui le
sort de l'Université Libre tient à cœur. Ce livre n'est donc
pas publié sous forme de manuscrit pour un cercle fermé de
lecteurs, mais devrait être généralement accessible. Il
fallait en tenir compte dans la préparation. Il y a eu une
recherche de possibilités pour représenter des faits
originellement ésotériques liés à l'histoire de l’Université
libre sous une forme qui ouvre l'accès à tous les lecteurs
impartiaux, même s'ils ne sont pas encore familiers en
détail avec le concept ésotérique de Rudolf Steiner. De
nombreuses questions qui se posent aujourd'hui pour le
développement de l'école contemporaine des mystères,
inaugurée conformément au temps par le fondateur de
l'Anthroposophie, seront abordées, mais non résolues.
Le sens de l'entreprise repose avant
tout à offrir
un accès aussi proches que possible des sources à un
matériel historique permettant une formation individuelle du
jugement. Bien entendu, sur certains points, les quelques
conclusions tirées de l'enquête ne reflètent pas l'opinion
du Comité ou du Collège de l’université au Goetheanum.
L'auteur est également seul responsable des erreurs dans la
présentation.
Le projet de recherche à partir
duquel ce livre est sorti s'est limité à l'histoire de la
première classe. Les événements de l'histoire de la Société
anthroposophique ou du Mouvement anthroposophique dans son
ensemble ont été pris en compte seulement dans la mesure où
ils sont significatifs pour le développement des formes de
travail de première classe. La présentation met l'accent sur
les années d’édification, depuis le Congrès de Noël jusqu'au
déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. L'évolution
ultérieure sera seulement encore présentée sous forme de
vues résumées. Afin de ne pas retarder l'achèvement du
projet, l'histoire des différentes sections de l'université
et l'ésotérisme associé des différents domaines
professionnels à orientation anthroposophique n'ont pas été
pris en compte. Il faut espérer que d'autres exposés,
éventuellement attendus d'experts dans les domaines de
travail respectifs, seront présentés.
Une grande partie de la présente
étude se réfère à des documents des archives suisses qui
travaillent pour l'Anthroposophie et dont le personnel,
comme je m'en réjouis, travaille ensemble et de la meilleure
manière possible après des décennies de chemins séparés.
Sans la compétence technique et l'aide bienveillante qui en
est venue, le projet n'aurait pas été possible. Je tiens à
remercier en particulier Hella Wiesberger, l'éditrice
méritante de l'œuvre ésotérique de Rudolf Steiner, ainsi que
ses collègues Dorothea Weyrather et Walter Kugler des
archives Rudolf Steiner de Haus Duldeck, Angela et Heinz
Matile de la fondation Albert Steffen à Dornach, Gunhild
Pörksen et Peter Selg des Archives Ita Wegman d'Arlesheim,
Thomas Meyer des Archives du Perseus-Verlag à Bâle et,
enfin, mon compagnon permanent Uwe Werner des Archives du
Goetheanum avec ses collaborateurs Peter Braithwaite,
Wilhelm Baumeier et Karin Rohrer pour les efforts
considérables déployés afin d’identifier les documents du
chapitre sur le marchand Harry Collison et George Adams
Je suis redevable à Margaret Jonas
et Philip Martyn à Londres. J. Emanuel Zeylmans van
Emmichoven et Peter Selg qui ont grandement enrichi ma
compréhension de la coopération de Rudolf Steiner avec Ita
Wegman.
Parmi les nombreux autres amis qui
m'ont aidés avec leurs conseils et leur aide, je voudrais
remercier Henry Barnes, Elisabeth Bessau, Friedwart Bock,
Joop van Dam, Wolfgang Fackler, Ineke van Florenstein
Mulder, Eginhard Fuchs, Ulrike Garrido Mendoza, Michaela
Glöckler, Wolfgang Goebel, Gudula Gombert, Oddvar Granly,
Herbert Greif, Lawrence Harwood, Friedwart Husemann, Ernst
Katz, Alexander Kubitza, Christof Lindenau, Ekkehard
Meffert, Paul Mackay, Magda Maier, Hans Peter van Manen,
Stefano Pederiva, Sergej O. Prokofieff, Esa Ilmari Ristilä,
Martina Maria Sam, Erik Schieferdecker, Roswitha Spence,
Ronald Templeton, Reijo Wilenius et Elizabeth Wirsching.
La création de ce livre a été
accompagnée dès le début par un groupe de conseillers, dont
Virginia Sease, Bodo von Platato, Uwe Werner et Heinz
Zimmermann, ainsi que par la secrétaire du comité du
Goetheanum Wiltrud Schmidt. Je tiens à les remercier tous
pour leurs précieux conseils, en particulier sur le concept
de l'entreprise dans son ensemble. Je tiens à remercier
Monika Weiß et Heike Hensel de l'Institut pour l'éducation
Waldorf de Witten pour leur aide inlassable lors du travail
de rédaction.
L'impression de documents jusqu’à
présent inédits est réalisée avec l'aimable autorisation des
archives mentionnées.
Witten/Ruhr, septembre 2005 J. K.
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